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1515.

Hiérarchie.
Ibid.

de J. C. Chacun venoit ensuite recevoir avec respect les espèces eucharistiques, sans obligation préalable de confesser ses péchés aux ministres, ou de les expier par la pénitence.

Calvin, pour mieux gagner le peuple,

le rendit arbitre et maître du sacerdoce: les places de ministres, qui sont comme nos prêtres habitués, et celles de pasteurs, qui remplacent nos curés, se donnoient par le suffrage des anciens de chaque église, après un sévère examen sur l'Ecriture Sainte et les langues latine, grecque et hébraïque. Cette nomination leur tenoit lieu de consécration et de puissance d'ordre. Leurs revenus, assignés depuis sur les anciens biens du clergé catholique, dans les endroits où l'on put s'en emparer, étoient d'abord fondés sur la générosité des fidèles, chez lesquels on faisoit des collectes, qui servoient encore à la construction des temples et au soulagement des pauvres.

Des pasteurs de la principale Eglise aux autres pasteurs, et de ceux-ci aux ministres, il n'y avoit aucun degré de juridiction, aucune primatie d'autorité, mais seulement d'honneur; tout le pouvoir résidoit dans l'assemblée des anciens de chaque église, nommée Consistoire, présidé par le pasteur,

qu'on appeloit Modérateur, accompagué de ses ministres, mais qui n'avoient que leurs voix, comme les anciens laïques; du Consistoire les affaires se portoient au Synode provincial, composé des députés de chaque Consistoire, et delà au Synode national.

1515.*

Id.

Les assemblées, tant particulières Assemblées. que générales, ne devoient traiter que des matières de foi, de morale by de discipline, elles avoient droit d'examiner s'il ne se glissoit pas des erreurs de dogme et de les réprimer, de veiller sur les mœurs, d'excommunier et de chasser du prêche les libertins incorri→ gibles, d'appliquer les ministres au ser vice de tel ou tel temple, et de les rappeler; enfin, de régler l'emploi des deniers provenant des revenus fixes ou des aumônes, & perlon alab

Cette faculté de collecte rendit ces assemblées plus importantes que l'on n'en avoit eu le dessein, lors de leur institution. Les chefs du parti, toujours avides d'argent, ne trouvoient pas de meilleurs moyens pour se satisfaire, que de s'adresser aux Eglises; et comme il étoit naturel que ceux qui payoient sussent à quoi on destinoit leur contribution, les pasteurs et les ministres Tom. VI,

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1515.

étoient chargés de représenter les besoins réels ou supposés; on ne manquoit pas de les discuter, et ainsi les consistoires et les synodes devinrent des assemblées politiques. On statua sur la levée des troupes et l'augmentation des fortifications, les remontrances au roi, les alliances avec l'étranger, les trèves, les ruptures, et tout ce qui regardoit la paix et la guerre. Ces assemblées eurent des agens à la cour, et établirent entre elles une correspondance qui, de toutes les églises éparses dans l'étendue du royaume, forma comme un seul corps ou plutôt un colosse, d'autant plus redoutable, que le zèle de la religion, ce ressort si puissant, en dirigeoit tous les mouvemens. C'est ce que va prouver la suite de l'histoire, à laquelle il est temps de revenir..

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BRANCHE DES VALOIS,

RAMEAU D'ORLEANS ANGOULÊME.

FRANÇOIS I,

DIT LE PÈRE DES LETTRES

Agé de vingt ans.

1515.

Fr. nçois I,

France.

La reine Marie déclara qu'elle n'étoit pas enceinte. Le roi la fit reconduire honorablement en Angle- 60.e roi de terre, où elle épousa Brandon sa première inclination, favori de son frère, duc de Suffolk par la grâce de ce prince, qui avoit enlevé le duché à la maison de Poole, et elle prit le nom de duchesse-reine.

François I. monta sur le trône à l'âge de vingt ans, avec un applaudissement général, et donnant toutes les belles espérances qui ne manquent jamais de flatter le peuple au commencement d'un règne. Il étoit arrière-petit-fils de Louis, duc d'Orléans, assassiné par le duc de Bour

Sacre de François I.

1 ie.

1515. gogne, et de Valentine de Milan, par Jean, comte d'Angoulême, leur second fils, qui avoit épousé Marguerite de Rohan. Louise de Savoie, sa mère, restée veuve à vingt-deux ans, de Charles, comte d'Angoulême, réputé le plus homme de bien entre les princes du sang, l'éleva avec beaucoup de soin. François avoit des traits nobles, un port majestueux, un air affable, une conversation agréable, une grande adresse dans les exercices du corps, et une passion marquée pour tous les genres de gloire. Après son sacre, qui fut célébré à Reims avec la plus grande magnificence, il fit une entrée solennelle à Paris, et y donna des fêtes et des tournois. A son couronnement, il prit le titre de duc de Milan: ce qui fit connoître que la France n'étoit pas encore délivrée de cette fâcheuse guerre d'Italie, qui lui avoit été si funeste.

Il prend des

f

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Malgré les désastres que Louis XII rentrer en Ita- avoit éprouvés, cette guerre fut le dernier veu de ce prince, et lorsqu'il mourut il tenoit sur la frontière d'Italie une armée prête à y rentrer. Héritier comme lui de Valentine, François fixa aussi ses regards sur le duché de Milan, que Maximilien Sforce, protégé par

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