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CONCLUSION.

I. Remerciez Dieu de la connaissance qu'il vous a donnée maintenant de votre devoir, et de tous les bienfaits ci-devant reçus.

II. Offrez-lui votre cœur avec toutes vos résolutions.

III. Priez-le qu'il vous fortifie, pour les pratiquer fidèlement par le mérite de la mort de son fils; implorez l'intercession de la Vierge et des saints. Pater noster, etc. Faites le petit bouquet spirituel.

MÉDITATION IV.

DES PÉCHÉS.

PRÉPARATION.

I. Mettez-vous en la présence de Dieu.
II. Suppliez-le qu'il vous inspire.

CONSIDÉRATIONS.

I. Pensez combien il y a que vous commencez à pécher, et voyez combien, dès ce premier commencement là, les péchés se sont multipliés en votre cœur; comme tous les jours vous les avez accrus contre Dieu, contre vous-même, contre le prochain, par œuvre, par parole, par désir et pensées.

II. Considérez vos mauvaises inclinations, et combien vous les avez suivies. Et par ces deux points vous verrez que vos fautes sont en plus grand nombre que les cheveux de votre tête, voire que le sable de la mer.

III. Considérez à part le péché d'ingratitude envers Dieu, qui est un péché général, lequel s'épanche par tous les autres et les rend infiniment plus énormes; voyez donc combien de bénéfices Dieu vous a fait, et que de tous vous avez abusé contre le donateur; singulièrement combien d'inspirations méprisées, combien de beaux mouvements rendus

inutiles. Et encore plus que tout, combien de fois avez-vous reçu les sacrements, et où en sont les fruits? que sont devenus ces précieux joyaux dont votre cher époux vous avait ornée? tout cela a été couvert sous vos iniquités; avec quelle préparation les avez-vous reçus? Pensez à cette ingratitude, que Dieu ayant tant couru après vous pour vous sauver, vous avez toujours fui devant lui pour vous perdre.

AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS.

I. Confondez-vous en votre misère. O mon Dieu! comment osai-je comparaître devant vos yeux? Hélas! je ne suis qu'une apostème du monde et un égoût d'ingratitude et d'iniquité. Est-il possible que j'aie été si déloyale, que je n'aie laissé pas un seul de mes sens, pas une des puissances de mon âme, que je n'aie gâté, violé et souillé, et que pas un jour de ma vie ne soit écoulé, auquel je n'aie produit de si mauvais effets? Est-ce ainsi que je devais contrechanger les bénéfices de mon Créateur et le sang de mon Rédempteur.

II. Demandez pardon, et vous jetez aux pieds du Seigneur comme une enfant prodigue, comme une Madeleine, comme une femme qui aurait souillé le lit de son mariage de toutes sortes d'adultères. O Seigneur, miséricorde sur cette pécheresse, hélas ! O source vive de compassion, ayez pitié de cette misérable.

III. Proposez de vivre mieux. O Seigneur, non jamais plus, moyennant votre grâce; non jamais plus je ne m'abandonnerai au péché.

Hélas! je ne l'ai que trop aimé, je le déteste, et vous embrasse, ô Père de miséricorde; je veux vivre et mourir

en vous.

IV. Pour effacer les péchés passés. Je m'en accuserai courageusement, et n'en laisserai pas un que je ne pousse dehors.

V. Je ferai tout ce que je pourrai pour en déraciner en

tièrement les plantes de mon cœur, particulièrement de tels et tels qui me sont plus ennuyeux.

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VI. Et pour ce faire, j'embrasserai constamment les moyens qui me seront conseillés, ne me semblant avo jamais assez fait pour réparer de si grandes fautes.

CONCLUSION.

I. Remerciez Dieu qui vous a attendue jusque'à cette heure, et vous a donné ces bonnes affections.

II. Faites-lui offrande de votre cœur pour les effectuer. III. Priez-le qu'il vous fortifie, etc.

MÉDITATION V.

DE LA MORT.

PRÉPARATION.

I. Mettez-vous en la présence de Dieu.
II. Demandez-lui sa grâce.

III. Imaginez-vous d'être malade en extrémité dans le lit de la mort, sans espérance aucune d'en échapper.

CONSIDÉRATIONS.

I. Considérez l'incertitude du jour de votre mort, ô mon âme! vous sortirez un jour de ce corps. Quand sera-ce? sera-ce en hiver ou en été, en la ville ou au village, de jour ou de nuit? sera-ce à l'imprévu ou avec avertissement? sera-ce de maladie ou d'accident? aurez-vous le loisir de vous confesser ou non? serez-vous assistée de votre confesseur et père spirituel ou non? Hélas! de tout cela nous n'en savons rien du tout; seulement, cela est assuré, que nous mourrons, et toujours plus tôt que nous ne pensons.

II. Considérez qu'alors le monde finira pour ce qui vous regarde, il n'y en aura plus pour vous; il renversera sans dessus dessous devant vos yeux: oui, car alors les plaisirs,

les vanités, les joies mondaines, les affections vaines nous apparaîtront comme des fantômes et nuages. Ah! chétive, pour quelles bagatelles et chimères ai-je offensé mon Dieu? Vous verrez que nous avons quitté Dieu pour néant. Au contraire, la dévotion, les bonnes œuvres vous sembleront alors si désirables et si douces et pourquoi n'ai-je suivi ce beau et gracieux chemin? Alors les péchés qui semblaient bien petits, paraîtront gros comme des montagnes, et votre dévotion bien petite.

III. Considérez les grands et langoureux adieux que votre âme dira à ce bas monde; elle dira adieu aux richesses, aux vanités et vaines compagnies, aux plaisirs, aux passe-temps, aux amis et voisins, aux parents, aux enfants, au mari, à la femme, bref, à toute créature. Et enfin, finalement à son corps, qu'elle délaissera pâle, hâve, défait, hideux et puant.

IV. Considérez les empressements qu'on aura pour lever ce corps-là et le cacher en terre, et que cela fait, le monde ne pensera plus guère à vous, ni n'en fera plus mémoire, non plus que vous n'avez guère pensé aux autres. Dieu lui fasse paix ! dira-t-on, et puis c'est tout. O mort! que tu es considérable, que tu es impétueuse.

V. Considérez qu'au sortir du corps, l'âme prend son chemin, ou à droite ou à gauche. Hélas! où ira la vôtre? quelle voie tiendra-t-elle? Non autre que celle qu'elle aura commencée en ce monde.

AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS.

J. Priez Dieu et vous jetez entre ses bras. Las! Seigneur, recevez-moi en votre protection pour ce jour effroyable. Rendez-moi cette heure heureuse et favorable, et que plutôt toutes les autres de ma vie me soient tristes et d'affliction.

II. Méprisez le monde. Puisque je ne sais l'heure en laquelle il te faut quitter, ô monde ! je ne me veux point atta

cher à toi. O mes chers amis, mes chères alliances, permettez-moi que je ne vous affectionne plus que par une amitié sainte, laquelle puisse durer éternellement; car pourquoi m'unir à vous, en sorte qu'il faille quitter et rompre la liaison?

III. Je me veux préparer à cette heure, et prendre le soin requis pour faire ce passage heureusement; je veux assurer l'état de ma conscience de tout mon pouvoir, et veux mettre ordre à tels et tels manquements.

CONCLUSION.

Remerciez Dieu de ces résolutions qu'il vous a données; offrez-les à sa Majesté ; supplicz-la, derechef, qu'elle vous rende votre mort heureuse, par le mérite de celle de son fils. Implorez l'aide de la Vierge et des saints. Pater, Ave Maria.

Faites un bouquet de myrte.

MÉDITATION VI,

DU JUGEMENT,

PRÉPARATION.

I. Mettez-vous devant Dieu.
II. Suppliez-le qu'il vous inspire.

CONSIDÉRATIONS.

I. Enfin, après le temps que Dieu a marqué pour la durée de ce monde, et après une quantité de signes et présages horribles pour lesquels les hommes sècheront d'effroi et de crainte, le feu, venant comme un déluge, brûlera et réduira en cendre toute la face de la terre, sans qu'aucune des choses que nous voyons sur celle-ci en soit exempte.

II. Après ce déluge de flammes et de foudres, tous les

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