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Mischna (c'est-à-dire, ils ont prié à tête tranquille), et Rav Ache s'est comporté comme il est dit dans la Baraïtha (c'est-à-dire, il a prié après une Halaca fixée).

Les rabbins ont appris: on ne doit passer à la prière ni du milieu du chagrin, ni du milieu de la paroisse, ni du milieu du ris ou du discours, ni du milieu de la légèreté de tête ou après avoir proféré des paroles oiseuses; mais du milieu du contentement qu'inspire la pratique d'un précepte. De même l'homme ne doit pas prendre congé de son camarade en babillant, en se moquant, en commettant un acte de légèreté, ou en proférant des paroles oiseuses, mais en parlant de l'Halaca; car nous trouvons que les Prophètes antérieurs finissaient leurs paroles avec des mots de louange et de consolation. Et c'est ainsi qu'enseigne Mari, fils du fils de Rav Hunna, fils de R. Jérémie, fils d'Abba: l'homme ne doit se séparer de son compagnon qu'en prononçant des paroles de l'Halaca afin que l'un se rappelle l'autre; car c'est ainsi qu'a fait Rav Cohana qui accompagna Rav Chimi, fils d'Ache, depuis l'embouchure du fleuve jusqu'à l'endroit de Babel appelé a des palmes), et lorsqu'il arriva dans ce lieu, il lui dit: Mar, est-il vrai ce que disent les hommes, que ces palmes de Babel existent depuis le premier homme jusqu'à présent? Il lui répondit: tu me rappelles la chose de R. Jose, fils de Hanina, qui disait: que signifie-ce qui est écrit (II, 6.): · par un pays où aucun homme n'avait passé, et où personne n'avait habité? Mais après avoir dit qu'aucun homme n'y avait passé, à quoi bon ajouter que personne n'y avait habilé? si ce n'est pour te faire entendre que tout pays que le premier homme avait décrété qu'il serait habité, a été habité, et que tout pays que le premier homme n'avait pas décrété qu'il serait habité n'a pas été habité 8). Rav

(maison

se servant du sang d'une bête pure, cette règle vaut seulement pour le sang qu'on en tire lorsqu'on la tue.

8) Raschi: ce proverbe ne veut donc dire autre chose, si ce n'est qu'Adam avait décrété qu'un jour on planterait des palmes dans cet endroit.

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Mardocaï accompagnait Rav Chimi, fils d'Ache de (Hagronia) jusqu'à “ “ (Be Keple), et d'autres disent jusqu'à 7 (Be Dura).

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Les rabbins ont appris: celui qui prie, a besoin de diriger son coeur vers le ciel, et Abba Saül dit qu'une marque de cette chose (se trouve dans ces paroles (Psau. X, 17.): affermis leur coeur (Talm.: fais qu'ils préparent leur coeur) et que ton oreille les écoute attentivement. Baraitha. R. Jéhuda dit: voici quelle était l'habitude de R. Akiva: lorsqu'il priait dans l'assemblée, il tâchait d'être le plus court possible, et sortait pour ne pas ennuyer la Synagogue (par ses méditations); mais lorsqu'il priait entre lui-même (tout seul) l'homme qui l'avait laissé dans un coin le retrouvait dans un autre. Et pourquoi: (s'ou bliait-il) jusqu'à ce point? A cause des révérences et des prosternations. R. Hija, fils d'Abba, dit: l'homme doit toujours prier dans une maison où il y a des fenêtres; car il est dit (Dan. VI, 10.): Et les fenêtres de sa maison étant ouvertes, etc. On pourrait penser que l'homme doit prier la journée toute entière, mais ce point de doctrine se trouve depuis long-temps éclairci par l'exemple de Daniel dont il est dit (ib): trois fois par jour, etc. On pourrait aussi croire que seulement depuis qu'il est venu dans le pays de la captivité il a commencé à prier ainsi, mais c'est depuis long-temps qu'il a été dit (ib): comme il avait fait auparavant. On pourrait s'imaginer que l'homme peut prier en se tournant vers le côté du ciel qu'il veut, mais le verset dit (ib): vers Jérusalem (bw¬¬ Saps). On pourrait se figurer qu'on peut accumuler les trois dans une seule; mais c'est depuis long-temps que cette chose a été éclaircie par David, car il est écrit (LV, 18.): le soir, le matin et le midi, etc. On pourrait croire qu'il faut hausser la voix en priant, mais cela a été déjà expliqué par l'exemple d'Hunna, car il est dit (I. Sam. I, 13.): Et on n'entendait point sa voix, etc. (On pourrait enfin croire) qu'on doit demander avant ce dont on a besoin, et faire après la prière, mais cela aussi a été déjà déchiffré par Salomon; car il est dit (I. Rois. VIII, 28.) pour entendre le chant () et la prière (bann), etc. Or, le mot

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signifie ici la louange et le mot mon veut dire la demande. On ne dit pas la formule d'une requête après l', mais après une prière (p. ex. après les trois premières bénédictions) même d'après l'ordre (alphabétique) du 179 (ou de la confession) du jour de purification il peut bien la dire. Il a été dit que même Rav Hija, fils d'Ache, disait avoir entendu dire à Rav: quoique les rabbins aient dit que l'homme doit demander ses nécessités dans la Chomea Tephilla (qui est la 15o) s'il veut les demander après sa prière (ou après trois premières bénédictions) même. dans l'office du jour de purification, il peut bien le faire., Rav Hamenuna dit: que de règles excellentes on peut déduire de ce que l'Ecriture dit (I. Sam. I.) de Hanna! (p. ex. de ce qu'il est écrit ih. 8. 13.) or, Hanna parlait en son coeur, on peut déduire que pour prier il faut préparer son coeur. Elle remuait seulement ses lèvres, on déduit de là que pour prier il faut ouvrir les lèvres. Et sa voix n'était pas entendue, on déduit de là qu'il est défendu de lever la voix dans la prière. Et il pensa d'elle qu'elle était ivre, on déduit de là qu'on homme ivre ne doit pas prier (ib. vs. 14.). Et Heli lui dit: jusqu'à quand seras-tu ivre, etc.? R. Eleazar dit qu'on déduit de là, que celui qui voit dans son prochain une chose qui n'est pas convenable") est obligé de le réprimander. (Ib.F. 31. b. vs. 15.): Mais Hanna répondit, et dit non mon Seigneur. Ulla et selon d'autres R. Jose, fils de Hanina, dit qu'elle voulut lui dire par là: tu n'es pas Seigneur (77178 juge. compétent) dans cette affaire, et le Saint Esprit n'habite pas sur toi, car tu me soupçonnes dans une pareille chose. D'autres disent que c'est ainsi qu'elle lui a voulu dire: Tu n'es pas un bon juge (1778), la Chekina et le Saint Es prit 10) ne sont pas sur toi; car tu me mets dans le bassin de la coulpe plutôt que dans celui de l'innocence. Tu ne sais donc pas que je suis une femme affligée d'esprit

9) Tosepheth: mais qui cependant n'est pas expressément défendu dans la loi comme l'ivrognerie.

10) Passage remarquable en ce que la 9 image de la divine Majesté ou du fils de Dieu est distinguée ici da Saint Esprit aph .

et que je n'ai bu ni vin ni cervoise. R. Eléazar dit: on déduit de là que celui qui est soupçonné d'une faute qu'il ne partage pas, doit faire connaître son innocence (ib. vs. 16.): ne mets point ta servante au rang d'une femme qui ne vaille rien (braba na). R. Eléazar dit qu'on déduit de là qu'un ivrogne qui prie, c'est comme s'il commettait un acte d'idolâtrie, car il est écrit ici fille de Bélial, et il est aussi écrit autre part (Deut. XIII, 13.): des hommes fils de Belial sont sortis du milieu de toi, etc. Or, comme dans ce dernier passage on parle de l'idolâtrie, dans le premier aussi on doit parler de l'idolâtrie (lb. vs. 17.): Alors Eli répondit et dit: va en paix. R. Eléazar dit: on déduit de là que celui qui soupçonne son prochain d'un crime qu'il n'a pas commis, est obligé de lui demander pardon, et non seulement cela, mais il doit aussi le bénir, car il est dit (ib): et le Dieu d'Israël te veuille accorder ta demande. (Ib. vs. 11.) Et elle fit un voeu en disant: Eternel des armées (az). R. Eléazar dit depuis le jour que le Saint, béni soit-il, créa le monde il n'y eut personne qui appelât le Saint, béni soit-il,

Na jusqu'à ce que vînt Hanna et lui donnât ce titre. Elle voulut dire par là devant le Saint, béni soit-il: Seigneur de l'univers, après avoir créé tant et tant d'armées dans le monde, sera-t-il difficile à tes yeux de me donner un fils? Parabole: ce procédé ressemble à celui d'un roi de chair et de sang qui fait un banquet à ses domestiques: un pauvre y vient et s'arrêtant à la porte, dit à ceux (qui y assistent): donnez-moi un morceau de pain; mais ils ne font pas attention à lui. Il s'empresse donc de sortir, et entré chez le roi et lui dit: Monseigneur le roi, de tout le banquet que tu as fait est-il difficile à tes yeux de me donner un morceau de pain? Si tu regardes attentivement (n) l'affliction de la servante. Selon R. Eléazar (par cette répétition) Hanna a voulu dire devant le Saint, béni soit-il: Seigneur du monde, si tu regardes (N) mon affliction, c'est bien, autrement je te forcerai à la regarder (nn), car j'irai et je me cacherai (avec un autre homme) en présence d'El

mon mari, et lorsque je me serai cachée il sera

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obligé de me donner à boire l'eau de la femme soupçonnée d'adultère, et tu ne rendras pas ta loi fausse ( lat. it.); car il est dit (Nomb. V, 28.): Si la femme est innocente, elle ne recevra aucun mal, et elle aura des enfans. Cela est en règle, selon celui qui dit que si la femme soupçonnée a été stérile, elle sera visitée de Dieu (ou rendue féconde). Dans ce sens c'est fort bien, mais selon un autre docteur qui dit que si la femme soupçonnée a enfanté jadis avec douleur, elle enfantera avec facilité (après que son innocence sera reconnue), si elle enfantait jadis des femelles, elle enfantera à l'avenir des mâles; si elle enfantait des enfans noirs, elle en enfantera de blans; si elle enfantait des nains, elle enfantera des hommes d'une grande taille. Que devons-nous en penser? Il ne reste qu'à dire le que sens des paroles: Elle ne recevra aucun mal, et elle aura des enfans devrait être à la vérité que si elle a été stérile, elle sera rendue féconde selon l'avis de R. Ismaël, mais que R. Akiva lui a répondu: si la chose devait se passer ainsi, toutes les stériles iraient se cacher (avec un autre homme), et lorsqu'elles ne se seraient pas laisé corrompre (Dieu serait obligé) de les visiter par la fécondité. Le verset veut donc nous apprendre que si jadis elle enfantait avec douleur, elle enfántera avec facilité; si elle enfantait de petits hommes, elle en enfantera d'une grande taille; si elle avait des enfans noirs, elle en aura de blancs; si elle n'enfantait qu'un seul enfant, elle aura des jumeaux. Que voudra donc dire alors la répétition du verbe ? Que l'Ecriture a parlé dans cette circonstance selon la langue des hommes 11) (Ib.): Dans l'affliction de ta servante (777N) si tu n'oublies point ta servante (TN) et que tu donnes à ta servante (7ann) un enfant. R. Jose, fils de Hanina, dit: à quoi bon répéter trois fois le mot 7 (servante)? C'est parce que Hanna a voulu dire en présence du Saint, béni soit-il:

11) C'est-à-dire: comme les hommes ont coutume de parler et non comme Dieu pourrait parler à des êtres plus parfaits. Si le Talmud avait suivi par tout une règle aussi juste, il nous aurait fait grâce de maintes et maintes absurdités.

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