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que comme elle suppose de la sagesse 39) c'est pour cette' raison qu'on a établi de la dire dans la bénédiction où on demande la sagesse. Et les savans disent que comme. elle concerne le jour ouvrier c'est qourquoi on a établi de la dire dans la bénédiction qui est la première de ce jour.

R. Ame dit: la science est d'un grand prix, car elle a été placée au commencement de la bénédiction du jour ouvrier. Le même R. Ame dit aussi: la science est d'un grand prix puisqu'elle a été placée entre deux lettres 40); car il est dit (I. Sam. II, 3.): Le fort (2) des sciences, Dieu () et quiconque n'a pas de science, il est défendu d'avoir miséricorde de lui, car il est dit (Esa. XXVII, 11.): Car ce n'est pas un peuple intelligent, c'est pourquoi celui qui l'a fait n'aura point pitié de lui. R. Eléazar dit: le temple est quelque chose d'extraordinaire puisqu'il se trouve placé entre deux lettres; car il est dit (Exod. XV, 17.): Tu as fait à Dieu () le sunctuaire, ô Seigneur (178). Et R. Eléazar a dit aussi: tout homme qui a de la science c'est comme si l'on eût bâti la maison dans ses jours, car la science se trouve placée entre deux lettres, et le temple aussi se trouve placé entre deux lettres. Sur quoi R. Aha Harhina (ou le chauve) lui fit cette objection: mais dorénavant la vengeance aussi sera donc une grande chose, car elle est placée entre deux lettres, vu qu'il est dit (Psau. XCIV, 1.): Le fort (3) des vengeances, Dieu (). Il lui répondit: certainement c'est une grande chose lorsqu'elle est à propos 41); ce qui combine avec l'avis d'Ulla qui dit: à quoi bon a-t-on répété deux fois le mot vengeance (2) dans ce verset (ib.)?

39) Pour savoir distinguer au juste entre le jour de fête et le jour ouvrier.

40) lettres et dans la Cabale: noms de Dieu. De même les Egyptiens appelaient les Hieroglyphes Idoles ou images des Dieux.

41) Il me paraît que c'en est assez d'une maxime aussi perfide et inhumaine pour justifier les imputations des crimes les plus révoltants dont on a soupçonné et on soupçonne toujours que les Juifs se rendent coupables envers les non-Juifs.

C'est parce qu'il y a une vengeance pour accorder le bien 42), et une vengeance pour punir du mal 43); car il est écrit (Deut. XXXIII, 2.): Il leur a resplendi (*) (Talm.: a mis les biens des non-Juifs à la discrétion des Juifs) de la montage de Pharan, et pour punir du mal; car il est écrit (Psau. XCIV, 1.): le Dieu fort des vengeances, le Dieu fort des vengeances fait reluire ta splendeur (D).

Mischna. R. Akiva dit: une quatrième bénédiction, etc.

Ghémara. Rav Chaman, fils d'Abba, dit à R. Johanan: puisque les hommes de la Grande Synagogue ont établi pour Israël les bénédictions, les prières et les formules qui servent à sanctifier (p) aussi bien qu'à séparer (nb) les jours, voyons un peu comment cela s'est fait. Il lui répondit: au commencement (au temps d'Ezras) ils ont inséré l'Habdala dans la prière (parce qu'ils n'avaient pas les moyens d'acheter du vin pour la faire sur le calice). Mais lorsqu'ils se furent enrichis, ils la fixèrent sur le calice (et s'éloignèrent de l'ordonnance d'Ezras). Devenus pauvres de nouveau ils l'inséraient dans la prière (et de là est née la controverse actuelle sur l'Habdala). Alors ils dirent: celui qui fait l'Habdala dans la prière, doit la faire aussi sur le calice. On nous a dit aussi que R. Hija, fils d'Abba, attribue au même R. Johanan la tradition que nous venons de voir, On nous a dit en outre que Rabba et Rav Joseph s'accordaient à dire tous deux: celui qui fait l'Habdala dans la prière, doit la faire aussi sur le calice. Rabba dit: mais nous pourrions objecter cette tradition que nous avons entendue (ci-dessus fol. 29.): celui qui se trompe et ne fait pas la commémoration des forces de la pluie dans la résurrection des morts, ni la pétition de la pluie dans la bénédic

42) Raschi: pour accorder les biens des non-Juifs aux Juifs. Voy. Bava Cama 58. a.

43) Raschi: pour punir les non-Juifs de ce qu'ils n'ont pas voulu accepter la loi de Dieu. Le Talmud de Cracovie et d'Amsterdam ont

pour לפו־ר־ענות pour le mal, et rain Jacob de Venise לרעה ici

faire porter la peine, version que je trouve préférable à la première.

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tion des années, doit les répéter; mais il n'a pas besoin de répéter l' Habdala dans le distributeur de la science, car il peut la dire sur le calice. Rép.: Mais tu ne dois pas conclure de là que c'est parce qu'il peut la dire, s'il le veut, sur le calice; mais conclue plutôt que c'est parce qu'il doit la dire nécessairement sur le calice. On nous a aussi dit que R. Benjamin, fils de Japheth, disait: R. Jose interrogeait R. Johanan à Sidon, et d'autres disent que ce fut R. Siméon, fils de Jacob de Tyr, qui demandait à R. Johanan: est-il vrai ou non, ce que j'ai entendu, que celui qui fait l'Habdala dans la prière doit la faire aussi sur le calice? Il lui répondit: il doit la faire aussi sur le calice. On a fait cette autre question à d'autres rabbins: celui qui fait l'Habdala sur le calice a-t-il besoin de la faire dans la prière? Rav Nahman, fils d'Isaac, répondit: qu'il y a un a minori ad majus pour la prière; car si par rapport à la prière, qui est le fondement de cette ordonnance, on a dit: celui qui fait l'Habdala dans la prière, doit la faire aussi sur le calice, d'autant plus celui qui la fait sur le calice qui n'est pas le fondement de cette ordonnance (doit la faire dans la prière).

R. Aha Arica (le long) enseignait en présence de R. Hinana: celui qui fait l'Habdala dans la prière est plus digne de louange que celui qui la fait sur le calice, et celui qui la fait dans l'une et dans l'autre, les bénédictions reposeront sur sa tête. Mais cette tradition est contradictoire en elle-même; car elle porte: celui qui fait l' Habdala dans la prière est plus digne de louange que celui qui la fait sur le calice, d'où il suit qu'il serait d'ailleurs plus que suffisant de la dire dans la prière. Puis elle enseigne de nouveau que les bénédictions reposent sur la tête de celui qui dit l' Habdala dans l'une et dans l'autre. Mais puisqu'il a déjà fait son devoir en en disant une, il est exempt (de dire l'autre) qui devient par là une bénédiction qui n'est pas nécessaire; et Rav dit (ou si tu veux Risch Lakisch, et d'autres disent que ce sont R. Johanan et Risch Lakisch qui se sont accordés tous à dire): quiconque fait une bénédiction qui n'est pas nécessaire, freint le précepte de ne pas prendre le nom de Dieu en

en

vain. Rép. Mais c'est ainsi qu'on a voulu dire: s'il a fait l'Habdala dans l'une et ne l'a pas faite dans l'autre, les bénédictions reposeront sur sa tête. Rav Hasda fait ici à Rav Chechath la question: mais s'il s'est trompé dans l'une et dans l'autre, que faudra-t-il faire alors? Il lui répondit: s'il s'est trompé dans l'une et dans l'autre, il devra les F. 33. b. répéter du recommencement. Ravina disait à Rava: quelle sera donc l' Halaca? Il lui répondit: qu'elle sera comme la sanctification du Sabbath 44), car de même que l'on fait la sanctification du Sabbath sur le calice quoiqu'on l'ait déjà faite dans la prière; de même on doit dire l'Habdala sur sur le calice quoiqu'on l'ait déjà dite dans la prière.

Mischna. R. Eliéser dit (qu'il faudrait faire l' Habdala) dans l'action de grâces.

Ghémara. R. Zira voyageait sur un âne. R. Hija, fils d'Avin, qui avait entrepris le même voyage, et qui allait après lui, lui dit: est-il certain ce qui a été dit au nom de R. Johanan, que l' Halaca est selon (ce que dit) R. Eliéser (dans la Mischna) dans une fête qui suit immédiatement après le Sabbath 45)? Il lui répondit: qu'oui. (L'autre reprit): mais dans toute sorte` d'Halaca il y a une dispute, et ici il n'y a pas de dispute. Les rabbins (répondit-il) sont ici aussi en dispute. (Quant à cela) je dirai que les rabbins sont en dispute, concernant tous les autres jours de l'année, mais, par rapport au jour de fête qui suit après le Sabbath, qui est celui qui diffère de l'opinion des autres? C'est R. Akiva qui en diffère. Mais comment? Est-ce que pendant l'année toute entière nous faisons comme dit R. Akiva (dans la Mischna) que maintenant aussi nous devrions continuer à faire selon ce qu'il prescrit? Or, quelle est la raison que pendant l'année toute entière nous ne faisons pas comme dit R. Akiva 46)? C'est parce qu'on a établi de dire dix-huit, et non dix-neuf bénédictions 47).

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44) Qui a lieu le soir de la veille du samedi.

45) Et dans laquelle on ne dit pas la prière Honen.
46) C'est-à-dire : nous ne faisons pas de l'Habdala une
-bénédiction à part.

quatrième

47) dix-neuf, les noms des nombres présentent constamment

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que

Mais ici aussi (dans le samedi) on a établi que l'on dise sept et non huit bénédictions. Sur quoi il lui répondit: on ne s'est pas dit que c'est une Halaca, mais on a dit c'est un Mattin (on penche) 48); car il a été dit que Rav Isaac, fils d'Avdimi, disait au nom de Rabbenu que c'était une Halaca, et d'autres disent un Mattin. R. Johanan dit que c'était un Modim (on avoue) 49), et R. Hija, fils d'Abba, dit que c'est un Nirin (on trouve vraisemblable) 50). R. Zira dit: prends dans ta main (tiens-toi à) ce que dit R. Hija, fils d'Abba, car il observe et enseigne ce qu'il a entendu de la bouche de son précepteur aussi exactement que Rahava de Pompeditha qui dit avoir entendu dire à R. Jéhuda: dans la montagne du temple il y avait un double portique (0)51), l'un vis-à-vis de l'autre. R. Joseph dit: je ne sais ni cela (si c'est une Halaca) ni cela (si c'est un Nirin, etc.), mais je sais seulement de la part de Rav et de Samuel que ceux de Raganitha ville de Babel nous ont établi (qu'il faut dire dans ce cas): Fais-nous connaître les jugemens de ta justice, et apprends-nous à faire les statuts de ta volonté. Fais-nous partager des temps de joie et de fêtes spontanées, et posséder la saintété du Sabbath, l'honneur de l'assemblée et des principales solemnités de l'année. Tu as fait une séparation entre la sanctification du samedi et celle d'une fele, et tu as sanctifié le septième jour plus que les six autres jours ou

dans le Talmud l'exemple de ces abréviatures vulgaires qui décèlent l'origine et la science de ces auteurs.

48) 7 une décision probable, dit Raschi, qu'on n'enseigne pas publiquement comme l'Halaca, mais seulement en secret.

49)

C'est selon Raschi un simple assentiment de plusieurs docteurs qui approuvent l'avis d'un autre.

50) 7 C'est selon Raschi une décision qu'on ne peut pas suivre, mais lorsqu'on s'y est conformé elle suffit pour avoir accompli son devoir.

51) Raschi: Rahava montre qu'il sait fidèlement les expressions de son précepteur parce que pour dire portique il se sert du mot 100 Stou au lieu de l'autre 10, qui répondait plus au génie de la. langue du Talmud.

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