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appelle gardiens du fruit. Rav Nahman pense là-dessus comme R. Jose, car voici ce que porte une Baraïtha: R. Jose dit: les jeunes grappes de raisins sont défendues parce qu'elles sont déjà un fruit. Mais les rabbins sont en dispute avec lui là-dessus (et l'Halaca suit la pluralité). Rav Simi de Nehardea a proposé cette question: est-ce que les rabbins diffèrent aussi d'avis par rapport aux autres arbres? Cependant nous avons appris: depuis quand on ne coupe pas les arbres dans la septième année. La maison de Chammaï dit qu'on ne peut couper aucun arbre dès qu'il commence à pousser, et la maison d'Hillel dit: les carroubiers (siliques) lorsqu'ils commencent à faire la chaîne, la vigne lorsqu'elle commence à produire des grains (3), les oliviers lorsqu'ils fleurissent et tous les autres arbres lorsqu'ils poussent. Et Rav Asi dit que l'expression 072 raisin qui n'est pas mûr répond au mot *13 (grain) aussi bien qu'à l'autre 7 b (fève blanche). A la fêve blanche! Comment cela peut-il venir dans l'esprit? Je voulais dire à la grandeur d'une fêve blanche. A qui as-tu entendu dire que le 7077 (le raisin qui n'est pas mûr) doit être regardé comme un fruit, et que le 70 (les premiers raisins qui paraissent lorsque les fleurs tombent) ne doit pas être regardé comme un fruit? Les rabbins. Mais cependant ils enseignent: tous les autres arbres lorsqu'ils commencent à pousser leurs fruits, etc. (ce qui prouve qu'ils appellent fruit même 7720). Mais Rava dit: où disons-nous que cela constitue un gardien du fruit? Dans tous les cas où le fruit meurt en lui ôtant ce gardien. Mais ici (où il s'agit des capris) le fruit ne meurt pas lorsqu'on lui ôte le gardien. Il est arrivé qu'on a ôté la fleur à une grenade et elle s'est séchée, et qu'on a ôté également la fleur de la baie du câprier et la baie est restée. (Et Halaca est selon Mar, fils de Rav Ache, qui a jeté les baies et mangé les capris, et concernant le prépuce, les capris ne sont pas regardés comme un fruit, et par conséquent ils ne le sont pas non plus quant à la bénédiction, c'est à dire, on ne fait pas sur eux la bénédiction: celui qui crée le fruit de l'arbre, mais le fruit de la terre.)

Pour le poivre (35) Rav Chechath dit qu'il faut faire la bénédiction: tout existe par sa parole; mais Rava dit qu'on ne fait aucune bénédiction, et là-dessus Rava se conforme à l'opinion qu'il a énoncée autre part (Joma 81. b.) où il est dit: celui qui mâche du poivre le jour de purification ne commet pas un péché (parce que le poivre ne constitue pas un mets); celui qui mâche du gingembre (27) le même jour ne commet pas non plus un péché. Objection: R. Meïr dit: on peut déduire le contraire de ce qu'il est dit (Lév. XIX, 23.): Son prépuce avec son fruit. Est-ce que je ne sais pas par là qu'il s'agit ici d'un arbre fruitier? Pourquoi donc la loi répète-t-elle (ib.). ces paroles N Ty (arbre fruitier)? Pour faire allusion à un arbre dont le bois et le fruit ont le même goût. Et quelle est cette espèce d'arbre? Les poivriers - ce qui veut t'apprendre que les poivriers sont sujets à la loi de l'Orlu: cela t'apprend aussi que rien ne manque dans la terre d'Israël; car il est dit (Deut. VIII, 9.): un pays où tu ne mangeras point le pain avec disette, et où rien ne te manquera. Mais cela ne constitue pas une difficulté, car (on regarde le poivre comme un mets) lorsqu'il est humide ou qu'on en fait un électuaire (et on ne le regarde pas comme tel) lorsqu'il est sec. Les rabbins dirent à Maremar: celui qui mâche du gingembre le jour de la pu rification ne péche pas; mais cependant Rava a dit cette électuaire (nb) qui vient de l'Inde est permise 29) et on fait sur lui la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre. Cela ne constitue pas une difficulté, car (il est regardé comme un mets) lorsqu'il est humide, mais lorsqu'il est sec (il n'est pas regardé comme un mẹts).

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Pour le pot dun (espèce de bouillie de farine, de miel et d'huile) ainsi que pour la No (bouillie de froment pilé dans le mortier) on doit dire, selon Rav Jéhuda: car tout existe par sa parole, et selon Rav Cohana: celui qui a créé les différentes espèces de nourriture. Pour la ordinaire, tout le monde est d'accord (qu'il

29) Raschi: quoiqu'il paraisse être impur parce qu'il vient d'un pays de païens.

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faut dire): celui qui crée les différentes espèces de nour-
riture. Mais on n'est pas unanime pour la faite
comme le pot de an. En effet, Rav Jéhuda dit (qu'il
faut dire sur cette dernière): car tout, etc. étant d'opi-
nion que le miel en forme la partie principale, mais Rav
Cahana dit (qu'il faut dire): celui qui crée les espèces de
nourriture; car il est d'avis que la farine en constitue la
partie principale. Rav Joseph dit: Je partage l'avis de
Rav Cahana qui est appuyé par celui de Rav et de Sa-
muel qui disent tous deux pour toute chose où il y a
une portion des cinq espèces, il faut faire la bénédiction:
celui qui crée les espèces de nourriture. (On lit) dans la
même tradition que Rav et Samuel disent tous deux pour
toute chose où il y a une portion de cinq espèces on fait
la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture,
et on nous a aussi appris que Rav et Samuel disaient tous
deux pour tout ce qui est des cinq espèces, il faut faire
la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture.
Cette répétition était nécessaire, car si on nous avait fait en-
tendre seulemeut tout ce qui est des, etc. j'aurais cru (qu'il
faut faire cette bénédiction seulement) lorsqu'il y a (une
partie des cinq espèces) en nature, et qu'il ne faut pas la
faire lorsqu'elle y est mêlée, c'est pourquoi on nous fait en-
tendre aussi la sentence: toute chose dans laquelle, etc. EtF. 37. a.
si on nous avait fait entendre seulement toute chose dans
laquelle, etc. j'aurais cru qu'il faut faire (cette bénédic-
tion) pour toute chose où il y a une portion des cinq es-
pèces, et non pour toute chose où il y a du riz (77
gr. et lat.) et du millet (7777) à cauce qu'ils y seraient par
manière de mélange, mais là où ils sont en nature j'au-
rais cru que même pour le riz et le millet on fait la béné-
diction: celui qui crée les espèces de nourriture. C'est
pourquoi on nous fait entendre l'autre sentence: pour tout
ce qui est des cinq espèces on doit faire la bénédiction:
qui crée les espèces de nourriture, pour en excepter le riz
et le millet, car lors même qu'ils y sont en nature on ne
fait pas sur eux la bénédiction: celui qui crée les espèces
de nourriture.

Sur le riz et le millet on ne fait donc pas cette bé

le

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nédiction? Voilà cependant une Baraïtha qui porte: si on présente devant quelqu'un du pain de riz ou du pain de millet, il doit faire sur eux au commencement et à la fin la même bénédiction que sur le pot de bouillie (p, faite des cinq espèces), et concernant ce pot de bouillie nous avons appris dans une autre Baraïtha qu'on fait sur lui au commencement la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture, et à la fin une bénédiction qui soit une espèce d'extrait des trois bénédictions (du repas). Rép. (Sur le pain de riz et de millet on fait une bénédiction) qui ressemble à celle du pot de bouillie, mais elle ne doit pas être précisément la même, c'est-à-dire, elle doit avoir lieu avant et après comme celle du pôt de bouillie, mais elle ne doit pas être d'après la même formule, car pour pot de bouillie on dit au commencement: celui qui crée les espèces de nourriture, et à la fin une bénédiction qui soit une espèce d'extrait des trois bénédictions (du repas), mais ici (pour le pain de riz et de millet) au commencement on fait la bénédiction: car tout existe par sa parole, et à la fin: celui qui a créé beaucoup d'âmes et leurs besoins: sur tout ce qu'il a créé, etc. Mais est-ce que le riz n'est pas une chose dont on puisse faire le pot de bouillie; cependant une Baraïtha porte: voici les chosesdont on peut faire le pot de bouillie, le p (ou le grain de froment cassé en deux), le o (ou le grain de froment cassé en trois), la fleur de farine, le 7 (ou le grain de froment cassé en quatre), l'joy (ou le grain de froment cassé en cing) et le riz. De qui est cette tradition? De R. Johanan, fils de Nouri; car nous avons appris dans une autre Baraïtha: R. Johanan, fils de Nouri, dit: le riz est une espèce de blé, et son levain (mangé pendant la Pâque) nous soumet à la peine d'extermination, et l'homme (qui mange du pain de riz sans levain) remplit son devoir pendant la même solemnité. Mais les rabbins ne sont pas de cette opinion. Comment les rabbins ne sont pas de cette opinion, si on nous dit dans une Baraïtha: quiconque mâche du froment doit faire la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre; mais s'il le fait moudre, et puis en fait du pain, et puis le fait bouillir, si les morceaux en sont

entiers il fait au commencement (du repas) la bénédiction: celui qui fait produire le pain à la terre, et à la fin les trois bénédictions? Mais si les morceaux n'en sont pas entiers, il fait au commencement la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture, et à la fin une bénédiction qui soit une espèce d'extrait des trois. Quiconque mâche le riz doit faire la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre; mais s'il le fait moudre, puis en fait du pain, puis le fait bouillir, quoique les morceaux en soient entiers, il doit faire au commencement (du repas) la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture, et à la fin une bénédiction qui soit comme une espèce d'extrait des trois. De qui sera-t-elle cette tradition? Devra-t-on dire qu'elle est de R. Johanan, fils de Nouri, qui dit: le riz est une espèce de blé? Mais alors il faudrait dire: celui qui fait produire le pain à la terre, et les trois bénédictions. Mais elle est donc des rabbins, et l'objection faite contre Rav et Samuel reste dans toute sa force.

Mar a dit si quelqu'un mâche du froment, il doit faire la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre, cependant selon la Baraïtha il faudrait dire: celui qui crée les espèces de semences. Cela ne constitue pas une difficulté, car la dernière tradition est de R. Jéhuda (qui soutient que pour chaque espèce de semences il faut une bénédiction à part), et la première des rabbins. En effet, nous avons appris: et sur les herbes on doit dire: celui qui crée les fruits de la térre, et selon R. Jéhuda: celui qui crée les espèces des herbes. Mar a dit encore: quiconque mâche du riz doit faire la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre; mais s'il le fait moudre, et en fait du pain et puis le fait bouillir, quoique les morceaux en soient entiers, au commencement du repas, il doit faire la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture, et à la fin une bénédiction qui soit une espèce d'extrait des trois. Cependant une Baraïtha porte: on ne dit aucune (des bénédictions que l'on fait sur les fruits de la terre sainte). Rav Chechath dit que cela ne constitue pas une difficulté; car la première tradition est de Rabban Gamaliel, et la seconde des rabbins. En effet, une autre

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