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Baraïtha porte: voici la règle générale: pour tout ce qui appartient aux sept espèces (de la terre de Canaan). Rabban Gamaliel dit (qu'il faut fuire) trois bénédictions, et les savans disent: une bénédiction qui soit une espèce d'extrait de trois. Et il arriva à Rabban Gamaliel et aux vieillards qui étaient assis à table dans une haute salle à Jériho, qu'on servit devant eux des dattes 30), et ils les mangèrent. Rabban Gamaliel accorda alors à R. Akiva la permission de faire la bénédiction (après le repas); mais celui-ci sauta le reste et fit seulement une bénédiction qui était une espèce d'extrait des trois. Sur quoi Rabban Gamaliel lui dit: Akiva jusqu'à quand tu livreras ta tête (ton esprit) aux controverses? Il lui répondit: notre maître, quoique tu dises comme cela, et que tes camarades disent autrement, tu nous as pourtant appris, notre maître, que lorsqu'un individu (dispute contre) plusieurs l' Halaca est toujours selon le plus grand nombre. R. Jéhuda dit au F. 37. b. nom de Rabban Gamaliel: pour tout ce qui appartient aux sept espèces, mais qui n'est pas une espèce de dagan (de blé) ou bien s'il est une espèce de dagan, et dont on n'a pas fait de pain, Rabban Gamaliel dit qu'il faut faire trois bénédictions, et les savans qu'il faut en faire une; mais pour tout ce qui n'est ni une des sept espèces, ni une espèce de dagan comme p. ex. le pain de riz et de millet, Rabban Gamaliel dit (qu'il faut faire) une seule bénédiction qui soit une espèce d'extrait des trois, et les savans disent qu'il n'en faut faire aucune. Mais que faut-il donc penser là-dessus? (Que la première opinion aussi, qui est relative au pain de riz) appartient à Rabban Gamaliel. Mais alors comment comprendre la fin de la Recha (qui porte): si les morceaux ne sont pas entiers on doit faire au commencement la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture, et à la fin une bénédiction qui soit comme une espèce d'extrait des trois? A qui appartiendra cela? Si c'est à Rabban Gamaliel, nous voyons cependant que même

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30) Raschi: les dattes ou le miel c'est la même chose, car ce dernier découle des premiers et le miel constitue une des sept espèces de la terre de Canaan.

pour les dattes et pour la dajasa (blé pilé dont on n'a pas fait de pain) il dit qu'il faut faire trois bénédictions: avait-il donc besoin d'ajouter (qu'il faut les faire aussi sur du pain) dont les morceaux ne restent pas entiers, mais qui est néanmoins quelque chose de plus noble que la dajasa? Il est donc évident que cette tradition appartient aux rabbins. Mais si c'est ainsi, les rabbins sont en contradiction avec eux-mêmes 31). Mais toujours il faut tenir qu'elle appartient aux rabbins, et qu'ils enseignent relativement au riz aussi, qu'à la fin on ne doit faire aucune bénédiction.

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Rava dit: pour la * (bouillie de farine, de miel et d'huile) des villageois, où l'on mêle ordinairement beaucoup de farine, il faut faire la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture. Quelle en est la raison? C'est que la farine en constitue la partie principale; mais pour celle que font les bourgeois qui n'y mêlent pas beaucoup de farine, on fait la bénédiction: car tout existe par sa parole. Et quelle en est la raison? Parce que le miel en constitue la partie principale. Cependant le même Rava a dit dans une autre circonstance que pour l'une et pour l'autre on dit: celui qui crée les espèces de nourriture; car Rav et Samuel s'accordent à dire tous deux: pour toute chose où se trouve une partie des cinq espèces, on fait la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture. Rav Joseph dit: pour la (soupe avec du pain), où il y a des morceaux de pain de la grandeur d'une olive, on doit faire, au commencement, la bénédiction: celui qui fait produire le pain à la terre, ét à la fin les trois bénédictions. Mais pour celle où il n'y a pas de morceaux de pain de la grandeur d'une olive, on doit faire au commencement la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture, et à la fin une seule bénédiction qui soit une espèce d'extrait des trois. Rav Joseph dit: sur quel fondement croirai-je cela? Sur ce qu'on enseigne: s'il se trouve un prêtre qui

31) Car alors ils diraient, relativement au pain de riz, une fois qu'il faut faire une bénédiction qui soit une espèce d'extrait des trois et une autre fois ou'il n'en faut faire aucune.

apporte des offrandes à Jérusalem, il doit dire: béni soit celui qui nous a fait vivre et nous a conservés, et fait atteindre ce temps, et lorsqu'il les prend pour les manger il doit faire la bénédiction: celui qui fait produire le pain à la terre, et nous avons appris ci-dessus que le tout doit être réduit en morceaux de la grandeur d'une olive. Sur quoi Avaï lui dit: mais alors pour le Tanne de l'école de Rabbi Ismaël qui dit que le prêtre doit broyer l'offrande jusqu'à ce qu'elle redevienne de la farine, ici aussi il ne serait pas nécessaire de faire la bénédiction: celui qui fait produire le pain à la terre; car si tu dis qu'il lui serait nécessaire, comment alors entendre cette Baraïtha: s'il a ramassé de tous les morceaux des offrandes dans la quantité d'une olive, et les a mangés, en cas que ce soit du levain, il mérite la peine de l'extermination, et si c'est du pain sans levain l'homme satisfait à son devoir (en en mangeant) pendant la Pàque 32)? Rép.: Mais ici nous parlons du cas où l'on en ait pétri les morceaux de nouveau. Mais si c'est ainsi comment devrais-je comprendre la Sepha (qui porte): la peine d'extermination a seulement lieu lorsqu'il mange les morceaux en autant de temps qu'il en faut pour manger la quantité de pain d'un (de quatre oeufs)33) ? Or, s'il s'agissait ici de pétrir de nouveau ces morceaux (pour en faire un seul) on n'aurait pas dû dire pour les manger, mais pour le manger. Rép.: Le cas dont nous nous occupons regarde ce qui reste d'un grand pain (qui n'est pas entièrement coupé). Mais dans ce cas que signifierait ce qui suit au même propos: Rav Chechath dit: pour la nyam quoiqu'il n'y ait pas de morceaux de la grandeur d'une olive, on fait la bénédiction: celui qui fait produire le pain à la terre? Rava répondit qu'il faut au moins qu'on y voie l'effigie du pain.

32) Raschi: On voit par là que même des morceaux plus petits qu'une olive sont regardés comme du pain.

33) Raschi: car si ce temps est plus grand, alors on prend la chose comme si on avait mangé une moitié d'olive de pain aujourd'hui et une autre moitié demain et alors la peine d'extermination ne peut avoir lieu.

Les 7pm (pains cuits sous la cendre) sont soumis à la loi de la nn (du morceau de pâte que l'on sépare de chaque masse pétrie), mais lorsque Ravin survint, il dit avoir entendu dire à R. Johanan: les 7p sont exempts

? טרוקנין Mais que veut dire ce mot .חלה de la loi de la

חלה

Avaï dit: il veut dire un pot de terre (NNT N270) 34). Avaï dit aussi : la □ (torta it.) est exempte de la loi de la nb, et qu'est-ce que la ? Les uns disent, de la pâte grillée 35), et les autres, du pain des Indes fait avec du blanc d'oeuf et de l'huile; selon d'autres enfin c'est du pain fait pour le п (boisson ordinaire à Babylone) 3 6 ). R. Hija enseigne que le pain fait pour le л est exempt de la loi de la . Cependant une Baraïtha porte qu'il est sujet à la пn. Rép.. La raison de cette différence R. Jéhuda. nous l'apprend en disant: la manière dont il est fait démontre (s'il est sujet ou non à la nn), car s'il est fait épais (et ayant la forme ordinaire du pain) il y est sujet, F. 38. «. mais s'il est fait mince (et ayant la forme d'un couvercle) il n'y est pas sujet. Avaï disait à Rav Joseph: pour la 7 quelle bénédiction faut-il faire? L'autre lui répondit: est-ce que tu penses que c'est du pain? Ce n'est que de la pâte ordinaire, et on doit faire sur elle la bénédiction: celui qui crée les espèces de nourriture. Mar Sutra y faisait consister tout son repas; c'est pourquoi il faisait sur elle la bénédiction: celui qui fait produire le pain à la terre, et les trois bénédictions. Mar, fils de Rav Achi, disait que l'homme peut remplir son devoir lorsqu'il en mange pendant la Pâque. Pour quelle raison? Parce qu'elle mérite réellement d'être appelée pain d'affliction (Deut. XVI, 3.).

Ce même Mar, fils de Rav Achi, disait encore: pour le miel de palmier on fait la bénédiction: car le tout existe par sa parole. Pour quelle raison? Parce que ce n'est qu'un

34) Raschi: un creux dans un fourneau où l'on mêle de la farine et de l'eau comme dans un chaudron.

35) Raschi: de la farine mêlée avec de l'eau et jetée sur un fourneau chaud.

36) Raschi; on ne mit pas ce pain dans le fourneau, mais au soleil.

suc ordinaire. D'après qui est cette opinion? D'après le Tanne qui parle ainsi dans la Mischna (Trumoth C. 11. M. 2.): quant au miel de dattes, au vin de pommes, au vinaigre de raisins tardifs et aux autres eaux des fruits de la Truma (offrande) R. Eliéser condamne (ceux qui en boivent involontairement à en payer) la valeur intrinsèque et la cinquième partie, mais R. Jehochua les en délivre 37). Quelqu'un d'entre les rabbins disait à Rava: pour toute chose qui n'est pas bien pilée (~7¬¬¤ gr.) (quelle bénédiction faut-il faire)? L'esprit de Rava ne put comprendre ce qu'il voulait dire par là. Mais Ravina qui était assis devant Rava, lui répondit: est-ce que tu as voulu parler de la du blé d'Inde (Sesamum qui sert à faire de Phuile), ou de celle de safran (qu'on délaie dans du vin), ou de celle de pepins de raisin (dont on fait une boisson)? En attendant Rava étant rentré en lui-même, lui répondit: il est certaiu que ta question a été faible, et tu nous rappelles cette sentence de Rav Asi: quant aux dattes de la Truma il est permis d'en faire une * (qui n'en détruit pas l'essence), mais il est défendu d'en faire un de dattes), et l'Halaca est que pour des dattes dont on a fait une il faut faire la bénédiction: celui qui crée les fruits des arbres. Par quelle raison? Parce qu'ils restent dans leur essence primitive.

(vin

Pour la nn (mets de farine d'épis grillés qui ne sont pas encore secs) Rav dit (qu'il faut faire la bénédiction): car tout existe par sa parole. Mais Samuel dit (qu'il faut faire l'autre): celui qui crée les espèces de nourriture. Sur quoi Rav Hasda disait qu'ils ne diffèrent pas d'opinion, car Samuel parle d'une enn épaisse, et Rav d'une molle, et l'épaisse sert de mets, tandis que la molle sert de médecine. Rav Joseph objectait cette tradition: on est d'accord qu'on peut remuer avec une cuillère la ann dans le Sabbath, et faire le n (gr.) d'Egypte (boisson de farine d'orge), et s'il te vient dans l'esprit

37) Raschi: parce que ce ne sont pas des fruits, mais des sucs ordinaires.

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