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qu'on peut avoir le projet de faire de la no une médecine, est-ce qu'il est permis de préparer une médecine le samedi? Mais Avaï lui répondit: tu n'es donc pas de cette opinion? Cependant nous avons appris: l'homme peut manger toute espèce de mets pour se guérir, et boire toute espèce de boisson. Mais qu'est-ce qu'il te reste à dire? Que dans ce cas l'homme n'a que le dessein de manger; mais relativement à la nne aussi l'homme n'a que le dessein de manger. Selon d'autres 38), mais qu'est-ce qu'il te reste à dire? Que l'homme a pour but de manger, et que l'effet de la guérison en suit de lui-même (sans qu'on se le propose comme but principal). Ici aussi l'homme a le dessein de manger (ce qui est permis le jour de Sabbath), et la guérison se fait d'elle-même. Et la citation de Rav et Samuel est aussi nécessaire; car autrement j'aurais pu croire que (la bénédiction a lieu) lorsque le but principal est de manger, et que la guérison dérive de cet acte comme une chose accessoire, et que quand la guérison a été du commencement le but principal, on ne doit faire aucune bénédiction. C'est pourquoi on nous fait entendre expressément le contraire; car pour tout ce qui nous prouve une jouissance il faut une bénédiction.

Mischna. Car pour le pain on dit: celui qui fait produire, etc.

Ghémara. Les rabbins ont appris: comment doit-il dire? Rép.: celui qui fait produire le pain à la terre; mais R. Néhémie soutient qu'il faut dire (sans article) celui qui fait produire, etc. Sur quoi Rava disait: quant au mot 2, personne ne disconvient qu'il signifie le passé; car il est écrit (Nomb. XXIII, 22.): Le Fort les a tirés (DNT) de l'Egypte. Mais on n'est pas unanime sur le mot . En effet, les rabbins pensent que lorsqu'il a l'article il signifie le passé; car il est écrit (Deut. VIII, 15.): 7 qui t'a fait sortir de l'eau d'un rocher aride, et R. Nahmani pense qu'il signifie le présent; car il est dit (Exod. VI, 7.): N celui qui vous fait

38) sermo alius, autre interprétation ou variante.

sortir de dessous les charges des Egyptiens. Et les rabbins (que pensent-ils sur ce dernier verset)? Que le Saint, béni soit-il, a dû parler ainsi aux Israélites: lorsque je vous aurai fait sortir, je vous opérerai un tel prodige que Vous saurez que c'est moi qui vous ai tirés de l'Egypte; car il est écrit (ib.): et vous connaîtrez que je suis l'Eternel votre Dieu qui vous a tirés, etc. (xxmn).

Les rabbins louaient, devant R. Zira, le fils de Rav Zavid, frère de R. Siméon, fils de Rav Zavid, comme un grand homme et bien expérimenté dans les bénédictions. R. Zira leur dit: lorsqu'il viendra entre vos mains (chez vous) amenez-le chez moi. Une fois il vint chez lui et comme on lui apporta un pain, il commença à dire my (sans article), mais R. Zira dit: voici donc celui dont on dit qu'il est un grand homme et versé dans les bénédicF. 38. b. tions! D'accord, s'il avait dit , car il nous aurait fait entendre la raison (de l'explication du verset rapporté cidessus), et il nous aurait fait entendre aussi que l'Halaca. est selon les rabbins; mais puisqu'il a dit , qu'est-ce qu'il nous a fait entendre (de nouveau)? Rép.: Il a fait cela pour se tenir à l'écart de toute controverse, et l'Halaca est celui qui fait sortir le pain de la terre, car nous fixons (le sens de ce mot) selon les rabbins qui disent qu'il signifie le passé.

Mischna. Et sur les herbes il faut dire, etc.

les her

Ghémara. On a enseigné : les herbes sont comme le pain; car de même que le pain est altéré moyennant le feu, de même les herbes sont altérées moyennant le feu. Ravanaï dit au nom d'Avaï: cela veut dire que pour bes cuites on doit faire la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre. D'où déduit-on cela? De ce qu'il est enseigné les herbes sont comme le pain. Rav Hasda expliquait au nom de notre Rabbi, c'est-à-dire, de Rav, que pour les herbes cuites on fait la bénédiction; celui qui crée les fruits de la terre; mais nos rabbins qui descendent de la terre d'Israël, c'est-à-dire Ulla qui parle au nom de R. Johanan, disent: pour les herbes cuites on fait la bénédiction: car tout existe par sa parole. Mais moi je dis: pour tout ce qui (lorsqu'il est cru) exige que l'on dise: celui qui

crée les fruits de la terre, lorsqu'il est cuit (il faut dire): car tout existe par sa parole, et pour tout ce qui (lorsqu'il est cru) exige que l'on dise: car tout existe par sa parole, lorsqu'il est cuit, il faut dire: celui qui crée les fruits de la terre. D'accord quant à tout ce qui (étant cru) exige la bénédiction: car tout existe par sa parole; et étant cuit (l'autre bénédiction); celui qui crée les fruits de la terre, car cela peut avoir lieu pour le chou (75 gr. et lat.) la bette et la courge; mais tout ce qui (étant cru exige la bénédiction): celui qui crée les fruits de la terre, et étant cuit (l'autre bénédiction): car tout existe, etc. où peut-il avoir lieu? Rav Nahmani, fils d'Isaac, dit; il peut avoir lieu dans l'ail et le porreau.

Rav Nahman expliquait au nom de notre Rabbi, c'està-dire de Samuel: pour les herbes cuites on fait la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre, mais nos camarades qui descendent de la terre d'Israël, c'est-à-dire quí parlent au nom de R. Johanan, disent que pour les herbes cuites on fait la bénédiction: car tout existe par sa parole; mais moi je dis que dans cette dispute on enseigne la même chose que dans cette autre tradition (Pesahim 41. a.). On accomplit son devoir (en mangeant pendant la Pâque) des gâteaux sans levain, trempés et cuits dans l'eau, de manière qu'ils ne soient pas trop mous; paroles de R. Meïr 9). Mais R. Jose dit: on accomplit ce devoir par des gâteaux trempés, mais non par ceux qui sont cuits dans l'eau quoiqu'ils ne soient pas trop mous. Cependant ce n'est pas ainsi, car tout le monde est d'accord que pour les herbes cuites on doit faire la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre, et ce que dit R. Jose à ce propos ne signifie autre chose; si non qu'il nous faut le goût des matses (pain sans levain) dans la Pâque, ce qui manque à ces gâteaux. Mais quant aux herbes R. Jose lui-même avoue (qu'elles restent dans leurs essences, après avoir été cuites). R. Hija, fils d'Abba, disait avoir entendu dire à

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39) Raschi: ce qui vient à l'appui de l'opinion de Samuel que la coction me change pas l'essence des choses.

R. Johanan que pour des herbes cuites, il faut faire la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre; mais R. Benjamin, fils de Japhet, disait avoir entendu dire au même R. Johanan que pour les mêmes herbes il fallait faire la bénédiction: car tout existe par sa parole. Sur quoi Rav Nahman, fils d'Isaac, disait: Ulla a établi son erreur sur l'autorité de R. Benjamin, fils de Japhet; mais Zira témoigna son étonnement là-dessus, et dit: quelle confiance mérite R. Benjamin en comparaison de R. Hija, fils d'Abba? R. Hija, fils d'Abba, avait exactement appris et rapporté ce qu'il avait entendu de R. Johanan son maître; tandis que R. Benjamin, fils de Japhet, ne possédait pas la même exactitude. De plus R. Hija, fils d'Abba, a répété tous les trente jours ses leçons devant R. Johanan son maître. Mais R. Benjamin n'a pas fait une pareille répétition: et outre ces deux-preuves 4o) en voici encore une troisième: pour les lupins (No gr.) que l'on cuit sept fois dans un pot, et que l'on mange uniquement comme dessert (ou pour se refaire l'estomac) dans les repas, on vint demander à R. Johanan (quelle bénédiction fallait-il faire), et il répondit: la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre. Et d'ailleurs R. Hija, fils d'Abba, a dit: j'ai vu R. Johanan manger une olive salée (qui est la même chose qu'une olive cuite) et faire sur elle la bénédiction au commencement et à la fin. Or, si tú dis: d'accord que les herbes cuites gardent leur essence, alors il faudra faire au commencement la bénédiction: celui qui crée les fruits de l'arbre, et à la fin une bénédiction qui soit une espèce d'extrait des trois. Mais si tu dis que les herbes cuites ne gardent pas leur essence, d'accord qu'au commencement il fasse faire pour elles la bénédiction: car tout existe par sa parole; mais à la fin quelle bénédiction faudra-t-il faire? Rép. Peut-être la bénédiction: celui qui crée beaucoup d'âmes et leurs besoins sur tout ce qu'il a créé, etc. Rav Isaac, fils de Samuel, objectait cette tradition (Pesahim

40) Raschi: que R. Johanan n'a pu dire que sur des herbes cuites on doit faire la bénédiction: car tout existe, etc.

39. a.): Les herbes 41) qui servent à l'homme pour sortir de son devoir dans la Pâque lui servent aussi pour sortir de son devoir lors même qu'il les mange avec leur tige; mais non lorqu'elles sont confites, bouillies ou cuites. Or, s'il te vient dans l'esprit qu'elles restent dans leur essence, pourquoi dit-on ici que les herbes bouillies (ne font pas sortir l'homme de son devoir)? Rép.: C'est une autre chose pour la Pâque; car il nous faut alors le goût de l'amertume que n'ont pas (les herbes cuites).

R. Jérémie disait à R. Zira: comment R. Johanan a-t-il pu faire la bénédiction sur une olive salée, vu qu'en enF. 39. a. ôtant le noyau on en diminue la mesure (de la quantité, qui constitue l'action de manger selon la loi)? L'autre lui répondit: est-ce que tu crois (qu'il faut pour cela) la quantité d'une grande olive? Il ne faut que celle d'une olive médiocre; ce qui a lieu ici, de sorte que l'olive qui a été apportée devant R. Johanan était grande; ainsi, quoiqu'on en ait ôté le noyau, la mesure de la quantité nécessaire lui est restée; car nous avons appris: l'olive qu'ils ont donnée (pour mesure de la quantité nécessaire) ne doit être ni petite ni grande, mais médiocre, et c'est justement celle qu'on nomme aguri. Mais R. Avhu dit que son nom n'est pas aguri, mais abroti: d'autres disent que son nom est samrosi. Et pourquoi lui donne-t-on le nom d'aguri? Parce que son huile est ramassée en elle ( comme le moût dans le raisin).

Devons-nous dire à ce sujet comme il est écrit dans la Baraïtha (qui porte): deux écoliers étaient assis en présence de Bar Caphra, et on leur servit du chou (75 crambe), des prunes de Damas (772) et des perdrix ( perdrix), et Bar Caphra donna à un d'entr'eux la faculté de faire la bénédiction. Celui-ci sauta (les autres mets), et fit la bénédiction sur les perdrix, ce qui excita son compagnon à se moquer de lui. Bar Caphra s'étant fâché, dit: ce n'est pas contre celui qui a fait la bénédic

41) Les herbes amères que les Juifs sont obligés de manger les deux premières nuits de Pâque.

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