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tion que je me fâche, mais contre le moqueur. Si ton collégue ressemble à celui qui n'ayant jamais goûté de la viande (lui donne ici la préférence sur les autres mets), pourquoi t'en moques-tu? Et de nouveau il dit: ce n'est pas contre le moqueur que je me fâche, mais contre celui qui a fait la bénédiction; puis il ajouta: n'y a-t-il donc ici ni sagesse ni vieillesse à consulter 42). Nous savons par tradition que ces deux écoliers ne sont pas sortis de cette année (sont morts avant qu'un an fût terminé). N'est-ce pas qu'ils ont été partagés d'avis là-dessus? Celui qui fit la bénédiction pensait que pour les herbes cuites et pour les perdrix on doit dire: car tout existe par sa parole, et qu'on doit donner la préférence à ce qu'on aime le plus. Mais celui qui s'en moqua était d'opinion que pour les herbes cuites on doit dire: celui qui crée les fruits de la terre, et pour les perdrix: car tout existe par sa parole, et 'que par conséquent 43) le fruit mérite la préférence. Rép. Non, car tout le monde avoue que pour les herbes cuites et pour les perdrix (on doit dire): car tout existe par sa parole; mais dans ce cas ils diffèrent d'avis en ce qu'un Mar était d'opinion que ce qu'on aime le plus mérite la préférence, et l'autre Mar pensait que le chou mérite la préférence parce qu'il nourrit.

Rav Zira dit: lorsque j'étais dans la maison de Rav Hunna, il nous disait: pour ces têtes de raves coupées en grands morceaux on fait la bénédiction: celui qui crée les frits de la terre; et pour celles qui sont coupées en petits morceaux on dit: car tout existe par sa parole. Mais quand nous arrivâmes dans la maison de R. Jéhuda, celui-ci nous dit: tant pour une chose que pour l'autre (il faut la bénédiction) celui qui crée les fruits de la terre, vu que lorsqu'on les coupe en plus petits morceaux, on le fait afin qu'elles aient un goût agréable (en les mangeant sans cuire). Rav Ache dit: lorsque nous étions

42) Raschi: il fallait me demander sur quel mets on devait faire la bénédiction.

43) Raschi: vu que la bénédiction, celui qui crée, etc. est plus noble que l'autre car tout, etc.

dans la maison de Rav Cahana il nous disait: pour la bouillie de bettes où l'on ne mêle pas beaucoup de farine (on dit): celui qui crée les fruits de la terre, mais pour des raves cuites où l'on mêle beaucoup de farine (on dit): le créateur des espèces de nourritures. De nouveau il disait que pour l'une et pour l'autre chose (on fait la bénédiction): celui qui crée les fruits de la terre, et cela parce que si on y jette beaucoup de farine, on ne le fait ordinairement que pour la rendre plus épaisse.

Rav Hasda dit: la bouillie de bettes fait du bien au coeur, et est bonne pour les yeux, et d'autant plus pour les entrailles. Avaï ajoute: et surtout si elles sont restées long-temps (dans le chaudron), et y ont bouilli jusqu'à faire toc toc. Ray Papa dit: il est simple pour moi que l'eau de bettes est comme les bettes mêmes, et l'eau de raves est comme les raves mêmes, et l'eau de toute espèce d'herbes cuites est comme les herbes mêmes (quant à la bénédiction). Rav Papa fit cette question: pour l'eau d'anet quelle bénédiction faut-il faire? Le met-on (dans le pot) pour adoucir le goût des mets, ou pour en faire disparaître l'odeur désagreable? Rép.: Viens et écoute: lorsque l'anet a communiqué son goût dans un pot, il ne doit plus être regardé comme une Truma, et ne peut plus rendre impurs les mets. On pourrait donc déduire de cela qu'il sert seulement à adoucir le goût, (et qu'il exige la bénédiction: celui qui crée les fruits de la terre). Oui, c'est justement ce qu'il faut en déduire.

Rav Hija fils d'Achi, dit: pour un morceau de pain sec que l'on met dans un plat, afin de l'y tremper on fait la bénédiction: celui qui fait produire, etc. et il s'éloigne de l'opinion de Rav Hija qui dit: il faut que cette bénédiction soit terminée lorsqu'on finit (de couper) le pain 44). Rava fit cette objection: quelle différence y a-t-il entre un morceau de pain sec (et le pain même qui n'est pas sec)? N'est-ce pas que pour le premier la bénédiction doit finir lorsqu'on finit de le couper? Mais pour le pain (qui n'estF. 39. b. pas sec) aussi elle doit la finir, lorsqu'on finit de le cou

44) Raschi: tandis que le bain dont il s'agit ici est déjà coupé.

per. Cependant Rava dit: on fait la bénédiction, avant, et après on coupe. Les Nehardéens firent comme R. Hija, et les rabbins firent comme Rava; mais Ravina dit: ma mère me disait: ton père a fait comme Hija qui disait: il faut finir la bénédiction en finissant de couper le pain. Cependant puisque les rabbins ont fait comme Rava, l'Halaca est selon Rava qui disait: on fait la bénédiction, après on coupe.

et

(Nous avons appris) si on apporte devant nous des morceaux de pain (aussi gros que les pains), et des pains entiers, Rav Hunna dit qu'on peut faire la bénédiction sur les morceaux, et délivrer par là les pains entiers; mais R. Johanan dit: pour ce qui est du pain entier, il est ordonné (de faire la bénédiction) à cause qu'il est préférable; mais si le morceau est de froment et l'entier d'orge, tous s'accordent à dire que l'on fait la bénédiction sur le morceau de froment, et l'on délivre par là l'entier d'orge. R. Jérémie, fils d'Abba, dit que cela est une dispute des Tanaïm (car nous avons appris): on donne comme Truma un oignon petit entier, et non la moitié d'un grand oignon. R. Jéhuda dit: non, il faut plutôt donner la moitié d'un grand oignon. Or, n'est-ce pas qu'ils diffèrent d'opinion en ce qu'un Mar pense que ce qui est plus estimé a la préférence, et un autre Mar croit que ce qui est entier doit avoir la préférence? Rép.: Là où le prêtre est présent (lorsqu'on donne la Truma) personne ne disconvient que ce qui est plus estimé doit avoir la préférence; mais leur dispute regarde un cas où le prêtre n'est pas présent, et nous avons appris: dans toute circonstance où un prêtre se trouve présent, on donne la Truma de ce qui est meilleur, mais chaque fois qu'il n'est pas présent, on la donne de ce qui se conserve le mieux. R. Jéhuda dit: on ne donne la Truma que du meilleur. Rav Nahman, fils d'Isaac, dit: celui qui craint le ciel tâche de se conformer à l'opinion de tous les deux (de R. Hunna et de R. Johanan), et qui est (celui qui craint le ciel)? Rép.: Mar, fils de Ravina, qui plaçait le morceau de pain au milieu du pain entier, et coupait l'un et l'autre. Lorsqu'un Tanne enseignait en présence de Rav Nahman, fils d' Isaac, qu'il faut placer le

morceau au milieu de l'entier, et le couper et faire la bénédiction, il lui dit: quel est ton nom? il répondit: Cholman ; l'autre reprit: tu es la paix (b) et ta doctrine est parfaite (b), car tu as fait la paix entre les disciples. Rav Papa dit: tout le monde avoue, que pen-' dant la Pâque, on met le morceau au milieu de l'entier, et on le coupe. Pour quelle raison? Parce qu'il est écrit: pain de la misère (et les pauvres n'ont pas des pains entiers).

R. Abba dit: dans le Sabbath l'homme est obligé dè rompre deux pains. Pour quelle raison? Parce qu'il est écrit (Exod. XVI, 22.): du pain au double. Rav Ache dit: j'ai vu Rav Cohana qui en prenait deux, mais il n'en rompait qu'un. R. Zira rompit un morceau qui pouvait lui servir pour tout le repas du samedi. Mais Ravina dit à R. Achi: cependant cela a l'apparence de gourmandise. Il répondit: puisqu'il ne fait pas cela chaque jour, mais seulement maintenant (le samedi) cela n'a pas l'apparence de gourmandise. Lorsqu'on présenta à Rav Ami et à Rav Asi un pain de l'Eruv (7) 45) ils firent la bénédiction : celui qui fait produire le pain à la terre, en disant, puisqu'on s'en est servi pour accomplir un précepte nous pouvons nous en servir pour en accomplir un autre.

Rav disait: (celui qui interrompt la bénédiction en di-F. 40. a. sant) prends, cela est béni; prends, cela est béni, n'a pas besoin de la recommencer; (mais celui qui dit) apporte le sel, apporte (toute autre chose que l'on mange avec le pain. Ital.: companatico) il doit la recommencer. Mais R. Johanan dit: lors même qu'il dit: apportez le sel, apportez quelqu'autre chose pour manger avec le pain, il n'a pas besoin de faire la bénédiction encore une fois (car cela est nécessaire pour donner du goût au pain. Celui. qui dit) mêle le fourrage pour le boeuf, mêle le fourrage pour le boeuf, il doit répéter la bénédiction. Mais Rav Chechath dit: même celui qui dit: mêle le fourrage pour

45) Raschi: avec lequel on avait fait, la veille, le mélange ou la réunion de plusieurs cours ou maisons.

le boeuf n'a pas besoin de la répéter, car Ráv Jéhuda disait avoir entendu dire à Rav: il est défendu à l'homme de manger avant d'avoir pensé à nourrir son bétail; car il est dit (Deut. XI, 15.): Je ferai croître l'herbe dans ton champ pour ton bétail, et puis tu mangeras et seras rássasié.

Rava, fils de Samuel, disait au nom de Hija: il n'est pas permis à celui qui coupe le pain de le couper jusqu'à ce qu'on n'ait apporté du sel et du 75 (companatico) pour chacun. Rava, fils de Samuel, étant venu dans la maison du Chef de la captivité (ba) on lui présenta un pain, et il en coupa un corceau (sur le champ). Ils lui dirent: est-ce que Mar est revenu de sa doctrine? Il leur répondit: ce pain n'a pas besoin d'une pitance.

Rava, fils de Samuel, disait encore au nom de R. Hija: on ne lâche l'urine que lorsqu'on est assis (afin de ne point se souiller). Rav Cohana dit: sur la terre molle (on peut le faire) même en restant debout, et s'il n'y a pas de terre molle, on se place debout sur un lieu élevé et on la lâche dans l'endroit qui reste au dessous.

Rava, fils de Samuel, disait en outre au nom de R. Hija: après tout ce que tu manges, manges du sel, et après tout ce que tu bois, bois de l'eau, et rien ne te nuira. Une Baraïtha aussi dit la même chose, et une autre Baraïtha porte: celui qui prend une espèce de nourriture quelconque et ne mange pas de sel, et celui qui boit une espèce de boisson quelconque, et ne boit pas d'eau pendant le jour, doit craindre la mauvaise odeur de la bouche, et pendant la nuit l'angine (o squinantia). Les rabbins ont appris: celui qui fait nager ce qu'il a mangé dans l'eau, ne vient pas entre les mains de la colique, et combien faudrait-il en boire? Rav Hasda dit: un calice ( cyathus) pour chaque pain.

Rav Mari disait avoir entendu dire à R. Johanan: celui qui prend l'usage de manger des tentilles une fois tous les trente jours, éloigne l'angine de sa maison; mais on ne doit pas en manger chaque jour. Pour quelle raison? Parce que cela rend l'odeur de la bouche désagréable. Rav Mari disait aussi avoir entendu dire à R. Johanan: celui qui

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