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et qu'ils n'en sont pas chargés après, et Rav Nahman aussi a dit la même chose; mais Rav Chechath disait qu'ils sont chargés d'une bénédiction tant avant qu'après, car il n'y a rien qui, étant chargé d'une bénédiction avant ne le soit aussi après, excepté le pain apporté avec les Kisnin 59). Et cette opinion diffère de celle de R. Hija qui disait: le pain délivre (de la bénédiction) toute espèce de mets, et le vin toute espèce de boisson. Rav Papa dit: l'Halaca est que toute chose qui est apportée à cause du repas (pour être mangée avec le pain), pendant le repas n'est chargée d'une bénédiction ni avant ni après, et ce qui n'est pas rapporté à cause du repàs (pour êtré mangé avec du pain), pendant le repas est chargé d'une bénédiction avant, mais il n'en est pas chargé après. Quant à ce qu'on sert après le repas (comme par exemple les fruits) il est chargé d'une bénédiction tant avant qu'après. Ils demandèrent à Ben Zoma: pourquoi on a dit que les choses qui sont apportées à cause du repas, pendant le repas ne sont chargées d'une bénédiction ni avant ni après? Il leur répondit: c'est à cause que le pain les délivre. Mais si c'est ainsi le vin aussi devrait être délivré par le pain. C'est une autre chose pour le vin qui de-F. 42. a. mande une bénédiction à part.

Rav Hunna mangea treize pains (apportés dans les Kisnin) dont tous les trois contenaient un Kav et ne fit pas la bénédiction. Sur quoi Rav Nahman dit que néanmoins il avait toujours appétit 60). Cependant sur tout ce qui sert aux autres pour fixer leur repas, il faut faire une bénédiction.

Rav Jéhuda était occupé à célébrer les noces de son fils dans la maison de R. Jéhuda, fils de Haviva. On servit devant eux du pain apporté sur des Kisnin, et lorsqu'il s'approcha, il entendit qu'on faisait la bénédiction:

on

59) Raschi: les Kisnin, c'est-à-dire, des épis rôtis avec lesquels on apportait un pain d'épices pétri comme nos oublies et dont mangeait en trop petite quantité pour le charger d'une bénédiction après. 60) Raschi: tandis que selon la loi il faut bénir lorsqu'on est rassasié.

celui qui fait produire, etc. Il leur dit: quel tsi-tsi (bruit) entends-je? Peut-être faites-vous la bénédiction: celui qui fait produire le pain à la terre? Ils lui dirent: oui, car la Baraïtha porte: R. Muna dit au nom de R. Jéhuda: pour le pain apporté dans les Kisnin on fait la bénédiction: celui qui fait produire, etc. et Samuel disait: l'Halaca est selon R. Muna. Mais R. Jéhuda répliqua que l'Halaca n'est pas selon R. Muna. On rapporte qu'ils lui dirent: mais cependant Mar (vous) même a dit au nom de Samuel que les oublies servent à faire l'Eruv (le mélange), et que l'on fait sur elles la bénédiction: celui qui fait produire, etc. Rép.: C'est une autre chose dans le cas où l'on aurait fixé le repas sur elles, mais lorsqu'on n'y a point fixé le repas on ne fait pas (pour elles la bénédiction du pain).

Rav Papa arriva dans la maison de Rav Hunna, fils de Rav Nathan, après qu'ils eurent fini le repas. On servit devant lui quelque chose à manger que R. Papa prit et mangea. Ils lui dirent: est-ce que Mar n'est pas d'avis que lorsque les autres ont fini, on ne peut pas manger (sans faire la bénédiction)? Il leur répondit: la loi dit que (cela est défendu seulement) lorsqu'on a desservi. Rava et R. Zira arrivèrent dans la maison du Chef de la captivité après qu'on eut desservi la table devant eux. On leur envoya une portion (nb) de la maison du Chef de la captivité. Rava en mangea, mais R. Zira n'en mangea pas et dit à l'autre: est-ce que Mar n'est pas d'avis que lorsqu'on a desservi il est défendu de manger? Il lui répondit: nous nous appuyons sur la table du Chef de la captivité 61).

Rav dit: lorsqu'on est accoutumé à oindre (ses mains après le repas) avec de l'huile, l'huile empêche (d'envisager le repas comme terminé). Sur quoi Rav Ache disait: Quand nous étions dans la maison de Rav Cohana il

61) Tosepheth et Raschi: qui n'est pas encore desservie, car chacun avait sa table devant lui, et celle du Chef de la captivité qui faisait la bénédiction était desservie la dernière.

nous dit par exemple, pour nous qui sommes accoutumés de nous oindre, l'onction est un motif de retard. Cependant l'Halaca n'est pas selon toutes ces opinions, mais selon celle que Rav Hija, fils d'Ache, a dit avoir entendu énoncer par Rav: il y a trois d'abord (trois choses qui suivent sans délai l'action qui les précède), un d'abord entre l'imposition des mains et l'action d'égorger les victimes, un autre d'abord entre la rédemption (la lecture du Chema) et la prière, et un troisième d'abord entre l'action de laver les mains, et celle de faire la bénédiction (après le repas). Avaï dit: nous aussi nous ajouterons qu'il y a un d'abord entre l'action d'être hospitalier envers les disciples des savans et la bénédiction (qu'elle nous attire); car il est dit (Gen. XXX, 27.): L'Eternel n'a béni à cause de toi. Si tu veux je peux déduire cela de cet autre verset où il est dit (Ib. XXXIX, 5.): Et Dieu bénit la maison de cet Egyptien à cause de Joseph.

Mischna Ve et VIe.

Celui qui fait la bénédiction sur le vin d'avant le répas, délivre (de la bénédiction) le vin d'après le repas: celui qui la fait sur les friandises ( gr.) que l'on donne pour exciter l'appétit avant le repas, délivre celles que l'on donne après le repas: celui qui fait la bénédiction sur le pain, délivre les friandises, mais celui qui la fait sur les friandises, ne délivre pas le pain. La maison de Chammaï dit: (qu'il ne délivre) pas non plus les mets que l'on fait dans le pot 62). Si l'on se tient assis pen-F. 42. b. dant qu'on mange, chacun fait la bénédiction pour son compte, mais si l'on est couché, un seul la fait pour tous les autres. Lorsqu'on apporte du vin au milieu du repas, chacun fait la bénédiction pour son compte, mais (si on l'apporte) après le repas, un seul la fait pour tous les autres, et il doit la faire aussi sur le parfum, quoiqu'on n'apporte le parfum qu'après le banquet.

62) Mais la décision n'est pas selon la maison de Chammaï.

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Rabba, fils du fils de Hunna, dit que R. Johanan disait: on n'a enseigné (ce qui regarde le vin) que pour les Sabbaths et pour les jours de fête, vu qu'alors l'homme fixe son repas sur le vin 63) (c'est-à-dire, qu'il a l'intention d'en boire). Mais dans les autres jours de l'année on fait la bénédiction sur chaque calice. Il nous a été dit aussi que Rabba, fils de Mari, disait avoir entendu dire à R. Jehochua, fils de Lévi: cela n'a été enseigné que pour les Sabbaths et pour les jours de fête et pour le moment où l'homme sort du bain, et pour le temps de la saignée, vu que l'homme fixe alors son repas sur le vin; mais dans les autres jours de l'année il doit faire la bénédiction sur chaque calice. Rabba, fils de Mari, arriva dans la maison de Rava dans un jour ouvrier, et voyant qu'il faisait la bénédiction (sur le vin) avant le repas, et qu'il la faisait aussi après le repas, il lui dit: c'est fort bien, car c'est ainsi qu'a dit (qu'on doit faire) R. Jehochua, fils de Lévi. Rav Isaac, fils de Joseph, arriva dans la maison d'Avaï un jour de fête, et voyant qu'il faisait la bénédiction sur chaque calice à part, il lui dit: est-ce que Mar n'est pas de l'opinion de R. Jehochua, fils de Lévi? Il lui répondit: c'est maintenant que je me suis déterminé à boire 64). On fit la question: si le vin est servi aux convives (pour la première fois) au milieu du repas, est-ce que (la bénédiction) délivrera le vin d'après le repas? Si tu voulais citer à ce propos (les paroles de la Mischna): celui qui fait la bénédiction sur le vin d'avant le repas, délivre le vin d'après le repas (on pourrait peut-être te répondre) que cela a lieu parce que le vin d'avant le repas est pour boire, et celui aussi d'après le repas est pour boire; mais dans notre cas où la seconde fois sert pour boire et la première pour humecter (un petit peu les entrailles)

63) Raschi: c'est-à-dire, qu'il doit nécessairement boire du vin avant et après le repas et qu'en bénissant sur un calice il étend son intention sur l'autre.

64) Raschi: avant je n'en avais pas l'intention, car je ne suis pas accoutumé de fixer le repas sur le vin.

une bénédiction ne dispense pas de l'autre; ou peut-être n'y a-t-il pas de différence. Rép.: Rav dit qu'il délivre; mais Rav Cohana dit qu'il ne délivre pas. Rav Nahman dit qu'il délivre, et Rav Chechath dit qu'il ne délivre pas; de même Rav Hunna, et Rav Jéhuda, et tous les disciples de Rav disent qu'il ne délivre pas. Rava objectait à Rav Nahman ces paroles de la Mischna: si on leur apporte du vin au milieu du repas, chacun fait la bénédiction à part, mais` après le repas, un seul la fait pour tous. L'autre lui répondit: c'est ainsi que la Mischna veut dire si on ne leur apportait pas de vin au milieu du repas, mais seulement après le repas, un seul fait la bénédiction pour tous.

Mischna. Celui qui fait la bénédiction pour le pain délivre les friandises, etc.

Ghémara. On fit cette question: est-ce que la maison de Chammaï est en collision avec la Recha, ou peut-être est-elle en collision avec la Sepha? Car le premier Tanne dit: celui qui fait la bénédiction sur le pain délivre les friandises, d'autant plus (il doit délivrer) ce que l'on prépare dans le pot (qui est un mets véritable). Et la maison de Chammaï est survenue pour dire (à ce sujet) que la question ne peut pas avoir lieu pour les friandises; car elles ne sont pas délivrées par le pain, vu que ce qu'on prépare dans le pot, n'en est pas non plus délivré. Ou peut-être qu'elle diffère de la Sepha où il est enseigné: celui qui fait la bénédiction sur les friandises ne délivre pas le pain. Rép. Le pain voilà qu'il ne le délivre pas, mais il délivre ce qui est préparé dans le pot, et alors la maison de Chammaï serait survenue pour dire qu'il ne délivre pas non plus ce qui est préparé dans le pot. Elie répondra à cette ques-`

tion.

Mischna. S'ils sont assis, chacun, etc.

Ghémara. S'ils sont couchés (d'eux un peut donc faire la bénédiction pour tous), et s'ils ne sont pas couchés, il ne peut pas la faire. Mais je peux faire cette opposition: si dix personnes marchent sur le même chemin, quoiqu'ils mangent tous du même pain, chacun d'eux fait la béné- · diction pour lui; mais s'ils se sont assis pour manger, quoique chacun d'eux mange de son pain, un seul peut faire

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