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sanctification du jour du samedi 2), ce qui est une ordonnance de la loi. Or, comment cela? si c'est un précepte affirmatif qui dépend du temps, et tout précepte affirmatif qui dépend du temps ne peut pas obliger les femmes? Avaï dit que c'est une ordonnance des rabbins; mais Rava lui répondit qu'ici il est dit expressément que c'est un précepte de la loi. Outre cela nous pourrions alors obliger les femmes à l'observance de tout autre précepte affirmatif aussi par l'autorité des rabbins (ou en disant que les rabbins l'ordonnent). Rava continue donc à observer que l'Ecriture dit à ce sujet (Exod. XX, 8. et Deut. V, 12.) 7 (souviens-toi) (Talm.: fais en la commémoration) et (garde-le). Or, quiconque est tenu de garder (le samedi) est aussi tenu d'en faire la commémoration. Or, puisque les femmes sont tenues dans ce cas de le garder 3) elles doivent être aussi tenues d'en faire la commémoration.

Ravina disait à Rava: que les femmes soient tenues à faire la bénédiction des mets par la loi ou par les rabbins, quel avantage pouvons-nous retirer (de cette connaissance) 4) Rép. Elle peut nous servir à tirer plusieurs de leur devoir 5), car tout ira bien si tu dis que (les femmes) sont obligées (à bénir) par la loi, vu que celui qui est obligé par la loi peut seul tirer de son obligation un autre qui est également obligé par la loi. Mais si tu dis qu'elles ne

2) C'est-à-dire de se trouver présentes à la sanctification du samedi qui se fait par la bénédiction du calice. Voy. Préface.

3) Raschi: car le mot gardez dénote qu'il s'agit ici d'un précepte négatif. Voy. Préface.

4) Il est dit dans la Bible (Deut. VIII, 10.): tu mangeras donc et tu seras rassasié, et tu béniras l'Eternel ton Dieu, à cause du bon pays qu'il t'aura donné. Or, d'après ces paroles on peut soutenir que les femmes sont et ne sont pas obligées à faire la bénédiction des mets. En effet, l'expression tu mangeras et tu seras rassasie contient un précepte affirmatif qui ne dépendant pas du temps, oblige les femmes; mais l'expression le pays qu'il t'aura donné paraît l'exclure de ce devoir, car le pays a été donné aux hommes et non aux femmes.

5) Car comme un seul peut bénir pour tous, ou délivrer tous les autres de l'obligation de bénir, les femmes aussi en pourraient faire autant en cas de besoin,

sont obligées que par une ordonnance des rabbins, alors elles ne partagent pas dans cette pratique légale le même genre d'obligation que les autres 6), et quiconque ne partage pas la même obligation que les autres dans une pratique légale ne peut pas les remplacer dans l'exécution de leur devoir. A quoi donc se tenir là-dessus? Rép.: Viens et écoute 7). Il est vrai qu'on a dit: le fils (qui n'a pas encore 13 ans) peut bénir pour son père, le domestique pour son maître, et la femme pour son mari; néanmoins les savans ont dit aussi: la malédiction viendra sur l'homme dont la femme et les enfans bénissent pour lui. Tout ira bien ici aussi (observe Rava), si tu dis que cette obligation est de la loi, car alors celui qui est obligé par la loi vient et délivre un autre qui est également obligé par la loi; mais si tu dis que c'est une ordonnance des rabbins, alors celui qui est obligé par les rabbins vient délivrer celui qui ne l'est que par la loi. Mais en voulant se tenir à ton explication 3) (continue Ravina) est-ce que le mineur (dont il s'agit ici) pourrait contracter une obligation)? Rép.: Dans le cas dont nous sommes occupés on suppose qu'on ait mangé seulement selon la mesure des rabbins 10), et alors vient celui qui est obligé par les rabbins, et délivre celui qui est obligé également par les rabbins.

Rav Avira faisant à ce sujet une exposition allégorique, disait tantôt au nom de Rav Ame, et tantôt au nom de R. Ase, que les anges du ministère dirent devant le

6) Car dans ce cas les femmes seraient obligées par les rabbins, et les hommes par la loi.

7) Viens donc et écoute, dit Ravina, une tradition qui prouve qu'il n'importe pas beaucoup de savoir si cette obligation vient aux femmes de la loi ou des rabbins.

8) Que c'est de la loi que cette obligation vient aux femmes et aux enfans.

9) Car on ne peut pas contracter une obligation de la loi avant l'âge de 13 ans, et cependant on vient de dire qu'un mineur peut bénir

pour son père.

10) Raschi: La mesure de la loi est: quand tu seras rassasié, et celle des rabbins est selon R. Meïr la quantité d'une olive, et la quantité d'un oeuf selon R. Jéhuda.

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Saint, béni soit-il: Seigneur du monde, il est écrit sur ton compte dans ta loi (Deut. X, 17.): qui ne connaît d'acception pour personne (DN), et qui ne prend point de présens, et cependant n'as-tu pas d'acception pour Israël, lorsque nous voyons qu'il est écrit (Nomb. VI, 26.): Eternel élève sa face (15 NV) sur toi (Talm.: il a de l'acception pour toi). Il leur répondit: Est-ce que je ne dois pas avoir de l'acception pour Israël pour qui j'ai écrit dans la loi (Deut. VIII, 10.): Tu mangeras donc et tu seras rassasié, et tu béniras l'Eternel ton Dieu; mais eux se sont soumis à une observance aussi stricte de ce commandement (qu'ils me bénissent) lors même qu'ils mangent la quantité d'une olive ou d'un oeuf.

Mischna IVe.

Celui qui s'est pollué 11) médite (777) le Chema dans son coeur (sans le prononcer), mais il ne bénit ni avant ni après 12). Et quant aux mets il bénit seulement après 13), mais il ne bénit pas avant). R. Jéhuda dit qu'il doit bénir avant et après (dans l'un et dans l'autre cas).

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Ravina dit: cette expression signifie, que méditer ou prononcer le Chema c'est parfaitement égal, car s'il te venait dans l'esprit de dire que le méditer, ce n'est pas la même chose que le prononcer à quoi servirait-il de le méditer dans son coeur? Cela prouve donc que la méditation équivaut à la prononciation. Qu'il le fasse donc sortir

11) seminifluus. Bartenora dit qu'il a été ordonné par Ezra qu'un pollué ne puisse lire dans la loi avant de se laver, afin que les Savans ne s'accoutument pas à s'occuper de la loi devant leurs femmes comme autant de coqs.

12) Bartenora: car les bénédictions qui sont avant et après le Chema ne sont pas un précepte de la loi.

13) Maimonides: parce que la bénédiction après le mets est un précepte de la loi (Deut. VIII, 10.) comme la lecture du Chema.

14) Bartenora: parce que ce n'est pas la loi qui l'oblige à cela.

de ses lèvres 15). Rép.. Il doit faire comme nous trouvons que l'on a pratiqué au pied du mont Sinaï 16). Mais Rav Hasda dit: méditer n'est pas la même chose que prononcer; car s'il te venait dans l'esprit que la méditation équivaut à la prononciation (on pourrait permettre au pollué) de faire sortir le Chema de ses lèvres. Cependant si méditer n'est pas la même chose que prononcer à quoi bon dit-on (dans la Mischna que le pollué) doit méditer le Chema? Sur quoi R. Eliéser répond que c'est afin qu'au moment où tout le monde est occupé à réciter le Chema, lui seul ne reste pas assis sans s'en occuper du tout. Mais il pourrait lire une autre section de la loi. Sur quoi Rav Ada, fils d'Ahava, répond qu'il doit s'occuper d'une chose dont s'occupe toute la commune. Mais voilà que la prière aussi est une chose dont toute la commune s'occupe, et ce-F. 21. a. pendant nous avons appris: si quelqu'un prie et se sonvient qu'il est pollué il ne doit pas cesser, mais seulement abréger 17). La raison qu'il ne doit pas interrompre est qu'il a déjà commencé (à prier), mais s'il n'avait pas commencé il ne devrait pas prier du tout. Rép.: C'est une autre chose pour la prière où il n'y a pas le royaume du ciel. Mais voilà qu'aussi dans la bénédiction après les mets il n'y a pas le royaume du ciel, et cependant nous avons appris: sur les mets il doit bénir après, et ne doit pas bénir avant. Rép.: La lecture du Chema et la bénédiction des mets ont été commandées par la loi, mais la prière a été instituée par les rabbins.

Rav Jéhuda dit: d'où savons-nous que la bénédiction après les mets est de la loi? De ce qu'il est dit (Deut. VIII, 10.): Et tu mangeras et tu seras rassasié et tu béniras. Et d'où savons-nous que la bénédiction avant la

15) Le pollué pourrait donc prononcer le Chema, si le prononcer ou le méditer dans le coeur est parfaitement la même chose.

16) Raschi et Tosepheth: où on s'est abstenu des femmes, et on s'est baigné en écoutant les paroles de la loi et non en les prononçant (Exod. XIX, 14. 15.).

17) Raschi: réciter en peu de mots le contenu de chacune des 18 bénédictions.

loi est également de la loi? De ce qu'il est dit (ib. XXXII, 3.): car j'invoquerais le nom de l'Eternel18). Attribuez la grandeur à notre Seigneur 19). R. Johanan dit: nous apprenons qu'il faut faire une bénédiction après la loi de ce qu'on la fait aussi après les mets, par l'argument a minori ad majus, et qu'il faut faire aussi une bénédiction avant les mets (nous le déduisons également) a minori ad majus de la bénédiction que l'on fait avant de s'occuper de la loi. La bénédiction après la loi, nous la déduisons en raisonnant ainsi a minori ad majus de la bénédiction que l'on fait après les mets: si les mets qui ne sont pas chargés d'une bénédiction avant 20) sont chargés d'une bénédiction après, n'est-il pas juste que la loi qui est chargée d'une bénédiction avant, soit aussi chargée d'une bénédiction après? Et quant à la bénédiction avant les mets nous la déduisons ainsi a majori ad minus de la bénédiction (que l'on fait avant) la loi. Si la loi qui n'est pas chargée d'une bénédiction après est cependant chargée d'une bénédiction avant, n'est-il pas juste que les mets qui sont chargés d'une bénédiction après soient aussi chargés d'une bénédiction avant? Mais il y a ici des objections à faire 21). Quelle ressemblance y a-t-il entre les mets qui contiennent une jouissance (de ce monde), et la loi qui contient la vie du monde à venir 22)? On nous enseigne en outre que sur les mets on bénit après et on ne bénit pas avant. Objection à laquelle on n'a pas encore répondu 23).

Rav Jéhuda dit: celui qui est en doute s'il a ou n'a pas fait la lecture du Chema n'est pas obligé de la lire; mais

18) Raschi: Moïse dit par ces paroles: avant de commencer mon cantique, je ferai la bénédiction de la loi.

19) Raschi: Moïse dit par ces paroles aux Israélites qu'il leur faljait répondre Amen.

20) Rascchi: si nous ne trouvons un verset de la Bible qui ordonne exprès cette bénédiction.

21) J¶ÐA NON est objiciendum, quaeri potest contra illud.
22) On ne peut donc conclure des mets à la loi et vice-versa.

quaestio ejus manet quaestio תיובתיה תיובתא vel תיובתא (23

vel ei nondum est satisfactum.

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