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Tephillin, et l'objection que fait Rava sur l'autorité de Rav Checheth reste. Toujours il y a une difficulté (dans les paroles de la même tradition qui portent): Si la maison de la chaise déterminée est permise, d'autant plus la maison de la chaise indéterminée. Rép.: C'est ainsi qu'on a voulu dire: la maison de la chaise déterminée où il n'y a pas de gouttes 89) est permise, tandis que la maison de la chaise indéterminée où il y a des gouttes est défendue. Mais si c'est ainsi pourquoi est-il dit: qu'il n'y a pas de réplique là-dessus lorsque celle-ci est pourtant une bonne réplique? Rép.: C'est ainsi qu'on a voulu dire: tu peux faire servir cette chose comme une doctrine raisonnée 9o), mais tu ne peux pas la faire valoir comme une argumentation a majori ad minus; car si tu la faisais servir comme une argumentation a majori ad minus, ce serait un a majori ad minus qui ne se prêterait pas à une réplique o1).

Les rabbins ont appris: celui qui se propose de se rendre à un banquet doit marcher dix fois quatre coudées, ou quatre fois dix coudées pour bien faire ses besoins, puis entrer (dans le lieu du repas). R. Isaac dit: celui qui se rend à un banquet invité entre après avoir ôté (et mis, de côté) les Tephillin 92). Il diffère d'avis de R. Hija, car R. Hija dit qu'il doit les mettre sur la table, et c'est ce qui convient le mieux. Et jusqu'à quand (les laissera-t-il là)? Rav Nahman, fils d'Isaac, dit: jusqu'au moment de la bénédiction (du repas).

Il est dit dans une Baraïtha que l'homme peut lier les

89) Raschi: des gouttes d'urine qui sautent sur les pieds et que l'on devrait nettoyer avec la main où l'on tient les Tephillin, ce qui n'est pas permis. On est obligé de nettoyer ces gouttes parce qu'elles peuvent être prises pro spermate et attirer sur nos enfans le soupçon qu'ils sont bâtards.

90) Raschi: comme une raisòn de permettre dans le privé délerminé ce qui est défendu dans l'indéterminé à cause des gouttes.

91) Raschi: si tu raissonnais ainsi : il est juste de dire qu'il y a moins de difficultés pour le privé indéterminé que pour le déterminé, je ne saurais comment te répliquer, car je n'ai trouvé nulle part qu'il ait plus de difficultés pour le premier que pour le second.

92) Raschi: car il s'enivrera peut-être.

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Tephillin avec son argent dans son suaire de la tête, et dans une autre il est enseigné qu'il ne peut pas les y lier, et cependant cela ne constitue pas une difficulté ; car l'une parle d'un suaire qui a été destiné à cet usage, et l'autre d'un suaire qui n'a pas été destiné à cet usage, car Rav Hasda dit: un suaire pour les Tephillin, qui a été destiné à l'usage d'y lier les Tephillin, et auquel on les a liés effectivement ne peut plus servir à y lier de l'argent; mais si on l'a destiné à cet usage, et qu'on ne les y ait pas liés, ou si on les y a liés sans qu'il fût destiné à cet usage, alors il peut bien servir pour y lier de l'argent. Mais d'après Avaï, qui dit que la destination d'une chose a de la valeur; soit qu'il ait été destiné à cet usage, et qu'après on ne les y ait pas liés; soit qu'on les y ait liés et qu'on l'ait destiné seulement après à cet usage, il ne peut plus servir (pour l'argent): mais si tu ne l'as pas destiné (pour les Tephillin) il peut bien servir (pour l'argent).

Rav Joseph, fils de Rav Nehonie, demandait à Rav Jéhuda: est-ce que l'homme peut mettre (en se couchant) ses Tephillin sous son chevet? Je n'ai pas besoin de demander s'il peut les mettre sous ses pieds, car ce serait en user envers eux d'une manière peu respectueuse, mais j'ai besoin de demander s'il peut les placer sous le chevet. Il lui répondit: Samuel dit à cet égard, que cela lui est permis, lors même que sa femme couche avec lui. Mais on objecte cette tradition: l'homme ne place pas ses Tephillin sous ses pieds, afin de ne point les traiter d'une manière peu respectueuse; mais il peut les placer sous son chevet; cependant lorsque sa femme est avec lui, il est défendu, excepté s'il y a un endroit qui soit trois palmes plus haut, ou trois palmes plus bas (du chevet), car alors il est permis. Cette objection contre Samuel reste sans réplique. Rava dit: quoique la Baraïthu soit contraire à l'avis de F. 24. a. Samuel, l'Halaca est néanmoins selon lui. Pour quelle raison? Parce que celui qui les garde fait beaucoup mieux93).

93) Raschi: que celui qui, pour ne point les traiter avec peu de respect, les expose à être volés ou emportés par les souris.

Et où les met-il? R. Jérémie dit: entre le coussin et la couverture, mais non immédiatement au-dessous de la tête. Cependant nous avons appris que R. Hija les mettait dans une bourse faite comme un casque sous son chevet, en en faisant sortir la partie proéminente 94) de la bourse hors (du coussin). Le fils de Kaphra les liait dans les rideaux du lit, et en faisait sortir la partie proéminente en dehors. Rav Chechath, fils de Rav Idi, les plaçait sur un escabeau, et étendait dessus un suaire. Rav Hamenuna, fils de Rav Joseph, dit: une fois j'étais debout devant Rava 95) qui me dit: va et apporte-moi les Tephillin. Je les ai trouvés entre le coussin et la couverture, mais non immédiatement au-dessus de sa tête, et j'ai su que c'était un jour de bain 96), et c'est pour nous apprendre une Halaca par la voie de fait, qu'il en a agi ainsi.

Rav Joseph, fils de Rav Nehonie, demandait à Rav Jéhuda: deux qui dorment dans un même lit, doivent-ils tourner le visage l'un d'un côté, et l'autre de l'autre côté, pour lire le Chema? Il lui répondit: Samuel dit (qu'il doit faire cela) lors même que sa femme est avec lui. Mais Rav Joseph lui fait cette forte objection: si on doit le faire avec sa femme on n'a pas besoin de dire qu'on doit le faire aussi avec les autres 97). Mais au contraire: notre femme est comme notre corps 98) tandis que les autres ne sont pas comme notre corps. Objection: dans une Baraïtha il est dit deux qui dorment dans le même lit doivent tourner leur visage, l'un d'un côté et l'autre du côté opposé, et lire le Chema; et dans une autre: celui qui dort dans le lit ayant ses fils et les fils de sa maison (de sa femme) à

94) C'est-à-dire: en plaçant la partie de la bourse où étaient les Tephillin au delà de la tête.

95) Les disciples restaient debout devant leurs précepteurs comme les domestiques devant leurs maîtres.

96) Raschi: le jour du bain de sa femme, ce qui prouve que la nuit précédente elle avait couché avec son mari.

97) Rav Joseph veut faire sentir par là que Samuel a tort d'ajouter le mot même, il suffisait de dire avec sa femme.

98) Raschi: elle n'excite pas de mauvaises pensées parce que nous sommes accoutumés à elle.

son côté, ne peut pas faire la lecture du Chema sans qu'il y ait un Talleth qui les sépare. Mais si ses fils et les fils de sa maison sont encore petits, il est permis. Cela va très-bien selon l'avis de Rav Joseph; car alors une Baraïtha sera relative à sa propre femme, et l'autre à d'autres personnes; mais selon l'opinion de Samuel il y aura contradiction. Sur quoi Samuel te dira: est-ce que la chose cadre à merveille avec l'avis de R. Joseph? Voici cependant une Baraïtha qui porte: s'il dort dans le lit où seront aussi ses fils et les fils de sa maison 99) il ne pourra pas lire le Chema à moins qu'il n'y ait un Talleth qui les sépare. Qu'est-ce qu'il te reste donc à dire relativement à la femme? Que si Rav Joseph a un Tanne pour son opinion, moi aussi j'ai un Tanne pour la mienne 100. Le docteur vient de dire: que l'un doit tourner le visage d'un côté, et l'autre du côté opposé, et lire le Chema; at tunc nates sunt (qui se touchent ensemble): cela vient à l'appui de l'opinion de Rav Hunna qui dit: in natibus nihil est nuditatis 1). Faudra-t-il dire que même la tradition (que nous allons citer) vient à l'appui de l'opinion de Rav Hunna? Une femme qui est assise peut séparer (et bénir) la Halla 2) quoiqu'elle soit nue, à cause qu'elle peut cacher son visage d'en bas dans la terre (où elle est assise). ce qui ne vaut pas pour l'homme 3). Cela doit s'entendre selon Rav Nahman dans le cas que le visage d'en bas soit fortement collé contre la terre.

Le docteur vient aussi de dire: si ses fils et les fils

99) Selon Raschi: la femme est comprise dans l'expression fils de la maison, car maison veut dire femme dans le Talmud, et selon Tosepheth elle n'a été omise dans cette Baraitha que par erreur, car elle veut dire que la femme aussi doit être séparée de son mari par un Talleth, ce qui détruit l'opinion de Ray Joseph.

100) Et alors il est permis de se conformer à l'opinion que l'on veut.

1) C'est-à-dire : elles n'excitent pas de mauvaises pensées.
2) pâte qu'une femme juive est obligée de séparer de la

masse qu'elle pétrit et de la brûler dans le four.

3) Raschi: qui ne pourrait pas cacher de la même manière ses parties honteuses, visage d'en has (vel pudenda).

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de sa maison sont petits, alors il est permis. Mais jusqu'à quel âge? Rav Hasda dit qu'une fille jusqu'à trois ans et un jour, et un garçon jusqu'à neuf ans et un jour 4). Et d'autres disent: une fille jusqu'à onze ans et un jour, et un garçon jusqu'à douze ans et un jour; l'un et l'autre jusqu'à ce que dit (Ezéch. XVI, 7.): ubera firma facta sunt et pilus tuus germinavit.

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Rav Cohana dit à Rav Ache: Rava vient de dire cidessus: quoiqu'il y ait une objection contre Samuel, l'Halaca est cependant selon son avis. Mais puisqu'ici aussi il y a une objection à faire contre Samuel 5) est-ce que nous devrons-nous régler (comme dans les cas précédens)? Il lui répondit: crois-tu qu'on doive tout tisser selon le même tissu? Cela vaut seulement où il est dit (que l'Halaca est selon Samuel), mais où il n'est pas dit expressément cela ne vaut pas. Rav Mari disait à Rav Papa: si un poil (pudendorum) sort par le trou de l'habit (peut-on lire le Chema)? Sur quoi l'autre s'écria qu'un poil n'est qu'un poil 6).

R. Isaac dit: un palme (de chair découverte) d'une femme constitue une nudité. Mais sous quel rapport? Dirons-nous que c'est sous le rapport de la contempler? Cependant Rav Chechath dit: pourquoi l'écriture (Nomb. XXXI, 50.) compte-t-elle les ornemens extérieurs des femmes avec les ornemens intérieurs 7)? C'est pour te faire entendre que quiconque s'arrête à contempler le petit doigt d'une femme, c'est comme s'il la contemplait in loco pudendi. (La sentence de R. Isaac) ne regarde donc que sa propre femme, et seulement par rapport à la lecture du

4) Raschi: car l'un et l'autre est copulae habilis à cet âge.
5) C'est-à-dire l'objection que lui fait Rav Joseph.

6) C'est-à-dire il ne constitue pas une nudité (1773) capable de nous exciter à de mauvaises pensées,

7) Raschi rapporte aux ornemens intérieurs celui que Moïse (ib. et Exod. XXX, 22.) a désigné sous le nom de 727 et dit que c'était ornamentum comprimens uterum quod solebant facere foeminis perforando parietes pudendi ut perforantur aures, ibique illud affigendo ne

mares eas inirent.

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