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R. Jehochua, fils de Lévi, dit: le livre de la loi exige qu'on lui fasse une séparation de dix palmes 53). Mar Zutra étant venu dans la maison de Rav Ache, et ayant vu que dans le lieu où dormait Mar, fils de Rav Ache, restait le livre de la loi, et qu'il lui avait fait une séparation de dix palmes, il lui dit: si tu en as voulu agir selon l'avis de R. Jehochua, fils de Lévi, celui-ci ne dit cela que pour ceux qui n'ont pas une autre maison (pour y coucher); mais Mar possède une autre maison. Il lui répondit: je n'y avais pas pris garde.

Mischna. Combien faut-il s'éloigner de l'urine et des excrémens? De quatre coudées.

Ghémara. Rava disait avoir entendu dire à Rav Sahova que Rav Hunna disait: on n'a enseigné cela que pour le cas où les excrémens soient derrière (celui qui veut lire le Chema); mais lorsqu'ils restent devant il faut qu'il s'en éloigne autant que l'oeil peut les apercevoir, ce qui vaut aussi relativement à la prière. Mais ce n'est pas ainsi; car Raphram, fils de Papa, disait avoir entendu dire à Rav Hasda: un homme peut rester devant une maison de la chaise et prier. Rép. Mais il est ici question d'une maison de la chaise où il n'y a pas d'excrémens. Ce n'est pas non plus ainsi, car Rav Joseph, fils de Hanina, dit: Les` rabbins appellent maison de la chaise même celle qui ne contient pas d'excrémens, et donnent le nom de bain même à celui où il n'y a personne. Rép.: Mais cela arrive quand il est question d'une maison de la chaise qui est toute neuve. Cependant on a proposé à Ravina cette question: si on a destiné un lieu pour être une maison de la chaise, cette destination suffit-elle pour le rendre maison de la chaise ou non? Rép. Cette question n'a été faite à Ravina que pour savoir là-dessus si on peut prier dans et non devant un tel lieu. Rava dit: les maisons de la chaise des Perses, lors même qu'elles contiennent des excrémens sont envisagées comme si elles étaient entièrement fermées 54) et pures.

53) Tosepheth: soit la loi toute entière, soit une seule partie de la loi; mais pour les autres livres il suffit de les couvrir,

54) Raschi: car elles avaient une pente qui faisait que les excrémens roulaient tout de suite dans une fosse, loin de l'ouverture.

Mischna VI.

Le Zav 55) qui a vu le Keri56), et la Nidda 57) qui a versé concubitus semen, et la femme qui dans l'acte marital a vu sa Nidda sont obligés de se baigner 58). Mais R. Jéhuda les délivre de cette obligation 59).

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On a fait cette question aux rabbins: que pensait donc R. Jéhuda d'un baal-Keri (possesseur de l'accident) qui a vu le flux (après avoir vu l'accident), car si dans cette Mischna, il délivre (du bain d' Ezras) le Zav qui a vu le Keri (après le flux) c'est qu'en origine il n'est pas fils du bain (on obligé de se baigner) 60). Mais quant au baalKeri qui voit le Zav après le Keri, lui il est en origine fils du bain. L'oblige-t-il donc (à se baigner) ou devonsnous dire qu'il ne fait aucune différence entre l'un et l'autre? Viens et écoute cette tradition: une femme qui après l'acte marital voit la Nidda est obligée de se baigner, mais R. Jéhuda la délivre de cette obligation. Or, une femme qui après l'acte marital voit la Nidda est comme un baalKeri qui voit le flux (après l'accident). Il faut donc conclure de cela que R. Jéhuda délivre aussi ce dernier. D'autant plus que Hija nous aprend expressément qu'un baalKeri qui a vù le Zav doit se baigner, et que R. Jéhuda le delivre de cette obligation.

Notre retour sur toi ô Section.

מי שמתו

55) flux, c'est un homme qui par un flux continuel perd la faculté générative, c'est aussi le nom de cette maladie.

56)

accident: c'est l'effusion de la semence.

57) la séparée, la femme dans ses moments critiques. On appelle aussi Nidda les ordinaires d'une femme. J'emploierai souvent les trois mots techniques Zav, Keri et Nidda, pour ne point alarmer la pudeur.

58) Un tel homme pour lire dans la loi et pour prier, et une telle femme pour prier ont besoin du bain d'Ezras.

59) La décision n'est pas selon R. Jéhuda.

60) Car il est Zav avant d'être baal-Keri et le bain d'Ezras ne purifie pas du Zav, mais du Keri seulement.

BERAC ОТ Н.

`Quatrième Section.

תפלת השחר

Misch na Ire

Le temps de la prière du matin est jusqu'à midi. Mais R. Jéhuda dit: jusqu'à quatre heures (depuis le lever du soleil)1). Le temps de la prière de l'après-midi est jusqu'aux vêpres; mais R. Jéhuda dit jusqu'à la moitié de la Minha 2). La prière du soir n'a pas de temps déterminé, et les prières additionnelles 3) (peuvent se dire) pendant toute la journée; mais R. Jéhuda dit: jusqu'à la septième heure 4).

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Je peux t'objecter cette tradition 5): l'ordonnance du

1) Mais l'Halaca n'est pas selon R. Jéhuda,

2) Maimon. et Barten. Tout le temps de l'après-midi se partage

(מנחה גדולה) ou pepres dont la premiere ou la grande מנחות en deux

a lieu depuis six heures et demie après le lever du soleil jusqu'à neuf heures et demie; et la seconde ou la petite (3) depuis neuf heures et demie jusqu'au coucher du soleil. Cette dernière dont parle ici la Mischna comprend ordinairement deux heures et demie de manière que la moitié de la petite Minha tombe une heure et un quart après la grande Minha, ou deux heures et demie avant le coucher du soleil. L'Halaca peut être ici selon les savans comme selon R. Jéhuda,

3) les prières qui tiennent lieu des sacrifices qu'on ajoutait les samedis et les autres jours de fête. Voy. Préface.

4) Ces derniers mots manquent dans le Talmud de Jérusalem. L'Halaca est selon R. Jéhuda.

5) Voy. ci-dessus Fol. 9. b. Souvenons-nous que prier et lire le Chema sont deux choses qu'il faut distinguer, car la prière ne consiste à rigoureusement parler que dans les 18 bénédictions du Chemona

Esre.

Chema porte qu'on le dise à l'apparition du soleil, afin de joindre ensemble la rédemtion avec la prière, et d'être trouvé en prière pendant le jour. Rép.. Mais cette Baraïtha regarde seulement les pieux; car R. Johanan dit: les pieux finissaient le Chema à l'apparition du soleil. Est-ce que tous les autres (peuvent prier) jusqu'à midi, et non plus loin? Cependant R. Mari, fils de Rav Hunna, fils de R. Jérémie, fils d' Ava, disait avoir entendu dire à R. Johanan: celui qui s'est trompé et n'a pas prié le soir, doit prier deux fois le matin, et s'il n'a pas prié le matin il doit le faire deux fois l'après diné. Il peut donc prier toute la journée "). Rép.: On donne à celui qui prie jusqu'à midi la récompense de la prière (du matin) faite dans son temps, et à celui qui la fait depuis midi et plus loin, on donne la récompense de la prière; mais non celle de la prière faite dans son temps.

On fit cette question aux rabbins: si quelqu'un s'est trompé et n'a pas fait la prière de l'après-midi doit-il prier deux fois le soir? Prendras-tu le parti de dire que celui qui s'est trompé et n'a pas prié le soir, doit prier deux fois le matin, vu que cela constitue un seul jour parce qu'il se trouve écrit (Gen. I, 5.): ainsi fut le jour, ainsi fut le matin du premier jour (Talm.: d'un seul jour); mais que dans la Minha la prière tient lieu de l'offrande, et que, lorsque le jour est passé, son offrande cesse? Ou (diras-tu) peut-être que comme la prière est une chose qui (sert à implorer) la miséricorde (de Dieu) on doit continuer à la faire aussi long-temps qu'on en a besoin? Viens et écoute, ce qu' (à ce propos) Rav Hunna, fils de Jéhuda, disait avoir entendu dire à R. Isaac: que R. Johanan dit: celui qui s'est trompé et n'a pas prié après-midi, doit prier deux fois le soir, et ne faire aucun cas de la règle, que quand le jour est passé son offrande n'a plus de valeur.

Objection: (il est écrit) (Eccles. I, 15.): ce qui est tordu ne se peut redresser, et les défauts ne se peuvent nombrer.

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6) C'est-à-dire: il suit de là qu'il peut faire la prière du matin même dans l'après-midi,

(Les paroles): ce qui est tordu ne se peut redresser, désignent celui qui omet la lecture du Chema du soir, et la lecture du Chema du matin, ou la prière du soir, ou celle du matin; (et les paroles:) et les défauts ne se peuvent nombrer, désignent celui que ses camarades ont compté dans le nombre de ceux qui doivent pratiquer un précepte, et qui ne s'y est pas trouvé avec eux. Sur quoi R. Isaac disait avoir entendu dire à R. Johanan: il n'est ici question que de celui qui fait une pareille omission à dessein. Rav Ache dit: cela se fait aussi entendre expressément dans la tradition qui porte: celui qui a omis, et qui ne dit pas: celui qui s'estF. 26. b. trompé.

Les rabbins ont appris: celui qui se trompe et ne fait pas la prière de la Minha aux vêpres du samedi (vendredi au soir), doit prier dans la nuit du samedi deux fois; mais celui qui s'est trompé et n'a pas fait la prière de la Minha le jour de samedi, doit prier à la sortie du samedi deux prières du jour ouvrier (qui suit) en faisant l'Habdala dans la première et non dans la seconde 7). Et s'il fait l'Habdala dans la seconde et non dans la première, alors la seconde seulement lui est comptée pour valable, mais la première ne lui est pas comptée 8). Devrait-on dire que puisqu'il n'a pas fait l' Habdala dans la première, c'est comme s'il n'avait pas prié, et qu'il doit répéter la prière? Mais alors je pourrais t'objecter cette tradition: celui qui s'est trompé et n'a pas fait la commémoration de la puissance de la pluie dans la prière de la réssurrection des morts 9), et la pétition de la rosée dans la bénédiction des années 10) doit les répéter; mais s'il a oublié l'Habdala dans la bénédiction Honen haddaath 11) il ne doit pas la

7) Raschi: parce que c'est la seconde qui remplace la prière oubliée dans le samedi, et dans laquelle ne doit pas avoir lieu l'Habdala 011 la séparation de ce jour ouvrier qui se fait après la quatrième bénédiction du Chemona Esre. Voy. Préface.

8) Raschi: parce qu'on ne peut pas mettre une prière qui devait être faite déjà, avant une autre qui doit se faire dans son temps.

9) Qui est la seconde bénédiction du Chemona Esre.

10) Qui est la neuvième du Chemona Esre.

11) Qui est la quatrième.

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