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vis que l'homme doit toujours s'occuper dans l'étude de la loi et dans la pratique des préceptes: en effet, quoiqu'il ne fasse pas cela en leur nom (ou avec l'intention de faire le bien) il peut par là parvenir à le faire en leur nom. Dans ce jour beaucoup de bancs furent ajoutés (pour les disciples), et R. Johanan dit: que sont partagés d'avis làdessus Abba Joseph, fils de Dosithée, et les rabbins; car l'un dit qu'on ajouta 400 bancs, et l'autre 700 bancs. Cela inquiétait l'esprit de Rabban Gamaliel qui se disait: Auraisje par hasard (qu'à Dieu ne plaise) empêché la loi (de se propager) en Israël? Alors on lui fit voir dans une vision qu'il eut pendant le sommeil, des vases blancs remplis de cendres; vision qui à la vérité n'eut pas lieu tant pour lui prouver (que ces écoliers étaient indiqués de ce nom) que pour calmer son esprit. Nous avons appris que dans ce jour on enseigna le traité Edioth 3 6) (de sorte que) par tout où il y est dit dans ce jour on fait allusion à ce jour (mémorable) il n'y eut pas une Halaca douteuse qui ne fût résolue dans la maison de la recherche, et Rabban Gamaliel lui-même ne resta pas une seule heure hors de l'école selon ce que nous avons appris 37). Dans ce même jour vint Jéhuda prosélyte Ammonite devant eux dans la maison de la recherche, et leur dit: puis-je entrer dans l'assemblée? Rabban Gamaliel lui répondit: il t'est défendu d'y entrer; mais R. Jehochua lui dit: il t'est permis de le faire. Sur quoi Rabban Gamaliel dit à R. Jehochua: est-ce qu'il n'est pas dit depuis long-temps (Deut. XXIII, 4.): l'Ammonite et le Moabite n'entreront pas dans l'assemblée de l'Eternel. R. Jehochua lui répondit: est-ce que les Ammonites et les Moabites demeurent (aujourd'hui) dans leur pays 38)? C'est depuis long-temps qu'est venu Sennaherib, roi d'Assyrie, et qu'il a confondu tous les peuples entre

36) Le traité existait donc avant Juda le Saint,'

37) Jadaim C. 4. Misch. IV.

38) C'est-à-dire ils ne demeurent plus dans leur pays; ils sont confondus avec les autres nations, et on doit leur appliquer non la loi‹ des Ammonites et Moabites en particulier, mais celle des non-juifs en général, auxquels il est permis d'entrer dans l'assemblée.

eux; car il est dit (Esa. X, 13.): Je déplacerai les bornes des peuples, je pillerai tout ce qu'ils auront ramassé, et comme puissant je ferai descendre ceux qui sont assis. Or, tous ceux qui abandonnent leur culte pour devenir prosélytes, se séparent de la multitude 39). Rabban Gamaliel reprit: est-ce qu'il n'est pas dit depuis long-tems (Jér. XLIX, 6.): mais après cela je ferai retourner les captifs des enfans d'Ammon, dit l'Eternel? Et ils sont déjà revenus depuis long-temps. R. Jehochua repartit: n'est-il pas dit depuis long-temps (Amos IX, 14.): Et je ramenerai les captifs de mon peuple d'Israël, et cependant ils ne sont pas encore revenus? Mais ils reviendront; et les Ammonites aussi reviendront 40). Alors on permit sur le champ au prosélyte d'entrer dans l'assemblée. Rabban Gamaliel dit: puisqu'il est ainsi, j'irai et je me réconcilierai avec R. Jehochúa. Lorsqu'il parvint à sa maison il vit que l'intérieur était noir, et lui dit: par les pavois de ta maison on peut reconnaître que tu es charbonnier. L'autre lui répondit: malheur à la génération dont tu es le Parnas (le pasteur); car tu ne connais pas les peines des disciples des ni comment ils doivent s'entretenir et se nourrir. Il lui dit je t'ai affligé, pardonne-moi. Mais l'autre n'y fit pas attention. Fais cela pour l'honneur de mon père, (à ces paroles) il se laissa fléchir. Qui ira, disait-on, annoncer (cette réconciliation) des rabbins? Un blanchisseur répondit qu'il était prêt à y aller. Alors R. Jehochua manda à ceux qui étaient dans la maison de la recherche: celui qui est accoutumé de porter un habit le portera, et celui qui n'y est pas accoutumé dira-t-il à celui qu'y est accoutumé: envoie-moi ton habit, et je m'en habillerai 41). Sur quoi R. Akiva dit aux rabbins: que l'on ferme les portes, afin que ne viennent pas les domestiques de Rabban Gamaliel

savans,

39) En d'autres termes : ils sont censés se séparer de la masse totale des non-juifs confondus ensemble et non de tel ou de tel autre peuple non-juif en particulier.

40) Ces dernières paroles sont tirées de l'Ain Jacob de Venise.

41) Il leur voulait faire sentir par ces paroles mystérieuses qu'il ne fallait pas déposer Rabban Gamaliel qui avait déjà l'usage de sa place.

faire quelque désagrément aux rabbins. Alors R. Jehochua dit: il vaut mieux que je me lève, et que j'aille moi-même chez eux, Lorsqu'il vint, il frappa à la porte, et dit à R. Eléazar: celui qui fait l'aspersion étant le fils d'un autre qui a fait l'aspersion, qu'il continue à asperger; mais celui qui n'a jamais fait aspersion, et qui n'est pas fils d'un qui a fait l'aspersion, comment dira-t-il à celui qui fait l'aspersion, et qui est le fils d'un qui a fait l'aspersion: tes eaux sont des eaux d'une fosse (profane), et ta cendre est de la cendre ordinaire (profane) 42). R. Akiva dit à R. Jehochua: tu t'appelles donc satisfait? Tout ce que nous avons fait n'a été que pour ton honneur. Demain moi et toi nous serons de bon matin devant la porte de Rabban Gamaliel. Alors les rabbins se dirent: comment ferons-nous (relativement à R. Eléazar, fils d'Azarie), devrons-nous le déposer? Cependant on a enseigné; qu'on fait monter dans la sainteté, et on ne fait pas descendre. Permettrons-nous que l'un de ces docteurs ait son sermon au samedi, et l'autre, l'autre samedi? Mais cela amenerait de nouvelles rivalités. Que Rabban Gamaliel ait donc son sermon trois samedis, et un samedi R. Eléazar, fils d'Azarie. C'est pourquoi l'on dit quelquefois; de qui a été le samedi? Il a été de R. Eleazar, fils d'Azarie. Or, le disciple (qui a demandé si la prière est arbitraire ou de devoir) a été R. Siméon, fils de Johaï.

Mischna. Et les prières additionnelles (on peut les dire) toute la journée.

Ghémara. R. Johanan dit: mais cependant (celui qui en agit ainsi) est appellé prévaricateur 43). Les rabbins ont appris: celui qui a devant lui (P'obligation) de dire deux

42) Cette allusion veut dire la même chose que celle de l'habit et l'une et l'autre est tirée des fonctions des prêtres juifs qui aspergeaient et purifiaient avec des eaux et des cendres consacrées. On voit par là que le Chef de l'Académie tenait la place du Grand-Prêtre et du roi en même temps.

43) C'est-à-dire celui qui tarde trop à s'acquitter de ces prières et qui les récite p. ex. après 7 heures est nommé prévaricateur quoiqu'il remplisse d'ailleurs son devoir.

prières, une de l'après-midi et l'autre additionnelle, doit faire avant celle de l'après-midi, et après la prière additionnelle; car la première est permanente, et l'autre n'est pas permanente. R. Jehuda dit qu'il doit faire avant la prière additionnelle et après celle de l'après-midi; car le précepte de la première passe 44), et celui de la seconde ne passe pas encore. R. Johanan dit que l'Halaca est qu'il 'faut dire avant la prière de l'après-midi, et après la prière additionnelle. R. Zira étant fatigué pour avoir trop lu, s'en alla prendre place devant la porte de la maison de R. Nathan, fils de Tovi, en se disant: lorsque les rabbins passeront, je me leverai devant eux, et je recevrai une récompense 45); mais comme R. Nathan lui-même sortit (fut le premier à l'école), et à revenir R. Zira lui demanda: qui a dit l'Halaca dans la maison de la recherche? L'autre lui répondit: R. Johanan a dit ainsi : l'Halaca n'est pas selon R. Jéhuda qui dit que l'homme doit faire avant la prière additionnelle et après celle de l'après-midi. R. Zira reprit: R. Johanan a donc dit cela. L'autre répondit: oui et je l'ai appris de lui 40 fois. R. Zira dit: est-ce la seule chose que tu (as apprise de R. Johanan) ou seulement contient-elle quelque chose de nouveau pour toi? Il répondit: elle contient quelque chose de nouveau pour moi; car j'étais incertain (s'il ne fallait pas plutôt l'attribuer) à R. Jéhuda, fils de Lévi, qui dit: quiconque fait la prière additionnelle après les 7 heures désignées par R. Jéhuda sur lui; le verset dit (Soph. III, 18.): J'exterminerai du milieu de toi ceux qui sont affligés (7777) à cause des fêtes: que déduit-on de cela? Que ce mot est là pour signifier destruction; de sorte que Rav Joseph interprète (ainsi cette phrase) la destruction viendra sur les ennemis de la maison d'Israël (sur les Israélites) à cause qu'ils retardent les temps des assemblées (des prières) qui se font à Jérusalem. R. Eleazar dit: quiconque fait la prière du matin

44) Car R. Jéhuda pense que le temps de la prière additionnelle est jusqu'à 7 heures après le lever du soleil et que ce temps passé, on ne peut pas la dire.

45) Car la loi ordonne de se lever devant les vieillards.

F. 28. b.

après les 4 heures de R. Jéhuda sur lui le verset dit (ib.):
J'exterminerai du milieu de toi ceux qui sont affligés à
cause des fêtes. Que déduit-on du mot ? Qu'il est là
pour signifier affliction; car il est écrit (Psau. CXIX, 28.):
mon âme s'est fondue d'affliction (7). Rav Nahman, fils
d'Isaac, en cite cet autre exemple (Lament. I, 4.): Ses vier-
ges sont toutes dolentes (7), et l'amertume est en elles.
Rav Avaï étant faible n'était pas allé à la leçon de
Rav Joseph 46). Lorsqu'il vint le lendemain, Avaï voulant
tranquilliser l'esprit de Rav Joseph, lui demanda: pour quelle
raison Mar n'est pas venu (vous n'êtes pas venu) à la le-
çon? Il répondit: mon coeur était abattu (ou je me suis
trouvé mal), et je n'ai pu le faire. L'autre reprit: pour-
quoi n'as-tu pas goûté quelque chose pour venir ensuite?
Il lui dit: est-ce que Mar n'est pas de l'opinion de R.
Hunna qui dit : il est défendu à l'homme de goûter la moin-
dre chose avant d'avoir fait la prière additionnelle. Il lui
dit: Mar devait prier la prière additionnelle en particulier,
puis goûter quelque chose, et de suite venir (à la leçon).
Est-ce que Mar ne pense pas que R. Johanan a dit qu'il
est défendu à l'homme de faire que sa prière précède celle
de l'assemblée? Avaï lui répondit: n'a-t-on pas dit là-des-
sus que selon R. Abba cela a été enseigné seulement pour..
celui qui se trouve dans l'assemblée 47)? Au reste l'Halaca
n'est ni selon R. Hunna, ni selon R. Jehochua, fils de Lévi,
qui dit lorsque approche le temps de la prière de l'après-
midi; il est défendu à l'homme de goûter la moindre chose
avant de s'être acquitté de cette prière.

Mischna IIe.

R. Nehonie, fils d'Hakkana, était accoutumé de prier lorsqu'il entrait dans la maison de la recherche, et lorsqu'il en sortait, une courte prière. On lui dit: à quoi bon cette

46) Raschi: Chef de l'Académie de Pombeditha qui avait un sermon, le samedi avant la prière additionnelle.

`47) Et dont la prière ne doit pas précéder celle de l'assemblée, mais cela n'est pas défendu à celui qui prie hors de l'assemblée.

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