Images de page
PDF
ePub

son traitement, je pense que des travaux se produiraient immédiatement; moi, tout le premier, depuis longtemps je m'occupe d'un travail sur l'excellence, sur la prépondérance à accorder aux moyens hygiéniques dans le traitement de la fièvre typhoïde. Cette question est déjà très-vaste par ellemême, parce que, depuis que l'Académie a discuté celle du traitement de la fièvre typhoïde, des opinions nouvelles se sont produites sur l'alimentation et sur d'autres points sur lesquels je compte appeler votre attention.

Je le répète donc, si vous voulez poser la question d'une manière large, si vous voulez appeler la discussion sur la fièvre typhoïde en général, vous aurez des travaux.

-- M. Boëns : J'irai plus loin que M. Sovet, je diraique des travaux de cette nature existent. J'ai eu l'honneur de lire, il n'y a pas bien longtemps à l'Académie, un travail étendu sur les fièvres continues qui ont régné à Charleroi en 1868, et dans ce moment même le Bulletin publie le mémoire d'un de nos collègues sur des affections de cette nature. Voilà des éléments de discussion, et il me semble que si l'on examinait ces travaux en même temps que la communication de M. Tallois, il y aurait de quoi satisfaire à toutes les exigences.

Je ne vois donc pas la nécessité de nommer une Commission et d'attendre de nouveaux travaux.

- M. le Président : Cela revient à dire qu'il faudrait ouvrir une discussion sur la fièvre typhoïde en général, mais Vous venez d'adopter une proposition qui ne concerne que l'épidémie de Bruxelles. Voulez-vous revenir sur votre vote?

- M. Craninx: Je crois qu'il y a d'autant plus lieu de laisser pleine et entière liberté à la discussion, que l'épidémie de Bruxelles a été portée dans tout le pays;

[blocks in formation]

vous aurez donc des communications de médecins de toutes les localités de la Belgique. Aujourd'hui, il est bien prouvé que la fièvre typhoïde est partie de Bruxelles, et qu'elle a été portée dans beaucoup de communes. Plusieurs médecins de province vous diront qu'ils ont observé des cas contractés à Bruxelles qui ont communiqué la maladie dans les localités où ils exercent.

M. Thiry: L'observation de M. Craninx ouvre une nouvelle voie dans laquelle, pour ma part, je ne pourrais le suivre. Il vient de poser une question très-grave, une question de contagion directe; c'est-à-dire que la fièvre typhoïde aurait été propagée de Bruxelles dans d'autres localités du pays. Or, c'est là un point sur lequel il faut, je crois, apporter beaucoup de réserve. Je ne sais pas jusqu'à quel point on peut venir dire que l'épidémie de Bruxelles dont on ne connaît pas la source et sur la nature de laquelle on n'est pas encore d'accord, a été propagée de Bruxelles dans les autres localités. Je crois, au contraire, que la maladie s'est développée en même temps dans diverses localités, peutétre avec plus ou moins d'intensité.

Une discussion sur un pareil sujet ne pourrait aboutir à un résultat utile, d'après moi.

M. le Président : Je viens de vous dire que vous aviez adopté une proposition qui ne concerne que l'épidémie de Bruxelles. Lorsqu'il s'est agi d'organiser la discussion sur cette proposition, de nouvelles observations se sont produites. On a prétendu, d'une part, qu'il fallait nommer une Commission et la charger de présenter un travail. On a dit, d'autre part, que des travaux s'étaient déjà produits, et qu'il valait mieux avoir une discussion sur la fièvre typhoïde en général, attendu que les phénomènes que l'on avait cru

observer exceptionnellement à Bruxelles, avaient apparu dans tous les temps et dans tous les pays.

Que voulez-vous faire? Maintenez-vous votre vote ou le relirez-vous, et voulez-vous généraliser la discussion?

— X. Fossion : Nous maintenons notre résolution. Nous avons déjà eu deux ou trois discussions sur la fièvre typhoïde; après ces discussions nous n'en savions pas davantage et depuis nous ne traitons pas mieux la fièvre typhoïde qu'auparavant. Feu Van Cutsem nous a même dit à cette époque que dans les villages voisins de la capitale, on ne traitait aucun des malades atteints de la fièvre typhoïde et qu'ils échappaient presque tous, tandis que ceux que l'on traitait mouraient généralement. Je ne me porte pas garant des paroles de M. Van Cutsem; mais puisqu'il s'agit de l'épidémie de Bruxelles, occupons-nous de cette épidémie. Si certains orateurs veulent entrer dans des considérations générales, on leur laissera toute latitude.

-M. Lebeau : J'espère que notre honorable collègue, dont les idées sont si claires et la science si profonde, n'a pas bien réfléchi à ce qu'il vient de dire. Prétendre que nos discussions anciennes sur la fièvre typhoïde n'ont profité à personne, ce serait faire preuve d'un scepticisme déplorable.

Si la fièvre typhoïde n'est pas une affection qu'un traitement puisse enlever, ipso facto, on peut la conduire le plus souvent dans une voie de guérison et combattre les symptômes excessifs qui menacent la vie du malade.

Je suis heureux, à la fin de ma carrière, d'avoir échappé au scepticisme médical. Je crois fermement à la puissance de l'art renfermé dans les limites si bien tracées par Van Helmont: Naturæ minister et interpres.

Essayons encore une fois de faire comprendre les vrais

principes, et si notre tâche est pénible en face de confrères et d'amis que nous craignons de blesser, nous trouverons notre récompense, n'eussions-nous ramené qu'un seul homme qui agira à son tour et aidera à délivrer le corps médical belge des erreurs auxquelles quelques-uns de ses membres se sont

laissés entrainer.

M. Warlomont: Je ne propose plus la nomination d'une Commission chargée de préparer le terrain. On est déjà lancé; il n'y a plus qu'à laisser aller.

[ocr errors]

M. le Président : Ainsi une discussion sera établie sur l'épidémie de Bruxelles, et à cette occasion on pourra faire les observations générales qu'on jugera convenable.

2. CONTRIBUTIONS à l'opération de la cataracle par extraction linéaire modifiée; par M. le docteur BRIBOSIA, correspondant.

- M. Bribosia donne lecture de la première partie de son travail et présente à la Compagnie une personne sur laquelle il a fait l'opération de la cataracte.

Il lira dans une prochaine séance, la seconde partie de son mémoire.

[blocks in formation]

1. RAPPORT de la Commission qui a examiné la communication de M. le docteur LECLUYSE, intitulée : Cas remarquable de grossesse extra-utérine abdominale, due à une cause non signalée par les auteurs. RINUS, rapporteur (1).

Messieurs,

M. MA

L'Académie a reçu de M. le docteur Lecluyse la relation d'un cas de grossesse extra-utérine, dont nous croyons devoir vous présenter l'analyse succincte.

(1) Commissaires: MM. HUBERT et MARINUS.

Il s'agit, dans cette observation, d'une femme âgée de 28 ans, qui, après avoir subi, le 15 août 1866, l'opération césarienne pour cause d'étroitesse du bassin, devint l'année suivante, pour la seconde fois, enceinte. Dans la nuit du 22 au 23 mars 1868, elle est prise de douleurs abdominales plus ou moins vives, se faisant sentir par intervalles, mais qui diminuèrent bientôt d'intensité et cessèrent totalement vers 10 heures du matin. M. Lecluyse appelé, avec son confrère Isacq, à donner des soins à cette femme, la vit à 2 heures après-midi et la trouva sans souffrances et dans un état apparent de santé. Avant de se retirer, il voulut explorer le col utérin, et constata aussitôt une grande proéminence de l'angle sacro-vertébral et une étroitesse considérable du détroit supérieur; mais ce qui lui sembla étrange, c'est que, malgré tout le soin qu'il apporta dans ses recherches, il ne put atteindre le col de la matrice. La palpation du ventre offrit au toucher une surface molle, irrégulière et mobile qui semblait exclure la présence de l'utérus dans la cavité abdominale; mais avec un peu d'attention, on sentait derrière les parois de cette cavité, la présence d'un fœtus dont on percevait les mouvements. L'existence d'une grossesse extrautérine fut dès lors reconnue on palpait distinctement les diverses parties du fœtus.

La cessation des douleurs et l'absence de tout suintement par les voies naturelles, n'indiquaient pas le commencement d'un travail d'enfantement. On crut donc devoir ajourner l'opération de la gastrotomie, attendu que plus longtemps le foetus séjournerait dans les entrailles de sa mère, plus il aurait de chances de viabilité.

Ce ne fut que quatre jours plus tard que MM. Lecluyse et Isacq furent rappelés : la femme ne ressentait plus les mouve

« PrécédentContinuer »