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échantignolles et de l'affût à pivot-bitte, il restait à examiner l'affût à pivot mobile avec le mode d'armement dont il est la base. On sait que cet armement se compose invariablement de deux obusiers du calibre de 68 pour les petits navires, et de 120 pour les gros, l'un à l'avant, l'autre à l'arrière, et de deux ou quatre pièces auxiliaires sur les côtés, obusiers de 68 pour les gros steamers.

Ayant à faire l'application d'un nouveau système d'armement à bord du Pluton, la commission s'est préoccupée de la pensée de conserver à ce bâtiment les avantages de marche qu'il a possédés jusqu'ici. C'est pourquoi voulant rester dans les mêmes conditions de charge, elle s'est bornée d'abord à modifier l'installation de l'artillerie sans en changer lepoids ni l'espèce. Cette artillerie se compose de deux obusiers de 80 et de quatre obusiers de 30.

Sous l'inspiration du système anglais ou plutôt du principe dont il est l'application, on a donc d'abord eu l'idée de placer un des deux obusiers à l'avant, battant en chasse sur l'affût à pivot mobile, et l'autre à l'arrière; les quatre obusiers de 30 auraient trouvé place sur les côtés, à l'avant et à l'arrière des tambours.

Cette première combinaison nouvelle pour nous a déjà été longuement éprouvée. Elle se présentait donc tout d'abord avec cette garantie; cependant on a été frappé d'un inconvénient sérieux, c'est qu'en cas d'avarie dans un combat elle laisse les extrémités désarmées. Cet inconvénient n'existe pas au même degré dans l'armement anglais, parce qu'avec des dispositions convenables les canons de 68 suppléeront assez bien au feu de l'obusier de chasse ou de retraite. Mais, dans le cas particulier du Platon, une fois l'obusier de l'avant démonté, il ne reste plus que les obusiers de 30, artillerie presque insignifiante si l'on considère que la puissance du vapeur réside dans la grosseur et l'efficacité du calibre et dans la justesse du tir.

Cette considération avait conduit la commission à ima

giner un autre système qu'elle composait de deux obusiers de 80 en chasse, d'un obusier de même calibre en retraite, et de deux obusiers de 30 sur les côtés. On remplaçait ainsi deux obuşiers de 30 par le poids égal d'un obusier de 80. Ici la difficulté était celle de l'affut. On avait rejeté l'affût à pivot-bitte, qui se prêtait au service des deux obusiers à l'avant. Quant à l'affût à pivot mobile, il avait trop de longueur; on ne pouvait l'employer qu'à la condition de diminuer cette longueur de près de moitié.

On a alors eu l'idée de diviser son châssis en deux parties, que l'on réunirait seulement pour la circonstance du tir. Ce châssis, d'une longueur réduite, n'avait plus, quand ses deux parties étaient réunies, que 5" au lieu de 6. En faisant pivoter la pièce autour d'un des deux boulons verticaux qui lient le châssis au pont, on arrivait facilement par un déplacement successif des pivots à le faire passer de la position du pointage par le travers à celle du pointage en chasse. Dans cette dernière position, l'affût se trouvait par le travers des flasques du beaupré, ayant passé par toutes les directions intermédiaires du pointage latéral. La bouche de la pièce conservait toujours dans le tir une saillie suffisante en dehors du bord, ou bien elle se trouvait très-peu en dedans de la muraille; avantage que ne possède pas l'installation anglaise dans toutes les directions du pivotement.

Dans cette hypothèse, d'armement complet se composait donc pour l'avant de deux obusiers de 22° montés sur affût à pivot mobile en deux parties; d'un obusier de même calibre à l'arrière sur le même affût, mais sans modification, et de deux obusiers de 30 que l'on aurait, au besoin, transportés de l'arrière à l'avant ou du même bord. Cette combinaison n'altérait pas sensiblement les conditions de charge, le poids de l'artillerie et sa disposition différant peu de l'armement existant. Il n'y avait guère augmentation que dans le poids des affûts; mais cette augmentation de

vait se trouver amplement compensée à l'arrière par la suppression du mât d'artimon, à l'avant par le reculement du måt de misaine, des bittes du cabestan, enfin par la substitution des parois mobiles aux murailles-pleines, modifications que devait entraîner nécessairement le nouveau système d'armement.

Toutefois la séparation du châssis en deux parties a paru offrir des inconvénients. Il fallait d'abord un moyen facile et prompt de réunir ou de séparer au besoin ces deux parties, et la réduction de la longueur totale de ce châssis laissait à éprouver si les pivots mobiles conserveraient une résistance suffisante. On avait pensé, il est vrai, à compenser cette réduction de longueur par un léger talus; on pouvait par là retrouver, à peu près, les mêmes conditions de résistance dans le pivot.

Telles étaient les objections qui se présentaient contre les détails de ce système d'armement. Quant au système considéré dans son ensemble, il soulevait une objection plus grave, objection également applicable à l'armement existant; c'est qu'il était exclusivement composé d'obusiers. On a posé la question de savoir ce qu'il fallait rechercher de préférence dans l'armement du vapeur de guerre de la grande portée ou du gros calibre; ou ce qui revient au même, mais, en précisant mieux la question, d'une artillerie composée de canons longs ou de canons-obusiers.

La commission, jugeant cette question d'un point de vue général, a pensé que l'application exclusive de l'un de ces deux systèmes ne répondait pas complétement à toutes les éventualités de guerre.

Elle a considéré que si le défaut d'espace, en interdisant le développement d'une nombreuse artillerie, impose l'obligation de compenser le nombre par l'efficacité du calibre, il n'en existe pas moins telle circonstance où l'absence d'une artillerie à grande portée serait une cause d'impuissance ou de chances désavantageuses.opalo sumifugoga

Elle est donc d'avis que le meilleur système d'armement, celui du moins qui serait le plus général dans ses applications, se trouverait dans l'union de la grande portée au gros calibre.

On a été conduit par cet exposé de principes à comparer sous le double point de vue indiqué les diverses pièces en usage dans la marine, et l'on a conclu de cette comparaison qu'un armement composé d'obusiers de gros calibre et de canons longs de 30 satisferait à la double condi tion énoncée, à savoir: grand effet et grande portée.

Ainsi, après avoir épuisé plusieurs combinaisons, pour ne changer dans l'armement du 220 que l'installation de l'artillerie, on a été conduit, par les considérations précédentes, à en changer aussi l'espèce en introduisant un autre calibre.

La combinaison qui a paru le mieux appropriée à cet armement mixte, sans surcharge, sans violation du devis, at été l'emploi de deux obusiers de 22°, l'un à l'avant, l'autre à l'arrière, et de deux canons longs de 30. Ces deux canons auront exactement le même poids que les quatre obusiers' de 30 dont ils tiendront la place.

Armement de l'avant.

En temps ordinaire et pour la navigation, il convient de destiner au placement des canons de

e côté les sabords les

plus rapprochés du centre. Le poste ordinaire des canons de 30 sera donc à l'arrière des tambours; pour le combat on les transportera sur l'avant des haubans de misaine.gov

On n'est pas fixé sur la longueur qu'il convient de donner au châssis. Dans l'affût anglais il a 6, mais c'est pour une pièce du calibre de 120. On a été forcé, à cause des bittes que l'on n'a pu placer sur l'arrière du mât de misaine, de ne donner au châssis que 5" 50. Cette longueur sera sans doute jugée suffisante, puisque notre obusier n'est que

de 80. D'ailleurs on pourra toujours compenser cette diminution pour un talus. Quoi qu'il en soit, il faudra écarter, autant que possible, le pivot arrière du châssis du pivot avant, en subordonnant bien entendu cet écartement à la largeur du gaillard; c'est-à-dire qu'il faudra donner le plus grand rayon possible à la circulaire pour que la bouche de la pièce conserve dans toutes les directions du tir latéral une saillie suffisante au dehors.

X

Pour la mer, on portera la pièce aussi près que possible de l'extrémité arrière du châssis; on allégera ainsi l'avant, et comme en même temps tout le système du mât de misaine, des bittes et du cabestan, aura été reculé, on n'aura plus à craindre l'effet d'une surcharge à l'extrémité. Si cet allégement ne devait pas suffire, on pourrait porter la pièce jusqu'à toucher le mât de misaine au moyen d'un châssis auxiliaire qui s'adapterait sur le prolongement de l'autre. Deux allonges ou flasques fixées sur le pont rempliraient le même objet. Il suffirait pour cela de donner aux bittes un écartement convenable et de supprimer le traversin. Il est à remarquer aussi que, dans cette position de la pièce, le mât de misaine offrirait un appui solide pour la mettre à la

serre.

Les canons de 30 devront avoir le plus grand champ de tir possible pour soutenir au besoin le feu de l'obusier. Cette condition dépend de l'affût et de la largeur du sa bord. On ne se dissimule pas pourtant que dans le combat de l'avant, pour obtenir le concours des canons de 30 pla cés à leur sabord de combat sur l'avant des haubans dé misaine, il y aurait à faire des embardées qui nuiraient à la précision du tir. Aussi ne les considère-t-on dans cette po sition que comme canons de côté propres à repousser d l'ancre une attaque d'embarcations on pour toute autre circonstance dans un combat de mer où l'on se verrait

forcé de présenter le travers. da ob to&i cb ulgas on Dans la circonstance de la chasse ou, plus généralement,

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