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raille pleine dont la hauteur sera limitée par le plus grand abaissement de pointage au-dessous de l'horizontale. Il est à désirer qu'on puisse remplir cette condition sans raser la muraille plus bas que la hauteur actuelle des seuillets de sabord.

Mature et voilure.

La suppression du mât d'artimon et le reculement du mât de misaine sont la conséquence obligée du mode d'armement que l'on vient d'exposer.

Le système des trois mâts paraît mieux calculé pour le balancement de la voilure sur un bâtiment d'une grande longueur; il permet de développer une surface de voiles comparativement plus grande, sans élever le centre de gravité, et, par conséquent, sans nuire à la stabilité.

Quelques capitaines considèrent aussi le mât d'artimon et le beaupré comme deux auxiliaires indispensables à l'action du gouvernail à bord d'un vapeur, et le mât d'artimon est représenté comme très-important dans la circonstance de la cape.

On reconnaît la valeur de ces considérations en faveur du système des trois mâts; on pense, toutefois, que l'on pourra compenser la réduction de voilure résultant de la suppression d'un mât par une augmentation proportionnelle d'envergure et de guindant, autant que le permettront les conditions de stabilité; conséquente d'ailleurs avec le principe de ne voir dans la voile qu'un moteur auxiliaire, la commission attache peu d'importance à une petite dimi nution de puissance dans ce moteur.

Dans les dispositions proposées pour l'armement de l'avant, rien ne s'oppose à ce que le beaupré soit conservé. On ne fait qu'en réduire un peu la longueur pour alléger l'avant. Le reculement du mât de misaine supplée d'ailleurs à cette réduction en ce qui touche le développement et la surface des focs.

Quant au mêt d'artimon et à son utilité pour la cape, il

semble qu'après avoir porté le grand mât sur l'arrière, on le fera servir aussi efficacement que le mât supprimé à l'établissement d'une voile de cape. Il est à remarquer d'ailleurs qu'à bord d'un vapeur à la cape, avec ou sans feu, la roue de sous le vent, plus immergée que celle du vent, sait obstacle dans les acculées et que son effet s'ajoute à celui de la voile de cape pour faire présenter au vent.

Les Anglais ont débuté par le Médéa à trois mâts; mais, depuis cet essai, ils paraissent avoir adopté généralement deux mâts, même à bord des plus grands vapeurs, le Cyclopes, le Firebrand, la Devastation, et d'autres encore que l'on s'abstient de citer, en fournissent des exemples.

Du reste, quelle que soit la diversité des opinions à cet égard, la question de la mâture, considérée comme auxiliaire, doit être jugée d'un autre point de vue la commission la considère comme subordonnée à l'installation de l'artillerie. Or, à bord du Pluton, on l'a déjà dit, cette installation exigeait que le mât d'artimon fùt supprimé.

La commission propose donc de supprimer le mât d'artimon, de diminuer le beaupré de 2 mètres, de reculer le mât de misaine de 2,50 et le grand mât de 5,30, en augmentant celui-ci de 1 mètre.

La voilure des deux mâts se composera des voiles carrées ordinaires et de basses voiles goëlettes, dont les cornes seront à amener.

A la vapeur, on ne portera au grand mât d'autre voilure que la grande voile-goëlette et une flèche; les voiles carrées de ce mât ne seront établies que pour le cas d'une navigation à la voile.

Pour éviter les grattages auxquels les dépôts de fumée donnent lieu si fréquemment, le grand mât sera couvert d'un doublage en cuivre à partir du capelage, dans une longueur de 4 à 5 mètres.

Si maintenant on compare le nouveau système de voilure à l'ancien, on trouve que celui-ci présentait une surface de

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1202 mètres. Dans le nouveau, la surface de voilure est de 1102 mètres.

Le point vélique, dans l'ancien système, est à 4",30 du milieu, et à 16", 10 au-dessus de la flottaison; dans le nouveau, il est à 4,55 du milieu, et à 16,80 au-dessus de la flottaison, c'est-à-dire à 0,70 plus haut que dans l'ancien. Ainsi, avec une réduction de 100 mètres, la nouvelle voilure a sa résultante à peu près au même point que l'ancienne, sauf un peu plus d'élévation.

C'est par ce balancement approximatif des deux systèmes combinés avec l'emplacement de l'artillerie et la position existante des barrots, que l'on est arrivé à fixer la nouvelle position des mâts.

Embarcations.

Le nouveau système de mâture, aussi bien que l'obligation de conserver libre le champ de tir de l'obusier, ne permettra pas d'avoir plus de deux canots sur les côtés. Plusieurs vapeurs de guerre anglais, portent sur leurs tambours des embarcations à fond płat. Elles sont en bois, sans membrure et à bordages croisés. Un appareil particulier sert à les débarquer et à les mettre à poste sur les tambours où elles sont renversées, la quille en l'air, formant ainsi couvercle.

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On pense que ces embarcations sont propres à remplacer, avec avantage, les deux canots supprimés; elles tiendront lieu de chaloupe pour les transports d'eau et de charbon; en cas de sinistre à la mer, elles offriront des moyens sauvetage, dont les vapeurs ne sont pas aujourd'hui complétement pourvus; enfin, leur grande capacité unie, à un faible tirant d'eau, les rendra particulièrement utiles pour un débarquement.

La commission propose l'essai de ces embarcations à bord du Platon. Elle n'est pas fixée sur la convenance d'employer le bois ou la tôle pour leur construction. En tòle,

elles seront submersibles; en bois, il est à craindre qu'après un court séjour hors de l'eau la sécheresse ne les mette hors de service, tandis que le débarquement contribuerait à les déformer; on pense qu'il conviendrait de faire l'essai de l'un et de l'autre mode de construction; l'un des deux canots de tambour serait en tôle et l'autre en bois. On devra s'attacher à leur donner la même pesanteur, ce qu'il sera toujours facile d'obtenir approximativement; ils auront pour largeur la largeur des roues, avec leur diamètre au moins pour longueur.

On remédiera à la submersibilité de la tòle au moyen de caisses à air d'un volume convenable. Les deux extrémités du canot offriront un espace suffisant pour établir ces caisses hors de l'atteinte des roues. Quant au canot en bois, avec un double revêtement de bordages croisés, il sera moins sensible à l'action de la sécheresse que s'il était construit à bordages simples et membrure; d'ailleurs le mouvement des roues à la mer entretiendra dans le fond du canot une aspersion continuelle.

Les deux canots de côté devront être capables de recevoir chacun un obusier de montagne; leur longueur sera de 8 à 9 mètres, et l'un des deux au moins, s'ils ne sont pas d'égale longueur, pourra porter une ancre à jet et son grelin.

En joignant à ces canots un canot de poupe et un canot de moindre dimension qu'on logera sur le pont, on aura pourvu aux besoins du service courant, tandis que les canots de tambour serviront particulièrement dans les circonstances indiquées précédemment.

L'armement de ces canots exigerait, pour assurer complétement le service, que l'effectif du pied de paix fût porté de 118 à 128. On a fait ressortir dans un tableau les comparaisons de cet effectif à l'ancien.

Il reste à exposer quelques détails d'installation dépen

dants ou indépendants du mode d'armement proposé; on va les indiquer rapidement.

Bossoirs.

En rasant la muraille à l'avant, on est obligé d'abaisser le bossoir au-dessous du plan de tir. Get abaissement nécessitera l'emploi d'ancres à verge plus courte, conformes au nouveau modèle adopté. La commission croit devoir recommander ici l'essai de l'ancre Porter.

On traversera l'ancre au moyen de la vergue de misaine ou d'un arc-boutant en fer qui ne serait mis en place que pour ce service.

Cuisines.

A bord de quelques-uns des vapeurs de la correspondance d'Afrique, qui ont toujours un grand nombre de passagers, les cuisines sont placées dans les tambours. Cette disposition n'a pas offert d'inconvénient, et l'on propose de

l'introduire à bord du Pluton. Les tambours renfermeraient alors tout le service alimentaire.

Passage des canons de 30 de l'arrière à l'avant.

On a déjà signalé l'importanee de l'aptitude au transport pour les canons de 30; mais, indépendamment des conditions auxquelles l'affût doit satisfaire, il faut que l'espace compris entre la cloison intérieure des tambours et l'écoutille des manivelles soit assez large pour le passage de l'affût.

A bord du Pluton, le passage n'est pas assez large pour l'affût d'obusier de 22 °. On manque des données nécessaires pour comparer, d'une manière précise, la largeur de cet affût avec celle de l'affût à pivot-bitte; on croit toutefois pouvoir établir, eu égard à la différence de diamètre des deux pièces, que ce dernier, avec son châssis, n'aura pas plus de largeur que l'affût de 80.

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