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Brise-lame du major Purlby.

La Société des arts a décerné une médaille d'argent au major Parlby, pour un système d'établissement de briselame dont voici la description.

Le principe de ce brise-lame est fondé sur un fait qu'on peut observer dans toutes les parties du monde, sur l'effet des roseaux dans les rivières et les lacs, et des plantes marines dans la mer, pour calmer ou maîtriser la fureur de la houle ou des lames. Il existe un fucus, commun dans les mers qui avoisinent le cap de Bonne-Espérance, et dont la forme est celle d'un long tube de 20 à 30 pieds de longueur; l'une de ses extrémités, celle qui flotte sur la surface de la mer, se termine en forme de trompe, tandis que l'autre est fixée aux roches du fond de la mer. Cette forme a servi de modèle au major Parlby pour la construction des parties constituantes de son brise-lame, et son système consiste tout simplement à planter au milieu de la mer un banc de roseaux gigantesques artificiels. La première idée du major était d'employer un nombre considérable d'espars tels que ceux qu'on emploie pour faire des échafaudages, d'élargir une de leurs extrémités en y ajoutant du liége pour les rendre plus flottantes, de fixer l'autre extrémité au fond de la mer, au moyen de bouts de chaîne ou de corde retenus par du lest, des châssis de fonte ou tout autre moyen : ces espars devaient être placés à 3 pieds environ l'un de l'autre, et former des files de 50 à 80 espars en profondeur; mais, quelqu'un ayant eu l'idée d'employer le caoutchouc, le major Parlby propose maintenant de composer son brise-lame de pièces de cordage en fils de coco de l'Inde Indian coire), substance qui est elle-même très - flottante et presque inaltérable dans l'eau de mer; de revêtir et de former les roseaux ou les trompes flottantes avec du caoutchouc, de manière à ce qu'ils ressemblent, en quelque sorte, aux véritables roseaux eux-inêmes. On peut difficile

ment concevoir une idée plus heureuse et d'une exécution plus facile pour la construction d'un brise-lame, car celuici peut être de toute forme, de toute grandeur, et a, sur tous ceux qui ont été proposés, l'avantage de ne pas intercepter la navigation. Un navire peut, au contraire, sans crainte, faire route en tous sens à travers ce brise-lame; et il ne faut pas d'entrée spéciale pour le port qu'il abrite, mais les bâtiments peuvent y entrer quels que soient le vent et l'état de la marée. Le major Parlby fait remarquer que l'emploi d'une pareille digue peut être d'un grand secours dans les cas suivants : pour protéger les rades, les ports, les bassins, les débarcadères, etc.; pour offrir, au milieu de la mer, des ports de refuge aux navires, aux caboteurs, aux bateaux de pêche, partout où il en est besoin et où l'on peut trouver un fond convenable pour jeter l'ancre; pour préserver les côtes des effets de la violence des lames; pour briser et calmer la mer sur toutes les plages de sable où sont formés des établissements de bains, afin de prévenir les effets dangereux et nuisibles des brisants sur le rivage.

Les hommes pratiques qui cherchent immédiatement à connaître le prix d'établissement d'un pareil brise - lame pourront se guider dans leur estimation en calculant le nombre de roseaux flottants ou de trompes nécessaires pour qu'ils soient placés à 3 pieds de distance et par rangées de 50. Un brise-lame d'une étendue égale à celui de Plymouth, qui a environ 1,700 yards ou près d'un mille de long, exigera 1,700 x 50 ou 85,000 roseaux dont le prix dépendra de la profondeur de la mer, parce que ceux-ci doivent être assez longs pour s'étendre du fond de la mer à sa surface, dans les plus grandes marées; et, autant qu'il a été possible de le calculer, la dépense des trompes de fils de coco et de caoutchouc, en y comprenant celle des caillebottis en fonte et le lest pour les fixer solidement au fond de la mer, pourra s'élever à environ 2 livres sterling pour chaque trompe; par conséquent le prix d'un brise-lame, construit

sur ce principe et égal en étendue à celui de Plymouth, serait de 170,000 livres sterling (4,285,700 francs), somme très-petite, comparée à celle qu'a coûté ce magnifique ouvrage, qui, malgré l'heureux abri qu'il procure au port dans les grands coups de vent, a causé, par suite de la résistance de ses matériaux, la perte de plusieurs navires: et, comme il est nécessaire de laisser de grandes issues de chaque côté du brise-lame, la houle et la mer en fureur s'y précipitent quelquefois avec une grande violence, et en rendent l'accès et la sortie extrêmement dangereux. Le brise-lame construit d'après le principe du major Parlby peut traverser entièrement un chenal d'une côte à l'autre, sans offrir beaucoup d'obstacle, ou du moins aucun danger à la navigation. Il peut aussi être déplacé à volonté sans dépense considérable; avantage qu'il est impossible d'obtenir avec des brise-lames en pierre.

Porte-manteau de sauvetage.

A l'occasion du naufrage récent du paquebot à vapeur de la compagnie des Indes orientales le Memnon, et de la perte des dépêches, on a cité, dans le journal anglais le Times, une invention pour laquelle un officier de la marine a tout nouvellement pris un brevet, et qui consiste en une malle ou porte-manteau tellement construit, que ni l'eau, ni l'air humide ne peuvent y pénétrer, lors même qu'on le laisserait plongé dans l'eau pendant plusieurs mois. «Il flotte si bien, dit l'auteur de la citation, qu'on peut le jeter à l'eau avec une petite ancre et quelques brasses de ligne, et sauver ainsi tout ce qu'il contient. Quoique le sauvetage de valeurs précieuses ou de documents importants soit un objet d'une haute utilité, il n'offre qu'un intérêt secondaire en comparaison de celui de la vie des hommes. J'ai cu l'occasion d'être témoin de l'efficacité de cet appareil aux bains de Westmins

ter-Road, où une petite malle, remplie d'effets d'habillement, soutint 6 personnes dans l'eau; après qu'elle eût ainsi flotté une ou deux heures, on l'ouvrit, et l'on trouva que tout ce qu'elle contenait était parfaitement sec. Je ferai remarquer que, si les dépêches du Memnon eussent été placées dans un coffre semblable, attaché sur le pont de manière à ce qu'en cas d'accident on eût pu couper les liens qui l'y retenaient, le coffre aurait flotté, et il eût probablement été recueilli et son contenu restitué à qui de droit. » L'officier dont il est question est le lieutenant Irvine, qui a obtenu une patente, pour son invention, le 15 juillet dernier.

Appareil de sauvetage de M. Reece.

La plupart des appareils de sauvetage actuellement employés sont presque inutiles. Le principe sur lequel repose, en général, leur construction, est la propriété qu'ils ont d'être plus légers que l'eau; mais, si cette qualité était seule suffisante, les débris flottants, après un naufrage, offriraient un moyen de sauvetage aussi efficace que ces systèmes si compliqués que l'on vante tant. Combien de fois a-t-on regardé comme concluantes des épreuves dans lesquelles on voyait un homme, muni d'un de ces appareils, faire chavirer son embarcation et la relever? mais aussi quelle différence y a-t-il entre les circonstances où ont été faites les expériences et celles dans lesquelles se trouve d'ordinaire le naufragé? On choisit toujours une mer calme pour l'épreuve, tandis que le naufrage est généralement accompagné de violentes tempêtes. Étourdi par le choc des lames, incapable de respirer, le malheureux naufragé devient le jouet des flots; à chaque effort qu'il fait pour prendre sa respiration, sa bouche se remplit d'eau de mer, il flotte quelques secondes de plus que ses compagnons d'infortune, sa tête s'allaisse, et l'appareil de sauvetage si vanté glisse de son corps ou ne sert qu'à faire dériver son cadavre jusqu'au rivage prochain. Ce que nous voulons, ce dont l'absence rend toute espèce

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de point d'appui sur la mer complétement inutile, c'est, pour le naufragé abandonné à la merci des flots, la faculté de prendre sa respiration. Ce problème est tout à fait résolu par l'appareil de sauvetage dû à M. H. Reece. Un protecteur en gaze métallique est appliqué à la bouche et aux narines, et une provision d'air, renfermée dans un récipient de caoutchouc, adapté sur le dos; l'embrun le plus fort peut rejaillir sur la bouche, mais sa violence est rompue par le premier appareil; le second ne laisse de passage qu'à quelques gouttes d'eau; mais le troisiéme ne donne d'issue qu'à l'air, qui s'échauffe à son passage; le nageur continue à rester sur l'eau, il conserve sa chaleur animale, et sa confiance renaît promptement. La température de la mer est rarement au-dessous de 40 degrés Fahr (4°,4): Le corps humain peut facilement supporter 20 heures d'exposition à cette température. La production de la chaleur animale, résultat immédiat de la respiration ne se trouvent pas arrêtée, les poumons sont maintenus à une température convenable. La négligence de cette précaution essentielle a été la cause de plus d'une mort. Lors de la formation de la Société humaine, on avait adopté un pareil plan de respiration artificielle, mais les poumons étaient emplis d'air froid; et l'épreuve était fatale à tous; mais, du moment que l'appareil peut fournir de l'air suffisamment échauffé, son succès ne peut plus être douteux.

Appareil de sauvetage de M. F. Taylor.

M. F. Taylor, constructeur à Leith, a imaginé un fauteuil de pont (deck-chair), dont la construction est telle, qu'il peut, en un instant, être converti en un appareil de sauvetage, ressemblant à un bateau, et tout à fait impénétrable à l'eau et incapable de couler. Le fauteuil ou siége a 61 centimètres de long sur 45 de large, quand on l'emploie comme tel;

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