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la nuit, et un grand nombre de pros de pêche sont occupés dans leur voisinage: le poisson paraît y être abondant, et l'on peut remarquer dans plusieurs endroits de grandes pêcheries et des enclos de pieux.

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A 5 heures 1/2 du soir, nous laissâmes tomber l'ancre par 10 brasses 1/2 (19 mètres) à 3/4 de mille d'un banc de sable au-dessus de l'eau, que nous relevions au N. 7° O. Ayant été l'examiner, nous avons reconnu que c'est le banc de sable isolé de la carte d'Horsburgh, qui se trouve au N. 7°O. de la pointe Strumbo: il est circulaire, et la portion qui est au dehors de l'eau a environ 100 yards (91 mètres) de diamètre, et il est entouré d'un récif de pierres dont l'accore extérieure est à une encablure du sable et à 6 brasses (11 mètres) au-dessous de la surface de l'eau : à 2/3 d'encablure plus en dedans, il y a 3 brasses 1/4 (environ 6 mètres) et à une longueur de canot plus près du sable, 2 brasses (3,6): ces sondes ont été prises à mi-jusant.

Le 8 avril, au point du jour, appareillé avec une légère brise de N. E.; à 6 heures 1/2 du matin, le vent sauta au N. O. dans un grain violent accompagné de pluie : le navire calant 19 pieds (5,8,), couru 5 milles au plus près, au milieu des bancs; à 8 heures du matin, le temps étant trèsembrumé, et la marée commençant à porter sous le vent, mouillé par 7 brasses (12,8), relevant au S. une partie du grand récif (great reef) au-dessus de l'eau, et au N. 3o 1 E. la montagne de Bintang; à 1 heure du soir quitté le navire en courant sur ce dernier relèvement, et après avoir fait 1 mille 3/4 et ayant en même temps la pointe N. E. de la grande île Luban ouvert d'une pointe de la côte de Bintang, trouvé seulement 3 brasses 1/4 (5,9), le fond ayant diminué graduellement depuis le mouillage du navire jusqu'à cette position. Changé alors de route et porté au N. O. vers la pointe E. de Poulo-Tercoli, pensant courir parallèlement au banc de la Minerve: trouvé dans cette direction des fonds très-réguliers de 3 brasses 1/4; mais à quelques longueurs

de canot au S. O. le fond augmenta rapidement. En recourant à la carte, il paraîtrait que nous étions mouillés tout près de la roche de la Minerve, mais nous ne l'avons pas trouvée, quoiqu'en retournant à bord nous ayons fait route directe au S. E. depuis Poulo-Tercoli, et que nous ayons sondé constamment. Nous débarquâmes à Poulo-Tercoli. C'est tout simplement une caye de sable couverte de cocotiers, et habitée par une douzaine de Malais d'un aspect misérable.

A 4 heures 1/2 du soir j'allai examiner le grand récif. Nous primes nós relèvements d'un point où celui-ci est à sec, et qui est situé à environ 1/2 mille de l'extrémité N. N. O. sur laquelle il y a une perche : de cette position, le grand pic de Bintang restait au N. 30° 56' E.; la pointe O. de la petite île de Luban au N. 50° 33′ O., et la pointe E. de Poulo-Sootoo au S. 33° 45′ E. La mer paraît marner considérablement dans le détroit de Rhio ; à peu près à mi-jusant il y avait 2 brasses d'eau (3,6) autour de la perche, et à basse mer tout le récif était à sec, jusqu'à la balise et à une grande distance dans le S.: à 300 yards (274 mètres) au N. O. et au N. N. O de la perche, le fond était de 5 brasses 1/2 (10 mètres), et à environ 3 encablures en dehors il était de 8 brasses 1/2 (15,5); en allant de là au N. N. E., le brassiage devenait très-irrégulier, et l'on avait 9, 6 1/2, 10 et 6 brasses (16, 12, 18 et 11 mètres). Le récif est formé de roches, de sable, de coquilles brisées et de corail.

Le 9 avril; appareillé au point du jour avec une brise légère et variable; à 9 heures 1/2 du matin de forts grains du N., accompagnés d'une marée portant au S. avec une vitesse considérable, nous empêchèrent tout à fait d'aller de l'avant. Mouillé par 17 brasses (31 mètres) fond de sable et de vase, près d'une île située sur la côte de Battam. dans le S. 6° 0. de la petite île Luban. Nous trouvâmes cette île fort accore, car il y avait 10 et 7 brasses (18 et 13 mètres) tout près de

terre; elle est couverte d'une épaisse forêt de grands arbres droits: nous en coupâmes deux pour en faire des mâts de hune; mais, dès qu'on les mit à l'eau, ils coulèrent.

Le 10 avril appareillé à 5 heures du matin avec une brise légère de l'O.; à 10 39 du matin il faisait calme, et la marée courait au S. avec une vitesse de 4 nœuds; mouillé par 18 brasses (33 mètres) la pointe N. O. de Bintang restant au S. 7° E., à environ 1 mille 1/2 de distance. Nous mîmes à terre à midi, sur la pointe N. O., dans l'intention de couper des espars; mais nous ne trouvâmes pas de bois convenable, il était trop pesant. A 7 heures du soir, la marée tourna, courant au N.

Le 11 avril, à 5 heures du matin, appareillé avec des vents légers et variables, la marée portant au N. avec force; à midi, calme; le navire était dans le détroit de Sincapour et avançait rapidement à l'O.; à 1 heure brise légère d'E. fixe; à 5h 30m, mouillé par 5 brasses 1/2 (10 mètres) dans la rade de Sincapour.

Le chenal entre la pointe N. O. de Bintang et le banc du Pan est sans aucun doute préférable à celui du côté O., près de l'île Battam à basse mer, le Pan paraît comme une chaîne longue et basse de pierres noires, et plusieurs roches dangereuses se montrent dans le bras de mer compris entre ce banc et la côte de Battam.

Quand on passe par le détroit de Rhio, en destination pour Sincapour, dès qu'on est arrivé entre le banc du Pan et la pointe N. O. de Bintang, si la marée portant N., qui a aidé le navire dans sa marche, commence à s'affaiblir, et qu'en même temps la brise soit légère, il est bon de s'approcher de suite de Bintang pour s'assurer d'un mouillage jusqu'au changement de marée; parce que celle qui vient de la partie inférieure de la mer de Chine, passé la pointe Romania, dans le détroit de Sincapour, et qui se dirige ensuite vers l'O. dans le détroit, se divise dès qu'elle est par le travers de la pointe N. O. de Bintang, et qu'une partie

court avec une grande vitesse au S. dans le détroit de Rhio. Les choses étant ainsi, lorsqu'un navire n'est pas assez au N. pour profiter de la marée portant à l'O., s'il n'est pas près de Bintang il courra le risque d'être entraîné ou sur le banc du Pan, ou à plusieurs milles dans le détroit de Rhio, avant de pouvoir trouver un mouillage convenable.

Lorsque, venant de l'E., on approche du mouillage de Sincapour, et qu'on est à 2 milles au S. du banc de Johore, en faisant route à l'O., on peut apercevoir la plupart des îles semées dans la partie O. du détroit : une d'elles est trèsremarquable et est couverte de grands arbres dépouillés de branches, qu'on peut aisément prendre pour les mâts de navires à l'ancre. Les falaises rouges de l'île de Sincapour sont aussi faciles à distinguer; en avançant davantage, on apercevra un mât de pavillon sur un îlot élevé situé en dedans, ou au N. de l'île Saint-John, et sur un autre mât érigé sur le sommet d'un monticule vert qui domine la ville la colline du Gouvernement), est hissé le signal «< quel est le navire? » Quand la ville reste au N. O. à 3 ou 4 milles de distance, courez hardiment dessus: vous laisserez ainsi loin de • vous sur tribord le banc qui est tout près de la pointe Sandy.

Lorsqu'en quittant Sincapour on fait route à l'E. pour gagner le détroit de Rhio, il faut bien prendre garde de confondre la pointe N. de Battam avec la pointe N. O. de Bintang, qui est à 10 ou 11 milles plus à l'O.; ces deux pointes se ressemblent beaucoup, et devant chacune d'elles est une petite île : ce qu'il y a de remarquable aussi, c'est que la côte de Battam court au S. S. O. et semble former l'entrée d'un détroit, mais ce n'est, en réalité, qu'une baie dangereuse et profonde, remplie de récifs éloignés de terre. Dans le jour, et par un temps clair, les relèvements des monts Johore et Barbucit indiqueront la position du navire; mais, cette partie de la presqu'île malaise étant souvent couverte de brouillards qui y sont attirés par les sommets de ces montagnes, on n'a plus pour se guider qu'une

côte basse et couverte de broussailles, dont l'aspect incertain peut, suivant toute probabilité faire commettre une pareille erreur, surtout si l'on considère la rapidité et l'incertitude des marées.

D'après cette notice sur une traversée au N. dans le détroit de Rhio, pendant la dernière partie de la mousson de N. E., on verra que le temps employé pour faire cette traversée a été de près de 5 jours, avec les vents très-faibles et principalement du N. E. au N. O. : le nombre total d'heures pendant lesquelles le navire a été sous voiles n'est que de 37 heures 1/2, et les marées ont toujours porté au S., excepté pendant 4 ou 5 heures, de grand matin. En février 1842, nous avons quitté une seconde fois Sincapour à 6 heures du matin; à 1 heure du soir nous sommes entrés dans le détroit de Rhio, et nous avons doublé les Topies à 8 heures du soir le même jour, ayant ainsi fait en 14 heures un trajet qui avait demandé 5 jours, et n'étant resté que 7 heures dans le détroit de Rhio. Dans la même circonstance il ne nous fallut que 8 jours et 6 heures pour aller de Sincapour jusque par 7° de latitude S. et 104° 44' de longitude à l'E. de Greenwich dans l'océan Indien et à 37 milles en dehors de la pointe de Java.

N° 46.

REMARQUES Sur Ampanan, par le commander Owen STANLEY, commandant le bâtiment de Sa Majesté britannique le Britomart'.

L'importance croissante d'Ampanan, situé sur le côté occidental de l'île de Lombock, importance due à l'exportation considérable de riz qu'on en fait annuellement, donnera quelque valeur aux remarques suivantes, parce que

1 Voyez, page 289 de ce volume, des instructions nautiques sur Ampanan et Laboon-Treang; ces remarques les complètent.

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