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beaucoup de capitaines marchands sont détournés d'y venir mouiller à cause de la manière dant la barre d'Ampanan est indiquée sur les vieilles cartes.

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La partie S. de l'île de Lombock est élevée, mais dans le voisinage d'Ampanan les terres sont basses et forment de belles plaines d'une étendue considérable, parfaitement cultivées, et produisant en abondance du riz d'une qualité supérieure.

En faisant route pour le mouillage, qu'on peut reconnaître aux maisons situées sur la plage, on passera sur la barre d'Ampanan des anciennes cartes: la profondeur y varie moyennement de 5 à 8 brasses anglaises (9 mètres à 14,6), à l'exception de deux places de peu d'étendue sur lesquelles il n'y a pas plus de 3 brasses (environ 6 mètres). Après avoir dépassé le banc, on trouve bon mouillage à telle distance que l'on veut de la grève, qui est accore. Le ressac, qui frappe quelquefois avec violence sur la côte, est la seule incommodité qu'offre ce port; mais, comme il est généralement faible le matin, et qu'il ne se fait pas sentir à quelque distance du rivage, l'inconvénient est moindre qu'on ne pourrait le croire au premier abord, et il disparaîtra totalement si M. King parvient à construire la jetée qu'il a proposée.

L'exportation principale d'Ampanan consiste en riz, dont la production est assez abondante pour que 15 à 20 navires puissent en charger annuellement. On peut curer en abondance et à bas prix toute sorte de bétail. On s'y proy nourrit une grande quantité de canards, qui forment un article d'exportation fort recherché des Chinois.

A l'époque de notre passage dans ce port, en octobre 1841, nous y trouvâmes des patates, des ananas, des mangues, des concombres et une grande variété de légumes. Le poisson paraissait abonder dans la baie. On peut s'y procurer facilement de l'eau, soit d'un puits situé près de la maison de M. King, soit d'une rivière qui est au S. de

Tome 1.

1844.

celle-ci. On peut aussi y avoir autant de bois de chauffage qu'on en désire.

Le pic de Lombock, situé dans la partie N. E. de l'île, s'élève à une hauteur de près de 9,000 pieds anglais (2,743 mètres), et est un ancien volcan.

M. King, négociant anglais, réside à Ampanan depuis quelques années, et possède une grande influence sur le rajah. Il se charge de procurer toutes sortes de provisions et de cargaisons et a un établissement pour la construction, des navires à Labouan-Treeang, qu'il dit être un port fermé et sûr, où l'on peut facilement se procurer des bois de charpente.

L'île de Lombock renferme une population nombreuse, d'une race intelligente, qui ne reconnaît pas l'autorité des Hollandais, mais est gouvernée par un rajah assisté d'un grand nombre de chefs secondaires appelés goustés.

N° 47.

RECONNAISSANCE du détroit de Torres.

Le Fly, de 18 canons, commandé par le capitaine F. P. Blackwood, et le Bramble, de 10 canons, commandé par le lieutenant Yule, de la marine britannique, partis tous deux de Devonport, en avril 1842, pour aller faire la reconnaissance du détroit de Torres, ont, à ce qu'il paraît, accompli une bonne partie de la tâche qui leur avait été confiée dans ces parages1. L'objet de leur mission était :

1o La reconnaissance de l'accore extérieure ou orientale de l'immense chaîne de récifs qui s'étend du banc Breaksea jusqu'aux côtes de la Nouvelle-Guinée;

2° L'examen complet de tous les canaux qui traversent la

1 Nous donnons plus loin des instructions du capitaine Blakwood pour les navires qui veulent entrer dans le détroit de Torres.

chaîne Barrier, avec des plans particuliers de ceux qui offrent un bon passage;

3o La recherche des moyens pratiques pour indiquer le chenal par des balises de bois, de pierres ou de fer, placées sur les îles ou dans les baies extérieures, afin de guider le navigateur, et le mettre en état d'atterrir avec certitude; l'exécution de ces travaux devait être faite avec les ressources coloniales ;

4° L'examen des nombreux récifs détachés et des bancs qui se trouvent au N. de la Grande-Barrière, dans la direction de l'île Howe.

5° L'exploration et le levé des nombreux récifs situés à l'E. de la Nouvelle-Calédonie;

6° Les récifs, les îles et les passages à l'entrée du détroit de Torres, découverts et déterminés par différentes autorités, s'offrent d'une manière compliquée sur la carte; ils devaient tous être fixés avec soin, afin qu'on pût choisir le meilleur chenal pour naviguer avec sûreté dans le détroit;

7° On devait faire la reconnaissance complète du détroit de l'Endeavour et de ses baies (sounds), ainsi que l'étude de ses marées. La côte S. de la Nouvelle-Guinée, les îles de la Louisiade et la Nouvelle-Calédonie, et la côte qui avoisine le passage de la Pentecôte (Whitsunday), par 20 degrés de latitude, devaient être également visités par l'expédition.

Nous apprenons, par une lettre du commandant de l'expédition, en date du 23 avril 1843, qu'une portion considérable, du récif Barrière a été reconnue ainsi que quelques groupes d'îles qui avaient été imparfaitement vues par les ca. pitaines Flinders et King. On a découvert, par le travers et au N. E. du cap Capricorne, un large passage conduisant à la mer. On a trouvé que le récif Barrier commençait par 22° 14′ de latitude S. et 152° 50' de longitude à l'E. de Greenwich (150° 30' à l'E. de Paris), et s'étendait dans la direction du N. jusqu'à la latitude de 21° 5'.

La côte de la baie Republic a été examinée sans qu'on y

rencontrât de rivière; on faisait les préparatifs nécessaires pour continuer la reconnaissance de la Barrière extérieure. Les deux bâtiments se sont un peu ravitaillés à Port-Bowen, et y ont pris pour 7 mois de vivres. Les équipages étaient comparativement en bonne santé.

No 48.

ROUTE extérieure pour se rendre au détroit de Torres.

Le capitaine Blackwood, commandant le bâtiment de Sa Majesté britannique le Fly, chargé de la reconnaissance du détroit de Torres, a transmis les instructions suivantes pour les navires qui prennent la route extérieure, et qui entrent dans le récif Barrier par l'île Raine. Il regarde cette route comme la meilleure qu'il ait trouvée, car il y a au S. de cette île un canal ouvert d'environ 4 milles de large, et un autre d'un mille 1/2 dans le N. On verra aussi qu'il change légèrement la position de cette île.

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Un navire qui veut entrer dans le récif Barrier par la passe voisine de l'île Raine, et c'est la seule qu'on puisse recommander sur toute la ligne du récif, depuis l'île Lizard jusqu'à l'île Murray, devra faire route de manière à venfì reconnaître l'extrémité S. d'un grand récif détaché, situé par 11° 50' de latitude S. et 144° 11' de longitude à l'E. de Greenwich (141° 50′ 36′′ à l'E. de Paris). En faisant route, il faut tenir compte d'un courant portant au N. O., avec une vitesse d'un nœud à l'heure, et plus quand il vente, et l'on ne doit négliger aucun moyen de déterminer la position du navire en latitude si l'on dépasse cette entrée pendant la nuit, la seule praticable jusqu'à l'île Murray, est l'entrée de la Pandora, située par 11° 26′ 45′′ de latitude S. et 144° 6' 35" de longitude à l'E. de Greenwich (141° 46' 11" à l'E. de Paris).

:

<< Quand on a obtenu une bonne latitude et vu les brisants dont on peut s'approcher en toute sûreté à moins d'un mille, il faut courir 8 milles au N. du compas, le long de l'accore extérieure du récif, après quoi l'on verra l'îlet Raine, sur lequel il faudra faire route au N. O. N. du compas. †

« On peut reconnaître cet îlet à ce qu'il est couvert d'herbes épaisses très-apparentes, ce qui sert à le faire distinguer du banc de sable de l'entrée de la Pandora, sur lequel il n'y a aucune espèce de végétation.

« Un récif s'étend à un petit mille au S. E. de l'îlet, et celui-ci, ainsi que le récif, peuvent être hardiment approchés. Ilest élevé de 20 pieds anglais (6 mètres) au-dessus du niveau de la basse mer (la mer marne de 10 pieds [3 mètres] en cet endroit), trois quarts de mille de circuit, et est formé de calcaire madréporique, sur lequel il y a une petite couche de terre végétale recouverte d'un peu de sable.

«Sa pointe N. O. est par 11° 35' 10" de latitude S. et 144° 7′ 9′′ de longitude à l'E. de Greenwich (141° 46′ 45′′ à l'E de Paris), ou 7° 7′ 45′′ à l'O. du fort Macquarie à Sydney, ce qui suppose ce dernier point par 151° 14′ 54′′ à l'E. de Greenwich (148° 54' 30" à l'E. de Paris).

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N., un navire se trouvera en amenant l'îlet Raine au

«En courant 7 milles au N. O. au milieu du chenal S., et alors, N. du compas, à la distance de 2 milles à 3 milles, et faisant 9 milles au S. O. O. du compas, il arrivera dans les sondes de 32 brasses anglaises (58 mètres), fond de gros sable de corail, et entrera ainsi dans les récifs par une passe, bonne et saine, de 4 milles de largeur. Il y a aussi un bon chenal de 2 milles de large sur le côté N. de l'îlet Raine. Si l'on veut prendre cette passe, on peut doubler à moins d'un mille l'extrémité N. O. de l'îlet, et, en faisant route au S. 45° O. du compas, on évitera trois ou quatre têtes de roches sous l'eau, sur la plus élevée desquelles il y a 3 brasses (5,5) et qui se trouvent à l'O. N. de l'îlet, et le navire sera tout à fait en bonne route.

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