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Si on considère en outre que, de l'autre côté du groupe de la terre de Graham, Cook a pénétré jusqu'à 71° 10' S. sous le méridien de 110° O., et Bellingshausen jusqu'à 70° sous le méridien de 95°, ne sera-t-on pas porté à penser que l'espace que nous avons signalé entre les deux groupes des terres australes pourrait bien être occupé entièrement par la mer, presque toujours couverte de glaces énormes, mais susceptibles de se disloquer et de livrer passage au navigateur assez heureux pour se trouver dans ces parages à cette époque? Ceci n'est sans doute qu'une conjecture, mais elle ne me paraît pas insoutenable, et elle a l'avantage de ne pas être obligé de supposer la mauvaise foi d'un homme qui a toujours joui de la réputation la plus honorable.

P. DAUSSY.

M. le capitaine Beaufort, hydrographe de l'amirauté, ayant bien voulu nous envoyer une carte polaire sur laquelle se trouve tracée la route du capitaine Ross, dans sa dernière expédition en 1843, ainsi qu'une carte des îles South-Shetland, qui donne avec plus de détails les portions de côtes reconnues dans cette expédition au S. des terres Louis-Philippe et Joinville, nous avons fait tracer la route générale sur une petite carte polaire appartenant à la Société de géographie, et copier la partie de la seconde qui contient les nouvelles découvertes ; ces deux cartes sont jointes à cet article des Annales.

P. D.

N° 52.

INSTRUCTION sur l'emploi du sondeur LECOENTRE'.-Manière de mouiller le plomb, le bâtiment étant en panne.

Pour obtenir un bon résultat, il faut permettre au plomb de couler toujours le plus verticalement possible, ce qui

Voir, page 169 de la partie officielle de cette année 1844, la décision du ministre contenant diverses dispositions relatives au plomb de sonde, de l'invention de M. Lecoĕntre.

Tome 1.

- 1844.

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devient facile en jetant à la mer, au moment même où on laisse tomber le plomb, une quantité suffisante de ligne, pour qu'il arrive au fond sans éprouver aucune résistance autre que celle des molécules du fluide qu'il doit traverser.

Par exemple, si l'on présume être par une profondeur de 100 brasses, il convient de jeter avec le plomb 110 ou 115 brasses de ligne en glènes. On remarquera qu'il n'y a nullement à redouter que la ligne s'engage, puisque le poids du plomb entraîne bientôt après lui, en coulant, toutes les glènes qui surnagent à la surface de la mer.

Opération du sondage, le bâtiment filant de 2 à 8 nœuds.

Si l'on ne file pas plus de 2 à 4 nœuds, et s'il n'y a pas plus de 80 brasses de fond, on peut également jeter le plomb du couronnement; mais, si la vitesse du navire était plus rapide, il conviendrait alors de le mouiller du bossoir, et toujours du côté du vent.

Il faut, comme pour les sondes exécutées quand le bâtiment est en panne, jeter, lorsque le plomb passe à la verticale derrière, une quantité de ligne en glènes, glènes, suffisante pour qu'il puisse atteindre le fond, et puis filer de la ligne du bord, comme on file le loch, afin que le navire n'entraîne pas avec lui l'instrument avant qu'il ait touché le fond.

Observations.

On remarquera que, pour sonder avec ce plomb, il est inutile de placer des hommes en dehors, de l'avant à l'arrière du bâtiment, munis de glènes à la main, pour s'assurer que le plomb est rendu au fond, puisqu'avec ce système on ne connaît le brassiage que quand l'instrument est ramené à bord, en lisant sur l'échelle graduée le nombre de divisions que le curseur a parcourues.

On remarquera encore que l'on peut avoir une aussi grande confiance dans les sondes obtenues avec la plus

grosse mer, que dans celles que l'on fera par le plus grand calme, puisque l'inclinaison de la ligne et les courants n'ont aucune influence sur le système.

Plus la ligne sera fine, plus on aura d'exactitude dans les sondes obtenues, parce que le plomb coulera alors plus rapidement.

NOTA. Il est très-important de haler le plomb sans laisser filer la ligne de nouveau lorsqu'il a touché le fond, car le plomb, en retombant, ferait parcourir au curseur de nouvelles divisions qui ajouteraient à la profondeur réelle, et occasionneraient une erreur dans les résultats déjà obtenus.

muroznou pe trounol Règlement du curseur.

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Pour rectifier l'instrument, pour s'assurer de la quantité de divisions correspondantes à une brasse, pour régler enfin la marche du curseur, on opère de la manière indiquée ci-après, par 10 brasses au moins de fond, avec une ligne bien graduée; savoir :

Au mouillage. -On laisse tomber le plomb du couronnement; en le relevant, on s'assure d'après l'échelle graduée de la quantité de divisions qu'a parcourues le curseur; on di minue ou on augmente l'inclinaison des ailettes, selon le cas, au moyen de l'arc de cercle de 45° gradué à cet effet, sur leur partie inférieure appliquée contre la tête de la vis; on varie cette inclinaison jusqu'à ce que l'on ait obtenu 1, 2 ou 3 millimètres de l'échelle de proportion correspondant à une brasse, selon que l'on a à sonder pár 300, 150bou 100 brasses de fond. Lorsque l'on est fixé sur la marche du curseur, ce qui a lieu après deux ou trois opérations, on presse la vis placée pour cet objet sur l'arc de cercle gradué, de manière que l'inclinaison des ailettes ne puisse plus varier. The Hombrzoz sh dmolą ub rynightail zuub obosiq

Ala mer faut mettre le bâtiment en panne pour faire cette rectification. Alors on amarre la ligne contre de couronnement, en lui donnant 10 ou 15 brasses à filer; on!

jette à la mer le plomb, qui s'arrête nécessairement à la longueur de la ligne que l'on a fixée au couronnement; on le relève, et on opère de la manière décrite pour faire cette vérification lorsque le bâtiment est au mouillage. alanki!

Dans aucun cas, pour obtenir de l'exactitude, on ne doit jamais sonder, avec cet instrument, à plus de 300 brasses; c'est-à-dire que jamais on ne doit faire correspondre la marche du curseur à moins d'un millimètre de l'échelle graduée pour une brasse, et jamais on ne doit opérer sur des fractions de brasses.

On obtient une grande exactitude dans les sondes exécu tées à 150 brasses et au-dessous, en donnant au curseur une marche correspondante à 2 millimètres par brasse. Lorsque l'on opère sur des fonds qui ne doivent pas dépasser 100 brasses, on peut faire correspondre la marche du curseur à 3 divisions de l'échelle pour une brasse.

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En employant ce moyen, on diminue de beaucoup les chances d'erreurs.

On peut aussi faire correspondre la marche du curscur à un mètre, au lieu de la faire correspondre à une brasse; mais je pense que cette correspondance, pour avoir de l'exactitude, ne doit jamais être au-dessous de 2 divisions. de l'échelle graduée pour un mètre de profondeur parcouru par de plomb.inf

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Il n'est pas inutile que la ligne de sonde soit marquée; au contraire, c'est encore un moyen de contrôle dans les sondes, lorsque la mer est belle ou que les bâtiment ne marche pas. rob ob ansaand oo

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La principale chose à observer est d'empêcher la vis placée dans l'intérieur du plomb de s'oxyder. Il suffit, pour cela, de jeter, après qu'on s'en est servi, quelques gouttes d'huile contre la tige, au-dessous des ailettes, et de faire tourner la vis avec le doigt, comme on le fait pour remon

ter le curseur à zéro; ce mouvement de rotation suffit pour faciliter l'introduction de l'huile dans le cône et sa descente sur la tige, en parcourant de haut en bas tous les pas de

la vis.

Deux cylindres de rechange, du poids de 10 et 20 kilogrammes, sont joints à chaque sondeur, afin de permettre de varier la pesanteur de l'instrument selon les diverses profondeurs.

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Le Janus, frégate à vapeur d'un nouveau modèle, en cons truction à Chatam, est destiné à recevoir un gouvernail à chacune de ses extrémités. Ce bâtiment, entièrement terminé, a été lancé le 6 février 1844; les renseignements suivants sur cette opération, et sur quelques autres expériences relatives à la navigation à vapeur, sont traduites du Civil engineer and Architect's Journal:

« Le Janus est d'une construction particulière, dont les plans ont été donnés par le vice-amiral comte de Dundonald, plus connu sous le nom de lord Cochrane. Après sa mise à l'eau, le Janus, sous la direction des officiers du port, a été conduit à la mâture pour recevoir sa machine. A ses extrémités, ce navire a presque la forme d'un coin : l'avant et l'arrière sont absolument semblables, ce qui lui permet de marcher dans l'une ou l'autre direction avec la même facilité, et il possède ainsi parfaitement le pouvoir d'avancer ou de reculer dans des passages étroits, pour le cas d'attaque en temps de guerre. Voici ses dimensions principales:

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