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N° 80.

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COMMERCE du guano, sur la côte méridionale d'Afrique. seignements géographiques et commerciaux sur la partie de la côte occidentale d'Afrique où cet engrais se trouve probablement. (Nautical Magazine de mai 1844.)

En jetant les yeux sur la carte de la côte méridionale d'Afrique, du capitaine Owen, on voit qu'il y en a une portion comprise entre 26°21'de longitude et 25° 21'de latitude S., qui n'a pas été examinée. Dans la partie S. de cette lacune est située, par 26° 18′ de latitude, et 14° 58' de longitude à l'E. de Greenwich (12° 38′ à l'E. de Paris), l'île appelée Ichaboe par les naturels du pays, et qui est couverte de l'engrais appelé guano. Cet article a été l'objet d'un commerce considérable', et M. Wade, capitaine du Douglas, de Londres, l'un des premiers navires qui soit venu dans ces lieux, a été nommé, au choix unanime de tous les commerçants présents, capitaine de port et répartiteur entre les différents navires qui viendraient chercher le guano.

Au mois de décembre dernier, il y avait vingt navires dans le port ou la rade comprise entre l'île et le continent, sans y compter une douzaine en route pour l'île. La rade est assez sûre, le climat salubre, et les habitants de la côte en petit nombre et très-pauvres. L'île a environ 1 mille de circonférence et est couverte de guano jusqu'à la profondeur de trente pieds. Elle est formée de granit, de schistes, et de quartz. Les navires qui s'y rendent doivent venir reconnaître la haute terre d'Angra-Pequena, et, prenant avantage du vent et du courant, faire route le long de la côte,

Une personne embarquée sur un navire, ayant un chargement de guano, prétend que c'est une spéculation très-lucrative. Le navire a mis dix semaines pour se rendre en Afrique, neuf pour revenir, et sept pour charger. L'article en lui-même ne coûte rien du tout. Le navire emportait 500 tonneaux, ce qui, à 8 livres sterling par tonneau, fait 4,000 liv. sterl. (100,840 fr.); elle pense que les frais ne dépassent pas 500 liv. sterl.; mais, lors même qu'ils s'élèveraient à 1,000, ce ne serait pas encore une mauvaise spéculation.

en se tenant à une distance médiocre de terre, environ 3 ou

4 milles.

Nous leur recommanderons aussi de consulter la lettre du commander Matson, sur les traversées à la côte d'Afrique1.

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A ces renseignements nous ajouterons les suivants, qui ont été communiqués par M. Andrew Livingston, ancien capitaine de la marine marchande, aujourd'hui professeur de navigation à Liverpool; ils sont relatifs à la partie de la côte O. d'Afrique et aux îles adjacentes, sur lesquelles on pourrait probablement trouver du guano.

Entre la rivière Garcep ou Orange, située par 28° 28' 30" de latitude S. et 16° 22′ 30′′ à l'E. de Greenwich (14° 2′ 6′′ à l'E. de Paris) et Angras-Juntas, la côte est stérile et sablonneuse dans le voisinage de la mer; mais, à 8 ou 9 milles dans l'intérieur il y a des collines, et en remontant encore on trouve, de chaque côté de la rivière, des montagnes où il y a quelques villages hottentots, dont les habitants ont des troupeaux de boeufs et de moutons.

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La rivière Orange, quoique d'une grande largeur, est presque fermée à son embouchure, ce qui fait que la mer peu de profondeur jusqu'à 4 ou 5 milles dans l'O., et que la mer y brise à l'époque des pleines et nouvelles lunes, où une grosse houle de l'O. vient frapper sur la côte. On a trouvé de la poudre d'or dans le voisinage de l'embouchure de la rivière, et l'on dit que les pierres précieuses et les minéraux y abondent. On y a également signalé des minerais de cuivre et de plomb.

A six ou huit lieues dans l'intérieur sont de belles plaines qui abondent en boeufs d'excellente qualité, qu'on peut acheter à bon compte pour de la poudre; il est également

Nous donnons cette lettre plus loin.

facile de se procurer des plumes d'autruche et d'autres articles par échange.

Pour avoir des communications avec les naturels, il est nécessaire de débarquer dans la baie Voltas, et d'aller par terre jusqu'à la rivière Orange, parce qu'il n'y a pas moyen d'accoster près de l'embouchure de la rivière, en aucune saison, à cause du ressac, qui est toujours trèsfort.

A partir de la rivière Orange, la côte court saine et droite à peu près au N. N. O. du monde. Il n'y a pas d'île ou de port à Angras-Juntas, mais une baie qui s'enfonce à 1 mille dans les terres, et qui a 1 mille, ou à peu près, de large à son entrée; elle offre un abri assez bon contre les vents de S.

Ce lieu est très-favorable pour établir des communications avec les Hottentots, qui résident à 5 ou 6 milles au N. E. de la baie. A l'entrée de celle-ci, le fond est de 14 brasses d'eau (25,6) et diminue par degrés jusqu'à n'être plus que de 5 brasses (9 mètres), fond de sable, à un demi-mille de la partie la plus E. de la baie, mais le meilleur mouillage est à environ un quart de mille de la pointe S. O. par 6 brasses (11 mètres), fond de sable. Au S. O. de la pointe S. est une petite roche, autour de laquelle il y a beaucoup d'eau. La latitude de cette baie est de 27° 47′ S., et sa longitude de 15° 50' à l'E. de Greenwich (13° 30′ à l'E. de Paris).

La baie Whale, située par 27° 23′ de latitude, n'est pas saine, à cause du peu d'eau qu'il y a, mais les navires peuvent mouiller en dehors de deux petits îlots qui se trouvent à un demi-mille de la côte, et sur lesquels il y a quelquefois des phoques à fourrure, et probablement du guano. Le lieu de débarquement, sur le côté S. de la baie, est commode, et il y a, à 3 ou 4 lieues dans l'intérieur, un village hottentot dont les habitants ont des moutons, des bœufs, des plumes d'autruche, qu'il est facile d'obte

tenir d'eux à un prix avantageux. La côte est sablonneuse dans ces parages; mais il y a dans son voisinage quelques montagnes d'apparence volcanique.

L'île Possession fait face à la baie Élisabeth, et son milieu est par 26° 57' de latitude, et 15° 8' de longitude à l'E. de Greenwich (12° 48' à l'E. de Paris). Entre le cap Voltas, dont la position ne nous semble pas déterminée d'une manière satisfaisante, et l'île Possession, il y a quelques récifs et quelques îlots qu'on estime à un demi-mille de la côte, mais il n'y a pas de dangers à 1 mille de terre; et les navires peuvent, au besoin, mouiller à 4 ou 5 milles de la côte par 14 à 20 brasses d'eau (26 à 36 mètres), fond de sable, sur tout l'intervalle qui sépare ces deux points.

L'île Possession est signalée comme ayant 3 milles de long et un peu moins de 1 mille de large. Sur son côté E. se trouve une baie dans laquelle il y a un excellent mouillage par 7 à 4 brasses d'eau (12,8 à 7,3), fond de sable, et dans une eau tranquille. On peut y pêcher de beaux poissons, et les phoques à fourrure fréquentent l'île, sur laquelle il y a, dit-on, du guano en abondance. Il existe, à environ trois quarts de mille au large de la pointe S. de l'île, quelques roches sous l'eau, sur lesquelles la mer brise habituellement; et à la partie N. E. de l'île est un récif qui se prolonge jusqu'à environ 3 milles, et sur lequel les brisants sont souvent très-violents; mais comme les deux récifs se courbent vers l'E., ils tendent à abriter le havre et à y rendre la mer belle.

Entre les pointes les plus E. des récifs et le continent, le passage peut avoir 3 milles de large. Il est exempt de dangers, et il y a de 10 à 15 brasses (18 à 27 mètres) d'eau fond de sable. Les navires faisant route pour cet endroit, avec des vents de S., qui règnent généralement dans ces parages, doivent gagner le mouillage par le chenal du S. et sortir par celui du N.

Angra-Pequena est à près de € lieues dans le N. de l'île

1

Possession, et sa pointe S. est par 26° 39' de latitude et 15° 7' de longitude E. de Greenwich (12° 47' à l'E. de Paris). Il y avait une croix de marbre que les Portugais avaient élevée il y a trois siècles et demi, et qui y est restée jusqu'à ce que des vandales modernes l'eussent renversée il y a quelques années.

A près de 4 milles à l'E. de la pointe de la Croix est la pointe Angra, à un demi-mille de laquelle est un banc de roches qui en reste au N. E. vrai. Entre ce danger et la pointe est un passage dans lequel il y a 4 à 5 brasses d'eau (7,3 à 9 mètres); mais il est plus sûr pour les navires de passer à un bon demi-mille au N. du récif, et, après l'avoir doublé, on verra s'ouvrir une lagune qui s'étend à 4 ou 5 milles dans le S. L'entrée de cette lagune ou baie a 1 mille de large, et il y a au milieu 7 brasses d'eau (г2TM,8); mais, de chaque côté, le brassiage diminue par degrés jusqu'au fond de la lagune. A une lieuc dans l'intérieur de la baie il y a 4 brasses d'eau (7,3) fond de vase, et, en cette position est le meilleur mouillage, à de mille de la côte O.

Dans l'E. N. E. vrai, à 2 milles de la pointe Angra, sont deux petites îles éloignées d'un mille du continent, et gisant presque N. et S. On les appelle îles aux Pingouins: aucune d'elles n'a plus d'un mille de long. En dedans de la plus S. est un bon mouillage par 5 brasses (9 mèt.) d'eau, fond d'argile, à environ 400 brasses (730 mèt.) du côté E. de celles-ci et près de son milieu. Toutefois, il faut prendre soin d'éviter une roche presque à fleur d'eau, qui se trouve à un demi-mille au N. du passage.

Un navire peut entrer dans ce port en passant, soit par le N., soit par le S. de l'île; mais la passe du S. est préférable et est exempte de danger à de mille de l'une ou de l'autre côte. On dit qu'un brick y a pris, il n'y a pas longtemps, un chargement de guano; mais celui-ci était d'une qualité inférieure à celui du Pérou.

On a signalé l'existence de roches en dedans de l'île du N.,

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