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De l'ensemble des expériences, il résulte que la force de la poudre conservée dans les barils de cuivre est à la force de celle conservée de la manière ordinaire dans le rapport de 4 à 3 environ. Cette considération est certainement de la plus haute importance pour un navire qui va au feu, et on peut l'admettre avec confiance parce qu'elle est le résultat d'observations positives; il existe toutefois une petite irrégularité dans le rapport de l'amiral, car, bien que nous y puissions voir à quelle époque les barils de cuivre ont été reçus à bord du Malta, il n'y est rien dit de l'époque à la quelle la poudre a été mise dans les barils de bois, ni de la qualité primitive de cette poudre. On a cependant de très-fortes présomptions pour croire que les deux espèces de poudre étaient de la même qualité et avaient été embarquées à la même époque.

Entre autres perfectionnements, celui dont le but est d'assurer l'exactitude et la sûreté de la route du navire a vivement préoccupé nos officiers les plus distingués, et les conseils de l'expérience ont parfois amélioré les barres, les drosses et les roues, ainsi que les montures de gouvernail. L'ingénieux capitaine Pakenham, qui a si malheureusement sauté avec la Résistance en 1798, avait imaginé un excellent gouvernail de fortune, auquel on avait eu recours

dans maint cas de détresse; mais celui qui est du maniement le plus commode, et qu'il est le plus facile de réparer à la mer en cas d'avarie, est celui qui a été proposé, en 1830, par notre ami le capitaine Lihou, et pour lequel cet officier a reçu un avancement bien mérité. L'expérience démontre que, toutes les fois qu'un navire touche le fond, le gouvernail est presque toujours la première partie endommagée, parce qu'il est détaché de l'étambot par suite de la rupture des éguillots qui, avec les femelots dans lesquels s'établissent ceux-ci, forment, à proprement parler, les gonds autour desquels tourne le gouvernail. Après une pareille avarie, un bâtiment ne pouvait plus gouverner, et cet accident était irréparable à la mer jusqu'à l'époque où le capitaine Lihou rendit ce grand agent de la direction du vaisseau susceptible d'être promptement démonté et remonté. Outre cet avantage, on a trouvé que son gouvernail faisait mieux gouverner que les anciens, à cause de la supériorité du travail, et parce que la forme cylindrique des éguillots est obtenue au moyen du tour. Nous ne pouvons donc que penser que son gouvernail a de plus grands droits à être adopté que ceux de l'amiral Brooking et du capitaine Henvey, bien que ceux-ci, de même que le gouvernail tournant d'Holdsworth, témoignent, dans leurs inventeurs, une grande habileté.

Parmi les nombreux perfectionnements proposés, dans ces derniers temps, pour manoeuvrer le gouvernail, aucun de ceux que nous avons examinés ne nous a paru réunir plus de puissance à une plus grande simplicité que l'appareil de M. Rapson, qui est aussi l'auteur de la drosse à coulissse (slide tiller). Cette nouvelle et excellente invention a pour base l'addition d'une vis sans fin, qui laisse la barre soumise à l'action de la roue, mais la rend tout à fait indépendante de l'action de la mer; ce qui permet ainsi à un seul homme de maîtriser la roue, quel que soit le temps. sans courir le risque d'être, comme autrefois, enlevé par un

coup de mer. Elle a subi plusieurs épreuves rigoureuses, et les témoignages rendus sur son efficacité sont tout à fait convaincants. Voici ce qu'a dit M. C. Richards, commandant le navire des Indes orientales le Royul Georges, qui l'a essayée d'une manière complète dans deux traversées d'aller et de retour: « Cet appareil a complétement répondu à mon attente, dans toute la valeur du mot, tant par la précision avec laquelle gouverne le navire que par l'absence d'avaries dans les poulies et dans les cordages, et que par celle de toute espèce de bruit; et je comprends aussi qu'avec ce système il est impossible qu'un bâtiment fasse chapelle, parce que le maniement de la barre est considérablement facilité par l'appareil lui-même. » En un mot, les avantages de ce mécanisme sont la précision dans l'effet du gouvernail, le peu d'espace que l'appareil occupe sur le pont, la grande économie de poulies, de drosses et de chaînes à laquelle il donne lieu, sa supériorité sur l'ancien système en cas d'incendic, l'absence du bruit, si désagréable sur les yachts et les bâtiments destinés à porter des passagers, et des secousses du gouvernail si communes lorsqu'il y a de la houle et que la brise est légère; diminution de fatigue, à cause de la facilité avec laquelle il est manœuvré, et, par-dessus tout, sécurité parfaite pour l'homme de barre, pendant le mauvais 1emps.

La soute au pain est si proche de l'étambot, qui porte le gouvernail, que notre pensée s'arrête tout naturellement sur le biscuit qui, depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1833, était d'une fabrication difficile, malpropre et laborieuse. Outre ces inconvénients, la difficulté de le faire assez promptement lorsqu'il y avait une demande pressée, était telle, qu'il y en avait, dans les rues de Portsmouth, des charges entières de chariots, dépaquetées, et que l'on transportait à bord des bâtiments prêts à mettre à la voile, parce qu'on n'avait pas le temps de porter le biscuit de chez les fournisseurs aux magasins des vivres, suivant l'usage. Cette par

tie du service a cependant reçu, dans le siècle actuel, de grandes améliorations, si elle n'est arrivée à la perfection. Et pourtant l'activité qui régnait autrefois dans nos boulangeries navales ne pouvait guère laisser espérer de progrès; car quarante-cinq hommes produisaient 14 quintaux de biscuit par heure, et l'on pouvait, en moins d'une minute, mettre au four et y arranger régulièrement 70 galettes de biscuit; de plus, les frais de fabrication et de cuisson ne dépassaient pas 19 pence (1 f. 90 cent.) le quintal. Mais la supériorité du travail mécanique sur le travail manuel n'a jamais été mieux démontrée que dans le cas qui nous occupe; car la nouvelle méthode employée à Gosport peut, sans qu'on ait augmenté le nombre des fours, produire 20 quintaux par heure, à 5 pence (57 cent.), seulement le quintal, en y comprenant les frais de réparation des machines; et le biscuit est d'une qualité tellement supérieure qu'il ne peut guère arriver qu'il soit pierreux ou inégalement cuit. La première opération; le mélange de la farine et de l'eau, qui était autrefois la rude tâche d'un homme, se fait aujourd'hui dans un grand cylindre creux, où l'introduction de l'eau est régularisée par une jauge. A travers ce cylindre passe un arbre armé d'un nombre considérable de couteaux, lequel se meut horizontalement au milieu du mélange de farine et d'eau, et le convertit en pâte dans le court espace de 2 minutes. La quantité de pâte faite ainsi à chaque changement de cylindre est de 5 quintaux, et la construction de celui-ci est telle, que sa partie inférieure se sépare facilement de sa partie supérieure,. et que la masse nouvellement faite est enlevée et placée sous des rouleaux, qui se meuvent avec rapidité, pour être soumise à la seconde opération, celle du pétrissage, qui ne dure pas plus de 5 minutes. La feuille de pâte, qui a environ 30 millimètres d'épaisseur, est alors coupée en morceaux d'un demi-mètre carré, qui passent sous une autre, rangée de rouleaux, sous laquelle chaque morceau acquiert.

une longueur de 2 mètres sur 1 de large, et est réduit à l'épaisseur convenable.

Toutes ces opérations sont assez faciles à comprendre pour ne pas exciter une grande surprise chez les personnes familières avec le travail des machines; mais celle qui vient ensuite, et qui a pour objet de séparer la feuille de pâte en biscuits n'est pas moins belle que simple. La pâte est placée, pour être coupée et estampiliée, sous une presse où une série de couteaux tranchants sont disposés de telle façon que, d'un seul coup, ils coupent une pièce de pâte d'un mètre carré en 60 galettes hexagones, portant chacune la marque royale, et toutes piquées de petits trous. La raison qui a fait adopter cette forme, semblable à celle d'un rayon de miel, est qu'il n'y a ainsi pas un atome de pâte de perdu, parce que les côtés de chaque hexagone s'appliquent exactement sur l'un de ceux de leurs voisins. Les couteaux ne séparent pas entièrement la pâte, de sorte que les feuilles sont mises dans leur entier au four, où 10 ou 12 minutes suffisent pour leur cuisson; on les en tire ensuite, et on sépare les galettes à la main. C'est ainsi que, presque sans employer le travail manuel, on arrive à fabriquer du pain par un procédé dont les avantages sont la bonne qualité des produits, la propreté, la vitesse de la manutention, le bon marché, et par lequel enfin on est indépendant des fournisseurs. Un des avantages de cette machine, qui n'est certainement pas le moindre, est que les ouvriers les plus ordinaires peuvent être employés à toutes les opérations, excepté à celles du chauffage et de la conduite des fours, qui seules exigent des hommes du métier.

Voilà pour les besoins de la vie; mais le pain ne peut rester indépendant de l'eau à laquelle la nature a donné une destination plus importante que celle de loger les poissons et les bateaux, quoi que puissent dire les tee-totallers pour soutenir le contraire. Nous avons, dans un autre article, signalé les admirables améliorations apportées dans la conser

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