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Targum d'Onkelos est simple; elle se rapproche beaucoup du chaldaïsme biblique; c'est dire qu'elle a une teinte très hébraïque, qu'elle évite les archaïsmes des siècles suivants, comme la contraction des substantifs, et que surtout elle renferme relativement peu de mots grecs et aucun mot latin. On y trouve des expressions dont les talmudistes déjà ne comprenaient plus le sens. Le texte d'Onkelos aurait besoin de corrections nombreuses; les meilleures éditions sont celles d'Alkala (Biblia complutensis), de Venise, 1526, et les Polyglottes de Paris et de Londres. Sources: Megillah, f. 3, 1, Luzzato, Philoxenus, sive de Onkelosi paraph. chald., 1830; Winer, De Onkeloso.

ONTOLOGISME, nom par lequel on désigne une théorie de la connaissance qui se rattachait à Platon, saint Augustin, saint Anselme, Malebranche, Bossuet, Gerdil. Elle enseignait que nous connaissons Dieu par une apparition de Dieu lui-même à notre raison, et en lui nous contemplons les vérités nécessaires, les idées générales ou archétypes des objets contingents. Aussi dans les recherches philosophiques l'esprit ne doit point suivre la méthode d'autorité, mais consulter la raison et croire à l'évidence. Cette théorie, professée en France par Mgr Baudry, Mgr Maret, Mgr Hugonin, l'abbé Fabre; en Belgique par Mgr Laforet, le chanoine Claessens, M. Ubags; en Italie par Mgr Audisio, le professeur Seni, les pères Milone et Vercellonne, fut légèrement modifiée par dom Gardereau, qui, au lieu d'attribuer à la raison une vue immédiate de Dieu, admettait, dans le sanctuaire intime de l'âme, un sens mysté-rieux, échappant aux investigations de la science, par lequel nous atteignons l'infini et qui nous procure une possession inconsciente des vérités premières. L'ontologisme, qui comptait encore de nombreux adhérents vers 1860, a dù se replier devant une doctrine mieux agréée de la hiérarchie, celle de MM. Kleutgen, Sanseverino, Tongiorgi, Liberatore, Prisco, qui se réclament d'Aristote et ne voient dans les idées générales, dans l'idée de Dieu, que des inductions de l'intelligence, auquelles la sanction de l'autorité est nécessaire pour que nous ayons la certitude. Voyez abbé Méric, Une nouvelle phase de la philosophie catholique, Leçon d'ouverture à la Sorbonne, 1875; et Revue politique, 16 janvier 1875.

OPHEL, endroit près du mur d'enceinte de Jérusalem, du côté oriental, habité par les Nathinéens (2 Chron. XXVII, 3; XXXIII, 14; Néh. III, 26; XI, 21). Josèphe (de bello jud.,5. 6. 1; cf. 6, 6. 3), le mentionne sous le nom d'Ogha ('Opλhãs), et donne à entendre qu'il était situé dans le voisinage du torrent de Cédron et du temple. où les Nathinéens faisaient leur service journalier.

OPHIR (Ophir; Οὐφεὶρ, Σωφερά, Σωφηρά, Σουφίρ, Σρωταρά), pays que la Genèse (X, 29) nomine à côté des districts arabes habités par les Joktanides et d'où Salomon, au moyen de vaisseaux équipés dans les ports de l'Idumée et qui restèrent en route pendant trois ans, tira de l'or, des pierres précieuses, du bois d'ébène, des aromates, de l'ivoire, des paons, des singes, etc. (1 Rois IX, 28; X, 11; XXII, 49).

frit dans l'Hellespont, où il était allé prêcher la foi avec saint Porphyre, et place sa fête au 16 septembre.

ONIAS, Ovías, grand-prêtre des Juifs, fils et successeur de Jeddoa ou Jaddus, gouverna la république des Hébreux du temps d'Alexandre le Grand (Josèphe, Antiq., XI, 8-7). Il eut deux fils, Simon le Juste qui lui succéda et Eléazar. Onias II, fils de Simon le Juste, succéda à son grand oncle Manassé et faillit causer la ruine de sa patrie en refusant de payer à Ptolémée Evergète le tribut que les Hébreux devaient aux rois d'Egypte, et que les grands prêtres avaient coutume de payer de leurs propres deniers. Le peuple effrayé des menaces de Ptolémée, allait déposer son premier magistrat, lorsque Joseph, neveu d'Onias, calma ce monarque en prenant à ferme, pour un prix élevé, les tributs que l'Egypte percevait en Syrie et en Palestine (Josèphe, Antiq., XII,4-1). Onias III, fils du grand-prêtre Simon II, et grand-prêtre lui-même sous Séleucus Philopator. Il se rendit recommandable par sa piété et sa justice, et les rois ses voisins le prirent plusieurs fois pour arbitre dans leurs différends. Le second livre des Machabées nous apprend que ce fut sous son pontificat qu'eut lieu l'histoire d'Héliodore. Onias ayant été calomnié auprès du roi de Syrie, se rendit à Antioche pour se justifier. Antiochus Epiphanes venait de succéder à Séleucus, et Jason, frère d'Onias, obtint du nouveau roi la sacrificature moyennant une forte somme d'argent (2 Mach. IV, 7 ss.) Trois ans après Jason fut dépossédé par Ménélaüs, qui fut lui-même dépouillé par Lysimaque. Cependant Ménélaüs avait . dérobé une partie des trésors du temple; il partagea les produits de son larcin avec Andronicus, lieutenant d'Antiochus, et il le décida à faire périr Onias, qui était instruit de ce crime. Antiochus, du reste, fut assez juste pour faire périr le meurtrier dans l'endroit même où Onias avait été tué (2 Mach. IV, 33 ss.; cf. Josèphe, Antiq., XII, 5-1).

ONKELOS. Le Talmud Babli (babylonien) semble confondre Onkelos avec Aquila, car il en raconte exactement ce que le Talmud de Jérusalem rapporte sur Aquila, c'est-à-dire qu'il a été un prosélyte et neveu de l'empereur Tite. Ce qui est certain c'est qu'Onkelos, fut l'ami et le disciple de Gamaliel Ier, dont il honora la mémoire par de splendides funérailles; il vécut donc à peu près à l'époque de Jésus-Christ. Onkelos, et c'est là ce qui importe davantage, est l'auteur de la première paraphrase chaldaïque (Targum) sur le Pentaleuque. La version d'Onkelos est claire et exacte; on voit qu'il était en possession d'une bonne tradition exégétique, car il n'omet aucun passage du texte original. Son interprétation des passages difficiles ou obscurs se base sur des raisons internes tirées du contexte, et à ce titre il aurait mérité un peu plus d'attention de la part des exégètes modernes. Sans doute l'influence dogmatique se montre aussi dans l'ouvrage d'Onkelos, mais abstraction faite des nombreuses interpolations qu'il ne serait pas difficile de constater, on voit que ses idées dogmatiques sont encore dépouillées de tout le formalisme des écoles juives postérieures. La langue du

Targum Onkelos est simple; elle se rapproche beaucoup du chaldaïsme biblique; c'est dire qu'elle a une teinte très hébraïque, qu'elle évite les archaïsmes des siècles suivants, comme la contraction des substantifs, et que surtout elle renferme relativement peu de mots grecs et aucun mot latin. On y trouve des expressions dont les talmudistes déjà ne comprenaient plus le sens. Le texte d'Onkelos aurait besoin de corrections nombreuses; les meilleures éditions sont celles d'Alkala (Biblia complutensis), de Venise, 1526, et les Polyglottes de Paris et de Londres. Sources: Megillah, f. 3, 1, Luzzato, Philoxenus, sive de Onkelosi paraph. chal., 1830; Winer, De Onkeloso.

ONTOLOGISME, nom par lequel on désigne une théorie de la connaissance qui se rattachait à Platon, saint Augustin, saint Anselme, Malebranche, Bossuet, Gerdil. Elle enseignait que nous connaissons Dieu par une apparition de Dieu lui-même à notre raison, et en lui nous contemplons les vérités nécessaires, les idées générales ou archétypes des objets contingents. Aussi dans les recherches philosophiques l'esprit ne doit point suivre la méthode d'autorité, mais consulter la raison et croire à l'évidence. Cette théorie, professée en France par Mgr Baudry, Mgr Maret, Mgr Hugonin, l'abbé Fabre; en Belgique par Mgr Laforet, le chanoine Claessens, M. Ubags; en Italie par Mgr Audisio, le professeur Seni, les pères Milone et Vercellonne, fut légèrement modifiée par dom Gardereau, qui, au lieu d'attribuer à la raison une vue immédiate de Dieu, admettait, dans le sanctuaire intime de l'âme, un sens mysté- rieux, échappant aux investigations de la science, par lequel nous atteignons l'infini et qui nous procure une possession inconsciente des vérités premières. L'ontologisme, qui comptait encore de nombreux adhérents vers 1860, a dù se replier devant une doctrine mieux agréée de la hiérarchie, celle de MM. Kleutgen, Sanseverino, Tongiorgi, Liberatore, Prisco, qui se réclament d'Aristote et ne voient dans les idées générales, dans l'idée de Dieu, que des inductions de l'intelligence, auquelles la sanction de l'autorité est nécessaire pour que nous ayons la certitude. Voyez abbé Méric, Une nouvelle phase de la philosophie catholique, Leçon d'ouverture à la Sorbonne, 1875; et Revue politique, 16 janvier 1875.

OPHEL, endroit près du mur d'enceinte de Jérusalem, du côté oriental, habité par les Nathinéens (2 Chron. XXVII, 3; XXXIII, 14; Néh. III, 26; XI, 21). Josèphe (de bello jud., 5. 6. 1; cf. 6, 6. 3), le mentionne sous le nom d'Opλ« ('Opλλãç), et donne à entendre qu'il était situé dans le voisinage du torrent de Cédron et du temple. où les Nathinéens faisaient leur service journalier.

OPHIR (Ophir; Οὐφεὶρ, Σωφερά, Σωφερά, Σουφίρ, Σρωφαρά), pays que la Genèse (X, 29) nomine à côté des districts arabes habités par les Joktanides et d'où Salomon, au moyen de vaisseaux équipés dans les ports de l'Idumée et qui restèrent en route pendant trois ans, tira de l'or, des pierres précieuses, du bois d'ébène, des aromates, de l'ivoire, des paons, des singes, etc. (1 Rois IX, 28; X, 11; XXII, 49).

L'or d'Ophir était réputé non seulement le meilleur, mais aussi le plus abondant. (Job. XXVIII, 16; Ps. XLV, 10; Es. XIII, 12). Les indications de la Bible ne suffisent pas pour nous faire connaître la position de cette contrée. Parmi les nombreuses conjectures qui ont été faites et les opinions diverses qui ont été émises sur la question, il n'en est guère que deux qui présentent une certaine probabilité, celle qui place Ophir dans l'Inde, et celle qui la met dans l'Arabie. Parmi les partisans de la première se trouve l'historien Josèphe (Antiq., 3,.6.4), qui a rallié à son sentiment la plupart des anciens interprètes et quelques-uns parmi les modernes (Holstenius, Annotat. in Geogr. sacram; Vitringa, Geogr. sacra, p. 114 ss.; Varerius, De Ophira, dans les Crit. sacr., VI, 459 ss.; Reland, Dissert, miscell. partes tres, I, 4; Cellarius, Geogr. ant., III, 873 ss). Parmi ceux qui veulent qu'Ophir se trouve dans l'Arabie, nous nommerons Michaëlis, Spicilegium, II, 184 ss.; Gosselin, Recherches sur la Geogr. des anc., II, 118; Tychsen, De commerc. Hebr., dans les Comment, de la Soc. de Goettingue, XVI, 164 ss., Rosenmüller, Alterthümer, III, 177 ss.; Ritter, Erdkunde, XIV, 348 ss. D'autres encore, et parmi eux surtout Quatremère de Quincy (Mémoire sur le pays d'Ophir, Paris, 1855) cherchent le pays d'Ophir sur la côte orientale de l'Afrique. Sam. Bochart (Phaleg., II, 27) admettait l'existence de deux Ophir, l'un en Arabie, l'autre dans l'Inde. La question n'a aucune importance et paraît d'ailleurs insoluble, vu le peu de données que nous possédons. Si les défenseurs de l'hypothèse indienne s'appuient sur l'absence de gisements aurifères considérables dans la presqu'ile arabique et sur la longueur du voyage, les partisans de l'hypothèse arabe répliquent que les mines d'or de l'Arabie peuvent avoir été de bonne heure épuisées et que les habitudes de l'antiquité et des circonstances particulières, à nous inconnues, ont pu motiver le séjour de trois années dans ces parages relativement lointains. «India vero et Arabia, dit Gesenius (Thesaurus linguæ hebraicæ, 1, 141), argumentis tam gravibus commendari possunt, ut in tanta hujus rei ambiguitate certam sententiam dicere nos ausim, malinque in argumentis æqua lance ponderandis acquiescere. »

OPHITES. On donne le nom d'ophites aux gnostiques adorateurs du serpent. Ce nom semble n'avoir désigné tout d'abord qu'une secte particulière, celle des naasséniens (de l'hébreu naas « serpent »); le mot ophites n'est que la traduction grecque de leur nom sémitique: mais on l'a étendu de bonne heure à un certain nombre d'autres sectes, différentes d'origine, mais qui se ressemblaient par une certaine unité de doctrines et par la place éminente qu'occupait le serpent dans leurs systèmes religieux et dans leur culte. Parmi ces sectes, les principales sont, à côté des ophites proprements dits ou naasséniens, les stratiotiques, les phibionites, les borboriens, qui paraissent n'avoir eu que peu d'importance; puis les pérates, les caïnites, les séthiens, sectes autant païennes que chrétiennes; enfin, les nicolaïtes, les archontiques et les justiniens. Les doctrines des ophites ne nous sont guère connues que par les écrits des Pères et

des historiens ecclésiastiques. Parmi ces écrits, les plus importants pour l'objet qui nous occupe, sont la Refutation de la fausse science, d'Irénée, et le Panarium de saint Epiphane. Irénée ne traite que des ophites proprements dits, mais il a donné un aperçu philosophique très profond de leur doctrine. Leur système, tel qu'il l'expose, se rapproche beaucoup de celui de Valentin. Saint Epiphane a tracé, dans son Panarium, un tableau très vivant des nombreuses sectes au milieu desquelles il avait vécu; c'est par lui que nous connaissons la plupart de celles dont il a été question plus haut. Le Traité contre Celse, d'Origène, contient également un morceau important pour l'intelligence du système des ophites: la description du tableau célèbre, connu sous le nom de « Diagramme des ophites, » qui figurait la disposition du Cosmos. A ces auteurs, il faut joindre Théodoret, chez lequel il y a aussi beaucoup à prendre, puis Tertullien, Clément (d'Alexandrie), saint Augustin, Philastre, saint Jean de Damas. Enfin, dans ces derniers temps, l'histoire du gnosticisme et des ophites en particulier, s'est enrichie d'une nouvelle source qui l'a entièrement renouvelée sur bien des points, les Philosophoumena, qu'on attribue soit à Origène, soit à saint Hippolyte. Les Philosophoumena ont fait la lumière sur le caractère oriental et presque païen des ophites, et montré par quels liens intimes leurs doctrines secrètes se rattachaient aux cosmogonies qui faisaient le fond commun des religions de l'Asie occidentale, et se transmettaient par les mystères. - Toutes les sectes que l'on confond sous le nom d'ophites, ne forment qu'une seule famille; elle se distingue, c'est Baur qui en fait la remarque, par un trait particulier : l'impossibilité d'en ramener les divers rameaux à un fondateur. On ne leur connait pas d'ancêtres historiques, comme c'est le cas pour les autres branches du gnosticisme; et lorsque la tradition leur en a donné, qu'ils s'appellent Euphratès ou Seth, il suffit d'un peu d'attention pour reconnaitre qu'on est en présence de personnages mythologiques. Mais, sil y a entre elles diversité d'origine, il y a unité de conception: leurs différences ne sont que des modifications d'un même point de vue fondamental, d'une conception du monde et de la matière dont il faut chercher l'origine en dehors du christianisme. Le Cosmos apparaissait aux ophites comme divisé en trois domaines : le domaine de l'absolu, celui de la matière et celui du devenir, c'est-à-dire de l'évolution de l'esprit au sein de la matière. Cette division est personnifiée dans l'homme idéal, l'Adam céleste, qui est à la fois esprit absolu, idée et matière, et elle se poursuit dans le monde réel, où les hommes sont partagés en trois classes: hommes pneumatiques, psychiques et matériels. Ainsi, l'être universel est, d'une part, l'esprit absolu, mais, d'autre part, il est la matière mauvaise. qui est en guerre avec l'esprit. Comment s'opère la conciliation entre ces deux éléments contradictoires? Au moyen d'une série d'émanations successives qui doivent remplir l'intervalle qui sépare le monde idéal du monde réel. La première de ces émanations est le Fils de T'homme, qui est encore tellement caché dans les profondeurs de l'abs

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