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Je ne...

JULIE.

ORONT E.

Ah que de bruit ça vôtre main, vous dis-je, Ah, ah, ah.

ERASTE.

Ne croyez pas que ce foit pour l'amour de vous que je vous donne la main; ce n'eft que de Monfieur vôtre pere dont je fuis amoureux, & 'c'eft luy que j'épouse.

ORONTE.

Je vous fuis beaucoup obligé, & j'augmente de dix mille écus le Mariage de ma fille. Allons, qu'on faffe venir le Notaire pour dreffer le Con

tract.

ERASTE.

En attendant qu'il vienne, nous pouvons jour du divertiffement de la faifon, & faire entrer les Mafques que le bruit des Nopces de Monfieur de Pourceaugnac a attiré icy de tous les endroits de la Ville.

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ટુડેટ

SCENE VIII.

PLUSIEURS MASQUES de toutes les ma nieres, dont les uns occupent plufieurs Balcons, & les autres font dans la Place, qui par plufieurs Chanfons & diverfes Danfes & Feux, cherchent à fe donner des plaifirs innocens.

UNE EGYPTIENNE.

Sortez, fortez de ces lieux,
Soucis, chagrins & trifteffe,
Venez, venez ris & jeux,
Plaifirs, amour & tendreffe,
Ne fongeons qu'à nous réjouir
La grande affaire eft le plaisir.

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Chœur des Muficiens.
Ne fongeons qu'à nous réjouir,
La grande affaire eft le plaifir.

L'EGYPTIENNE.

A me fuivre tous icy,

Voftre ardeur eft non commune,
Et vous eftes en foucy

De voftre bonne fortune;
Soyez toujours amoureux,
C'est le moyen d'estre heureux.

UN EGYPTIEN.

Aimons jufques au trépas,
La raifon nous y convie:
Helas! fi l'on n'aimoit pas,
Que feroit ce de la vie?
Ah! perdons plutost le jour,
Que de perdre noftre amour.

Tous deux en Dialogue.

L'EGYPTIEN.

Les Biens.

L'EGYPTIENNE.

La Gloire.

L'EGYPTIEN.

Les Grandeurs.

L'EGYPTIENNE.

Les Sceptres qui font tant d'envie.
L'EGYPTIEN.
Tout n'eft rien, fi l'amour n'y mefle fes ardeurs.
L'EGYPTIENNE.

Il n'eft point, fans l'amour, de plaifir dans la vie.
Tous deux ensemble.

Soyons toûjours amoureux,
C'eft le moyen d'eftre heureux.

Le petit Choeur chante aprés ces deux
derniers Vers.

Sus, fus, chantons tous ensemble,

Danfons, fautons, joons-nous.

Un Muficien feul habillé en Noble Venitien.
Lors que pour rire on s'assemble,
Les plus fages, ce me femble,
Sont ceux qui font les plus foux.
Tous enfemble.

Nefongeons qu'à nous réjouir,
La grande affaire eft le plaifir.

Entrée de Ballet compofée de deux Vieilles, deux
Scaramouches, deux Pantalons, deux
Docteurs, & deux Arlequins.

FIN.

LE

BOURGEOIS

GENTIL-HOMME,

COMEDIE BALLET.

Faite à Chambord pour le diver tiffement du Roy, au mois d'Octobre 1670.

Par J. B. P. DE MOLIERE.

Et reprefentée en public à Paris, pour la premiere fois, fur le Theâtre du Palais Royal, le 23. Novembre de la même année 1670.

Par la Troupe du Roy.

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MONSIEUR JOURDAIN, Bourgeois.
MADAME JOURDAIN, fa femme.
LUCILE, fille de Monfieur Jourdain.

NICOLE, Servante.

CLEONTE, Amoureux de Lucile.

COVIELLE, Valet de Cleonte.

DORANTE, Comte, Amant de Dorimene,
DORIMENE, Marquife.

MAISTRE DE MUSIQUE.

ELEVE DU MAISTRE DE MUSIQUE. MAISTRE A DANSER.

MAISTRE D'ARMES.

MAISTRE DE PHILOSOPHIE.

MAISTRE TAILLEUR.

GARCON TAILLEUR.

DEUX LAQUAIS.

PLUSIEURS MUSICIENS, MUSICIENNES, JOUEURS D'INSTRUMENS, DANSEURS, CUISINIERS, GARÇONS TAILLEURS, & autres Perfonnages des Intermedes, & du Ballet.

La Scene eft à Paris.

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