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de se couper également ou en deux portions égales,

il

y a donc une moitié de la route des astres cachée, et l'autre visible. En effet, dans cette position, ces deux grands cercles, étant perpendiculaires l'un à l'autre, passent par le pôle l'un de l'autre, puisque tout pôle est placé perpendiculairement au plan de chaque cerclé dont il est le pôle. Donc, de même que l'équateur passe par le zénith de cet observateur ou par le pôle de son horizon, de même l'horizon passe par les pôles de l'équateur, qui sont ceux du monde; mais il ne peut passer par les pôles qu'il ne passe par les extrémités de la ligne qu'on appelle axe, et qui, enfile les centres de tous les petits cercles parallèles à l'équateur. Donc tous ces cercles, qui sont les routes des divers astres, et sur lesquels ils sont placés à une distance proportionnelle à leur déclinaison, sont coupés par le centre, et conséquemment en deux par l'horizon. Donc ils sont visibles durant la moitié de leur révolution, et invisibles pendant l'autre moitié, à quelque distance qu'ils soient placés du pôle, ou quelle que soit leur déclinaison. Voilà quels sont les phénomènes de la sphère droite ou de la position de la sphère pour un observateur situé sur l'équateur terrestre, ou sous ce qu'on appelle la ligne.

Sphère oblique.

Il est une troisième position de la sphère, et celle-là est la plus commune. C'est la position oblique ou celle d'un homme qui n'habite ni sous

le pôle ni sous la ligne, mais dans tous les points ou sous toutes les latitudes intermédiaires; à Paris, par exemple, près du quarante-neuvième degré de latitude. Là, tous les astres se meuvent obliquement et tiennent des deux directions, savoir: de la direction parallèle qui est celle de l'habitant du pôle, et de la direction perpendiculaire qui est celle de celui qui vit sous la ligne. La direction oblique des astres approche plus ou moins du parallélisme et de la perpendicularité, que l'observateur habite plus ou moins près du pôle et de l'équateur. A l'équateur, les astres restent visibles douze heures, et douze heures invisibles. Au pôle, ceux qui sont visibles le sont toujours; mais on n'y voit la moitié des étoiles. Dans la position que oblique ils sont visibles treize, quátorze heures, etc., jusqu'à vingt-quatre heures. Ceux qui passent ce terme sont toujours visibles. Cette progression de durée de l'arc visible d'un astre, appliquée au soleil, qui s'avance d'un tropique à l'autre, et qui, par son mouvement en déclinaison, produit une augmentation ou une diminution de durée pour les jours et les nuits, donne une progression ou échelle graduée de demi-heure en demi-heure pour la plus grande durée des jours.

Climats.

C'est cette échelle qui détermine les climats. Ainsi l'observateur qui s'éloigne de l'équateur et qui s'achemine vers un des pôles, lorsqu'il a voyagé

assez, ou acquis assez de latitude terrestre, pour que la durée de son plus grand jour excède d'un demi-heure celle du plus grand jour sous l'équateur, laquelle est constamment de douze heures, alors il est arrivé à la fin du premier climat et il va passer au second. Lorsqu'il aura son plus long jour de treize heures, il aura passé le second climat, et il se trouvera au commencement du troisième, etc. Ainsi l'habitant de Paris, qui a son plus grand jour de seize heures, ou dont le plus grand jour excède douze heures de la quantité de huit demi-heures, a franchi le huitième climat, et il est au commencement du neuvième. Lorsqu'on passe le cercle polaire, où les plus grands jours vont à vingt-quatre heures, à plusieurs jours, à plusieurs mois, jusqu'à ce qu'ils deviennent au pôle des jours de six mois, alors les par mois. Chaque accroissement d'un mois dans la durée d'un jour donne un nouveau climat. Voilà à quoi se réduit la théorie des climats, laquelle dépend de la latitude du lieu qu'on habite, et de la durée du plus grand jour, relativement à ce lieu. L'équateur est le point o des climats, et les pôles en sont le maximum. On sent que le changement de climat influe sur la durée de l'apparition de tous les astres fixes ou mobiles; qu'il nous en cache que nous voyons; qu'il nous en découvre que nous ne voyons pas; qu'il en rend visibles toujours certains qui ne l'étaient qu'en partie, en agrandissant le cercle arctique, et qu'il en fait coucher qui ne se couchaient jamais, en le rétrécissant.

climats ne se comptent plus que mois, alors les

• On voit donc que la distance des astres à l'équateur céleste, et l'élévation du pôle sur l'horizon ou la latitude du lieu où l'on observe, décident du plus ou moins de durée de leur apparition. Donc il est important de bien connaître ces deux élémens et leur position relativement à l'horizon, pour un lieu donné, ou à une latitude donnée. L'horizon s'aperçoit à l'œil; c'est le terme de notre vue, quand nous sommes élevés pour qu'aucun des corps terrestres voisins de nous ne gêne notre vue; c'est la ligne circulaire dans laquelle le ciel semble se confondre avec la terre, à quatre-vingt-dix degrés de distance du Zénith.

Le pôle se reconnaîtra dans une belle nuit, lorsque, regardant au nord à une certaine hauteur, plus grande que la moitié du ciel pour Paris, on observera le centre de tous les mouvemens des étoiles autour d'un point sensiblement immobile, placé vers l'extrémité de la queue de la petite ourse, et que l'on trouve vers le milieu d'une ligne tirée du grand chariot à Cassiopée, ou à la constellation brillante qui forme une espèce d'y grec opposé à la grande ourse ou au chariot.

Quand on aura trouvé ce point, on s'éloignera de ce centre de quatre-vingt-dix degrés ou d'un quart de cercle, et l'on rencontrera l'équateur ou un cercle dans lequel les astres se meuvent sur la plus grande circonférence et avec la plus grande rapidité possible. Il passera par Orion près des trois rois, constellation connue de tout le monde.

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Méridien.

Le pôle servira encore à connaître un autre grand cercle également important; c'est le méri dien céleste, ou le grand cercle qui partage en deux parties égales la route apparente des astres sur notre horizon, et qui fixe le point où ils se trouvent également distans du lieu où ils se sont levés dans l'horizon, et de celui où ils doivent s'y coucher. Cette moitié de leur cercle apparent et de leur route visible s'appelle leur arc semi-diurne. On le trouvera en imaginant un grand cercle qui, passant par le pôle, passera aussi par le zénith du lieu où l'on observe, et qui sera conséquemment perpendiculaire à l'horizon et à l'équateur. Cartout grand cercle qui passe par les pôles d'un autre grand cercle est perpendiculaire au plan de ce cercle, et sert à mesurer la distance perpendiculaire de tous les points qui se trouvent sur la circonférence de ce cercle jusqu'au plan auquel il est perpendiculaire. Ainsi tous les grands cercles, qu'on imaginera passer par le zenith qui est le pôle du plan de l'horizon, serviront à mesurer l'élévation des astres au-dessus du plan de l'horizon. On les nomme des verticaux. Le premier vertical est celui qui passe par le zénith et par le véritable point d'orient. Tous les cercles également, qui passent par le pôle du monde, lequel est aussi le pôle de l'équateur, seront perpendiculaires à l'équateur, et serviront à mesurer la distance des astres à ce

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