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fût pour chacun d'eux, et leur succession eût été réglée de la même manière et annoncée par les mêmes signes. Tout se serait reproduit dans le même ordre chaque jour par l'effet d'une rotation constante et uniforme. Alors les mêmes étoiles qui auraient paru le soir et à la fin du crépuscule un jour, y auraient reparu tous les jours; celles qui y seraient arrivées à la fin de la première nuit y seraient arrivées à la fin de toutes les nuits. Celles qui en auraient une fois fixé le milieu, l'auraient fixé éternellement; et l'homme, en voyant une partie de la sphère étoilée tourner autour de lui dant un certain intervalle de temps, temps, n'eût pas été embarrassé de marquer la succession des temps et de ses plus petites divisions par celle des étoiles. Les observations d'une nuit lui auraient servi pour toutes les autres, et le lever ou le coucher de tel ou tel astre lui eût donné telle ou telle heure, ou tel et tel instant de la nuit, mais il n'en était pas ainsi. Le centre du jour qu'occupe toujours le soleil, et celui de la nuit, qui est à la partie du ciel diamétralement opposée, étaient mobiles et s'avançaient constamment en deux sens par un mouvement oblique qui les plaçait plus à l'orient tous les jours, et plus éloignés ou plus rapprochés de l'équateur, et conséquemment tantôt plus haut, tantôt plus bas. Il résultait de là une variation dans la durée des jours et des nuits, et dans les instans du lever et du coucher du soleil. Mais toutes ces variétés étant périodiques et se reproduisant constamment les mêmes au bout d'un certain temps, on appliqua à cette période, appelée année, qui renfermait toutes ces inégalités,

ce qu'on n'avait pu appliquer à la période journalière ou à la rotation de la terre sur elle-même. Alors les mêmes astres devinrent signes indicatifs des diverses divisions de la révolution annuelle, connues sous les noms de saisons et de mois. On était sûr que toutes les fois que tel astre, à la fin ou au commencement précis de la nuit, arrivait à l'horizon, soit à son lever, soit à son coucher, le jour avait telle ou telle durée; la chaleur telle ou telle intensité; et la terre prenait telle ou telle forme. Dès-lors les astres et les observations de leurs levers et de leurs couchers devinrent de la plus grande importance pour l'homme.

Les différens groupes d'étoiles furent des annonces ou des signes pour le cultivateur et pour le navigateur. La Nature semblait avoir tracé aux cieux la marche de ses opérations, Voilà l'origine des divers calendriers agricoles et météorologiques dont les prêtres s'emparèrent dans la suite; car les prêtres profitent de tout.

Le soleil et la lune, mobiles dans les cieux, et fixant, l'un le centre du jour, et l'autre celui de la nuit quand elle est pleine ou en opposition avec le soleil, marquèrent dans le ciel différens points qui se liaient à leur marche et à celle du temps qu'ils mesurent. On observa que la route qu'ils semblaient tenir était un grand cercle qui ne se confondait pas avec l'équateur ou avec le plus grand des cercles qui roulent autour des pôles du monde; mais qu'elle le coupait en deux points opposés sous un angle constant d'environ vingt-trois degrés et demi,

et qu'elle s'écartait de lui jusqu'au vingt-troisième ou vingt-quatrième degré de déclinaison, soit au nord, soit au midi de l'équateur, Là étaient fixés les points de retour; car le soleil, après s'être écarté de l'équateur de cette quantité, y revenait pour s'écarter encore et y revenir ensuite, et cela tous les ans.

Tropiques.

Les cercles parallèles à l'équateur, qui fixaient le terme de ses plus grands écarts de l'équateur, à une distance de vingt-trois degrés et demi, de chaque côté, s'appelèrent tropiques. Ils prirent, il y a deux ou trois mille ans, les noms de tropiques du cancer et du capricorne, parce que c'était dans ces signes que se trouvait le soleil lorsqu'il revenait sur ses pas. Les points tropiques, dans lesquels la déclinaison du soleil, soit boréale, soit australe arrivait à son maximum, étaient éloignés de quatrevingt-dix degrés des points d'intersection de la route du soleil avec l'équateur.

Ces points d'intersection s'appelaient points équinoxiaux. On appela souvent aussi les signes qui y répondaient signes tropiques', parce que c'était là que commençait le changement des sai

sons.

Colures.

Les cercles qui passaient par le pôle du monde

1 Manil., l. 3. v. 620.

ou de l'équateur, et par les points équinoxiaux et solsticiaux, s'appelèrent colures; colures des équinoxes quand ils passaient par les points équinoxiaux; colures des solstices quand ils passaient par le pôle de l'écliptique et par les signes appelés tropiques par excellence, tels que le cancer et le capricorne. Ces deux derniers, passant en même temps par les pôles de l'équateur et par ceux de l'écliptique, devenaient également propres à mesurer la déclinaison des astres ou leur distance à l'équateur, et leur latitude ou leur distance à l'écliptique. Les colures des équinoxes perpendiculaires seulement au plan de l'équateur ou de la route diurne et apparente du soleil, ne mesuraient que la distance de l'astre au plan de l'équateur, ou ce qu'on appelle sa déclinaison. Le colure des solstices, au contraire, mesurait la latitude et la déclinaison des astres qui sont placés dessus. La déclinaison de ces astres était l'arc du colure intercepté entre eux et le plan de l'équateur; leur latitude, l'arc du même colure intercepté entre eux et la route du soleil ou l'écliptique. Quand le colure des solstices venait à se confondre avec le méridien, ou à passer par le zénith d'un lieu donné, alors comme il passait par trois pôles différens, c'est-à-dire, par celui de l'écliptique ou de l'orbite annuelle du soleil, par celui de l'équateur ou du monde, et par le zénith qui est le pôle de l'horizon, il était perpendiculaire aux plans de ces trois cercles, et servait conséquemment à mesurer la distance d'un astre de chacun de ces plans, distance qui s'appelle latitude quand il

s'agit de l'écliptique, déclinaison quand il s'agit de l'équateur, et hauteur quand il s'agit de l'horizon. Les colures des équinoxes et des solstices se coupent sous un angle droit, et fixent les quatre points de l'orbite du soleil, où commencent les saisons.

Les anciens se servaient des colures et des tropiques pour fixer la position des constellations, relativement à ces signes, comme on peut le voir par Aratus et par tous ceux qui l'ont commenté. On examinait si quelqu'un des colures ou des tropiques passait par telle ou telle constellation, ou de combien il en était éloigné. On y joignait aussi les rapports du lever ou du coucher des constellations avec le lever et le coucher des signes, et quelquefois même avec leur passage au méridien. Nous avons substitué des méthodes plus précises, savoir: celles des longitudes et des latitudes, et celles des ascensions droites et des déclinaisons. Les premières fixent les rapports de distances des astres au plan de l'écliptique et au cercle qui passe par son pôle et par l'équinoxe de printemps. Les secondes déterminent leur distance au plan de l'équateur et au même point équinoxial, ou au cercle de déclinaison qui y passe. Cette dernière détermination répond à la détermination des points de la terre, relativement à son équateur et à son premier méridien, ou par latitudes et par longitudes ter

restres.

L'angle formé au centre de la terre par l'axe de l'équateur et par celui de l'écliptique, comprend

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