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une calotte sphérique dont le pôle du monde est le centre, et dont la circonférence passe par le pôle de l'écliptique; le cercle qui termine cette calotte est parallèle à l'équateur, et s'appelle cercle polaire. Ceux qui, sur la terre, sont placés sous ce cercle, sont dits habiter sous le cercle polaire. Il leur arrive tous les ans de voir un jour le soleil vingtquatre heures sur leur horizon, et au bout de six mois d'être un jour sans le voir. Il y a deux cercles de cette espèce; l'un près du pôle élevé, l'autre près du pôle abaissé. Car l'axe du monde et celui de la route du soleil se croisant au centre de la terre, vont aboutir en divergeant sous un angle de vingt-trois degrés et demi aux deux extrémités du ciel.

Zones.

L'espace terrestre compris dans ces calottes sphériques s'appelle zones glaciales. Les deux bandes interceptées entre elles et les tropiques de chaque côté, forment les zones tempérées; et la large bande de la terre, comprise entre les plus grands écarts du soleil, dans son éloignement de l'équateur, soit à droite, soit à gauche, ou entre les tropiques, se nomme zone torride ou brûlante.

L'obliquité de la route annuelle et apparente du soleil produit la variation de durée du jour, d'intensité de la chaleur, et décide de la marche des saisons et de la température de l'air.

L'élévation du pôle est aussi un des élémens qui contribuent à produire cette variété. Elle influe

encore sur la durée plus ou moins grande de l'apparition des astres sur notre horizon, et du plus ou moins d'obliquité de leur marche ou de leur ascension; ainsi que sur les hauteurs méridiennes ou sur les plus grandes hauteurs. Mais c'est le zodiaque surtout qui doit être observé, parce qu'il renferme en lui la route de tous les astres mobiles, et les causes premières de la génération et de la destruction des êtres créés ici-bas.

DEUXIÈME SECTION.

DU ZODIAQUE.

Le zodiaque est une bande circulaire des cieux, divisées en douze parties égales, de trente degrés chacune, lesquelles sont figurées par douze images connues sous les noms de bélier, taureau, etc. C'est dans cette bande d'environ dix-huit degrés de largeur, et qui coupe l'équateur en deux points opposés, qu'on appelle points équinoxiaux, que circulent toutes les planètes. La route du soleil est au milieu et à égale distance des deux bords qui terminent la largeur du zodiaque. On appelle cette route la ligne écliptique, parce qu'il faut que la lune se trouve sur cette route ou dans le point de son orbite qui la coupe, pour qu'il y ait une éclipse.

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Comme le zodiaque ou le cercle des douze animaux comprend les routes de toutes les planètes, qui, par leur influence et leur combinaison avec l'action toute puissante du soleil, dirigent le grand œuvre de la végétation et de la fatalité, et règlent les saisons; le zodiaque a été regardé comme une des premières causes de génération 1, et il joue un rôle important dans la théologie ancienne. C'est dans ce cercle principalement que circulait l'ame du monde et des sphères; c'est là qu'elle subissait les différentes métamorphoses qui exprimaient les diverses qualités et les quantités d'énergie qu'elle développait, et les graduations différentes suivant lesquelles son activité était modifiée durant la révolution annuelle du soleil. C'est dans ce cercle que voyageait le temps et le Dieu qui nous en donne la plus belle mesure; ce temps, dont les principales époques étaient caractérisées par des symboles variés distribués dans ses douze divisions; ce temps, qui naissait du sein de l'éternité sans fin lui-même, parce qu'il renaissait toujours; fini, parce qu'il commençait et finissait à chaque révolution mesurée par le zodiaque, et qui, dans sa marche en même temps créatrice et destructive, engendrait tout et détruisait tout. C'est sur cette route que planait éternellement le Dieu aux douze ailes 2 qu'il semait la lumière et la chaleur qui font naître et éclairent toutes les productions du temps. C'est

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1 Ocell. Lucan., c. 1, § 17, édit. de Bart. -2 Clem. Alex. Strom., t. 5, p. 563.

lui qui embrassait cette période de biens et de maux, de lumière et de ténèbres, que se partageaient entre eux également Ormusd et Ahriman'.

Voilà cette fameuse carrière où le dieu du temps sous le nom d'Hercule 2, héros infatigable, conduisant le char du soleil, remportait douze victoires sur douze animaux féroces, distribués dans les douze stations du cirque annuel. Après avoir fourni cette pénible carrière, il reprenait son immortalité et sa jeunesse en devenant l'époux d'Hébé. Ailleurs, sous le nom d'Osiris et de Bacchus, nous l'avons vu voyager dans l'Univers pour y faire aimer sa puissance et répandre ses bienfaits. Dans une autre fable, il s'achemine à la conquête du fameux bélier à toison d'or, qui appartenait à un des fils du soleil.

Ici on peut y voir un fleuve qui, jaillissant du bélier ou de l'agneau, chef des douze signes, coule sans cesse entre ses rives fécondes, sur lesquelles sont plantés des arbres appelés arbres de vie, qui produisent des fruits chaque mois. Plus haut c'était une ville lumineuse qui avait douze portes et douze fondemens appuyés chacun sur une pierre précieuse.

Dans toutes ces allégories, dans tous les poèmes et les légendes sacrées, sur le temps et sur le soleil, qui l'enchaîne à son char, on est sans cesse forcé

1 Zend. Avest., t. 2, p. 10-96; t. 1, part. 2, p. 414.2 Athenag., p. 190.

de reporter son esprit vers le zodiaque et sur les figures qui sont tracées dans chacune de ses divisions. Il est donc à propos de connaître le nombre de ces divisions, les diverses dénominations données à ce cercle générateur, celles des emblèmes variés qui y sont peints, et les rapports de chacune de ces divisions avec les autres emblèmes qui, étant hors du zodiaque, se lient néanmoins avec lui et avec ses parties, soit par leur lever, soit par leur coucher. C'est là ce que nous avons appelé la théorie des paranatellons.

Des différens noms du zodiaque.

Les Grecs ont appelé ce cercle locos, le cercle oblique, parce qu'il coupe obliquement l'équateur; zodiacon, ou cercle, soit de la vie, soit des animaux qui y sont dessinés. Ils le nomment les routes du soleil', Agalmatopoïos, Zographos, Peripolésis Zodiou, Dodécaté-morion 2.

Les Romains l'ont nommé signifer, le cercle qui porte les signes, et dans lequel roulent les douze images, dit Achille Tatius: Varii mutator circulus anni.

Manilius l'appelle arx mundi, la forteresse du monde, parce que c'est en lui que sont concen→ trées les causes des générations et des destructions, dans le système de la fatalité et des influences.

1 Aratus.-2 Cœes., p. 20.-3 Achill. Tat., c. 23.. 4 Lucan.

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