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On distingua, non-seulement les signes en mâles et femelles, mais les parties même des signes, et on compta cent quatre-vingt-dix-sept parties masculines et cent soixante-trois féminines. Depuis. le premier degré d'aries jusqu'au septième degré, on plaça les degrés masculins; depuis le huitième jusqu'au douzième, les féminins; depuis le treizième jusqu'au seizième, les masculins; depuis le dix-septième jusqu'au vingt-deuxième, les féminins; et de-* puis le vingt-troisième jusqu'au trentième, les masculins. On trouve dans Firmicus la table de ces sousdivisions des signes, inventées par l'astrologie'. . Ptolémée appelle diurnes les signes masculins, et nocturnes les signes féminins. Ils se suivent alternativement comme la nuit suit le jour. Quelquesuns ont déterminé la succession des sexes des divers signes, en commençant par le sigue ascendant, comme d'autres ont commencé à compter l'ordre des signes mobiles par celui de la lune, à cause de la rapidité de cette planète. D'autres aussi ont partagé tout le zodiaque en quatre parties, et ils ont appelé signes masculins et du matin ceux du point d'orient, ou depuis l'horoscope jusqu'au milieu du ciel, ainsi que ceux qui leur sont opposés, depuis l'occident jusqu'au bas du ciel. Les six autres sont réputés féminins et signes du soir. Ils leur ont donné encore d'autres dénominations, telles que celles de signes fixes, tropiques, communs, quadrupèdes, bicorpores ou non bicorpores, etc.

1 Firmic., 1. 4, c. 17.- 2 Ptolémée, l. v, c. 13.

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On appela signes tropiques ceux dans lesquels se faisait le changement des saisons, tels que le bélier, le cancer, la balance et le capricorne. On nomma signes fixes ceux qui les suivent immédiatement, et dans lesquels la température des saisons prend sa consistance; tels étaient le taureau, le lion, le scorpion et le verseau. C'étaient les anciens signes équinoxiaux et solsticiaux. On appela signes communs ceux qui, placés entre les mobiles et les fixes, tenaient de la nature des uns et des autres; tels étaient les gémeaux, la vierge, le sagittaire et les poissons 1.

On donna aussi aux signes fixes le nom de signes solides. C'est à ces quatre figures que répondaient les quatre étoiles royales3. On fixait au quinzième degré du taureau la première de ces étoiles, au cinquième du lion, la seconde ; au septième degré du scorpion, la troisième; et au vingtième degré du verseau, la quatrième. Elles annonçaient, dit-on, la naissance de rois et de chefs puissans; Dieu nous garde de pareils bienfaits! C'est dans ces quatre même signes que l'on fixait le commen-' cement du premier printemps, du premier été, du premier automne et du premier hiver, ou l'origine des anciens quatre-temps *. On donnait au printemps quatre-vingt-onze jours de durée; à l'été quatre-vingt-quatorze jours; à l'automne quatrevingt-onze, et à l'hiver quatre-vingt-neuf jours.

1 Ptolem. Tetrabib., 1. 1, c. 12.—2 Sext. Emp. adv. Math., 1. 5.3 Firm., 1. 6, c. 1.-4 Varro, de Re rusticâ, l. 1, c. 28.

On faisait commencer le printemps au 7 des ides de février, Le calendrier des Fastes le fixe au 5, peu de jours après le coucher du versean'. On avait fixé le premier été au 7 des ides de mai; le premier automne au 7 des ides de septembre; et le premier hiver au 4 des ides de novembre. Ceux qui mettent plus de précision dans leurs calculs, continue Varron, divisent l'année en huit temps. Ils comptent, depuis le souffle du vent favonius, jusqu'à l'équi noxe de printemps, quarante jours; de là au lever des pleïades, quarante-quatre; du lever des pleïades au solstice d'été, quarante-huit ; du solstice au lever de la canicule, vingt-neuf jours; de-là à l'équinoxe d'automne, soixante-sept jours; de l'équi quinoxe au coucher des pleïades, trente-deux jours; du coucher des pleïades à l'hiver, cinquante-sept jours; et enfin de la au souffle de favonius, quarante-cinq jours. Chacune de ces divisions, comme on voit, à été liée aux points cardínaux de la sphère, au lever ou au coucher de quelques belles étoiles, et enfin au retour de quelque phénomène météorologique. C'était encore une manière de diviser le zodiaque ou le temps mesuré par ce cercle,

Les quatre signes fixes et solides dont nous venons de parler, et les animaux qui y étaient figurés, ont fourni à l'auteur de l'Apocalypse les formes des quatre animaux ailés qu'il place aux quatre coins du trône de Dieu; et à nos quatre évangélistes, les quatre animaux symboliques qui les accompagnent.

1 Ovid. Fast., l. 2, v. 150.

Les anciens Persans avaient aussi leurs quatre grands astres placés aux quatre coins du ciel.

Les signes tropiques étaient ceux dans lesquels l'astronomie fixait, d'une manière plus précise, l'o rigine des saisons, qu'elle attachait aux colures et aux points équinoxiaux et solsticiaux. Ainsi, on marquait l'arrivée du soleil aux équinoxes et aux solstices, au 8 des calendes d'avril, de juillet, d'octobre et de janvier '; de là vint que l'on fêtait le natalis solis invicti au 25 décembre, ou au 8 avant les calendes de janvier, et le triomphe de ce même astre sur les nuits, au 8 des calendes d'avril,

Les signes bicorpores étaient les gémeaux, le sagittaire, la vierge et les poissons, qui, deux par deux, sont diametralement opposés. Les autres n'étaient pas moins bicorpores3.

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On imagina encore une autre distinction de signes en signes reptiles, aquatiques, quadrupèdes, ailės. Parmi ces derniers on compte la vierge, le sagittaire, etc, Mais toutes ces distinctions me semblent futiles et de peu d'importance pour notre objet.

On affecta les signes, trois par trois, à chacun des vents qui soufflent des quatre points cardinaux de l'horizon. On attribua le bélier, le lion et le sagittaire, c'est-à-dire, les trois signes de l'élément du feu au vent d'aquilon; le taureau, la vierge et le capricorne, ou les trois signes affectés à la terre au

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1 Isid. Orig., 1. 5. 2 Macrob. Sat., l. 1, c. 21. 5 Sext. Emp., 1. 5.4 Ptolem., 1. 2, c. 7.- 5 Firmic., 1, 2, c. 14.

vent auster. Les signes gémeaux, balance et verseau, affectés à l'air, furent attribués au vent aphéliotès ou subsolanus. Enfin les trois signes de l'élément de l'eau, savoir le cancer, le scorpion et les poissons furent affectés au souffle du vent d'Afrique ou de Libye.

Non-seulement on affecta quatre points principaux aux quatre divisions des signes du zodiaque, mais on assigna même un vent à chaque signe. On affecta le vent africus au bélier, circius au taureau, aquilon aux gémeaux, le septentrion au cancer, le thrascias au lion, l'argestès à la vierge, le zéphyr à la balance, l'africus au scorpion, l'auster et l'africus au sagittaire, l'auster au capricorne, l'eurus et le notus au verseau, et l'eurus aux poissons.

Le corps de l'homme lui-même ', depuis la tête jusqu'aux pieds, fut partagé comme le zodiaque, en douze parties dont chacune fut soumise à un des signes. La tête fut soumise au bélier, le cou au taureau, les épaules aux gémeaux, le cœur au cancer, la poitrine au lion, le ventre à la vierge, les reins à la balance, les aines au scorpion, la cuisse au sagittaire, les genoux au capricorne, la jambe au les pieds aux poissons. On crut devoir diviser l'homme qu'on appelait microcosme ou petit monde, comme on avait divisé le grand monde à l'action duquel il était soumis. Ces divisions servirent surtout à la médecine astrologique.

verseau,

Si le zodiaque avait au-dessous de lui les douze

1 L. 2, C. 27.

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