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divisions du corps humain auquel il présidait, il avait au-dessus les douze sections de la divinité universelle, ou les douze grands Dieux qui présidaient à ses divisions. Minerve, sortie du cerveau de Jupiter, siégeait à la tête du zodiaque ou au bélier, qui présidait à la tête de l'homme. Voici dans quel ordre se faisait cette distribution :

Lanigerum Pallas, taurum Cytherea tuetur,
Formosus Phoebus geminos, Cyllenia cancrum,
Jupiter et cum matre Deûm regis ipse leonem;
Spicifera est virgo Cereris, fabricataque libra
Vulcano; pugnax Mavorti scorpius hæret.
Venantem Diana virum, sed partis equinæ;
Atque augusta fovet capricorni sidera Vesta;
Et Jovis adversum Junonis Aquarius astrum est;
Agnoscitque suos Neptunus in æquore pisces.
(Manil., 1. 2, vi 439.)

On imagina encore la distinction des signes' en signes septentrionaux et en signes méridionaux. Les signes septentrionaux sont les six signes qui sont au nord de l'équateur, depuis le bélier jusqu'à la balance exclusivement. Les six signes méridionaux sont ceux qui sont au midi de l'équateur depuis la balance jusqu'aux poissons inclusivement. On les distingue aussi en signes qui montent obliquement. Les premiers se comptent depuis le cancer jusqu'au capricorne; et les seconds depuis le commencement du capricorne jusqu'à la fin des gémeaux. Ces mêmes signes sont connus sous le

1 Valen. Nabod. Elem. Astrol., p. 8,

nom de signes aseen dans, relativement aux solstices et au mouvement du soleil et des planètes de haut en bas et de bas en haut.

La moitié du cercle depuis le lion jusqu'au capricorne s'appelle la grande moitié, et elle est subordonnée au soleil; l'autre la petite, et elle est subordonnée à la lune. Nous avons donné une preuve de cette distribution quand nous avons parlé des domiciles des planètes, dans le premier livre de notre ouvrage, et dans notre explication de la religion chrétienne, à l'occasion du portail de Notre-Dame de Paris.

La moitié du zodiaque, depuis le commencement d'aries jusqu'à la fin de la vierge, s'appelait la moitié chaude; l'autre moitié s'appelait la froide. C'est la distinction établie entre l'empire d'Ormusd, de la lumière, de la chaleur et du bien, et celui d'Ahriman, des ténèbres, du froid et du mal. Cette théorie nous a servi à expliquer la fable d'Adam, d'Eve et du serpent.

Le quart du zodiaque, depuis aries jusqu'à la fin des gémeaux, est chaud-humide, printanier, puéril et sanguin. Le second quart chaud-sec d'été, de la nature de la jaunisse et de la bile. Le troisième, froid-sec d'automne, tenant à l'âge moyen est de caractère mélancolique. Le dernier quart froid-humide, et d'hiver, appartient à la vieillesse; il est flegmatique. De ces observations il n'y aura guère d'utile pour nous que ce qui tient à la température des saisons.

1 V. t. I, l. 2, c. 3.

On trouvera des détails encore plus grands sur les formes et sur les qualités des signes dans Firmicus, dans Ptolémée' et dans Haly.

Ainsi, aries est un signe mâle, équinoxial, royal, igné, fort, véridique, quadrupède, à demi-corps, d'un ceil languissant, errant, indompté, impur, luxurieux, domicile de Mars, exaltation du soleil, dépression de Saturne. Je ne citerai que cet échantillon, qui suffit pour juger qu'une partie de ces caractères du premier signe appartient à l'astrologie, qui a réuni, sous chaque animal céleste, les différentes distributions et divisions affectées aux différens signes.

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Les observations de Ptolémée sont plus météorologiques, et peuvent mériter plus d'attention par cela même qu'elles se lient à la température de l'air, et qu'elles peuvent entrer dans les poèmes et les fictions sacrées sur l'année et les saisons. Ainsi aries, à cause de l'équinoxe qui arrive sous ce signe consacré au feu 3, engendre des éclairs et des tonnerres. Nous avons vu, dans le poème des Dionysiaques, cette idée météorologique rendue par la fiction de Jupiter qui reprend alors sa foudre pour terrasser Typhon, génie des ténèbres et de l'hiver. Ptolémée continue: Et il marque des pluies et du vent au commencement de ce signe; au milieu d'un air tempéré; à la fin, de la chaleur, mais une cha

1 Firmic., l. 2, c. 12. Ptolem. Tetrab., l. 2, c. 11. Haly, de Judic. Astr. part. 1.2 Firmic., ibid.—3 Ptolem. Tetrabibl., 1. 2, c. 11.

leur qui brûle et qui engendre souvent des maladies.

Il donne au taureau la double température du bélier, mais avec un penchant plus grand vers la chaleur. Les environs des pleïades produisent les tremblemens de terre, les vents, les brouillards. Le voisinage d'Aldébaran a un caractère de feu qui produit les éclairs et les tonnerres dans lesquels périt la mère de Bacchus, une des étoiles voisines d'Aldébaran. Pareillement la balance, où sont les centaures, enfans de la nue qui verse sur Hercule des torrens de pluie, est regardée par Ptolémée comme un signe aqueux qui produit aussi des vents et engendre la mortalité. Je me borne à ces exemples qui prouveront que ces observations météorologiques sur les signes se lient quelquefois aux fictions sacrées des anciens.

On distribua les élémens dans les signes 1. Nous avons donné ailleurs cette distribution ; c'est pourquoi nous n'en parlerons pas ici. Nous ajouterons seulement à ce que nous avons dit que l'on avait donné au premier triangle qui résulte de cette distribution, ou au triangle de feu, le nom de triangle diurne, masculin et septentrional.

Il avait pour premier maître, pendant le jour, le soleil, et pour second maître Jupiter. C'était l'inverse pendant la nuit. Saturne partageait néanmoins l'un et l'autre empire. Le triangle de la

1 Firmic., l. 2, c. 11.2.V t. 2, I. 2. c. 4.3 Firm., 1. 2,

terre, nocturne, féminin, méridional, avait pour premier chef, pendant le jour, Vénus, et pour second, la lune. C'était le contraire la nuit. Mars tenait cependant à l'autre. Le triangle aérien, réputé diurne, mâle et oriental avait pour premier chef, Saturne, et pour second chef, Mercure; c'était le contraire la nuit. Jupiter cependant partageait l'un et l'autre empire. Enfin le triangle de l'eau, nocturne, féminin et occidental, avait pour premier chef, le jour, Vénus, et second, Mars. C'était le contraire la nuit. La lune néanmoins tenait de l'un et de l'autre.

On imagina encore d'autres divisions et d'autres sous-divisions du zodiaque, çonnues sous le nom de dodécatémories et de douzièmes 1. Les sous-divisions de chaque signe en douze, et du zodiaque entier en cent quarante-quatre parties, donnaient en quelque sorte dans chaque signe un petit zo'diaque, dont le petit signe occupait deux degrés et demi du grand signe. Chacune de ces petites parties portait le nom d'aries ou du bélier, taureau, etc3. On appelait aussi ces sous-divisions, des lieux. Les dodécatémories suivaient une autre marche, et appartenaient à une autre théorie astrologique *. On divisa aussi chaque signe par dix, à raison de trois degrés par signe. Cette sous-division était l'ouvrage des Chaldéens. Nous en avons fait usage dans notre dissertation sur les apocatastases ou sur les cycles.

1 Firmic., l. 2, c. 15. Ptolem., l. 1, c. 22.-2 Salmas. Ann. Clim., p. 545.-3 Firmic., 1. 2, c. 15. 4 Ptol., 1. 1, c. 22. l.

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