Images de page
PDF
ePub

était sculpté en pierre sur le tombeau de ce héros, à côté du temple de Persée, de ce même Persée qui est aux cieux sur le bélier des signes '.

C'est par ce bélier qu'il faut expliquer toutes les fables que nous venons de rapporter, et beaucoup d'autres dont nous n'avons pas parlé. C'est lui qui est l'agneau fameux dans la religion chrétienne, et dans celle des Juifs le nom d'agneau pascal et de réparateur de la Nature. C'est lui qui donne ses formes à Jupiter lorsqu'il prend le titre de Jupiter vainqueur, et qu'il triomphe des géans, principes du mal et des ténèbres, lesquels, dans toutes les théogonies, empruntent les attributs du serpent d'automne.

Nous allons donner quelques-uns des noms qu'il a portés dans différentes langues. On pourra compléter cette nomenclature en recueillant les synonymes différens du nom de l'animal, soit agneau, soit bélier, dans toutes les langues. C'est un travail que je laisse à d'autres. Je me borne ici à un petit nombre de noms.

Les Arabes le nomment elhammel, hemal2, arhamalo ".

[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Riccioli, t. 2, p. 127. Com. d'Alfrag., p. 108.5 Cæsius, 4 Kirker, OEdip., t. 1, p. 20.

C. 1, V. 21.

5 T. 2,

P. 198,

[ocr errors]

1

Les Indiens, vareh en pelhvi; et dans la langue brame, mecham 2.

Les Perses, l'agneau, bêre.

Les Turcs, koyun qụ koyin*, kûzi.

Les Grecs, crios.

Les Latins, aries, chrysovellus, laniger, princeps zodiaci, ductor exercitus zodiaci, dux gregis, princeps signorum, ovis aurea, vervex, æquinoctialis, arcanus, auratus, chrysomallus, Jupiter libycus, deus libyeus, Javis et Minerva sidus 5.

Les Allemands, bider.

Les Hollandais, hamel.

Columelle marque, au 16 des calendes d'avril, le passage du soleil sous dries, accompagné du souffle du favonius et du corus; ay 10, il fixe le commencement du lever du bélier, il marque de la pluie et de la neige; au & et au 9, il place l'équinoxe avec indication de tempête.

7

Il fixe au 44 avant les calendes d'octobre le commencement du coucher du bélier, Les vents favonius et corus soufflent alors, et quelquefois le ventauster qu'accompagne la pluie. Il marque aussi au 10 des calendes d'octobre le coucher du navire argo, que montait Jason lorsqu'il s'acheminait à la conquête de la toison de ce fameux bélier *. Il fixe à la veille des nones d'octobre le lever du soir des

4

8

1 Boundesh. 2 Gentil., t. I, P. 247: 3 Hyde vet. Pers. Relig., p. 137. P. 226. Comm. ad Ulugbeigh, p. 5860.5 Casius; c. 1, p. 21-22.6 Colum, 1, 11, c. 2, p. 434. 7 P. 430. 8 P. 431.

chevreaux, le coucher du milieu du bélier et le souffle de l'Aquilon.

Le même auteur 1 place l'équinoxe de printemps au 25 mars, ou au 8 avant les calendes d'avril, c'est-à-dire au jour même où Macrobe fixe la célébration des hilaries, et du triomphe du Dieu-jour sur la nuit 2. Le soleil était supposé alors au huitième degré du bélier,

Il marque celui d'automne au 8 avant les calendes d'octobre, le soleil ayant atteint le huitième degré de la balance.

Il place le soleil au huitième degré du capricorne, lorsque l'hiver commence le 8 avant les calendes de janvier. Enfin il fixe le solstice d'été au huitième degré du cancer, et au 8 avant les calendes de juillet.

Il ajoute qu'il n'ignore pas qu'Hipparque fixe les solstices et les équinoxes, non pas au huitième degré des signes, mais aux premiers; et il dit qu'il préfère la manière de fixer les saisons, qui est consacrée par les calendriers et les poèmes rustiques et par les calendriers sacrés, destinés à marquer l'ordre des sacrifices et des fêtes. Cette manière de compter était la plus connue suivant le même Columelle.

5

• Eudoxe prétend que durant tout le temps où le soleil parcourt le bélier, les vents adoucissent leur haleine ainsi que sous le taureau et les gémeaux.

1 Columell., 1. 9, c. 14. 3 Theon, p. 183.

2 Macrob. Sat., 1. Į, C. 21.

Alors soufflent les' zéphirs : la fable d'Aura, que nous avons expliquée dans Nonnus, en est une preuve'.

Hygin' place le bélier sur le cercle équinoxial à la tête des signes, et l'appelle princeps signorum. Sa tête regarde le levant, ses pieds se couchent les premiers, et à son lever sa tête monte sous le triangle, ses pieds touchent presque la tête de la baleine. On compte dix-huit étoiles principales semées sur les diverses parties de son corps. Les plus apparentes sont celles des cornes 3.

Suivant les astrologues anciens, le bélier occupait le milieu du ciel à l'époque primitive ou au prétendu commencement du monde. De là vint l'épithète de mesomphalos que lui donne Nonnus ".

Le mouvement du soleil en déclinaison et son mouvement journalier passaient pour être en ce point les plus rapides qu'il fût possible d'imaginer 6.

Minerve, parmi les douze grands Dieux, avait son siége dans ce signe; le soleil y avait son exaltation et Mars son domicile.

Dans la sphère des décans, Mars, le soleil et Vénus partagent entre eux l'empire des trente degrés du bélier. Ce signe était affecté à l'élément du feu.

On remarque deux étoiles brillantes dans la tête

1 Ci-dessus, t. 4, p. 140.2 Hygin, 1. 3, c. 19.3 Hyg., 1. 3. German., c. 18. Macrob. Som. Scip., 1.5 Nonn. Dionys., l. 1, v. 181.6 Aratus, v. 225. Hygin, 1, c. 1,

du bélier. L'une des deux, la plus septentrionale ou celle de gauche, est la moins grosse. On les nomme sartai ou ministres subordonnés au signe principal ou à aries et mesarthim1. On distingue aussi al-buten, le ventre d'aries".

Ulugbeigh appelle celle des cornes al-sheratein; celle qui est près de la queue, min al-botein; celle qui est près du nez, al-natîh.

Hyde, son commentateur*, observe que les noms de al-hamel, donné par les Arabes; de teleh ou tlaa, par les Hébreux; d'emro, par les Syriens; de

kúsi, par

, par les Turcs; que tous ces noms désignent un agneau déjà fort. Il a deux cornes comme le bélier, al-kebsh; aussi l'appelle-t-on al-kebshaliph, ou le bélier apprivoisé et doux.

Les deux premières étoiles des cornes, al-sheratein ou al-sheratan, forment la première station de la lune. Les deux étoiles de la tête avec la petite ou les étoiles, a, b, g, s'appellent d'un nom générique al-ash'ra, du singulier sherát, signe. La première station de la lune dans Aben Ragel, se nomme rás al-hamal, tête du bélier; celles qui composent le ventre ou min botein, forment la seconde station. La première des étoiles placées hors de la figure de l'animal, est al-natíh, que d'autres appellent náth.

1 Bayer, tab. 22. .2 Alfrag., c. 22, p. 109. Ulugb., p. 58-60.4 Hyde, p. 30; Riccioli, p. 126.5 Alfrag., c. 22, p. 109. Hyde, ibid. p. 30.

TOME IX.

12

« PrécédentContinuer »