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lui était, ainsi qu'Hélène, du sang de Jupiter, Pollux demanda à son père de partager avec son frère cette marque distinctive; ce qui lui fut accordé et ce qui donna lieu, dit-on, d'imaginer qu'ils se remplaçaient successivement dans la vie. Les Romains retracent cette idée dans leurs courses où un seul cavalier court avec deux chevaux. Quelques auteurs veulent que Castor ait été tué dans la guerre des Athéniens contre les Lacédémoniens, et qu'il ait péri à la ville d'Ariadné. On trouvait en Laconie beaucoup de monumens 2 qui rappelaient les événemens prétendus de leur vie, qui consacraient leur mémoire par un culte religieux. On les représentait à Lacédémone par deux bâtons unis, symbole simple et semblable au caractère abrégé par lequel on désigne encore ce signe. D'autres mythologues désignent les deux gémeaux sous les noms d'Apollon et d'Hercule. Effectivement on les trouve souvent, dans les anciens monumens, décorés des attributs de chacun de ces Dieux : l'un tient en main la lyre, et l'autre la massue. Chez les Germains on adorait Castor sous le nom d'Alcis, qui est un des noms d'Hercule, Alcides 5.

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Certains auteurs y ont vu Triptolême et Jasion chéris de Cérès, et qui jouent un rôle dans l'histoire de cette Déesse, surtout Triptolême.

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1 Hygin., 1. 2, c. 23. German., c. 9. 2 Pausan. Lacon. 3 Plut. de Amor. Frat. 4 Hygin., 1. 2, c. 23. Varro, de Re rust, l. 2, c. 1.5 Tacit. de Morib. Germ., c. 43.—6 Hygin, 1. 2, c. 23.

I.

D'autres enfin les ont appelés Amphion et Zéthus, qui bâtirent les murs de Thèbes au son de la lyre l'un d'eux était représenté'tenant une lyre, et l'autre avait une ceinture.

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Oppien donne à Castor l'épithète de lumineux où de phaësphore. Les Argiens appellent Castor Mixarchagetés, et révèrent Pollux comme un des Dieux de l'Olympe 3. Hésychius appelle ces astres agastores *.

On donnait encore d'autres noms aux gémeaux dans les diverses langues.

Les Arabes les nomment algeuze et elgeuze. Ils appellent le premier des gémeaux avellar et aphellan: c'est Apollon; et abracaleus et iracleus; c'est Hercule ".

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D'autres sphères y peignent deux paons ; les Perses deux chevreaux".

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Les Indiens les nomment doupe.xero en pelhvi 1o, et mitouna en langue brame.

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Les Hébreux les appellent thomin et tamim'; les Chaldéens tammech; les Grecs didymoi dioscuroi, cabeiroi, les cabires ou grands Dieux.

Les Latins, gemini, ledæi juvenes, tyndarido. Blaeus les nomme Phoebi sidus, Helena fratres,

1 Germ. Cæs., c. 9.--2 Oppian., 1. 2, v. 14.-3 Plut. Quæst. Grec., p. 296. 4 Hesych.-5 Cæs., c. 3, p. 38. Comm. sur Alfrag., p. 108. Kirk. OEdip., p. 198.—6 Bayer, tab. 24. Alphons., p. 210.7 Scalig., p. 435-444.8 Hyde de vet. Pers. Relig. 9 Anquetil. 10 Gentil, Voy. de l'Inde, t. 1. -11 Epiph. adv. Hæres. Ricciol., v. 126.-12 Hipparch., 1. 1, c. 2. — 13 Cæs., c. .3, p. 38.

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Tyndarida pueri, OEbalii juvenes, Gemini lacones, dioscuri, Jovis filii, Dii Samothraces, Dii germani, anaces, hephaestioi, præsides.

On distingue dans cette constellation plusieurs étoiles. La plus brillante de la tête du premier des gémeaux s'appelle étoile d'Apollon', de Castor, et en arabe, ras-algeuze et elgieuze.

Celle de la tête du second s'appelle Pollux, Hercule, Abrachaleus.

Celle du pied gauche de Castor se nomme calx.

Les deux étoiles de la tête sont des étoiles de seconde grandeur. La précédente du pied des gémeaux se nomme propus; elle est près du cancer 5. C'est celle du pied gauche, suivant Eratosthène ".

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Les gémeaux paraissent placés à la droite du cocher au-dessus d'Orion, de manière qu'Orion cependant réponde à l'intervalle qui est entre les gémeaux et le taureau. Ils paraissent se tenir embrassés et descendre les pieds droits en avant. Ils semblent au contraire inclinés et couchés en se levant. Les phénomènes de leur lever et de leur coucher ont donné lieu à la fiction qui suppose que Pollux partagea avec son frère son immortalité, et qu'alternativement, de deux jours l'un, ils paraissent briller à nos yeux

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1 Riccioli, p. 125. Alph., p. 224. Stoffler, p. 89.- 2 Bayer, t. 24.3 Bayer, tab. 24.4 Hipparch., 1. 3, c. 5. Germ., p. 7. Procl., c. 16. Stoffler, p. 89.7 Hygin., 1. 3, c. 21.8 L. 2, c. 23.

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5 German., p. 9.

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6 Eratosth., c. 10.

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Ulugbeigh appelle les étoiles des gémeaux gjiauza; celle de la tête du premier gémeau, ras-altawim-al-mukdim; celle qui est un peu rouge, et qui brille à la tête du second, ras-al-tawim-al-muchir. Celle du pied gauche et du droit du second s'appelle al-hena. Hyde, dans son Commentaire sur Ulugbeigh, observe que des noms grecs Apollon et Hercule, les Arabes ont fait par corruption les noms d'aphellan, d'aphellar, et ceux d'heraclus, abrachileus, qu'ils donnent aux gémeaux. Les Arabes, dit-il, les appellent aussi tawamân, les Hébreux, teomim, les Syriens, tomé, noms qui se traduisent tous par gémeaux. Les mêmes Arabes leur ont aussi donné le nom de gjiauza, les Turcs celui de khuz siphetla burgi; en persan ghirdehan.

On appelle aussi dira, le bras, et l'on y fixe une des stations de la lune, la cinquième ; et dans le lieu appelé alhena, et on y place la sixième 3. On donnait le nom d'elhahak aux têtes des gémeaux; et à celle de Pollux, ceux d'elhenat et de kelpholt summan *.

Ce signe était affecté à l'élément de l'air; il était le domicile de Mercure. Aussi disait-on que Mercure avait fait présent d'un cheval à Pollux ".

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C'était le siége de Phoebus ou d'Apollon, dans la distribution des signes entre les douze grands Dieux". Martianus Capella suppose que Mercure

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3 Ulugbeigh, p. 68-72. 2 Hyde, p. 33-35. 5 Alfrag., 5 Phot. Codex 190. 4 Riccioli, p. 126-128. p. 109. 6 Manil., 1. 2, v. 438. 7 Mart. Cap. de Nup. Philol.

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et Phoebus se métamorphosent sous une forme brillante et traversent ce signe qui leur est familier.

Columelle' fixe au quatorze des calendes de juin le passage du soleil aux gémeaux. On célébrait à Rome en juin, au lever des gémeaux, l'apparition de Castor et de Pollux, dans le combat contre les Latins 2.

QUATRIÈME SIGNE.

CANCER.

CE cancer passe pour être celui qui, sorti des marais de Lerne, piquait le pied d'Hercule, et qui le gênait si fort dans son combat contre l'hydre de Lerne, ou dans son second travail. Ce héros enfin indigné l'écrasa, et Junon, reconnaissante de ce qu'il avait servi sa vengeance, le plaça au nombre des constellations qui fixent les douze divisions de la course annuelle du soleil. Aussi Columelle l'appelle l'écrevisse de Lerne1, et sa place est aux cieux sur la tête de cette hydre. On a vu, dans notre explication des douze travaux d'Hercule, que c'est par lui que nous avons expliqué la résistance que ce héros éprouva dans son second travail par une

1 Columell., l. 11, ĉ. 2, p. 426. -2 Dionys. Halycar., 1. 6, p. 361. 3 Hygin., 1. 2, c. 24. Germ., c. 10. Théon, p. 122.

Erat.,c. 11. 4 Colum., 1. 10, v. 313.

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