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de nouveaux ravages, elle quitta absolument la terré et les hommes, qui lui étaient devenus odieux', et elle s'envola aux cieux où elle brille aujourd'hui. Avant cette époque les hommes vivaient heureux, dit Nigidius, parce qu'ils étaient justes; car sans justice, point de bonheur. C'est en y rappelant sans cesse les hommes, qu'elle les fixait dans la fé÷ licité". Alors aucun peuple ne songeait à troubler le repos de ses voisins. On n'exposait point sa vie sur les mers pour satisfaire l'avidité mercantile. L'homme vieillissait paisiblement dans ses champs qu'il cultivait; mais lorsque cette ráce vertueuse fut morte, ceux qui vinrent après aimèrent à amasser; l'amour de l'or succéda à celui de la vertu et de l'heureuse médiocrité. Alors la justice étant bannie de leur société, et l'espèce humaine s'étant absolument dégradée, la déesse Thémis ne put rester plus long-temps parmi eux, et elle s'envola dans la région des astres où règne un ordre éternel. Elle y prit le nom d'Astrée, et ne voulut plus avoir de commerce avec personne ".

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On lui donne encore d'autres noms, tels que ceux de Cérès, parce qu'elle porte l'épi; d'Isis, d'Atergatis. Quelques-uns la nomment la fortune, et la peignent sans tête"; sans doute parce que cette partie est fort peu lumineuse".

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1 Theon., p. 119. 2 German., c. 8. 3 Ovid. Meta, l. 1, v. 150. Hyg., l. 2, c. 36. Arat., v. 134. Germ., c. 8.-4 Orph. Poet. Græc., p. 735,- 5 Theon, p. 49.6 Erathost., c. 9. 47 Hyg., 1. 2, c. 26. Germ., c. 8.

Elle est principalement connue sous le nom d'Erigone, fille d'Icare, placé lui-même à côté d'elle dans la constellation du bouvier 1. Nous remettons à raconter son histoire à l'article de ce dernier.

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D'autres auteurs la font fille d'Apollon, de ses amours avec Chrysothémis. On lui donna le nom de Parthenos, parcequ'elle mourut très-jeune et vierge. Apollon la plaça aux cieux.

Théon la fait fille d'Astrée et du jour, suivant les uns, et d'Asopus, suivant d'autres. Dans cette dernière tradition, elle prend le nom de Thespia, à qui Apollon accorda trois prérogatives. d'abord de donner son nom à Thespies en Béotie; 2o à la vierge céleste; 3° le talent de la divination.

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On distingue dans la constellation de la vierge principalement deux étoiles. L'une est de première grandeur et très-brillante. Elle se nomme l'épi *, nom sous lequel la constellation entière est quelquefois désignée comme chez les Perses. C'est la brillante de la main droite de la vierge ; d'autres disent de la main gauche. L'épi que la vierge porte est un symbole de l'agriculture, dit Théon', et un monument de la considération dont elle jouissait chez les anciens. Ce même auteur ajoute qu'il n'est point de constellation sur laquelle on ait débité autant de fables, et il est en cela d'accord

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1 Nonn., l. 47, v. 246. Minut. Felix, p. 200.- Hygin.,, 1. 2, c. 26.3 Theon., p. 129.-4 Germ., p. 7. Manil., 1. 2, 129.— v. 440.5 Germ., c. 8. Hyg., 1. 3, c. 24. Eratosth., c, g. Theon., p. 118-119.

avec Eratosthène. Il voit dans les fictions qu'on a faites sur elle, et dans les attributs qu'on lui a don÷ nés, l'ouvrage du génie poétique et symbolique, et il a raison.

Outre cette première étoile, on en remarque une autre moins brillante, qu'on appelle l'indicatrice des vendanges, la vendangeuse, protygéter2, ante vindemiator 3, celle, dit Germanicus, qui promet la maturité des vendanges qu'elle précède de peu de jours, suivant Théon *. Car elle se lève avec une partie du lion et avec les épaules de la vierge. On la place à l'aile droite de cette dernière ́. Car la vierge, dès la plus haute antiquité, fut peinte avec des ailes que l'on donna à Thémis lorsqu'elle s'envola aux cieux.

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On donne à cette constellation et à ses étoiles remarquables divers noms.

Les Arabes la nomment eladari, sunbala, adrenedefa, adra".

Les Persans, seclenidos-de-darzama.

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Les Hébreux, bethula, et à cause de son épi, shibboleth. Les Syriens, bethulto 9. Les Indiens, coscheh en pelhvi, l'épi 1o ; canny en brame 11

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Les Grecs, Parthenos, Astroa, Dîcê.

1 Erath., ibid.

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2 Arat., v. 138. Hipp., 1. 2, c. 20. Hygin., Germ, c. 42. 4 Theon, p. 121.— 5 Germ.,

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P. 7. Nabod. Elem. Astrol., p. 76. Nonn., 1. 2, v. 335.
6 Ricciol., p. 26. Bayer., tab. 27.
8 Kirk. OEdip., t. 2, p. 98.9
11 Le Gentil.

7 Hyd., Comm., p. 38. Hyde, ibid. 10 Anquetil.

On lui donne encore les noms de pax, panda, pantica', justa, dea spicifera.

On appelle la vendangeuse protygéter, almucedéme, alacaf, alaraf, almuredim, alcaft, almucedié, alaraph, almuredim, alcalft *.

On nomme son épi et par suite la constellation totale, en arabe, sumbela; en persan, chúshe; en turc, sálkim; en grec, stachys 5, azimech, alaazel, alhaizel', alzimon, eleazelet, eltsamach, alacel, sunbala, sunbalon, l'épi. Les Arabes y peignent un faisceau d'épis. Blaeu nomme l'épi azi-, alzimon, azimech, alaxel, alaazel, hazimeth, alhacel, elgazel, fusus, alhaiseth, alhaiseth, huzimethon, faisceau d'épis, sunbeleh.

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Ulugbeigh nomme l'étoile de l'aile gauche, min-al-auwa; celles qui suivent, záwija-al-auwa; celle du côté droit sur la ceinture min-al-auwa; la plus boréale de l'aile droite, mukdim-al-kitaph. Celle de la main gauche, appelée sumbela, se nomme aussi simák-al-azal; celle du bas de la robe ou du pied, min-al-gaphr.

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Hyde, dans son Commentaire, donne l'explication de plusieurs de ces noms 10. Ainsi les étoiles cinq, six, sept, sont appelées min-al-auwa, mot qui signifie latrator et vociferator. Zawija-al-auwa signifie angulus latrátoris.

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6 Alph., p. 227

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p. 125.8 Cæsar, c. 6, p. 74.9 Ulugbeigh, p. 78-82. —

10 Ulugbeigh, p. 38-40.

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Mukdim-al-ketaph est le nom de la vendangeuse. Les étoiles qui forment ce qu'on appelle al-auwa du même nom que le bootès, appartiennent à la treizième station de la lune 1. La quatorzième répond à l'épi, azimeth, huzimet, simák-al-azal et al-azel.

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Al-auwa et al-simák se nomment al-inhirár et anharán. Ce sont des astres humides, et qui versent beaucoup d'eau. On appelle cette quatorzième station simák-al-azal, mikros contartos en grec, pour la distinguer de l'arcture, kontaratos, conto armatus. On parlera encore d'autres étoiles voisines de l'épi, et qu'on nomme arsh-al-simak. Arsh signifie trône et dais.

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Garphr, ou les étoiles qui répondent au bas de la robe, signifient voiles. Elles appartiennent à la balance et à la treizième station.

Hyde parle surtout du nom fameux, seclenidos de darzama, que donne la sphère persique à la figure de femme, qui monte au premier décan de la vierge, d'après Abu'masher ou Abulmazar. Ce nom fut traduit chez les Arabes par adrenefa, qui répond aussi au mot persan, dushira pakiza, Voici le passage d'Abulmazar, cité par tous les savans, Kirker, Selden 5 , Albert-le-Grand que Bacon, Stoffler, Marsilius-Ficin.

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Avec le premier décan de la vierge monte,

2 Chris. tab. 3 Turgiem. Arab. 1 Alfrag., p. 110. 4 Kirk. OEdip., t. 2, part. 2, p. 201.-5 Seld. Synt. 1, p. 165. -6 Albert. Magn. libr. de Universit. - Abulmaz., 1. 6. Introd. Astron., c. 2. Stoffler, c. 14, p. 98. Cæsar, c. 6, p. 75.

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