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dans les sphères des Perses, des Chaldéens, des Egyptiens, d'après les préceptes d'Hermès et d'Esculape, et cela dès la plus haute antiquité, une vierge appelée en langue persane séclenidos de dar zama, en arabe adrenedefa, vierge pure, immaculée, de belle forme, de figure agréable, ayant ⚫ des cheveux longs, et tenant dans ses mains deux épis. Elle est placée sur un trône, et nourrit un enfant nommé par quelques nations Jésus ou Eeza, et par d'autres Christ.

Dans le premier décan de la sphère persique', on trouve une pareille femme effectivement, qui nourrit un enfant.

Le jésuite Riccioli l'appelle en conséquence virgo deipara2: elle porte le nom de Cérès, qu'Hésychius appelle la sainte vierge "

Avicène en fait Isis, mère du jeune Horus, qui mourut et qui ressuscita *.

Ce signe est le lieu du domicile et de l'exaltation de Mercure; le siége de Cérès, dans la distribution des Dieux entre les douze signes. Il est affecté à l'élément de la terre.

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Columelle fixe au 6 des nones de Mars l'apparition de l'étoile appelée la vendangeuse, accompagnée du souffle des vents du nord.

Ovide fixe au 4 son coucher cosmique .

Le même Columelle' marque au 13 des calen

Scalig. Not. ad Manil.

2 Ricc., p. 401-126.5 Hesych 4 Avic., p. 39.5 Columell., l. 14, c. 2, p. 423.6 Ovid.

1.

Fast., 1. 3, v, 407. 7 Colum., 1. 11 c. 2, p. 429.

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des de septembre le passage du soleil dans les étoiles de la vierge, avec indication de tempête et de rosée; il fixe au 7 des calendes le lever de la vendangeuse et de l'arcture avec indication de pluie et de froid. Il marque au 3 des calendes de septembre le lever des épaules de la vierge et la cessation des vents étésiens accompagnés de froid. Le 3 des ides, le vent favonius ou africus souffle. Le milieu de la vierge se lève. Au 14 des calendes d'octobre, l'épi de la vierge se lève. Le favonius ou le caurus souffle. Au 4 des calendes d'octobre, la vierge achève de se lever; c'est annonce de tempête.

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On trouve près des pieds de la vierge une étoile appelée Janus 2, qui se levait à minuit le jour du solstice d'hiver, et qui par cela même annonçait T'année, à l'ouverture de laquelle cette étoile semblait présider. Nous avons déjà donné, dans une lettre insérée dans le Journal des savans, l'explication de la fable de Janus. Nous allons la rappeler ici sous la forme de problème mythologique, qui est celle que nous lui avions donnée.

Probleme mythologique.

+

La nature et les fonctions d'une divinité mythologique qui a son siége dans les constellations, étant données, déterminer le lieu qu'elle occupe dans le ciel.

1 Col., 1. 11,c. 2, p. 420.-2 Plut. Parall., p. 307.—3 Journ. des sav., ann.

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Nous avons cette satisfaction dans notre travail, de pouvoir réduire souvent à la marche rigoureuse des géomètres la nouvelle manière de procéder à la solution des énigmes mythologiques, d'après nos principes physiques, métaphysiques et astronomiques, et d'après notre théorie sur le feu principe et sur l'ame universelle. Nous allons en faire l'essai sur le premier Dieu de la mythologie romaine, le fameux Janus, qui régna sur le Latium, et donna l'hospitalité à Saturne ou au Dieu du temps. Nous examinerons d'abord sa nature et ses fonctions, et nous déterminerons ensuite son lieu dans le ciel.

Voici ce que Marcus Messala, qui avait été cinquante ans augure, et qui avait sur ce Dieu des idées plus justes que le simple peuple, nous dit de Janus: Il est le Dieu, « qui cuncta fing't eademque regit, aquæ terræque vim ac naturam gravem atque pronam dilabentem, ignis atque animæ levem, immensum in sublime fugientem copulavit circumdato cœlo: quæ vis maxima duas vires dispares colligavit.» (Macr. Sat., 1. 1). Cette idée sur Janus, considéré comme Dieu, qui fait ce que fait le feu éther demiourgique de la théologie d'Orphée, lequel donne une forme régulière au chaos, est confirmée par Ovide (Fast., 1, 1, v. 103). Voici ce qu'il fait dire à Janus:

1

<< Me chaos antiqui, nam res sum prisca, vocabant...
Lucidus hic aer, et quæ tria corpora restant,

Ignis, aquæ, tellus, unus acervus erant.
Ut semel hæc rerum secessit lite suarum,

TOME IX.

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Inque novas abiit massa soluta domos,
Flamma petit altum, proprior locus aera cœpit,
Sederunt medio terra, fretumque solo.

Tunc ergo, qui fueram globus, et sine imagine moles,
In faciem redii, dignaque membra Deo. »

Nous ajouterons à ce témoignage celui d'un auteur connu sous le nom de Bérose, qui, quoiqu'il ne soit pas de la plus grande autorité, a conservé cependant des traditions précieuses, et s'accorde absolument ici avec Ovide et Messala sur Janus, qu'il confond avec Noë ou avec le Deucalion des Scythes, peut-être à cause du vaisseau qui les caractérise tous deux. Il l'appelle chaos et semen mundi: il lui donne pour femme la terre, épouse du ciel dans toutes les théogonies. Il dit (1. 3) que ce fut lui qui «< docuit astrorum cursus, et distinxit annum ad cursum solis, et duodecim menses ad motum lunæ.... » Qu'il régna sur l'Italie, et qu'on l'y honore sous le nom de cœlum, chaos, et « semen mundi patrem Deorum majorum et minorum, animam mundi moventem coelos. Illum signant in scriptis cursu solis et motu lunæ, et sceptro dominii.... duabusque clavibus, etc. >>

Il n'est pas difficile de reconnaître dans ce génie céleste, aux mains duquel on remet le sceptre et les clefs du temps, dans ce Dieu, ame du ciel et du monde, le Janus dont les deux auteurs nommés cidessus nous ont défini la nature. Le titre de père des Dieux, qu'il lui donne, appartenait aussi à Janus, quasi Deorum Deum, dit Macrobe (Sat., 1.

1, c. 9), citant les vers saliens les plus anciens. Sa liaison avec la révolution du monde et avec le soleil et l'année, dans Bérose, est aussi confirmée par Macrobe: « Alii Janum mundum, id est cœlum, esse voluerunt »; et Arnobe (contrà gentes, 1. 3, p. 117): « Janus, quem quidam ex vobis mundum, annum alii, Solem nonnulli esse prodidêre. » Le même Arnobe fait Janus fils du ciel : « Janum quem ferunt coelo procreatum regnasse in Italiâ primum.

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La nature de Janus est donc la même que celle de la force demiourgique qui agit dans le monde visible, que celle de ce feu principe, générateur des corps, qui meut la sphère, qui circule dans les cieux et brille dans tous les astres, et spécialement dans le soleil, enfin l'agent universel des formes régulières du chaos. En le plaçant dans le ciel, dont les uns sont fils, ou avec lequel les autres le confondent, et en le formant de la même substance quele soleil, nous ne nous écarterons point des principes théologiques de l'antiquité.

Examinons maintenant quelle fonction il remplissait dans l'ordre du monde, et quel était son rang dans la république des Dieux.

Janus ouvrait la marche des révolutions célestes; il était placé aux portes de l'Olympe, il était le chef du temps et de l'année, et donnait l'impulsion au système harmonique du monde.

Il était le père de l'année :

Jane biceps, anni tacitè labentis origo.

(Ovide, Fast. 1, v. 64.)

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