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n'était né que pour faire périr Orion, et que celuici était mort de la morsure de cet animal placé aux cieux en opposition avec lui', de manière qu'Orion se couchât toujours au lever du scorpion 2. Orion, dit Aratus, paraît toujours fuir effrayé de sa vue 3.

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Orion s'était vanté, vis-à-vis Diane et Latone, d'être assez habile chasseur pour exterminer tous les animaux que la terre pourrait produire. La terre indignée produisit le scorpion, qui devait le faire périr lui-même. Jupiter, par admiration pour la force de ces deux rivaux, plaça le scorpion aux cieux avec Orion pour qui Diane sollicita cette fa

veur.

D'autres disent que c'était Diane elle-même 5 qui avait donné naissance à ce scorpion sur le mont Chélippius, dans l'île de Chio, où Orion avait coutume de chasser et de braver sa puissance. La Déesse irritée suscita un scorpion qui fit périr Orion, et elle obtint ensuite que le reptile qui avait servi sa vengeance fût placé au nombre des signes. Son énorme grandeur lui en fait occuper presque deux entiers. Eratosthène prétend qu'Orion avait voulu violer Diane, et que le scorpion, défenseur de la Déesse, fut placé aux cieux par Jupiter parmi les astres les plus brillans, afin d'apprendre à la postérité sa force et sa puissance . C'est ce monstre qui effraie aussi les chevaux du cocher Phaeton

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placé au-dessus d'Orion, et qui se couche peu de temps après lui'. C'est lui qui dévore les testicules du taureau placé entre le cocher et Orion, et qui se couche avec eux, comme on peut le voir dans le monument de Mithra.

On aperçoit aisément l'origine de ces diverses. fictions.

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On l'appelle d'un nom générique la grande béte2 le monstre effroyable. Orion était surtout observé des matelots comme un des astres qui donnaient le plus de tempêtes; et son ennemi le scorpion passait pour être d'une redoutable influence dans les naissances *.

On lui donne divers noms.

Les Arabes le nomment acrab, alacrab et par corruption, alatrab alacrabo.

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Les Hébreux, acrab.

Les Syriens, alcrevo.

Les Perses, ghezhdûm.

Les Turcs, koirugi et uzûn køirughi ‘.

Les Indiens, gazdom en pelhvi', ourou chikam en brame ".

Les Grecs, scorpios, mega thérion.

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Les Latins, scorpius, nepa, fera magna, retrogradus.

On distingue dans le scorpion plusieurs parties;

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Arat., v. 84-402. Theon, p. 116.

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1 Ovid. Metam, I. 2. 2 -5 Theon, p. 181. 4 Hor., 1. 2. Od. 14, v. 17. tab. 29. Comm. Alfrag., p. 108. Cæs., c. 8, p. 82. Comm. ad Ulug., p. 4o. —7 Anquetil.

- 8 Gentil.

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9 Cic.

savoir les serres, chele', dont nous avons parlé à l'article de la balance.

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On remarque surtout une étoile rouge de première grandeur placée au coeur du scorpion, connue sous le nom d'antares ; c'est une des quatre étoiles royales. On l'appelle en arabe kalbel-ucrab kal-al-acrab, colbolacrabi, ou simplement calb *; elle a pris d'elle deux autres petites étoiles appelées al-nayat, præcordia. On lui donne aussi le nom d'alcantub et de vespertilio ".

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Les Chaldéens nomment alascha', leschat, leschaton, schomlek, moslek, lesath et lessaa-el-aakrab, une étoile de l'aiguillon du scorpion 3. Peutêtre est-ce celle qu'Hésychius désigne sous le nom de lésos; mais, comme il la dit très-brillante, peut-être est-ce la brillante du cœur du scorpion, antarès ou antartés 10.

Ulugbeigh "parle de trois étoiles brillantes du front, nommées iclil-al-gjeb'ha. La plus australe est gjeb❜ha-al-acrab ou le front; celle de l'aiguillon est shaula; hors de la constellation sont des nébuleuses qui suivent l'aiguillon. C'est tali-al-shaula.

Iclil-al-gjeb'ha, ou la couronne du front, fixe la dix-septième station de la lune 12, celle du coeur est la dix-huitième, et al-shaula la dix-neuvième.

I

Virgil. Georg., 1. 1. German., c. 6. Bay., p. 29.

2 Ptol. Hyd., p. 31.5 Ulugb., p. 86-90. Cæs., c. 8, p. 83.

4 Hyd., p. 40-41.

tab., p. 210.

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9 Hes. Lês.

p. 86-90.

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5

Ricciol., p. 217. 6 P. 128.- 7 Alph. Ricciol., p. 125 Bay., tab.

29. Cæsius, p. 83.

10 Scal., p. 437. Hipp., l. 1, c. 3.—11 Ulugb.,

12 Hyde Comm., p. 40-41.

Ce signe est le domicile de la planète de Mars, et le siége de ce même Dieu dans la distribution des douze grands Dieux entre les signes. Il est affecté à l'élément de l'eau.

Le scorpion est placé sous les pieds d'Ophiucus et près de l'animal que perce le centaure, c'est-àdire, du loup. Il se couche la tête la première et se lève droit1; il a près de lui le renard et Ophiucus à droite, dit Firmicus, et à sa gauche le cynocéphale et l'autel; c'est-à-dire, que ces constellations font, à son égard, la fonction de paranatellóns à droite et à gauche. Le renard est une des étoiles voisines de la seconde du timon du chariot, comme nous l'avons dit à l'article du taureau.

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Columelle fixe aux ides de mars le commencement du coucher du scorpion qu'il appelle nepa; il marqué tempête ce jour-là. Il fixe au 17 des calendes d'avril, ainsi qu'Ovide, le coucher total avec annonce de froid; il marque aux calendes d'avril un coucher du matin, avec indication de tempête. Ovide le marque aussi, et un coucher cosmique au 3 des nones. Columelle, ainsi qu'Ovide, marque, la veille des nones de mai, le coucher de la moitié du scorpion', avec indication de tempête. Columelle fixe au 13 des calendes de novembre le passage du soleil au scorpion; au 7 des ides le lever d'Antarès, avec annonce de tempête,

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1 Hyg., 1. 3, c. 25.2 Firm., 1. 8, c. 26.3 Columell., 1. 11, c. 2, p. 424.4 Fast., 1. 3, v. 712. — 5 Colum,, ibid., p. 125.-6 Calend. Fast., l. 4, v. 164.-7 Colum, ibid., p. 426. Ovid. Fast. 1. 4, v. 417.8 P. 432-433-434.

TOME IX.

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de froid, du souffle du vulturne et de petites pluies. Il marque aux idés de décembre le lever total du scorpion le matin, avec annonce de froid.

NEUVIEME SIGNE.

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SAGITTAIRE.

Le grand nombre des auteurs ont appelé ce signe le centaure, et y ont peint en effet un monstre de cette forme. Autrefois on n'y figurait qu'un arc, un carquois ou une main armée d'un trait, et on l'appelait l'are ou le signe de l'are. Ceux qui se refusent à y voir un centaure disent que jamais les centaures ne firent usage de flèches; d'autres ajoutent que le sagittaire est debout, et n'a que deux pieds. Cependant l'homme du sagittaire a des pieds de cheval et une queue satyre; ce qui l'assimile aux centaures".

de

Quelques auteurs l'appellent Crotus, fils d'Eu-" phémê, nourrice des Muses: il habitait sur le mont Hélicon où il vivait dans l'intimité avec elles, et se livrait aux exercices de la chasse. Ses talens lui acquirent beaucoup de réputation, il réunissait la

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1 Hygin., 1. 2, c. 28.2 Bay., t. 30. 3 Germ., 28.

Hygin., ibid. Eratosth., c. 28.5 Ibid. Germanic. ibid.

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