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finesse de l'esprit à la rapidité de la course. Pour rendre cette double idée, Jupiter, en le plaçant aux cieux, lui donna les pieds du cheval, dont il avait fait beaucoup d'usage, et lui mit en main la flèche qui peint en même temps la vitesse et la pénétration. Il y ajouta la queue des satyres, parce qu'il se plaisait autant, dit Hygin, dans le commerce des Muses que Bacchus dans celui des sa tyres. On le fait petit-fils de l'Océan '; c'est lui qui battait la mesure quand les Muses dansaient ou chantaient. C'est là ce qui lui mérita les honneurs du ciel. Son goût et ses talens se sont perpétués parmi les hommes, ainsi que son amour pour la navigation. Il est observé, non-seulement par ceux qui vivent sur la terre, mais encore par ceux qui voguent sur les mers. Son vaisseau en est la preuve, dit Eratosthène2; ceci explique ce que dit Firmicus qu'à la droite du sagittaire se lève lenavire Argo, et à sa gauche un chien.

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Hygin le fait fils de Pan et d'Euphémè, et frère de lait des Muses.

On lui donne plusieurs noms, dont voici les principaux.

Les Arabes l'appellent, alkus, elkusu, elkausu kaus, al-rámi°. el-kaus', elkuschu, alkawso

Les Hébreux, kescheth, cesét ou chesit.

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1 Germ., c. 28.

Bay., t. 30.

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Hyg. Fab. 224.5 Comm. Alfrag., p. 108. Scalig., p. 437. .6 Hyd., p. 41. Ricc., p. 127. 7 Cæs., p. 84. Kirk., t. 2, part. 2, p. 108.

9 Epiph. adv. Hæres.

Les Syriens, kestho, les Perses, kaman, les Turcs, yai

Les Indiens, vismasp, l'arc, en pelhvi, dhanoussou en brame ".

Les Grecs, toxotès, toxeuter, toxon, aemma* rêter toxou, hippotes.

Les Latins, arcitenens, arcus, sagittarius, telum, semivir, sagittæ thessalica, centaurus, taurus, croton, crotus, Chiron, phillyrides, pharetra, eques'. Ulugbeigh distingue plusieurs étoiles dans le sagittaire, et il leur donne différens noms. Il appelle celle du trait, min-al-nadim-alwarida.

8

Celle de l'épaule gauche et la précédente, minal-naiâm-alsadira.

Celle de l'œil, ain-al-rámi. Celle de l'épaule, min-al-naáim-al-sadira.

Celle de la gauche du trait, urkáb-al-râmi. Celle du genou, rucha-al-rami.

La première étoile, celle de la pointe du trait, s'appelle aussi zugi-al-nushaba.

Alnaim est une des stations de la lune, la vingtième; la vingt-unième est albendach, et la vingtdeuxième s'appelle fortuna decollentis, près l'étoile appelée orien par les Arabes '.

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On donne le nom de dalmiain à quelques étoi→ les de l'extrémité boréale de l'arc du sagittaire 1o.

10

1 Hyd. Comm. ad Ulugb., p. 41. Anquetil.-3 Le Gen. til.Hesychius. - 5 Arat., v. 301-305. Nonn., 1. 4, v. 251. Hipp., 1. 1, c. 3.6 Bay., tab. 30.7 Cæs., c. 9, p. 84. 8 Ulugbeigh., p. 90.9 Alfrag., c. 21, p. 110.-10 Hyd. Nat. ad Mahamed. Tizin. tab., p. 87.

On représente le sagittaire avec une espèce de manteau appelé ephaptis, dont s'entortillaient le bras ceux qui voulaient combattre. '.

Son arc est coupé en deux par la voie lactée. Il regarde le couchant; il se couche la partie antérieure la première, et monte droit.

Le sagittaire est le domicile de Jupiter, le siége de Diane parmi les douze grands Dieux. Il est affecté à l'élément du feu.

2

Columelle place aux ides de février un coucher du soir du sagittaire, accompagné de froids violens. Il fixe au 14 des calendes de décembre le passage du soleil aux étoiles du sagittaire . Théon fait répondre le mois choiac des Egyptiens au soleil du sagittaire *.

Le même Columelle 5 marque au 8 des calendes de décembre le coucher du milieu du sagittaire, avec annonce de tempête.

DIXIÈME SIGNE.

CAPRICORNE.

Le capricorne ressemble à Egypan *. Sa partie inférieure est un poisson, et la partie antérieure est

1 Stoffl., c. 14. Bay., t. 30.2 Colum., 1. 11, c. 2, p. 423.

3P. 434.4 Theon., p. 138.5 Colum., ibid.-6 German., c. 27. Hyg., 1. 2, c. 29.

le corps du bouc ou du caper. Il mérita d'être mis aux cieux, parce qu'il avait été nourri avec Jupi→ ter par la chèvre, sa mère, qui y est également placée. Sa tête est armée de cornes 1.

Epiménide dit que Jupiter et ce bouc furent nour ris sur l'Ida. On se rappellera que la naissance da Dieu de la lumière, Jupiter, comme celle de Bacchus et de Christ, se faisait au solstice d'hiver2, lieu que le capricorne a long-temps occupé.

Il partit avec ce Dieu pour combattre les Titans, et il leur inspira cette terreur qu'on nomme panique, embouchant la conque marine dont il avait fait la découverte 3. Jupiter, en reconnaissance, le plaça aux cieux. C'est cette découverte de la con◄ que, dit-on, qui lui fit donner une queue de poisson; quelques-uns disent que c'est parce qu'il avait lancé, contre les ennemis des Dieux, des coquilles au lieu de pierres. D'autres cherchent l'origine de cette forme empruntée du poisson dans les pluies de cette saison; symbole répété dans le verseau et les poissons, signes humides 5.

Il y a une autre tradition sacrée sur ce signe. Les prêtres égyptiens et des poètes après eux racontent que plusieurs Dieux s'étant réunis en Egypte, Typhon, leur ennemi cruel, survint tout-à-coup, et que, saisis d'effroi, les Dieux cherchèrent leur salut dans la fuite et dans un changement subit de forme. Mercure se métamorphosa en ibis, Apollon

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1 Erat., c. 27. 2 Macrob. Sat., l. 1, c. 18. 3 Erat.,. ibid. 4 Hyg,, l. 2, c. 29. Theon., p. 136. —5 Isid., 1.. 3, c. 47

en grue, Diane en chat. Ils ajoutent que c'est même là l'origine du culte que les Egyptiens rendent aux animaux qu'ils regardent comme des images des Dieux. Dans le même temps, Pan se précipita dans le-fleuve, La partie postérieure de son corps se changea en poisson, et la partie supérieure en bouc. Sous cette forme monstrueuse, il échappa à Typhon. Jupiter, charmé de sa ruse, plaça aux cieux sa forme nouvelle1,

Germanicus raconte cette fable avec plus de détails et il nous dit, d'après Nigidius', que, dans le temps que Python ou Typhon habitait une caverne du Taurus, Jupiter assembla les Dieux pour aviser aux moyens de résister à leur ennemi commun; que ceux-ci ne voulurent point quitter la terre, et d'un autre côté, ne se sentant point en état de résister à Typhon, ils prirent le parti de se métamorphoser en divers animaux, poissons ou bestiaux. Les Dieux sous cette forme furent absolument méconnus de leur ennemi. C'est là, dit-on, l'origine du respect qu'ont encore aujourd'hui les Egyptiens pour ces animaux. Python, trouvant le champ libre, régna tyranniquement, fier de la frayeur qu'il avait inspirée aux Dieux. Mais ceux-ci, au bout de dix-huit jours, délibérèrent sur les moyens de le détruire. Ces dix-huit jours sont devenus tous les ans des jours de fêtes, dont on a perpétué le souvenir en Egypte. Apollon, armé de la foudre, tua le monstre dans le temple d'Apis, à Memphis, où se faisait l'inauguration des rois d'Egypte,

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Hyg, l. 2, c. 29. Theon., p. 136. - Germanic., c. 27.

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