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tomne, au coucher du soir de Pégase. Bellerophon vainqueur, après avoir trouvé les sources d'une fontaine, s'éleva aux cieux, et lorsqu'il fut à une certaine hauteur il voulut regarder en bas. La crainte le saisit et lui tourna la tête. Il fut précipité des cieux, comme Phaëton, et il périt. Son cheval s'envola au ciel où il fut placé par Jupiter au nombre des constellations. Il est bon d'observer ici que, lorsque le soleil approche du milieu du bélier, le cocher se couche, et le matin son char est précédé de Pégase et de Persée ; et qu'on peut dire alors que Bellérophon ou le cocher et son Pégase sont séparés. Quelques auteurs ajoutent qu'il ne fut pas calomnié par Antia, mais que, fatigué de ses sollicitations, il s'était retiré à Argos.

Euripide' place dans cette constellation Ménalippe, fille du Centaure Chiron, appellée auparavant Thétis. Il dit qu'étant nourrie sur le mont Pélion, occupée des exercices de la chasse, elle s'était laissé séduire par Eolus, fils d'Hellen, et petit-fils de Ju-. piter; qu'étant devenue mère et prêté d'accoucher, elle s'était sauvée dans une forêt pour échapper à l'oeil de son père qui la croyait vierge. Son père l'y ayant poursuivie, elle demanda aux Dieux de ne pas être aperçue de lui au moment où elle accoucherait. Les Dieux l'exaucèrent et la changèrent en jument qu'ils placèrent ensuite aux cieux. Quelques auteurs en ont fait une prophétesse qui, dévoilant les secrets, des Dieux, fut changée en jument. D'autres prétendent qu'elle fut ainsi métamorphosée par Diane, Hygin, l. 3, c. 19.

parce qu'elle avait cessé de chasser avec elle et de lui faire sa cour; on ajoute que c'est parce qu'elle cherchait à se soustraire à son père, le Centaure Chiron, qu'ils ne se trouvent point en présence aux cieux; et que, pour cacher son sexe, on n'y a pas figuré la partie postérieure du corps du cheval. Ilest certain que, que, toutes les fois que le Pégase ou Ménalippe,

cheval céleste, monte sur l'horizon, le Centaure Chiron achève de se coucher. Il semble même que le centaure ait la moitié du cheval dont le Pégase forme l'autre moitié, et qu'en réunissant les deux parties de ces constellations, on aura un cheval en entier. De-là, sans doute, est née la fiction qui fait le Pégase fils de Chiron, sous le nom de Ménalippe, nom qui lui-même signifie cheval céleste, de l'oriental mino et du grec hippos. C'est ainsi que du même mot mino ou céleste, on fit minotaure ou taureau céleste. On trouve ailleurs, dans Hygin', une fable sur Ménalippe avec d'assez longs détails. Neptune, dans cette fable, jouit de ses faveurs, comme il avait joui de celles de Cérès métamorphosée en jument'; et il en a deux fils, Eolus et Boeotus. Le lecteur peut consulter Hygin en cet endroit. Eratosthène prétend que ce fut Diane qui, sensible à sa piété et à celle de son père, la plaça aux cieux où elle ne put être aperçue de Chiron qui est sur la même route, mais diamétralement opposé à elle, suivant Théon*. On ajoute que c'est par pudeur

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Hyg., Fab. 186. Pausan. Arcad. p. 256. - 3 Eratosth., c. 18.4 Theon, p. 175,

que la partie qui pourrait trahir son sexe n'y paraît pas'.

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On donne à ce cheval le nom da sacer ou d'hiéros', de pélor ou grand', de endios, d'habitant du palais de Jupiter', d'hemitelès' , parce qu'il est à demi figuré. Aussi appelle-t-on la partie qui est tracée aux cieux hippicé, cephale ou tête de cheval, protomé hippou", cheval à demi parfait ou hemiphanès, Libys hippos.

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Il prend aussi les noms d'Erion ou Arion, de scythius et de scyron Scyth, dans Hésychius, désigne une tête, cephalé Damnos est aussi le nom du cheval chez les Toscans ".

On disait de ce cheval qu'il alimentait la foudre ét qu'il portait le tonnerre ".

On le nomme le cheval ailé 13. Chez les Hébreux c'est le cheval cornu 14.

Les Arabes l'appellent alpheras" et alathem. Alpheras ou alferas veut dire cheval1; alpharaso".

Ulugbeigh le nomme pharas a'dam, le grand cheval 18; alpharas, al-tháni, le second cheval. La première étoile est ras almar'a al-mosalsala ou la tête de la femme enchaînée, sirra al-pharas, le nombril du cheval.

'Eratosth. ibid. Germ. ibid. - 2 Arat., v. 215. — 3 V. 205. 4 Theon, p. 129. 5 P. 128 — 6 Arat.,.v. 600. -7 Procl.,

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c. 16. Theon,

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1, P. 129.

9 Nonnus.

10 Serv. Comm. ad Georg.,l. 1, v. 13. "Theon, p. 228. Hesiod. Theog., v. 285. — 12 Alph., p. 221.-3 Kirk. ŒEdip., t. 2, par. 2, p. 198. —14 } Stoffl., c. 14. 15 Comm. Alfrag., p. 106. 16 Scalig. p. 434.7 Cæs., p. 218. 18 Hyd., p. 267.

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C'est celle qui, dans les tables persiques, est appelée omphalos ippou, du grec; en latin, umbilicus equi. Bouilland veut que ce soit la première de l'aile de Pégase, appelée markab, vehendi aut equitandi locum, Celle du dos, dans Ulugbeigh, se nomme gjenah al-pharas. La troisième étoile est menkib al-pharas, l'épaule du cheval. La quatrième est matn al-pharas, le dos ou les reins du cheval. La troisième et la quatrième comprennent la vingtsixième station de la lune, alpherg almukadden, effusionis locus anterior. La première et la deuxième comprennent la vingt-septième station, al-phergal-muaccher, deplendi locus posterior. Quelquefois on y interpose le vase ou la coupe du verseau, aldelw, situla. Les étoiles cinq et six s'appellent alkerb ou alkereb, la corde qui tient au milieu de l'anse du vase; la septième et la huitième, sàd màtar, fortuna pluviæ; la dix-neuvième, sàb bàrs, fortuna præcellentis; la onzième et la douzième, sad al-homám, fortuna herois; la quinzième, sàd al-bahaim, fortuna bestiarum; c'est par erreur que l'on lit sur certains globes sehat ou seat; la dixseptième, pham al-pheras, os equi, gjahphela, labium.Enph ou emph, eniph al-pharas, nasus equi. C'est celle que Riccioli appelle muscida ',et Hipparque rynchos 2.

Les détails dans lesquels entre Ulugbeigh sur les différentes étoiles et les diverses parties d'une constellation, qui chez les Arabes portent chacune un

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nom particulier, prouvent combien ils apportaient de soin à bien distinguer chaque étoile, et combien, sous ce rapport, leur astronomie avait étendu son vocabulaire, beaucoup plus complet que n'est le nôtre. Nous avons abrégé cette nomenclature en désignant chaque étoile d'une constellation par la série des lettres de l'alphabet grec, en appelant alpha la `plus belle étoile de la constellation, béta la seconde, gamma la troisième, etc. Ainsi, nous appelons l'étoile alpha celle de l'épaule, que les Arabes appellent red alpheras, markabon, markab: béta, l'étoile appelée par les Arabes seat alpheras et saidol pharasi: epsilon celle du nez qu'ils nomment enif, enf alpheraz': on l'appelle grumium3, anipholpharas i*.

Voici les principaux noms de Pégase, rapportés par Blaeü, Riccioli et Bayer: Equus gorgonets, medusæus, equus ales, volans, alatus, pennatus, aereus,dimidiatus, fontis Musarum inventor, sagmarius cabalus, epiphiatus, parce qu'au lieu d'ailes on peignit autrefois epiphium; equus, equus major, secundus, posterior, alter; Bellerophon, bellerophonteus, Menalippe, Theano.

Les Grecs le nomment ippos; les Latins,equus", equus dimidius

Le Pégase, suivant Hygin', regarde le cercle

'Boy., tab. 19. Ricciol., p. 127. Cæs p. 209. frag., p. 1073 Scalig., p. 434-4 Cæs., p. 218.

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c. 23, p. 218-219. Ricciol., p. 127. Bay., tab. 19. —

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Com. Al5 Cæs.,

6 Hipp.,

1. 1, c. 2. Arat., v. 205. — 7 Hyg., l. 2, c. 1. — 8 Germ. Cæs., c. 17.9 Hyg., 1. 3, c. 17.

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