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dinum ei affingunt Chaldei. Sed ego puto ab eo, quod cum sol est in extremo pisce, hirundo incipit videri quæ veri præludit (Scaliger in Manil., 1. 1, v. 432).

c'est

En voilà plus qu'il n'en faut pour montrer l'origine de la substitution faite d'une hirondelle à la place d'un poisson, substitution qui est toujours une suite du génie allégorique (v), qui le prouve clairement, et qui démontre que les figures tracées dans le zodiaque et dans les autres constellations n'y ont pas été mises au hasard; qu'elles sont comme le calendrier hiéroglyphique des anciens peuples; qu'elles sont liées à leurs besoins et à leur climat, et qu'elles ont dû toutes signifier quelque chose dans l'origine, quoiqu'il nous soit difficile aujourd'hui de pénétrer le sens de tous ces symboles. Il se présente ici naturellement une objection; que, si le zodiaque et les constellations ont été originairement un calendrier fait pour le climat d'Egypte, le déplacement nécessaire que ces symboles ont dû éprouver par une suite de la précession, a dû, tous les deux mille ans, faire changer ces emblèmes, pour leur en faire substituer d'autres qui fussent d'accord avec la Nature dans ces époques différentes, et conséquemment les symboles qui nous restent sont ceux des derniers âges, et non point ceux du temps de l'institution primitive. Je réponds à cela que sûrement il y a dù avoir des changemens faits dans les emblèmes astronomiques, et nous trouvons souvent des différences qui prouvent qu'il y en a eu. Mais ces différences ne se trouvent pas dans le zodiaque, et n'ont pas

dû s'y trouver; ou bien elles sont si légères qu'elles n'attaquent point l'allégorie primitive, ou n'en sont qu'une expression différente. Deux chevreaux naissans, par exemple, à la place de deux enfans nouveaux-nés; une urne percée de trous à la place d'un homme penché sur une urne d'où sort un fleuve; une femme à queue de poisson à la place d'un poisson. Ces différences légères ne nuisent en rien à l'explication allégorique que nous avons donnée des figures tracées dans le zodiaque.

Les Grecs, peu astronomes, et à qui les Egyptiens ne donnèrent pas la clef de leur écriture sacrée, trompés par quelques traits d'une différence apparente, ont cru que la sphère égyptienne différait beaucoup de la leur. Mais les différences dont ils nous parlent ne regardent pas le zodiaque; elles concernent seulement quelques constellations boréales. Macrobe établit très-positivement l'identité du zodiaque égyptien avec celui que les Grecs et les Romains nous ont transmis. Les mêmes dénominations se retrouvent chez les Perses et chez les Indiens.

Un accord aussi parfait sur les noms des douze signes du zodiaque chez tous ces peuples, prouve qu'ils ont une origine commune, et qu'ils n'ont pas changé; j'ajoute qu'ils n'ont pas dû changer. En effet, les Egyptiens regardèrent leur zodiaque, non-seulement comme un calendrier rural et météorologique, mais comme la base de toute leur religion et de leur astronomie. Ils avaient des périodes sothiaques de mille quatre cent soixante ans,

TOME IX.

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liées elles-mêmes à des périodes plus longues encore; ils avaient une longue suite d'observations faites par leurs prêtres, auxquelles ils étaient euxmêmes obligés de comparer celles qu'ils faisaient habituellement. Ils avaient l'idée d'une période qui ramenait les fixes et toute la sphère à un certain point d'où tout était parti '; car nous avons vu plus haut qu'ils fixaient l'origine des choses à la balance, qui, dans notre système, était le premier signe de l'équinoxe de printemps, à l'époque où nous fixons l'invention primitive de la sphère.

Supposé qu'ils connussent par tradition le point d'où partait la grande révolution des fixes, c'està-dire ici l'époque de l'invention de leur zodiaque, ils devaient nécessairement conserver ce zodiaque dans son état primitif, pour entendre les observateurs qui les avaient précédés, et pour être entendus eux-mêmes des âges suivans; pour connaître quand la période serait achevée, et rectifier les périodes particulières liées à la grande. Créateurs de l'astronomie et dépositaires de la clef de ces symboles, ils les ont souvent chargés de nouveaux caractères, suivant le besoin et le génie des différens âges; mais sans altérer le sens primitif, et de manière que les caractères du premier zodiaque fissent toujours la base principale des nouveaux emblèmes. Il n'en a pas été de même de ceux à qui ils ont transmis leur astronomie sans leur communiquer leur génie. Ceux-ci ont gardé le zodiaque

Euseb. Prep. Ev., 1. 6, e. 11. p. 294.

dans l'état qu'ils l'ont reçu, sans y rien changer. Ainsi, nous avons nous-mêmes conservé, encore aujourd'hui, aux signes les anciennes dénominations; ce qui a donné lieu à deux espèces de zodiaques, l'un par signes, l'autre par constellations : car l'on distingue le signe du bélier de la constellation du bélier, qui autrefois n'étaient qu'une même chose. Nous disons donc, le soleil entre au signe du bélier quoiqu'il ne soit qu'aux premiers degrés de la constellation des poissons. On sent parfaitement que si nous avions reçu notre astronomie lorsque l'équinoxe était au taureau, nous dirions encore, le jour de l'équinoxe, le soleil entre au taureau.

Les Perses, qui autrefois se servaient des lettres de l'alphabet pour caractères numériques', marquent encore aujourd'hui par la lettre A ou par 1 le signe du taureau; par B ou par 2 celui des gémeaux, etc. De même que les Egyptiens faisaient commencer l'Univers à la balance, et faisaient partir de ce point toutes les sphères, les Perses fixaient la création de toutes choses et le départ des sphères au taureau. Cette dernière création est d'une époque beaucoup plus récente; la plus ancienne de toutes paraît être celle de l'Egypte ; c'est celle de la sphère primitive. Le scholiaste de Ptolémée luimême distingue plusieurs créations, et entre autres la primitive, celle qu'Esculape disait avoir eu lieu sous la balance 2. On appelait, comme nous l'avons vu

1 Chard., t. 5, p. 34.--2 Scalig. not. ad Manil., 1. 1, v. 125. Scholiast. Tetrabibl. Ptolem.

ailleurs, création le renouvellement de la Nature au point équinoxial. La plus ancienne qu'on eût chantée était celle qui s'était faite lorsque la balance était à l'équinoxe de printemps, occupé bien des siècles après par le taureau, génie créateur des anciennes théogonies de la Perse, du Japon, etc.; l'Apis des Egyptiens, le Bacchus des Grecs, le Dieu des Accitains, le taureau sacré des Cimbres.

Les Chinois, qui ont reçu leur astronomie vraisemblablement au temps où le solstice d'hiver répondait au milieu du au milieu du verseau, fixent encore à ce point le commencement de leur zodiaque. Enfin, dans le zodiaque indien des Transactions philosophiques, il paraîtrait que la vierge occupait le solstice d'été. Quoique tous ces peuples sussent bien que les points solsticiaux et équinoxiaux ne répondaient plus aux mêmes astérismes auxquels ils répondaient quand ils reçurent leur astronomie, néanmoins ils ont toujours conservé des monumens qui leur remettaient sous les yeux l'état du ciel à cette époque. Les Egyptiens, comme inventeurs, ont conservé des traces du zodiaque primitif, ou de celui qui faisait partir leur année solsticiale du capricorne, lorsqu'il coïncidait avec le solstice d'été, et nous avons d'eux un zodiaque imprimé dans le père Kirker et dans cet ouvrage, où le capricorne est effectivement appelé le premier signe, et c'est par lui que commence la division des douze maisons du soleil'. On a vu que la division du zodiaque dut partir

1 OEdip., t. 2, part. 2, p. 206.

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