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différent du Jnôtre et plus ancien que lui, on verra que ce n'est que la succession des douze astres génies inspecteurs des signes, ou des douze constellations extrazodiacales qui étaient en aspect avec eux, ce qui formera une nouvelle preuve de notre hypothèse.

Voici dans quel ordre le père Gaubil nomme ces douze animaux, et les signes auxquels ils correspondent'.

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Consultons la suite des levers et des couchers des constellations sous chaque signe, à l'époque où le taureau occupait l'équinoxe sous la latitude de trente degrés environ.

Le soleil au verseau vers le solstice d'hiver; coucher du soir de la lyre. Parmi les noms que les anciens lui ont donnés, ceux de mus et de musculus lui sont restés 2.

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1 Hyd. de vet. Pers. Relig., p. 225. 2 Cæs. Col. Astron., p. 185. Bayer, tab. 8.

Soleil au capricorne. Lever héliaque d'une par tie du sagittaire, vrai centaure. Ces monstres furent, dit-on, peints originairement moitié homme, moitié boeuf, et celui-ci retient encore le nom de taurus'. Il répond donc au boeuf du cycle, génie du capricorne.

Soleil au sagittaire. Le loup céleste finit de se lever héliaquement. Il s'appelle aussi panthera et léopardus, espèce de tigre 2. Kirker dit que les Hébreux l'appellent pardus.

3

Le soleil au scorpion. Coucher du lièvre,

Le soleil dans la balance. Lever du serpent. Les Hébreux appellent ce mois encore éthanin, et les Egyptiens paophi ou serpent.

Le soleil dans la vierge. Coucher de l'hydre.

Le soleil au lion. Lever du soir du cheval.

Le soleil répond au cancer. Lever de la constellation de Céphée, dans laquelle on peignait autrefois en Orient un berger avec ses moutons*. Ce sont les brebis qui sont désignées dans le dernier des travaux d'Hercule.

Le soleil dans les gémeaux. Coucher du Procyon. Dans l'explication des fables indiennes, nous avons toujours trouvé que Procyon était le fameux singe Hanuan. Il fixe le lever du sagittaire, avec lequel le singe est en aspect 3.

5

Soleil au taureau. Lever héliaque de la poule et

2 P. 286.

1 Cæsius, p. 84. 3 Kirker, t. 2, p. 197. — 4 Cæsius, p. 114; et Hyde de vet. Pers. Rel., p. 113.—5 Kirk., OEdip., t. 2, pars 2, p. 201,

de ses poussins; ce sont les pleïades qu'on a appelées poussinières. On la trouve également placée à la station du boeuf dans le planisphère égyptien de Kirker '.

Le même auteur' met dans la station des pleïades gallina cum pullis, et Blaeü, massa gallinæ3.

Soleil au bélier. Lever de Persée. Les Arabes l'appellent canis ou caleb et chelub, chien ‘. Il a les attributs du fameux Mercure des anciens, qui prit aussi, comme Sirius, le nom de chien: Ob vigilandi et custodiendi studium.

Soleil aux poissons. Coucher ou passage au méridien inférieur de la grande ourse que les Syriens appelaient porcum ferreum; c'est le pourceau qui accompagne Typhon dans l'histoire d'Osiris; c'est celui qui tue Adonis; c'est le sanglier d'Erymanthe, etc., comme nous l'avons fait voir. Kirker, nous donnant la sphère des Orientaux, dit qu'ils mettent le sanglier dans les constellations à la place de la grande ourse Ursa majoris loco ponunt porcum ferreum.

Il est donc certain que les constellations qui fixaient alors, par leurs levers et leurs couchers, le passage du soleil dans chaque signe, et qui, à ce titre, y présidaient comme génies, se retrouvent dans nos sphères en aspect avec ces mêmes signes à peu près sous les mêmes noms et dans le même ordre.

1 Kirker OEdip., t. 2, pars 2, page 206.

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5 Kirker OEdip., t. 2, pars 2,

Peut-on regarder cet accord comme l'effet du hasard, surtout quand on sait que telle était la forme de tous les calendriers anciens? Attaquerat-on l'authenticité de plusieurs de ces dénominations différentes données aux constellations? Mais il en est plusieurs qui ne tiennent rien de la dénomination, et qui se succèdent visiblement dans le ciel, comme les animaux du cycle; tels sont le cheval, les deux serpens et le lièvre qui se suivent dans l'ordre des levers et des couchers immédiatement, comme ils se suivent dans le cycle des Orientaux, et qui répondent aux mêmes signes du zodiaque.

Ce même cheval se trouve placé sous le signe du lion, dans la suite des douze animaux qui sont sous les douze signes dans le fragment du calendrier égyptien trouvé à Rome en 1705, et envoyé à l'Académie des sciences en 1708, par M. Bianchini; monument précieux et trop méprisé par Fontenelle qui n'en comprit pas l'utilité. Les autres animaux n'y sont pas tout-à-fait les mêmes ni dans le même ordre; mais c'est parce qu'ils sont empruntés d'autres constellations. La chèvre céleste, par exemple, qui se lève en aspect avec la balance, est casée, dans ce planisphère, sous la balance, tandis que le planisphère des Orientaux y met un dragon; mais le principe sur lequel il a été construit est le même; c'est-à-dire qu'il est fait sur les aspects des levers et des couchers des constellations avec les douze signes.

Il résulte de cet accord entre les douze animaux

des Orientaux et les douze signes du zodiaque : 1° qu'il faut supposer une haute antiquité aux constellations extrazodiacales, puisqu'elles ont servi à former un cycle lorsque le taureau occupait l'équinoxe de printemps, trois mille ans avant l'ère vulgaire; 2° que le cycle des douze animaux n'est pas un zodiaque, en sorte qu'on ne peut pas dire qu'il soit un zodiaque différent du nôtre; 3° enfin, que les emblèmes astronomiques désignés sous le nom de ces douze animaux sont les mêmes que dans nos sphères, et que cette partie de l'astronomie des Chinois et de tous les Orientaux a une filiation commune avec la nôtre.

Tous ces traits de ressemblance sont comme les débris de leur ancienne astronomie : peut-être qu'une étude approfondie de leur astronomie moderne pourrait y montrer encore de nouveaux rapports.

Enfin, les Américains' même, quoique séparés de notre continent par de vastes mers, et inconnus à nos régions pendant tant de siècles, ont conservé des traces d'une communication ancienne avec les nations savantes de l'ancien monde. Les peuples de la rivière des Amazones appellent mâchoire de boeuf les étoiles de la tête du taureau céleste 2. Les Iroquois appellent ourse les mêmes étoiles que nous3. Ainsi, la constellation voisine du pôle, ou la polaire, qui servait de guide aux anciens pilotes,

1 Les Américains en ont conservé quelques noms. 2 La Condamine, Académie des sciences, 1745.5 Lafiteau, t. 2, P. 236.

TOME IX.

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