Le tabac; son histoire, sa production et sa consommation, son rôle au point de vue économique, son influence sur la santé physique, intellectuelle et morale de l'enfant et de l'adulte: moyens de combattre le tabagisme, action des particuliers et action de l'état

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Stapelmohr, 1902 - 119 pages
 

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 74 - ... appel pour se déclarer présents ; et le recours au dictionnaire devenait chaque jour plus impérieux. Effrayé de cet amoindrissement considérable, nous prîmes le 1er septembre 1861, à dix heures du matin, la résolution énergique de renoncer au tabac, même au cigare que nous fumions deux ou trois fois par jour, en secret, pour donner à notre esprit, sans cesse en exercice, le temps de se détendre. Près de six années se sont écoulées sans qu'une pincée de l'odieuse poudre ait effleuré...
Page 10 - Ils la font sécher au soleil et la portent à leur cou, en une petite peau de bête, en guise de sac, avec un cornet de pierre ou de bois; puis, à toute heure, ils font poudre de ladite herbe et la mettent à l'un des bouts dudit cornet...
Page 10 - ... par l'autre bout , tant qu'ils s'emplissent le corps de fumée, tellement qu'elle leur sort par la bouche et les narines, comme par un tuyau de cheminée.
Page 75 - Mais trop de rêverie submerge et noie. Malheur au travailleur par l'esprit qui se laisse tomber tout entier de la pensée dans la rêverie! Il croit qu'il remontera aisément, et il se dit qu'après tout c'est la même chose. Erreur ! La pensée est le labeur de l'intelligence, la rêverie en est la volupté.
Page 74 - Moigno, l'éminent rédacteur des Mondes. On y verra l'influence pernicieuse qu'avait le tabac sur les facultés de ce savant. Nous laissons du reste la parole à M. l'abbé Moigno: « Plusieurs fois dans notre vie, dit-il, dans la jeunesse et dans l'âge mûr, nous avons pris et quitté l'usage de la tabatière ; nous finissions toujours par nous apercevoir que la poudre excitante nous était nuisible et nous prenions la forte résolution d'y renoncer pour toujours. En 1861, alors qu'il nous fut...
Page 74 - ... jusqu'à la mort à la résolution que nous avons prise. Elle a été pour nous le point de départ d'une véritable résurrection de la santé, de l'esprit et de la mémoire ; nos idées sont devenues plus lucides, l'imagination plus vive, le travail plus facile, la plume plus agile, et nous avons vu revenir peu à peu cette armée de mots de toutes les langues qui avait pris la clef des champs. Notre mémoire, en un mot, a recouvré toute sa richesse, toute sa sensibilité...
Page 74 - Leçons de mécanique analytique, nous abusions vraiment du tabac en poudre ; nous eu prenions de 20 à 25 grammes par jour, nous nous surprenions sans cesse puisant dans la fatale boîte, et ingurgitant par le nez le fatal stimulant, dont l'effet était, d'une part, d'engourdir, de contracter le cerveau, de placer le système nerveux dans un certain état de raideur que nous ne saurions pas définir ; de l'autre, d'éteindre rapidement la mémoire non seulement du présent, mais du passé.
Page 75 - ... aussi quel clairvoyant rêveur, quel poète délicat et pénétrant, quelle ironie vivace, presque française ! A quelque école qu'ils appartiennent, romantique, réaliste, parnassienne, naturaliste, symboliste ou décadente, voire même à l'école qui ne veut qu'amuser, tous nos littérateurs dérivent de quatre grands maîtres, pères de tous les autres : Victor Hugo, Balzac, Michelet, Dumas père.
Page 77 - Il n'est vraiment pas croyable qu'un homme d'éducation libérale consente, de propos délibéré, à abaisser ainsi le niveau de son intelligence ; qu'un homme qui a goûté l'orgueil de la création littéraire ou scientifique préfère aux sublimes jouissances de l'esprit l'ignoble plaisir de s'empester et d'empester les autres. » « L'usage du tabac abrège la vie », nous dit M. Turck, médecin distingué aux eaux de Plombières , ancien député. M. le docteur Jolly, dans le discours , déjà...

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