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DOCUMENTS HISTORIQUES. (Étranger. Part.offic.) 267

enchanté d'avoir personnellement à lui demander sa patiente attention, car il était tout à fait dans le désir de mon gouvernement que l'exposé officiel de ses vues sur le sujet en quesel de ses tion fut fait dans la forme la plus amicale, en harmonie avec l'expression pleine et authentique de ses sentiments. Quand je fus arrivé à la fin du premier paragraphe, il m'arrêta pour demander si je désirais qu'il fit ses remarques pendant que je lisais ou qu'il les reservât pour la fin: il croyait que le dernier parti était le plus convenable; je me rendis à la justesse de cette remarque, et, quand j'eus fini, il établit que peut-être il vaudrait mieux, comme la dépêche était longue et embrassait une grande variété de sujets, qu'il lût d'abord la copie que j'avais promis de lui envoyer, qu'il désirait aussi voir le Roi à ce sujet, qu'il aurait à répondre à la dépêche, mais qu'il me verrait d'abord, qu'il la lirait en entier avec moi (in the most friendly spirit), me dit-il en anglais, mais qu'il ne pouvait pas demander de différer la discussion sans dire qu'il n'y avait pas un paragraphe qu'il ne contestât de fait et de droit. Je dis qu'il était à peine nécessaire que je répliquasse qu'il n'y avait pas un seul paragraphe que ce moment à soutenir ne fusse de fait et de droit, qu'en même temps je consentais à sa décision d'ajourner, ce que, dans les circonstances actuelles, je considérais comme trèsnaturel.

Cette demande d'ajournement me conduisit naturellement à demander s'il y avait quelque vérité nouvelle dans les bruits donnés par les journaux du départ immédiat du duc de Montpensier; il déclara que le départ du duc de Montpensier était fixé à lundi. Voyant que j'en paraissais surpris et que j'allais faire quelques remarques là-dessus, il ajouta : Et il va sans dire qu'il ne saurait être changé maintenant.

Je dis que ce n'était pas à moi, en ce moment, à parler de l'effet du départ du duc de Montpensier de Paris, mais qu'en égard à la question, cette hate me paraissait d'autant plus extraordinaire, qu'il devait se rappeler que, la dernière fois que je l'avais vu, il avait, en réponse à ma première question, déclaré que les deux mariages n'auraient pas lieu en même temps;

il nia d'abord qu'il se fut servi de ces
expressions. Je lui rappelai que, la
veille, je lui avais lu ce que j'avais
écrit à Votre Seigneurie pour lui ra-
conter ce qui s'était passé entre nous,
qu'il avait reconnu l'exactitude de mon
récit, et j'ajoutai que j'étais certain
qu'il se souviendrait de son assertion
quand je lui rappellerais que c'était à
la suite de sa première déclaration que
la reine annoncerait en même temps
le mariage de sa sœur avec le duc de
Montpensier, que je m'étais écrié : En
même temps! et qu'il avait répondu :
Non, le mariage n'aura pas lieu en
même temps. Il admit alors qu'il avait
dit quelque chose dans ce genre, que
le mariage de la reine aurait lieu d'a-
bord, et ce sera, ajouta-t-il, elle qui
sera mariée la première. Je remar-
quai que je lui rappelais les mots dont
il s'était servi, mais que je leur avais
donné leur sens naturel que les deux
mariages seraient séparés, mais que
je ne pouvais m'être imaginé que la
reine serait la première à accomplir
la cérémonie; il répondit seulement
que, quand il m'avait vu, et il y avait
de cela quelque temps, rien, absolu-
ment rien n'était réglé, et rien en fait,
jusqu'à présent, n'a été réglé quant au
temps des mariages.

Le départ du duc de Montpensier est fixé à lundi, mais il m'a dit qu'il me verrait avant, aussitôt qu'il aurait reçu la copie de la dépêche, et qu'il aurait vu le Roi.

No 33. Lord Palmerston envoie à M. Bulwer la minute d'une protestation à remettre à M. Isturitz, avec des citations du traité d'Utrecht.

No 34. Lord Palmerston envoie à lord Normanby copie de sa dépêche à M. Bulwer, et de la minute de la ment espagnol. protestation adressée au gouverne

No 35. Lord Normanby envoie à lord Palmerston copie d'une lettre plaindre que le départ de M. le duc de qu'il a adressée à M. Guizot pour se Montpensier ait eu lien avant qu'il eût reçu la réponse qui lui avait été promise.

No 36 Lord Normanby annonce à lord Palmerston le départ de M. le duc de Montpensier.

No 37.-M. Guizot à M. de JarNo 38. M. Bulwer écrit à lord nac. (5 octobre 1846. Publiée.) Palmerston que le comte Bresson vient

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En ce moment je vois la main d'une jeune princesse de quatorze ans donnée d'une manière opposée aux représentations d'au moins une des grandes puissances européennes, dont l'amitié pour l'Espagne est bien connue dans l'histoire, et dont l'amitié peut mériter d'être cultivée. Je vois ce mariage préparé secrètement, annoncé à l'improviste, conduit avec une rapidité inconcevable à sa fin; il fait renaitre des prétentions qui se combattent, réveille des traités qui dormaient, menace l'Espagne du renouvellement de la guerre civile; il agite enfin et dissout les heureuses et pacifiques relations actuelles de l'Europe.

On ne tient pas compte de ces considérations. On regarde comme une concession trop grande de différer de douze mois le mariage d'une princesse d'un âge aussi tendre, pour accommoder ces intérêts si importants. Je le demande, pourquoi__persévère-t-on dans cette mesure? Pourquoi toutes les fortes raisons qu'on y oppose sont elles indignement repoussées? Quel est le motif qui décide, quelle est la cause qui précipite cette union, qui se présente sous des auspices si défavorables?

On ne me fait voir, on ne m'allègue autre chose, sinon que les deux cours de France et d'Espagne ont décidé que cela aurait lieu tel jour, à telle heure, de telle manière, et que, parce que les cours de France et d'Espagne l'ont décidé ainsi, il faut que cela soit. Comment donc pourrai-je, en rapportant ces faits à mon gouverneinent, lui dire d'être tranquille, que les influences de cour ont cessé dans ce pays, et que les alliances qui les lient et les cimentent ensemble ne sont d'au

cune importance nationale, et ne pourront jamais exercer aucune influence prépondérante dans les grandes questions d'intérêt national?

Je sais que les faits ne tarderont pas à mettre un terme à la discussion; mais, en terminant, je ne puis m'empêcher d'exprimer la conviction que, en dépit de la grande habileté avec laquelle cette affaire a été conduite par Votre Excellence, et du peu de talent que j'y ai apporté, les juges impartiaux remarqueront que c'a été le lot du ministre anglais de défendre les vrais intérêts et l'indépendance de l'Espagne contre Votre Excellence, à qui, en qualité de ministre de Sa Majesté Catholique, leur défense aurait été plus convenablement confiée, comme vous le faites observer avec raison.

No 40. M. Bulwer écrit à lord Palmerston qu'il a remis à M. Isturitz la protestation.

No 41.-M. Bulwer annonce à lord Palmerston (11 octobre) que les deux mariages ont été célébrés.

No 42.- Lord Palmerston à lord Normanby. (31 octobre 1846.- Publiée.)

No 43. M. Bulwer au vicomte Palmerston.(Reçue le 15 novembre.)

Madrid, le 6 novembre 1846.
Mon cher lord,

Le comte Bressou m'a donné à lire un mémorandum du 27 février, écrit, dit-il, par M. Guizot au comte de Jarnac, et qui établit que la France se considérerait libre de faire ce qu'elle jugerait convenable quant au mariage de la reine d'Espagne ou de l'infante, si le mariage de l'une d'elles avec un prince de la maison de Cobourg paraissait probable et imminent.

Je dis au comte Bresson que c'était la première fois que j'entendais parler de ce mémorandum, et que c'était aussi la première fois que j'entendais dire que le mariage de l'infante avec un prince de la maison de Cobourg était placé par la France dans la même catégorie que le mariage de la reine avec un prince de cette famille; mais qu'en même temps cette classification justifiait pleinement la conduite du goavernement quant aux objections qu'il faisait au mariage de l'infante et du duc de Montpensier.

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No 44.-M. Guizot à M. de Jarnac. (Le 22 novembre 1846. bliée.)

Pu

No 45.-M. Bulwer envoie à lord Palmerston copie de la réponse de M. Isturitz à la seconde protestation, et de sa réponse à M. Isturitz.

No 46.Lord Palmerston approuve la réponse de M. Bulwer.

No 47.- Lord Palmerston à lord Normanby. (8 janvier 1847.)

No 48.-M. Bulwer au vicomte Palmerston. (Reçue le 10 janvier. Extrait.)

Madrid, le 2 janvier 1847.

Comme M. Guizot mentionne mon nom dans sa lettre au comte de Jarnac, du 22 novembre dernier, et comme on pourrait croire, d'après le texte de ces remarques, que j'aurais appuyé, à l'époque dont il parle, un mariage de la reine d'Espagne avec le prince Léopold de Saxe-Cobourg, je crois qu'il est convenable d'envoyer à Votre Seigneurie la copie d'une lettre que j'ai reçue de M. Isturitz, à qui j'écrivis à cette époque, en apprenant que quelques accusations de ce genre avaient été faites contre moi par le gouvernement français près de lord Aberdeen. Annexe au no 48.

Réponse de M. Isturitz à la pro-
iestation du gouvernement bri-
tannique contre le mariage de
l'infante avec le duc de Mont-
pensier, communiquée au cabi-
net anglais par M. Bulwer.

Madrid, 29 septembre 1846.

Monsieur, j'ai reçu, avec votre note du 22 courant, la remontrance et la protestation que vous m'avez adressées au nom de votre gouvernement au sujet du mariage de S. A. R. l'infante. Avant de répondre aux divers points contenus dans cette pièce importante, je ne puis m'abstenir de vous notifier que l'alliance en question est un acte politiquement accompli. Alors que S. M. a déjà fait connaître sa determination aux cortès, et que cellesci, de même que les hauts fonctionnaires et les divers corps de l'Etat, ont offert à la reine leurs félicitations, vous reconnaîtrez que le temps des observations est passé, et qu'il n'est pas même permis au gouvernement de Sa Majesté d'entrer en discussion à ce sujet. Je dois aussi vous assurer que ni les délibérations du gouvernement ni celles des cortès n'ont été le moins du monde influencées par l'idée que les observations renfermées dans vos notes antérieures seraient l'expression de vos opinions personnelles. M. Isturitz à La décision, dans cette affaire, a été dictée par la libre volonté de la reine, ma souveraine, et des cortès, et par le sentiment le plus pur du bien public. Dans ces circonstances, il n'y a pas lieu de vous étonner si la confirination de vos opinions par l'autorité de votre gouvernement ne change absolument rien à l'état de la question. Ces déclarations préliminaires une fois faites, j'ai à vous exposer que le gouvernement espagnol regrette que le gouvernement de Sa Majesté Britannique considère le mariage de l'infante dona Maria-Luisa-Fernanda de Bourbon avec le duc de Montpensier comme un acte politique d'une haute importance, qui, affectant la balance des pouvoirs en Europe et les intérêts des donner à la Grande-Bretagne le droit gouvernements des autres Etats, peut d'intervenir par remontrances et protestations.

M. Bulwer.

Madrid, le 5 juin 1846.

Mon cher ami,
J'ai reçu votre lettre d'hier, dans
laquelle vous me mandez de vous dire
si vous m'avez jamais tenu, sur le ma-
riage de ma souveraine, un autre lan-
gage que celui-ci : Mon gouvernement
regarde le mariage de la reine d'Es-
pagne comme une question purement
espagnole; il reconnaît l'indépendance
de l'Espagne là-dedans, mais il préfé-
rera un descendant de Philippe V, si
un tel époux était agréable à la reine
d'Espagne et à sa nation; il n'a aucun
désir pour un prince de Saxe-Cobourg,
aucun intérêt dans ce mariage qui
peut même lui être un embarras.

Je me plais à témoigner de l'exac-
titude de ces mots et m'empresse de
vous réitérer l'assurance de mon es-
time très-amicale.

Le gouvernement britannique, qui se montre si jaloux de l'indépendance

de l'Espagne, ne trouvera point mauvais que l'Espagne agisse dans les limites tracees par les lois internationales, c'est-à-dire sans blesser les intérêts des autres gouvernements, comme c'est le cas dans cette question à propos de laquelle l'Angleterre ne saurait citer aucune violation de traités: le gouvernement britannique ne trouvera pas mauvais, je le répète, que l'Espagne repousse énergiquement une protestation qui tend à restreindre son indépendance, et qu'à son tour elle proteste contre une pareille prétention. Bien que l'Espagne, alors qu'elle agit dans les limites de son indépendance, ne soit, à la rigueur, tenue à fournir aucune explication sur cette question, je m'estime néanmoins beureux de vous donner, comme temoignage du désir dont le gouvernement espagnol est animé de maintenir de bonnes et amicales relations avec le gouvernement de la Grande-Bretagne, l'assurance que rien n'est plus éloigné de la vérité ou de la pensée du gouvernement espagnol que cette assertion, que l'indépendance de l'Espagne serait menacée par le mariage de S. A. R. avec un prince français, et que les intérêts espagnols seraient sacrifiés à la prépondérance de la France.

On ne peut, certes, concevoir comment l'Angleterre aurait entretenu cette appréhension relativement à la monarchie espagnole, alors que, dans le document même auquel j'ai l'honneur de répondre, on reconnaît que ce pays possède un territoire aussi étendu que fertile, une population nombreuse en voie d'accroissement et douée de nobles qualités, entin de puissantes ressources maritimes et militaires dans les deux hémisphères.

Une nation ainsi constituée ne peut jamais manquer de peser dans la balance de l'Europe, et ne peut être soumise à un autre pays, quelque puissant qu'il soit, ni subir une influence étrangère qui blesserait sa fierté tradition

nelle.

Permettez-moi de dire que le dépôt sacré de l'indépendance espagnole n'est confié à la vigilance d'aucune nation étrangère: ce dépot est gardé par la loyauté espagnole qui s'est montrée inebranlable, même au milieu des plus grandes calamités.

Je ne prétends point par là que l'Espagne ne soit pas sincèrement

reconnaissante envers l'Angleterre du désir que cette puissance témoigne de voir l'Espagne heureuse et prospère et en même temps indépendante, afin qu'elle ne soit pas entrainée dans des luttes où des intérêts étrangers seraient seuls en jeu; sur ce point, je puis vous assurer que le vœu de l'Angleterre sera complétement rempli; car l'histoire du dernier siècle et du commencement de celuici présente des leçons qu'il n'est pas facile d'oublier.

La perte de ses immenses possessions extérieures, celle de Gibraltar sur son propre territoire, la destruction récente de ses flettes pendant la guerre, enfin la perte de la majeure partie de ses colonies au sein de la paix, ont laissé à l'Espagne des souvenirs qui ne sont ni oubliés ni superflus, et qui lui apprennent à ne compter que sur sa propre force et sur sa propre équité.

L'esprit des temps actuels est, d'ailleurs, contraire aux engagements du passé, et ces engagements sont rendus impossibles par les institutions politiques dont la nation jouit aujourd'hui. L'Espagne, instruite par l'expérience, ne peut dévier de ces principes; le peup.e espagnol a appris qu'il est important pour lui de rester l'ami des autres peuples, et cela dans son propre intérêt ;

aussi ne déclarera-t-il jamais la guerre et ne conclura-t-il jamais la paix pour des motifs qui n'affecteraient pas exclusivement son honneur ou ses intérêts. D'apres toutes ces considérations, je me flatte de l'espoir que le gouvernement de S. M. Britannique, avec la haute pénétration qui le distingue, comprendra que les craintes auxquelles il est fait allusion dans votre note, comme produites par le mariage de Son Altesse Royale avec le duc de Montpensier, sont mal fondées, et que cet événement n'attérera en rien la politique intérieure de ce pays, ni ses relations avec les puissances amies.

Envisageant la question à ce point de vue, aussi simple que réel, le gouvernement de Sa Majesté a la confiance que le gouvernement de S. M. Britannique déposera des appréhensions puisées surtout dans des souvenirs qui, ainsi que je l'ai fait remar

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quer, n'appartiennent pas à ce siècle et ne peuvent se concilier avec les institutions représentatives qui régissent actuellement cette monarchie: le gouvernement de Sa Majesté entretient donc l'espoir que le temps et les événements seuls se chargeront de répondre à la protestation formulée à la fin de votre note, et que, dans l'intervalle, on verra s'effacer insensiblement tous les motifs qui ont pu apporter quelque froideur dans les relations amicales des deux gouvernements, relations que le gouvernement de la reine, ma souveraine, éprouve le désir cordial de maintenir.

Madrid, 15 novembre 1846. Monsieur, de pressantes affaires ne m'ont pas permis de vous accuser plus tôt réception de votre dépêche du 5 octobre dernier, dans laquelle, vous référant à la protestation du 22 septembre précédent, contre le mariage de S. A. R. la sérénissime infante dona Luisa-Fernanda avec le duc de Montpensier, vous déclarez au nom du gouvernement anglais que les enfants à naître de ce mariage seront réputés par l'Angleterre inhabiles à succéder dans aucun cas au trône d'Espagne, non-seulement aux termes des stipulations des traités, mais encore en vertu du droit public de l'Europe.

Vous appuyez cette déclaration sur la renonciation que fit le duc d'Orléans en 1712, incorporée dans les traités signés à Utrecht en 1713, et vous ajoutez d'autres citations de ces traités et une cédule émanée du roi Philippe V. Vous terminez en présentant cette communication comme un titre préventif duquel résultera la preuve que le gouvernement a fait connaître en temps opportun sa réponse, ainsi que sa manière d'envisager la question de la succession au trone d'Espagne, s'il s'élevait à l'avenir quelque différent à cet égard. Aujourd'hui que le mariage de l'infaute donna Luisa avec S. A. R. le duc de Montpensier est un fait consommé, vous remarquerez que la réponse de S. M. la reine, mon auguste souveraine, ne saurait admettre un grand développement. J'ai répondu complétement, le 23 septembre dernier, à la protestation dont vous parlez. Bien que cette ré

plique du 5 octobre m'eût ouvert une vaste carrière pour répondre aux arguments dont votre intelligence et votre talent reconnu ont fait choix, la question à laquelle ils ont trait étant devenue un fait historique et vous-même ayant clos la discussion, je me bornerai sur ce point à confirmer la teneur de mes notes auxquelles je me suis référé déjà.

aux principales parties de votre déProcédant sans retard à répondre pêche du 5 octobre, et voulant me retrancher dans les plus strictes limites, j'écarterai une considération d'un grand poids pour l'Espagne, quoiqu'elle soit, de moindre importance pour l'Angleterre ou la France.

traités d'Utrecht, sans penser, en les Dans cette occasion, l'on cite les rappelant ainsi, qu'une grande partie du territoire espagnol, dans un autre hémisphère reconnu dans ces traités, a été perdu pour l'Espagne (et cela non uniquement par ses propres fautes); de telle sorte qu'il pourrait y avoir doute sur la question de savoir si, après tant de changements de territoires, tant de modifications des institutions et même des dynasties, qu'on présente l'Europe de 1846 comparée à l'Europe de 1713, ces traités peuvent être réputés moralement avoir encore la pureté, la force la signature. Mais ces traités, me et la vigueur qu'ils avaient le jour de dira-t-on, n'ont pas été révoqués, et il est nécessaire d'entrer dans la discussion à leur égard.

précitées des traités d'Utrecht à la Si l'on applique les stipulations question du moment, l'histoire des événements contemporains démontre que, depuis la division de la maison de Bourbon en deux branches, plusieurs alliances ont été contractées et réalisées entre chacune d'elles par les mariages de Louis Ier, roi d'Espagne, 1721; de l'infant D. Philippe, fils de avec Louise-Isabelle d'Orléans, en Philippe V, avec Louise-Isabelle, fille de Louis XV, en 1733; du dauphin, fils de Louis XV, avec Marie-Thérèse, infante d'Espagne, remarque qu'à l'égard de toutes ces fille de Philippe V, en 1745. On alliances, célébrées presque à la même époque, il ne se trouve dans les archives de ce département aucune objection ni aucune protestation

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