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obligations contractées au dedans et au dehors, produit successivement des résultats satisfaisants relativement au rétablissement et à la consolidation du crédit public.

Par les budgets de la prochaine année financière qui vous seront présentés, conformément au vou de la loi fondamentale de la monarchie, Vous counaîtrez les dépenses et les obligations de l'Etat, ainsi que les moyens et les ressources sur lesquels ils comptent pour y suffire.

J'ai la confiance que vous prêterez la plus sérieuse attention à l'examen des budgets et des projets de loi qui les accompagneront, afin que le gouvernement puisse continuer à remplir fidelement les devoirs que lui impose celte branche très-importante de l'administration publique.

Dans la désignation de la force armée de terre et de mer, vous veillerez, je l'espère, à ce qu'exigent la sécurité publique et l'honneur de la nation. Mes ministres vous présenteront les projets de loi qui sont regardés comme nécessaires et conseillés par l'expérience, pour les diverses branches du service public dans lesquelles le besoin d'une meilleure législation se fait sentir.

J'ai la confiance que les cortès préteront à mon ministère un appui efficace et éclairé, et sans lequel il est impossible d'obtenir les bons résultats du gouvernement représentatif.

Représentation à S. M. la reine, adressée par les pairs et les députés de la minorité à S. Exc. le duc de Palmella, président du conseil des ministres, etc. etc.

Excellence, en remettant entre vos mains la représentation incluse, que les pairs du royaume et les députés signataires de cette représentation nous ont chargés de présenter à S. M. la reine, par l'entremise de Votre Excellence, nous devons, en vertu de la résolution unanime de ces mêmes signataires, vous donner l'assurance que tous sont prêts à donner à Votre Excellence la coopération la plus efficace et la plus loyale, et que, tout en déplorant les obstacles et les difficultés

qui assiégent Votre Excellence, nous avons la confiance que votre résolution et votre fermeté inébranlables sauront en triompher. Nous donnons également à Votre Excellence l'assurance de notre adhésion sincère à tous les membres d'un cabinet formé par vous, qui, étrangers aux erreurs, purs des fautes de la derniere administration, et fidèles aux principes consti tutionnels, pourrout donner au pays des garanties de liberté et d'ordre véritable, en réprimant les abus et en opérant des réformes économiques et administratives, impérieusement réclamées par la situation.

La représentation incluse à Sa Majesté, à la doctrine de laquelle les signataires se réfèrent en tout point, serait assurément beaucoup plus régulièrement faite dans l'enceinte des cortes. A diverses reprises ils ont tenté de la faire, et leur voix a été étouffée. Non-seulement il leur a manqué la liberté de la tribune, mais aussi ils ont eu la certitude que leurs plaintes n'arriveraient jamais au pied du trône.

Dieu garde Votre Excellence de longues années.

Lisbonne, 23 mai 1846.

Comte DE LUMIARES,

Comte DE RIO-MAYOR, José-Ignacio PEREIRA DE RAMADO.

Représentation à S. M. la reine.

Madame, les soussignés, pairs du royaume et députés de la nation portugaise, viennent respectueusement aux pieds de Votre Majesté remplir un devoir sacré qui, dans les difficultés actuelles, leur est dicté par la loi suprême du salut public. En leur nom et au nom du peuple toujours fidele, ils protestent solennellement devant Votre Majesté qu'aucun esprit de vertige rebelle n'a inspiré le peuple, qui, pour la juste défense de sa propriété et de ses droits, s'est armé contre l'oppression. Au milieu de ses souffrances et de ses paintes, l'auguste nom de Votre Majesté a toujours été béni et invoqué par le peuple. Aujourd'hui encore, confiant dans les promesses faites du haut du trône, il désire sincèrement voir rétablir l'ordre régulier et normal de l'Etat.

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Mais la tyrannie, madame, a été si longue, si cruelle et tellement systématique, on a tellement éludé toutes les promesses, faussé les principes et les lois, que le peuple ne saurait être blâme si, en proie à l'anxiété et au doute, il réclame des garanties efficaces et sûres de ce qui lui est légitimement dû, et que le cœur généreux et maternel de Votre Majesté s'efforce si vivement de lui assurer. Madame la nation portugaise n'a jamais douté de la parole royale de ses princes, et l'auguste fille de don Pedro IV peut moins que toute autre y manquer; mais une funeste expérience a prouvé que la perfidie et la malveillance parviennent quelquefois à s'interposer traitreusement entre la plus aimée des souveraines et le plus loyal des peuples. Voilà, madame, la seule crainte qui tourmente aujourd'hui la nation; elle n'obéit ni à une reaction factieuse ni à l'esprit de parti. Daigne Votre Majesté considérer attentivement les garanties que la nation demande, et, dans sa haute sagesse, elle se convaincra qu'elles sont justes. Une représentation nationale véritable et libre, la suspension immédiate et la révocation opportune des lois manifestement contraires à la charte et oppressives pour le peuple; l'annulation de tous les actes du gouvernement entachés du même vice; l'autorité publique et la force nationale conférées aux mains d'hommes intègres, pures de toute souillure du sang du peuple, et ayant donné la preuve qu'ils seront incapables de trahir le peuple et de manquer à Votre Majesté. Teiles sont, madaine, les garanties que vous demande le peuple; ce serait une calomnie de les taxer d'exigences exagérées. L'histoire de toutes les révolutions prouve clairement que plus les concessions se font attendre, et moins elles satisfont, et que l'exaltation du peuple prend un accroissement d'autant plus incalculable, que la conviction d'une force supérieure reconnue et non contestée est plus profonde. Les signataires, aussi fidèles à Votre Majesté que la nation dont ils ont la confiance, prient très-humblement Votre Majesté, mais aussi très-instamment, de daigner considérer dans sa haute sagesse ce qu'ils exposent respectueusemen. Puisse Dieu, notre seigneur, conserver et faire prospérer pendant

de longues années la précieuse vie de Votre Majesté, ainsi que nous le lui demandons tous et que nous en avons besoin.

Lisbonne, 23 mai 1846.

Marquis DE LOULĖ, marquis D'A-
BRANTÈS, marquis DAS MINAS,
comte DAS ALÇOVAS, comte
DAS ANTAS. comte D'AVILLEZ,
comte DO FARKOBO, comte DE
LAVRADIO, Comte DE LUMIARES,
Comte DE MELLO, comte de Ri-
BEIRA-GRANDE, Comte DE RIO-
MAYOR, Comte DE VIMIOSO, vi-
Comte D'OLIVEIRA, Vicomte DE
SA DA BANDEIRA, baron Do
SEIXO, Carlos-Bento DA SILVA,
Joao TEIXEIRA DE MELLO, Fran-
Cisco-Xavier DE MORAES-PINTO,
Henrique DA CUNHA DA GAMA,
José-Maria GRANDE, Antonio-
Roberto DE OLIVEIRA LOPES
BRANCO, José - Ignacio PE-
REIRA DERMARADO, José-Isi-
doro GUEDES, Julio GOMES DA
SILVA SANCHES, Joan-Baptista
D'ALMEIDA GARRETT, Rodrigo
DA FONSECA MAGALHAES, Jea-
quim-Antonio DE AGUIAR.

Proclamation royale.
Portugais,

Les cris qui de toutes parts s'élevaient jusqu'à mon trône rempis saient mon cœur de la douleur la plus poignante; toutes mes veilles, tous mes instants étaient consacrés à la pensée de rétablir la prospérité publique si violemment attaquée. Jamais ne sortirent de ma bouche des paroles de rigueur; ce sentiment s'allie mai avec l'amour maternel que je porte à tous mes sujets; mais, après avoir reconnu la suprême gravité de la situation actuelle du royaume, et la profondeur de l'abime dans lequel le trône de mos pères et les institutions de mon pays étaient menacés d'être précépités avan peu, entraînant à leur suite l'avenir et l'existence même de cette nation si fidèle et si digne d'un meilleur sort. je résolus de mettre un terine à tant de calamités, en me placant entre l'abime et l'anarchie triomphante.

Dans ce but, j'ai appele daus mės conseils des hommes qui, je l'espere, m'aideront à mener à bonne tin la

tâche difficile que m'a imposé mon excessif amour pour les braves populations dont la Providence m'a confié les destinées. Les instructions que j'ai cru devoir donner à ces conseillers se résument en peu de mots, et je n'hésite pas à les répéter ici, convaincue qu'ils irouveront de l'écho dans tous les esprits libres, généreux, intelligents et fideles.

Il n'est pas donné à la force humaine de rayer des fastes des nations les grands faits accomplis, soit qu'on les accepte simplement comme faits, ou qu'on en trouve les motifs justifiables; il importe de les reconnaître et de les respecter dans leurs conséquences, alors qu'ils se formulent avec de certaines proportions de grandeur. Telles sont, par exemple, les circonstances du mouvement populaire qui éclata dans la province de Minho, et qui plus tard, dénaturé et souillé, se répéta sur d'autres points du royaume. Le changement qui vient d'avoir lieu dans l'administration n'a pas le caractère d'une reaction contre ce mouvement populaire, mais seulement contre les excès auxquels il a servi, de prétexte.

Les populations n'ont demandé que l'abolition du système tributaire, de la loi de sûreté, et la démission des ministres auxquels elles attribuaient les prétendues vexations que produisaient ces lois; ces concessions furent faites et elles seront maintenues.

Mais le peuple ne pouvait demander que le code de ses lois et de ses libertés, que le talisman fruit de cent combats, que la charte constitutionnelle de la monarchie fût enveloppée dans la proscription; il était si loin d'avoir cette pensée que, dans les manifestations de sa plus grande effervescence, il invoqua constamment la charte et la salua de ses acclamations. Oh! que cette circonstance a versé de bauine dans mon cœur.

Il m'eût été trop douloureux de voir traiter avec ingratitude le pacte sacré qui me lie à mes peuples, de voir fouler aux pieds la plus grande, la plus bienfaisante des œuvres de mon très-honoré pere, cette charte qui s'enchaîne à l'existence de ma dynastie, et dont le nom s'est toujours trouvé uni au mien, dans la bouche de ceux qui, pour donner la liberté à cette terre mouraient daus les batailles. Celui-là même qui

a octroyé la charte y a reconnu les nécessités de l'expérience et du temps; le temps et l'expérience, ont, en effet, démontré la nécessité de corriger et de modifier la charte dans quelquesunes de ses dispositions. Je ne veux d'ailleurs pas usurper un pouvoir qui ne m'appartient pas; je ne ferai pas changer par un simple décret la loi fondamentale de la monarchie, que je me considère comme obligée à observer rigoureusement aussi bien que mes sujets. J'accorderai à mes ministres de la faire reviser, mais d'après le mode prescrit par la charte elle-même. Pleine de confiance dans les vertus du peuple portugais, j'espère qu'il se réunira autour de mon trône pour m'aider à accomplir l'œuvre juste et féconde que nous venons d'entreprendre. Le jour le plus mémorable et le plus glorieux sera pour moi celui où je verrai la famille portugaise, oubliant de vieilles haines, s'embrasser pour ne plus se séparer. Tout le secret, pour en arriver là, consiste dans ces deux mots : justice! devoir! Que l'on proclame comme nécessité premiere de cette société, l'empire de la moralité, aujourd'hui détruit; que l'on honore les principes respectables, pourvu qu'ils ne servent pas de marche-pied à quelques ambitieux; que l'on éclaire, au lieu de l'égarer, le peuple le plus loyal et le plus noble du monde; que le mérite prouvé, que la véritable vertu soient les seuls titres à l'avancement; que l'on établisse dans tous les services publics l'ordre le plus strict, l'économie la plus sévère; que l'on fasse disparaitre toutes les anciennes dénominations de partis; que l'on traite avec la tolérance la plus entière toutes les opinions qui ne se traduisent pas en attentats contre la paix publique ; que l'on respecte la foi des contrats légalement conclus, et sans doute on verra luire pour cet infortuné pays l'aurore d'un meilleur jour.

Mon intention est de faire envoyer sans retard dans les provinces, en qualité de commissaires du royaume, des hommes zélés pour le service de l'Etat et pour le mien, afin de recueillir toutes les plaintes, toutes les remontrances du peuple. Ces plaintes, ces remontrances, seront mûrement pesées, et l'on s'attachera à remédier à tous les abus qui seront constatés,

et que, dans ma vive sollicitude pour le bien-être de mon peuple, je n'aurai pas pu corriger d'une autre manière. Enfin, comine j'ai avant tout à cœur d'empêcher les excès, de quelque nature qu'il soient, ma volonté royale est que l'on sache que la justice sera inflexiblement exercée à l'égard de tous, sans distinction d'opinion politique; que les principes seront substitués aux vengeances, et le règue de la moralité à celui de la terreur. J'espère que je n'aurai pas à exécuter cette détermination irrévocable, et que, me sacrifiant encore une fois au bien-être de mes sujets, je trouverai dans leur sincère et loyale affection et dans les bénédictions de la Providence, l'unique récompense que j'ambitionne pour mes efforts et mes veilles.

Palais de Belen, 6 octobre 1846.
LA REINE.

Le marquis De Saldanha,
Le vicomte DE OLIVEIRA,

D. Manuel DE PORTUGAL Y CASTRO.
José-Jacinto-Valente FARINHO.

DECRET par lequel S. M. la reine assume provisoirement l'autorité absolue. Présidence du conseil des ministres.

Madame, par votre proclamation du 6 octobre courant, Votre Majesté a appelé autour de son trône toute la famille portugaise, afin qu'elle aidat Votre Majesté à consolider une œuvre juste et féconde à laquelle tous sont intéressés. Votre Majesté a proclamé la paix, la plus étroite union des liens Sociaux, mais comme il en était besoin, Votre Majesté a déclaré que, s'il y avait des excès, si l'empire de la terreur prétendait offenser l'empire de la morale, l'action de la justice serait inflexible contre tous les perturbateurs de l'ordre et des droits sociaux. Votre Majesté a observé avec beaucoup de raison que certains esprits rebelles, au lieu d'accepter les invitations à la paix et à la protection donnée à tous par Votre Majesté, se sont engagés dans une révolte plus flagrante, et là même où la liberté fut achetée au prix d'un sang noble et illustre, our a emprisonné un des

plus braves généraux de la campagne et d'autres braves qui l'accompagnaient, chargés tous d'une mission légale de leur légitime souveraine.

Mais Votre Majesté, toujours bienveillante, toujours aimant ses sujets, a voulu ramener les esprits égarés par sa proclamation du 14 courant; vous leur avez promis asile et protectiou; à tous le puissant manteau de votre pourpre royale. Votre Majesté a cu recours encore à d'autres moyens pour tâcher de sauver de la ruine certains de ses sujets qui, dans la carrière du service public et dans les compagnies, soutenues par la légitimité du trône et des institutions libérales, avaient rendu d'immenses services. Tout a été vain; l'entêtement dans le crime et la constauce dans la révolte a consommé l'attentat contre le trône de Votre Majesté et la charte constitutionnelle de la monarchie. Votre Majesté a rempli religieusement la première de ses promesses royales. La protection et la clémence ont été offertes avec une munificence toute royale; mais l'ingratitude n'a rien voulu accepter. Il faut maintenant satisfaire à la seconde condition que Votre Majesté, comme reine, a reconnu être obligatoire et inhérente au trone; et dans cette circonstance Votre Majesté sera soutenue par la valeur et le dévouement de ses fidèles sujets.

Votre Majesté pensait, d'après les impulsions de son cœur royal et bienveillant, qu'il ne serait pas nécessaire d'outrepasser les limites des attributions que la charte constitutionnelle et les lois confèrent à Votre Majesté, pour que l'ordre public soit maintenu et vos ordres royaux respectés. Dans cet état, assurément, Votre Majesté repousserait tout excès de pouvoir sans cause justifiée, pour le salut de l'Etat. C'est ainsi que pensaient voS ministres, qui, appelés à l'honneur d'être vos conseils, assumant sur leurs faibles épaules, mais avec un esprit fort et dévoué à la cause de Votre Majesté et de la charte constitutionnelle, la tâche ardue de diriger les affaires publiques, ont reçu de Votre Majesté les ordres les plus positits de conformer leurs actes aux salutaires préceptes consignés dans les prociamations de Votre Majesté.

Mais, madame, il faut le reconnai

DOCUMENTS HISTORIQUES. (Étranger. Part. offic.) 281

tre, le système perfide et depuis long-
temps connu d'attaquer les bases les
plus solides du trône et du pacte so-
cial, l'esprit révolutionnaire qui vou-
drait établir dans la Péninsule des
institutions contraires à celles des na-
tions civilisées et puissantes de l'Eu-
rope, insiste maintenant à main ar-
mée pour atteindre le but le plus
élevé de ses efforts. Trompant les
masses par de fallacieuses promesses,
calomniant les royales intentions de
Votre Majesté et celles de ses minis-
ires, usant de tous les moyenes de sé -
duction, les révolutionnaires ont éta-
bli l'anarchie et la guerre civile dans
quelques provinces du royaume, ce
qui est le plus cruel fléau de la so-
ciété. Il ne suffit pas, Madame, d'ar-
reter momentanément cette aber-
ration de la voie légale, ce crime
qualifié, il faut garantir la stabilité
du trône de Votre Majesté et des insti-
tutions de la Charte, affaiblies par les
continuelles vicissitudes politiques, et
attaquées impunément par ceux qui,
pour déchirer la Charte, invoquent ces
mémes garanties et immunités qu'elle
établit pour les citoyens paisibles,
pour les fonctionnaires qui respec-
tent la loi et les droits de leur souve-
raine.

Madame, les ministres de Votre Ma-
jesté savent que ces gages sacrés d'in-
dépendance nationale se trouvent me-
nacés, et que, pour les sauver, il est
nécessaire que Votre Majesté assume
la pleine autorité et les pouvoirs, et
qu'elle adopte les mesures qu'elle ju-
gera convenables, dans le but d'en
finir avec la rébellion, et d'établir la
paix avec l'ordre et la tranquilité pu-
blique, sans lesquelles on ne peut ob-
tenir la consolidation du système con-
stitutionnel. L'auguste père de Votre
Majesté assuma la pleine autorite, par
decret du3 mars 1832, pour empe-
cher l'usurpation de la couronne de
Votre Majesté et de la charte constitu-
tionnelle. Il appartient à Votre Majesté,
héritière de ses droits et de ses vertus,
d'agir de même pour arriver au même
but; car c'est aussi le despotisme et
l'usurpation que la révolte prétend
imposer au pays. Si les Chambres co-
législatives étaient réunies, nous don-
nerions au pouvoir exécutif dont Vo-
tre Majesté est le chef, les pouvoirs
nécessaires pour détruire la rébellion
et conserver la dynastie régnante et

la charte constitutionnelle; car c'est ce
qui a toujours été fait quand on a vu
que ces gages de la félicité publique
étaient en danger. Mais comme nous
ne pouvons obtenir de pareils pou-
voir's extraordinaires du corps légis-
latif, la suprême loi du salut public
exige impérieusement de Votre Ma-
Madame, vos ministres, en conseil -
jesté l'adoption de cette mesure.
lant à Votre Majesté l'exercice de la
dictature, et en l'annonçant et l'é-
tablissant avec franchise, au lieu de
l'exercer sans déclaration préalable,
sont loin de croire que l'exercice en
sera large et durable; car nous pen-
sons, au contraire, qu'elle ne peut se
justifier que dans le cas et pour les
objets où le bien public est en jeu,
avec responsabilité efficace des minis-
tres, vérifiée par les Chambres dans
leur première réunion, où ils présen-
teront les motifs de tout ce qu'ils au-
ront fait en dehors de la sphère des
Les ministres de Votre Majesté ont
attributions du pouvoir exécutif.
donc l'honneur de proposer à Votre
Présidence du conseil des minis-
Majesté le projet de décret suivant:
tres, au ministère de la guerre, ce
27 octobre 1846.

Marquis DE SALDANHA, Vicomte
DE OLIVEIRA, don Manoel DE
PORTUGAL Y CASTRO, José-An-
tonio-Maria DE SAUZA AZA-
VEDO, José - Jacinto - Valente
FARINHO.

DÉCRET.

ART. 1er. Tant que dureront les circonstances actuelles de révolte armée dans le pays contre non trône et la charte constitutionelle de la monarchie, j'ai jugé à propos de m'attribuer la pleine autorité et les pouvoirs pour adopter les mesures qui seront nécessaires pour le prompt rétablissement de l'ordre légal et la stabilité du système politique de la monarchie.

ART. 2. Aussitôt que les circonstances actuelles cesseront, l'autorité et les pouvoirs mentionnés dans l'article précédent cesseront aussi.

ART. 3. Les ministres et secrétaires d'Etat, responsables de toutes les mesures qui seraient adoptées dans l'exercice de l'autorité que j'ai jugé à propos de prendre, rendront compte

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