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Majesté approuve entièrement les démarches que vous avez faites et que vous avez exposées dans votre dépêche du 29 janvier, ainsi que la lettre que vous avez adressée au secrétaire d'Etat américain, dans le but de savoir d'une manière claire et positive si le gouvernement des Etats-Unis serait disposé à admettre l'application du principe de l'arbitrage au sujet de la question de l'Orégon, en proposant d'autres conditions que celles que ce gouvernement avait déjà rejetées. En agissant ainsi, vous avez très-habilement et judicieusement prévu les instructions que je me disposais à vous envoyer sur cette question. Nous n'avons maintenant rien à faire qu'à attendre la réponse de M. Buchanan à l'appel que vous lui avez adressé, quoique, d'après votre propre dépêche, je sois convaincu que votre proposition sera repoussée. Néanmoins, si la réponse de M. Buchanan est de telle nature que l'on puisse concevoir quelque espoir d'arriver à terminer ce litige par la voie de négociations directes, je profiterai moi-même avec plaisir d'une semblable ouverture. Si la réponse est conçue en d'autres termes, ce sera alors au gouvernement de Sa Majesté à voir quelles mesures il peut être convenable d'adopter, afin de faire face à toutes les occurrences qui pourraient se pré

senter.

TRAITÉ conclu entre la GrandeBretagne et les Etats-Unis d'Amérique, relativement à l'Orégon.

S. M. la reine du royaume uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande et les Etats-Unis d'Amérique ayant pensé qu'il était désirable, pour la prospérité future des deux pays, de mettre un terme définitif à l'état de doute et d'incertitude qui a existé jusqu'à présent relativement à la souveraineté et au gouvernement du territoire situé sur la côte nord-ouest de l'Amérique, à l'ouest des montagues Rocheuses, par un compromis amiable des droits mutuellement soutenus par les deux parties sur ledit territoire, ont nommé respectivement des plénipotentiaires pour discuter et s'entendre sur les termes de cet arrangement, c'est-àdire:

S. M. la reine du royaume uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande a, d'une part, nommé le très-honorable Richard Packenham, membre du conseil privé de Sa Majesté et ministre plénipotentiaire et extraordinaire de Sa Majesté aux Etats-Unis ; et le président des Etats-Unis d'Amérique a', d'autre part, donné pleins pouvoirs à James Buchanan, secrétaire d'Etat des EtatsUnis; lesquels, après s'être communiqué respectivement leurs pleins pouvoirs, trouvés exacts et en bonne et due forme, se sont accordés et ont

Le comte d'Aberdeen à M. Pac- arrêté les articles suivants :

kenham.

Foreign-Office, 3 mars 1846.

Monsieur, depuis que je vous ai écrit ma dernière dépêche en date de ce jour, j'ai reçu votre dépêche du 5 février, avec son contenu, par laquelle vous m'annoncez que le gouvernement des Etats-Unis a définitivement rejeté notre proposition de résoudre, par la voie d'un arbitrage, la question de l'Orégon. Mais, la malle partant ce soir, il ne me reste pas assez de temps pour pouvoir prendre un parti sur une question aussi sérieuse que celle qui est impliquée dans la résolution du président, telle que vous venez de me l'annoncer.

ART. 1er. Du point, sur le 49o parallèle de latitude nord, où se termine la limite fixée par les traités existants et par les conventions conclues entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, la ligne frontière entre les territoires de S. M. britannique et ceux des EtatsUnis sera continuée à l'ouest, le long dudit 49° parallèle de latitude nord, jusqu'au milieu du canal qui sépare lé continent de l'île de Vancouver, et de là, en descendant au sud, à travers le milieu dudit canal et des détroits de Fuca jusqu'à l'océan Pacifique; pourvu toutefois que la navigation dudit canal et desdits détroits tout entiers, situés au sud du 49° parallèle reste libre et ouverte aux deux parties.

ART. 2. Du point où le 49o parallėle de latitude nord se trouve couper le grand bras septentrional de la rivière Columbia, la navigation dudit

bras sera libre et ouverte à la compagnie de la baie d'Hudson et à tous sujets anglais faisant commerce avec cette compagnie, jusqu'au point où ledit bras rejoint le lit principal de la Columbia, et de là, en descendant ledit lit jusqu'à l'Océan, avec libre accès dans ladite ou lesdites rivières. Il est aussi convenu que les ports habituels, sur la ligne ainsi décrite, seront de la même manière libres et ouverts.

En navigant dans ladite ou lesdites rivières, les sujets anglais, ainsi que leurs marchandises et produits, seront traités sur le même pied que les citoyens des Etats-Unis. Toutefois il est bien entendu que rien dans cet article ne pourra être interprété comme empêchant ou tendant à empêcher le gouvernement des Etats-Unis de faire, relativement à la navigation de ladite ou desdites rivières, tous règlements compatibles avec le présent traité.

ART. 3. Dans le futur partage du territoire situé au sud du 49o parallèle de latitude nord, comme il est stipulé dans le premier article du présent traité, les droits de possession de la compagnie de la baie d'Hudson et de tous les sujets britanniques qui occupaient déjà quelques terrains ou autres propriétés légalement acquises dans ledit territoire, seront respectés. ART. 4. Les fermes, terres, et toute autre propriété de quelque nature que ce soit, appartenant à la compagnie agricole du détroit de Poget, sur la rive nord de la rivière Columbia, seront confirmées à ladite compagnie. Dans le cas, cependant, où la position de ces fermes et terres serait considérée par les Etats-Unis comme pouvant être d'une importance publique et politique, et si le gouvernement des Etats-Unis signifiait son désir d'en obtenir la possession en tout ou partie, la propriété ainsi demandée serait transférée audit gouvernement, moyennant payement de sa valeur, sur laquelle les deux parties auraient à s'entendre.

ART. 5. Le présent traité sera ratifié par S. M. britannique et par le président des Etats-Unis, avec l'avis et le consentement du sénat dudit pays, et les ratifications seront échangées à Londres dans le délai de six mois de la date du présent, ou plus tôt, s'il est possible.

En foi de quoi les plénipotentiaires

respectifs ont signé le présent traité et y ont apposé le sceau de leurs

armes.

Washington, le 15 juin 1846. Richard PACKENHAM, James BUCHANAN.

CORRESPONDANCE DIPLOMATIQUE ENTRE LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA RÉPUBLIQUE DU MEXIQUE ET M. SLIDELL, PLÉNIPOTENTIAIRE DES ÉTATS-UNIS

No 1.-A. S. E. D. Joaquin Castillo y Lanzas, ministre des affaires étrangères et de l'intérieur.

Jalapa, 1er mars 1846.

Le soussigné, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire des Etats-Unis d'Amérique près la république du Mexique, a eu l'honneur d'adresser à S. E. D. Manuel de la Pena y Pena, alors ministre des affaires étrangères, à la date du 8 décembre dernier, une copie de ses lettres de créances, en le priant de vouloir bien l'informer de l'époque à laquelle il lui serait permis de présenter l'original au président de la république du Mexique. A la date du 16 décembre, le soussigné reçut avis de M. Pena y Pena que la teneur de ces lettres de créance soulevant des difficultés, il était urgent de consulter le conseil de gouvernement; et le 20 du même mois, il lui fut notifié par M. Pena y Pena, que le gouvernement mexicain avait arrêté de ne pas le reconnaître en sa qualité d'envoyé extraordinaire et de ministre plénipotentiaire.

A la réception de ces dépêches du ministre des affaires étrangères, le soussigné a répondu, à la date des 20 et 24 décembre, en réfutant les arguments à l'aide desquels ou prétendait soutenir le refus de le reconnaître et en justifiant la conduite de son gouvernement; il annonçait en même temps sa résolution de se rendre à Jalapa, pour y attendre des instructions en rapport avec des circonstances si inopinées. Il a déjà reçu ces instructions.

Le président des Etats-Unis ap

prouve complétement la conduite observée par le soussigné, ainsi que les termes de sa correspondance avec le gouvernement mexicain. Si les autorités qui dirigeaient alors les affaires existaient encore, il n'y aurait eu d'autre alternative que d'ordonner au soussigné de prendre ses passeports; et, dans ce cas, le président des Etats-Unis aurait fait connaître au congrès tout ce qui s'était passé, en en appelant à la nation pour défendre la justice de ses droits et de son bonneur outragé. Mais, à partir de cette époque, les destinées de la république mexicaine ayant été confiées à d'autres mains, le président ne veut pas adopter une mesure, de laquelle résulterait infailliblement la guerre, saus tenter un nouvel effort pour éviter une si grande calamité; il veut épuiser tous les moyens honorables de conciliation, afin de prouver au monde civilisé que si la paix est troublée, la faute en doit retomber sur le Mexique. Il désire donc sincèrement la paix; mais l'attitude presque hostile du Mexique n'est pas compatible avec la dignité ni l'intérêt des Etats-Unis, et c'est au gouvernement mexicain à décider s'il entend faire succéder des négociations amicales, ou s'il préfère en venir à une rupture ouverte.

Il est inutile de reproduire les arguments que le soussigné a eu l'honneur de développer dans ses notes des 20 et 24 décembre, et auxquelles il a déjà été fait allusion; il n'a rien à y ajouter; mais il a ordre de soumettre ces notes à l'attention du président intérimaire de la république mexicaine, le général Mariano Paredes y Arrillaga.

Le soussigné prend la liberté de rappeler respectueusement à Votre Excellence, qu'après avoir eu tout le temps nécessaire pour réfléchir avec maturité sur tant de graves intérêts impliqués dans la question de sa reconnaissance officielle, on doit lui permettre d'espérer que, dans le plus bref délai possible, il lui sera notifié la résolution définitive de S. E. le président intérimaire, et il se flatte de l'espoir que cette résolution sera telle qu'il en résultera le rétablissement d'une cordiale et perpétuelle amitié entre les deux républiques.

Le soussigné saisit cette occasion
Ann. hist. pour 1846. App.

d'offrir à S. E. D. Joaquin Castillo y Lanzas, l'assurance de sa considération distinguée. John SLIDELL.

No 2.-AS. E. M. John Slidell.

Mexico, 12 mars 1846.

Le soussigné, ministre des affaires étrangères et de l'intérieur de la république, a l'honneur d'accuser réception de la note que S. E. M. John Slidel, ministre plénipotentiaire et envoyé extraordinaire des Etats-Unis d'Amérique, a bien voulu lui adresser de Jalapa à la date du 1er présent mois.

Aussitôt que la note ci-dessus mentionnée a été remise entre les mains du soussigné, il s'est empressé de la communiquer à S. E. le président intérimaire, qui, après en avoir étudié attentivement la teneur, et après mûres réflexions sur cette affaire, a bien voulu ordonner au soussigné de faire savoir, en réponse à M. Slidell, comme il en a l'honneur que le gouvernement mexicain ne peut le recevoir comme envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire près du gouvernement.

Ici, le soussigné devrait considérer sa note comine close; mais les motifs les plus graves lui font regarder comme une nécessité de soumettre quelques réflexions à ce sujet; et il les soumet, non par crainte des conséquences que doit entraîner cette mesure décisive, mais par respect pour la raison et la justice.

Il est bien certain que tout cet appareil de guerre de l'Union américaine, la présence de ses escadres dans nos mers et sur les deux rivages de la côte; la marche des troupes d'invasion qui envahissent nos frontières du nord, et la présence d'un plénipotentiaire qui prétend adresser au gouvernement mexicain des propositions de paix et de conciliation, suffiraient pour ne rien écouter, tant que notre gouvernement y verrait une menace et tant qu'on ne désavouerait pas jusqu'à ces apparences d'hostilité. Mais il faut passer outre, et le gouvernement de la république consent à une discussion franche et loyale, appuyée sur la raison et sur les faits. Il suffit de ne dire que la vérité, et on verra

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si la justice est du côté du Mexique dans la question qui se débat.

Depuis plusieurs années déjà, on découvre un fait aujourd'hui trèsclair: c'est la tendance des Etats-Unis à s'agrandir et augmenter leur immense territoire aux dépens du Mexique. On ne peut nier, quant au Texas du moins, que ce n'ait été là son but constant; c'est ce qui d'ailleurs a été dit catégoriquement, et même en termes officiels, par un agent de l'Union, dont les paroles, malgré leur étrange et insolente franchise, n'ont pas encore été démenties par le gouvernement des Etats-Unis.

En ne citant pas ici tous les événements auxquels ce projet très-réel a donné lieu depuis une large période d'années, événements qui n'ont pas seulement servi à révéler de l'ambition, mais qui ont démontré que l'on ne reculait devant aucun moyen ni aucune sorte de succès, il suffit de citer ce qui s'est passé depuis l'année dernière c'est là ce qu'il importe le plus d'examiner à présent.

Les Etats-Unis, dès qu'ils virent le moment arrivé pour l'annexion du Texas, dès qu'ils furent assurés de l'appui de leurs alliés et de leurs partisans naturels sur ce territoire; dès ce moment, ils agirent ouvertement, et ils employèrent tous les moyens possibles en vue de l'annexion. Le projet éclata dans le congrès même. D'abord, il ne prevalut pas dans cette assemblée, grâce à la circonspection, à la sagesse déployée par le sénat.

Cependant on le fit reparaître dans d'autres sessions, et il finit par être approuvé dans la forme et dans les termes que tout le monde connaît.

Un fait pareil, ou, pour dire le mot, un acte si notoire d'usurpation, exigeait impérieusement que le Mexique y répondit avec la fermeté et la dignité convenables. Déjà le gouvernement suprême avait déclaré qu'à ses yeux un acte semblable impliquait le casus belli. Il fut conséquent avec sa déclaration. Les négociations se trouvaient par le fait anéanties, et la guerre apparut comme l'unique secours da gouvernement mexicain.

Mais, tandis qu'il se préparait à défendre ses droits méconnus, il reçut de celui qui se faisait appeler président de la république du Texas, des propositions tendant à une sorte de

transaction sur les bases de l'indépendance de cet Etat: le gouvernement consentit à les écouter; sa condescendance alla jusqu'à recevoir des commissaires qui lui furent envoyés du Texas.

Les agents des Etats-Unis sur ce territoire, ne perdirent pas un moment si précieux et profitant du statu quo où était resté le Mexique, ils préparèrent les choses et dirigèrent les événements de telle sorte, que presque aussitôt eut lieu l'annexion du Texas, déjà concertée avec l'Union américaine.

Ainsi, l'annexion d'un territoire, regardé comme partie intégrante du Mexique durant toute la durée de la domination de l'Espagne, et depuis l'émancipation, sans que ce territoire eût été une seule fois contesté en tant d'années, sans même qu'il lui manquât la sanction du traité de limites entre la république du Mexique et les EtatsUnis d'Amérique ; cette annexion vint à se consommer par les moyens réprouvés de la violence et du dol.

Les nations civilisées ont vu avec étonnement, dans ce siècle de civilisation et de lumières, une puissance forte et consolidée, profitant des dissensions intérieures d'une nation voisine, endormir sa vigilance par des protestations d'amitié, mettant en jeu tous les ressorts de l'intrigue, de la perfidie et de la violence, et réussissant enfin à la dépouiller d'une partie de son territoire, au mépris de tous les droits de la propriété et après une occupation maintenue sans interruption!

Voilà la vraie situation de la république du Mexique: dépouillée, outragée, méconnue, et appelée encore à subir une dernière humiliation. Le sentiment de sa propre dignité re permettrait pas de souffrir une pareille ignominie.

On comprend avec peine comment, à la suite des explications claires et suffisantes données à S. E. M. Slidell, dans la note du 20 décembre, le pouvoir exécutif aux EtatsUnis croit encore trouver des motifs pour exiger ce qu'on refuse dans la note avec pleine raison.

Le consul des Etats-Unis dans cette capitale avait adressé une note confidentielle portant la date du 13 o tobre, au dernier ministre des affai

res étrangères, dans laquelle, s'en tenant à ce qu'il avait dit précédemment dans une entrevue particulière, il exposait: qu'au moment de la suspension des rapports diplomatiques entre les deux pays, l'assurance avait été donnée au général Almonte du vif plaisir éprouvé par le président, de voir se régler pacifiquement les sujets de plainte qui divisaient les deux gouvernements, et de concourir au rétablissement des relations les plus intimes et les plus cordiales entre les deux républiques-sœurs. Le président éprouvait encore le même désir. I souhaitait que le conflit actuel se terminât amiablement, et non en recourant aux armes. Le président enfin, préoccupé de ces sentiments, m'ordonnait, disait-il, d'exposer à Votre Excellence, que, n'ayant pas d'agent diplomatique à Mexico, il désirait savoir si on recevrait un envoyé des Etats-Unis, investi de tous les pouvoirs nécessaires pour régler les questions débattues entre les deux gouvernements. Dans le cas où cette demande serait favorablement accueil lie, le depart de l'envoyé aurait lieu à l'instant près du gouvernement

mexicain.

Il fut répondu dans le ministère auquel appartient aujourd'hui le soussigné, à la date du 15 octobre que, bien que la nation eût été gravement offensée par le gouvernement des Etats-Unis, en raison des actes commis dans la province mexicaine du Texas, le gouvernement était disposé à recevoir le commissaire envoyé des Etats-Unis dans la capitale, avec de pleins pouvoirs pour régler, par des voies pacifiques, équitables et honorables, la contestation présente; et, qu'en agissant ainsi, le gouvernement mexicain prouvait clairement qu'après les injures reçues, et malgré son désir énergique d'en obtenir réparation, il ne voulait ni repousser ni mépriser l'offre de paix présentée par son adversaire.»

D'après cette citation, on voit que la ferme intention du gouvernement mexicain, en admettant un plénipotentiaire des Etats-Unis, était de ne le recevoir qu'avec des pouvoirs ad hoc, c'est-à-dire spéciaux quant à l'affaire du Texas. Et en effet, c'était là le seul point à traiter; c'était le préliminaire d'une reprise de bonnes

relations entre les deux pays, et la condition expresse à laquelle était subordonnée l'admission de cet envoyé près de notre gouvernement.

Le gouvernement de la république ne pouvait s'engager au delà sans compromettre sa responsabilité; admettre un envoyé des Etats-Unis, avec le caractère des agents ordinaires d'une nation amie, lorsque la grave affaire du Texas était pendante, lorsqu'on mettait en question, soit directement, soit indirectement, l'intégrité du territoire mexicain, et qu'on voyait attaquer ainsi jusqu'à notre nationalité, c'était à faire dire que toutes les difficultés étaient finies, c'était clore prématurément une question à peine débattue, et donner ainsi pour parfaitement rétablies les anciennes relations de paix et d'amitié existantes entre les deux nations.

Voilà ce qu'on doit dire au nom de la simple vérité.

D'après cet exposé, la nomination d'un envoyé extraordinaire, d'un ministre plénipotentiaire des Etats-Unis, et le maintien officiel de cet agent, nonobstant les représentations élevées à ce sujet par le gouvernement du Mexique, devenait un acte tel, que le soussigné se refuse à le qualifier.

Si la bonne foi préside, comme on doit le supposer, aux résolutions du gouvernement des Etats-Unis, à quelle cause faut-il attribuer l'obstination extraordinaire qu'il a montrée à ne vouloir rien céder aux conditions sans lesquelles le Mexique n'eût jamais accédé à sa demande? Si l'on avait sincerement voulu la paix entre les deux nations, le moyen était trouvé : il suffisait, comme l'avait offert le gouvernement mexicain, d'envoyer des Etats-Unis un plénipotentiaire ou un commissaire chargé de pouvoirs spéciaux pour l'affaire du Texas.

Et cependant on veut aujourd'hui prendre acte de ces représentations pour soutenir que le Mexique garde vis-à-vis des Etats-Unis une position hostile; c'est ajouter une nouvelle offense à tant d'affronts. Son attitude, aujourd'hui, c'est la défensive, même après avoir été injustement attaqué; après avoir vu son territoire envahi par les forces d'une nation qui, au inépris de tous les droits, voudrait y établir sa souveraineté ; c'est encore la défensive, lorsque ses ports sont

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