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DES

TRAVAUX PUBLICS

DE BELGIQUE.

DOCUMENTS SCIENTIFIQUES, INDUSTRIELS OU ADMINISTRATIFS,
CONCERNANT L'ART DES CONSTRUCTIONS, LES VOIES DE COMMUNICATION
ET L'INDUSTRIE MINÉRALE.

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KF 2073

HARVARD COLLEGE LIBRARY

DEGRAND FUND
Dec 7,1926

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CONSIDÉRATIONS SUR LES TISSUS MÉTALLIQUES.

C'est en Angleterre qu'a pris naissance la lampe de sûreté, grâce aux persévérantes recherches de Sir Humphry Davy. Cet illustre savant reconnut le premier, que l'inflammation du gaz des houillères n'avait lieu qu'à une haute température et que si un courant de gaz traversait un tube métallique suffisamment étroit, le métal de ce tube absorberait une telle quantité de chaleur que la flamme du gaz ne pourrait le traverser. Poursuivant cette idée, Davy diminua la longueur des tubes en même temps que leur

ANNALES DES TRAV. PUBL. -T. XXVI.

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diamètre, et construisit d'abord des plaques métalliques percées de petits trous, puis enfin des toiles métalliques à mailles très-serrées qui ne laissaient point passer la flamme.

Telle est l'origine de la lampe de sûreté.

Mais il ne faut pas perdre de vue le principe sur lequel est fondé l'emploi des toiles métalliques qui ne doivent leur propriété qu'à l'absortion et à la dispersion, par le métal, du calorique développé lors de la combustion du gaz inflammable.

Il résulte de là que, si le métal se trouve lui-même à la température de la flamme, il perdra, par celà même, sa propriété précieuse d'empêcher celle-ci de traverser les petites ouvertures qui y seront pratiquées, et l'on peut presque dire que la facilité avec laquelle la flamme traversera une toile métallique augmente avec la température de cette toile.

Ce fait avait déjà été reconnu par Davy lui-même, qui annonçait qu'il ne fallait pas exposer la lampe à un mélange explosif animé d'une trop grande vitesse, parce que la toile, suffisamment échauffée, laisserait passer la flamme.

Il conseillait, dans les mines où il y avait de forts courants, de se servir de lampes à double gaze; il recommandait aussi de placer à chaque lampe un réflecteur qui, indépendamment de l'avantage de rendre la clarté plus vive, aurait celui d'abriter la flamme contre les courants d'air.

Dans le cas des lampes Davy proprement dites, et aussi de certaines autres lampes, les toiles métalliques doivent satisfaire à deux conditions: laisser passer la lumière et empêcher l'inflammation de se propager au dehors,

On a donc cherché à diminuer l'épaisseur du fil et l'on a augmenté le nombre d'ouvertures.

En Angleterre, les toiles ont généralement 125 mailles par centimètre carré, le fil ayant un diamètre de un demi

millimètre. En Belgique nos toiles, pour la lampe Davy, ont 225 ouvertures, avec un fil de 1/4 mill. et les toiles des lampes Mueseler 144 mailles avec un fil de 1/3 de mill.

Il me semble que le principe sur lequel est basée la propriété des toiles métalliques, exige un diamètre de fil assez fort et, pour ce motif, je préfère les toiles en usage en Angleterre. Mais si l'on prend le cas de la lampe Mueseler ou de toute autre lampe dans laquelle la toile ne vient pas intercepter la lumière, il me paraît qu'il y aurait surtout alors un très-grand avantage, au point de vue de la sécurité, à employer un gros diamètre de fil. Ce point devrait faire l'objet d'expériences suivies.

On a fait, dans ces derniers temps, en Angleterre, des essais très-intéressants, au sujet de la présence, dans les toiles métalliques, d'une certaine quantité d'huile que l'on supposait être incorporée dans la substance qui les compose pendant la fabrication. J'entrerai dans quelques détails sur ce point. Dans la séance du 2 avril 1863 (1), M. le président de l'institut des ingénieurs du Nord de l'Angleterre expose que M. G.-C. Greenwell lui a communiqué que, dans une visite d'une houillère placée sous sa direction, il avait observé que quelques-unes des gazes métalliques des lampes de sûreté avaient été soumises à la chaleur. Il crut d'abord que les lampes avaient séjourné dans du gaz explosif, d'autant plus qu'elles offraient toutes les apparences de celles qui auraient été exposées à la flamme. Il s'informa aux ouvriers qui lui dirent qu'ils avaient brûlé les toiles métalliques pour les rendre de sûreté et qu'ils ne considéraient les lampes comme sûres que lorsque les toiles avaient été soumises à la chaleur rouge avant leur mise en usage. Cette singulière explication fit faire de nouvelles recherches à M. Greenwell, qui en conclut que le fil des

(1) Transaction de l'institut des ingénieurs du Nord de l'Angleterre. Vol. XII, page 72.

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