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Les tiraillements prolongés de la politique intérieure n'étaient pas de nature à raffermir le crédit ou à équilibrer les finances. Le budget du 1er juillet 1857 au 1" juillet 1858 présentait encore un déficit de 53,958 thalers; soit 9,931,893 th. de recettes, contre 9,985,851 de dépenses. La dette publique (chemins de fer compris) s'élevait à 43,540,921 thalers.

Le mouvement de la navigation des ports de Stade présentait, pour le pavillon hanovrien (chiffre de 1855), 20,021 bâtiments, jaugeant 235,090 lasts.

Dans ses rapports avec le Zollverein, le commerce du pays figurait, pour le premier semestre de 1857, pour 392,332 th. au produit général des droits d'importation.

En 1856, il était entré, au port de Harbourg, 978 navires jaugeant 41,366 tonneaux.

Dans l'ordre d'importance des importations se présentaient, en première ligne, les cotons bruts et filés, les tissus et bonneterie de coton qui se trouvaient en même temps au premier rang de l'exportation; venaient ensuite les fers, les seigles, les verreries.

Les toiles, qui sont une des grandes industries du pays, méritent une mention particulière. Elles atteignirent dans le premier semestre de 1857 des prix auxquels elles ne s'étaient pas élevées depuis longues années. Toutefois, à raison de l'insuffisance des récoltes, la matière première était rare pendant le premier semestre de 1857, les entrepôts du Gouvernement eurent à estampiller pour garantie de la qualité, 138,347 pièces mesurant ensemble 11,258,545 aunes, valant 1,056,974 thalers. Ces chiffres font assez connaître l'importance de cette branche de commerce.

BADE.

Une certaine dignité, un certain respect de soi-même, caractérise les rapports du Grand-Duché avec les puissances extérieures. Lorsqu'il fut question, par exemple, du passage éventuel des troupes prussiennes destinées à marcher contre la Suisse, la cour de Carlsruhe s'efforça de tenir une sorte de

balance entre Vienne et Berlin on fit entendre en particulier à la Prusse, que le Grand-Duché se réservait, en tant qu'allié fédéral, son entière indépendance. Bade manifesta ce même esprit que nous appellerions volontiers d'autonomie, à propos de la question de construction sur le Rhin à Kehl, d'un pont fixe ayant pour objet de relier directement les voies ferrées des deux pays voisins: France et Allemagne. Ce projet, dont l'utilité n'avait pas besoin d'être démontrée, fut consacré par le traité conclu cette année en juin et ratifié en juillet. Toutefois, le représentant de Bade demanda (3 décembre) conformément à la résolution de la Diète, en date du 27 février 1833, l'approbation de la haute assemblée.

Le gouvernement du Grand-Duc partageait, on s'y pouvait attendre, les sentiments de la plupart des Etats au sujet de l'affaire du Schleswig-Holstein.

A l'intérieur les débats qui font la vie des peuples, se turent devant l'heureux événement qui, le 9 juillet, donnait un fils au grand-duc Frédéric-Guillaume-Louis. Deux jours plus tard, proclamation d'une amnistie en faveur des individus compromis en 1848 et 1849.

Au mois de septembre, et en vertu de la dernière loi électorale qui prescrit le renouvellement par quart, des membres de la seconde Chambre, les bailliages eurent à nommer seize députés nouveaux. Le 19 novembre, ouverture de la session par le GrandDuc en personne. Ce prince se félicita de la situation satisfaisante du pays. Le système financier avait été amélioré; néanmoins comme les recettes nettes pour chacune des années 1856 et 1857 s'élevaient à 10,323,354 florins et les dépenses à 10,482,749 fl. il y avait un déficit qui avait occasionné l'établissement d'impôts extraordinaires.

Dans le produit des droits d'importation afférents au Zollverein, Bade figurait pour le premier semestre de cette année, pour 118,170 thalers (le thaler vaut 3 fr. 75 c.).

HESSE GRAND-DUCALE.

La session était ouverte depuis le 22 décembre 1856; mais les Chambres ne reprirent leurs travaux qu'au commencement

de janvier. Leur premier soin fut d'aviser à l'élaboration, projetée depuis la Constitution de 1820, d'un code de droit civil. Une commission fut chargée de rassembler tous les éléments qui devaient servir à l'édification de ce vaste travail. Le pays possédait depuis 1841 un code de procédure criminelle. C'est qu'en général, les lois répressives ou préventives se font plus aisément, l'histoire en témoigne, que celles qui sont destinées à définir nettement les droits de tous.

D'autres commissions étaient occupées à l'étude de projets également d'utilité générale, relatifs en particulier aux hypothèques, au drainage. Ce qui préoccupait surtout l'opinion, c'était la question de la réglementation des droits des seigneurs médiatisés.

Le ministre des finances demanda cependant aux Chambres une augmentation des impôts, directs et indirects, et le vote d'un emprunt d'un million de florins nécessité, selon lui, par les besoins et les circonstances des dernières années. La cherté croissante des subsistances fit proposer ici, comme dans d'autres États, d'augmenter les traitements des employés. En même temps on proposa et l'on fit adopter une loi qui élevait la liste civile du Grand-Duc; enfin on soumit à la législature un projet ayant pour objet une constitution d'apanage pour les princes Louis et Henri. Le budget de la guerre subit également une augmentation de 1,162,000 florins, chiffre de 1842-1844, il fut porté à 1,508,000 fl. L'effectif de l'armée était de 10,620 hommes. Les finances présentaient les chiffres suivants (18541856) Recettes annuelles, 7,650,080 fl. Dépenses, 782,460 fl. Dette (1856) 3,438,390 fl.; pour les chemins de fer, 11,848,667. Papier-monnaie, 2,000,000 fl.

Comme l'année précédente, les dépenses proprement dites étaient donc de beaucoup inférieures aux recettes.

Les Etats eurent à s'occuper de la question de construction d'un chemin de fer d'Aschaffenbourg à Bingen par Darmstadt et Mayence. Subsidiairement, venait la question du pont fixe sur le Rhin.

Une décision grand-ducale qui mérite d'être signalée, c'est celle qui faisait revivre l'usage tombé en désuétude d'inscrire

dans un registre spécial que tiendrait un ecclésiastique, tout événement remarquable et intéressant. Il y aurait deux registres dans les communes à confessions mixtes. Injonction aux autorités de fournir aux chroniqueurs les notices qu'ils leur demanderaient.

Le Gouvernement grand-ducal accéda à la convention monétaire signée à Vienne; mais il ne paraît pas que cette accession ait été accueillie favorablement par le commerce du grandduché. On eût préféré l'introduction du système décimal français. En cette occasion, le Grand-Duc céda, selon toute probabilité, aux pressantes influences des deux grandes puissances allemandes.

Vers la fin de l'année le grand-duché fut éprouvé par un terrible événement. La poudrière de Mayence fit explosion le 18 novembre. Le quartier peuplé dans lequel éclata cette catastrophe ne fut bientôt qu'un amas de ruines. La ville parut couverte d'une poussière grisâtre; des murs de 7 à 8 pieds d'épaisseur ne purent résister à la commotion. Un bâtiment situé à 50 pieds de la poudrière disparut dans l'explosion sans laisser de traces. Malheureusement il y eut de nombreuses victimes. Le président du conseil des ministres, M. de Dalwigk, arriva immédiatement de Darmstadt. Toute l'Allemagne fut émue à la nouvelle de cet affreux désastre qui n'occasionna pas moins de 2 millions 600,000 fr. (1 million de florins) de perte. Les souverains de la confédération, le prince de Prusse et l'empereur d'Autriche en tête, témoignèrent aux victimes toute leur sympathie en s'inscrivant pour des sommes considérables afiu de leur venir en aide.

HESSE ÉLECTORALE.

L'histoire de cette principauté pourrait, depuis quelques années, se résumer dans ce seul mot: désaccord persistant entre le Gouvernement et les Etats. C'est particulièrement sur les questions constitutionnelles que l'on ne parvenait pas à s'entendre. Le ministère avait proposé de modifier la composition de la première Chambre de la manière qui suit: 1o Le prince aurait la faculté d'y faire entrer six membres de son choix ; il

pourrait désigner un professeur de l'université; un ecclésiastique appartenant au chapitre catholique de Fulda; les premiers bourgmestres de Cassel et de Hanau.

Une disposition sur laquelle il était évident qu'on ne s'accorderait pas, c'était de faire voter les deux Chambres comme si elles n'en faisaient qu'une, lorsqu'une proposition du Gouvernement adoptée par une des branches de la législature aurait été rejetée par l'autre. L'intention de l'Électeur n'avait rien d'obscur: il pensait se créer de la sorte une majorité. D'autre part, la fusion qu'il proposait était en réalité une manière de diviser les deux Chambres, qui avaient fini par s'accorder sur les questions constitutionnelles. Dans ces circonstances, le rejet des propositions du Gouvernement ne pouvait être douteux. Les Etats s'entendirent même sur cet autre point, de demander au Gouvernement de saisir le plus prochainement possible la Diète germanique, des déclarations des deux Chambres relatives à la Constitution de 1852, ainsi que le prescrivait l'arrêté fédéral du 27 mars de la même année. Il n'y avait en effet que le conseil représentatif de l'Allemagne, qui pût faire accorder l'Électeur et le pays. Mais la Diète elle-même serait embarrassée entre le désir de maintenir au souverain l'autorité convenable, et la nécessité de faire droit aux justes réclamations des organes légaux du pays. D'ordinaire les députés protestent contre les gouvernements; cette fois, ce fut la seconde Chambre qui fut l'objet des réserves du Cabinet ou plutôt de l'Electeur à propos de son vote du budget! C'est que cette branche de la législature avait refusé de voter certains articles ou crédits, parce qu'ils n'étaient pas portés sur le premier projet de loi des finances, et le Gouvernement prétendait avoir toujours le droit de compléter ce projet. Il reprochait en outre à la seconde Chambre, d'avoir examiné de nouveau tous les articles du budget, même ceux qui avaient déjà figuré dans le bilan financier des années précédentes, attendu qu'aux termes de la Constitution, elle n'aurait que le droit d'examiner les articles nouveaux pouvant entraîner une augmentation de dépenses. A son tour la Chambre demanda que cet acte du Gouvernement fût déféré à la Diète. Dans le dernier Bulletin des lois de l'année, on passa en revue les tra

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