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versées, sur ceux des départements. Cette différence résulte de ce que les nouveaux versements faits à Paris proviennent pour la plupart des compagnies de chemins de fer, qui exercent à cet effet des retenues sur les salaires de leurs agents et employés, et font des dépôts individuels trèsnombreux, mais de faibles sommes qui doivent se renouveler périodiquement; tandis que l'augmentation survenue dans les départements a pour cause principale les versements faits, par les instituteurs primaires, de leurs retenues accumulées dans les caisses d'épargne spéciales qui ont été liquidées en vertu du décret du 29 décembre 1853, versements dont la moyenne est très-supérieure à la moyenne com

mune.

La compagnie du chemin de fer du Nord est entrée, en 1856, dans la voie des versements, déjà ouverte depuis quelques années par celles d'Orléans et de l'Ouest. Les versements de cellesci se sont accrus en nombre et en sommes par suite de l'agrandissement de leur rayon d'exploitation. Les compagnies de Lyon et du Midi doivent suivre le même système en 1857.

Les sociétés de secours mutuels de Paris ont accru le nombre de leurs versements: celles des Amis de la philanthropie, de Saint-Thomas-d'Aquin, de Saint-Sébastien et de Sainte-Avoye sont venues, en 1856, s'ajouter aux sociétés qui avaient antérieurement apporté à la Caisse une partie de leurs fonds disponibles. On doit citer au même titre la Société de recouvrance, à Brest, et celle de Thiers. C'est ici le lieu de faire remarquer que les rapports des sociétés de secours mutuels avec la Caisse des retraites ont été notablement modifiés par le décret du 26 avril 1856, qui a créé des fonds de retraite au profit de ces associations. Ce décret est le point de départ d'un nouveau système par suite duquel il y aura désormais moins de versements effectués par les sociétés, mais un plus grand nombre de pensionnaires effectifs.

Le mode de versement au profit des cantonniers, déjà en usage dans dix départements, n'a pas fait de nouveaux progrès dans le cours de l'an

née dernière. Il est à désirer que cette mesure, dont les avantages sont incontestables, prenne toute l'extension dont elle est susceptible; c'est une question qui, nous l'espérons, fixera l'attention du Gouvernement de Votre Majesté.

La Caisse lyonnaise des ouvriers en soie, dont les versements avaient diminué en 1855, a notablemement accru, en 1856, le nombre et l'importance de ses dépôts.

C'est en 1856 qu'a commencé la liquidation des caisses d'épargne des instituteurs primaires; le décret du 8 août 1855 a accordé à ces institutions l'option entre le maintien de leurs fonds à la Caisse des dépôts et leur conversion en livrets de la Caisse des retraites. Cette liquidation n'était réalisée au 31 décembre dernier que pour 58 départements, formant à peu près les deux tiers de l'empire. Sur la totalité des instituteurs de ces 58 départements, 2,483 seulement, soit un dixième environ, ont opté pour la Caisse des retraites. Mais cette proportion n'est qu'une moyenne dont les faits s'éloignent beaucoup, soit en plus, soit en moins, dans un certain nombre de départements. Dans quelquesuns, comme l'Ain, l'Aisne, les Bouches-du-Rhône, le Cantal, la Sarthe, Seine-et-Oise, la Haute-Vienne, la proportion égale ou dépasse le cinquième; dans d'autres, comme la Charente, la Corse, l'Hérault, l'Indre, la Lozère, les Hautes-Pyrénées, la Haute-Saône, les Vosges et l'Yonne, le versement à la Caisse des retraites n'a été préféré que par le vingtième ou le trentième du nombre des instituteurs. Dans le Gard et le Loiret, pas un seul ne l'a demandé. Ces faits prouvent l'influence qu'ont dû exercer des causes toutes locales sur une détermination qui n'aurait dû avoir d'autre mobile que l'intérêt et la volonté éclairée des instituteurs. Le décret ne leur avait donné qu'un mois pour se décider dans une option importante pour leur avenir, et il n'est pas étonnant que le plus grand nombre, manquant de données positives sur la question à résoudre, ait cédé à des impulsions contraires à la pensée toute bienveillante du décret. Il est donc

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Cette année, comme l'année dernière, le Rhône tient le premier rang sur cette liste, où l'on remarque, d'ailleurs, beaucoup de changements dans l'ordre respectif des départements, à raison de l'importance des

Rhône..
Orne..

Loiret..
Bas-Rhin.

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.

versements faits par quelques-uns d'entre eux.

Quant au nombre des versements, huit départements, comme l'année dernière, ont dépassé 500, dans l'ordre suivant:

4,845 (Caisse de retraites des ouvriers en soie);
1,938 (Cantonniers);

894 (Sociétés de secours mutuels);

837 (Cantonniers);

Meurthe.. 802 (Caisse d'épargne de Nancy, Société de secours

Manche..

Gard.. . . .
Seine-et-Oise.

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mutuels);

747 (Cantonniers);

661 (Cantonniers);

524 (Instituteurs communaux, Cantonniers).

Ces huit départements sont les mêmes que ceux qui ont été cités l'année dernière comme ayant donné le plus grand nombre de versements, à l'exception du Haut-Rhin, qui ne figure pas sur la liste cette année, par suite de la diminution des versements de la Société d'encouragement de Mulhouse, et que remplace, en 1856, le département de Seine-et-Oise, à raison du grand nombre d'instituteurs qui ont fait des dépôts à la Caisse des retraites.

L'accroissement du portefeuille de la Caisse a donné lieu à une recette en arrérages de rentes supérieure de

55,607 fr. à celle de l'année précédente.

En ce qui concerne les remboursements de capitaux réservés, il est remarquable que la progression naturelle des décès qui y donnent lieu, signalée dans les rapports précédents, n'a pas continué à se produire en 1856; le nombre de ces décès qui, en 1855, avait été de 205, n'a été dépassé que d'un. La moyenne des sommes remboursées a notablement diminué : elle est descendue de 3,520 à 2,856 francs,

L'augmentation des sommes versées a déterminé un accroissement corres

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Les versements reçus en 1856 se sont élevés à...
Les arrérages de rentes appartenant à la caisse à.

Total des recettes de l'année..

2,734,341 39

972,035 50

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3,706,376 89

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147,575

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3,089,313 05

retraites. Voici comment ils peuvent se résumer:

La Caisse a commencé ses opérations à Paris le 11 mai 1851, et dans les départements, à diverses èpoques, pendant le deuxième semestre de la

même année.

Depuis son origine jusqu'au 31 décembre 1856, elle a reçu, au nom de 56,903 personnes, 174,863 versements, soit en moyenne un peu moins de trois versements par titulaire.

Ces versements se divisent ainsi :

Capital aliéné... 95,658 versements montant à 20,602,246 23 Capital réservé.

Total.....

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79,205 174,863

24,381,558 14

41,983,804 37

du

Ce qui donne pour moyenne du versement aliéné 215 fr., versement réservé 307 fr., et pour moyenne générale 257 fr. par

versement.

Il a été reçu:

99,433 versements montant à 27,479,443 97

A Paris. . . .
Dans les départements. 75,430

Total..... 174,863

Ce qui fait ressortir le versement moyen, pour Paris, à 276 fr., pour les départements, à 232 fraucs.

! Il a été ouvert 56,903 comptes individuels, comprenant 32,197 hommes

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et 24,706 femmes divisés par catégories de profession, d'âge et d'époque d'entrée en jouissance, ainsi qu'il est établi dans l'état statistique ci-joint (état n° 6).

Les recettes de la Caisse, depuis sa création jusqu'à la fin de 1856, se sont élevées, tant en versements qu'en arrérages de rentes,

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2,437,757 54

En capitaux réservés aux ayants droit de 668 dé-
posants décédés...
(parmi ces déposants figurent 171
rentiers du 5 p. 1. qui avaient usé
du bénéfice du décret du 18 mars
1852 pour convertir en rentes via-
gères des rentes perpétuelles au
capital de 1,051,098 fr. 11 c.)
En sommes versées irrégulièrement
ou dépassant le maximum.. . . .

49,454,645 37

2,656,925 59

219,168 05

46,797,719 78

Il est resté à employer en achats de rentes.

Il a été acheté 2,007,567 fr. de rentes qui ont coûté. 46,797,708 62

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liorations conformes aux vues de Votre Majesté, c'est-à-dire à l'extension autant que possible du bien-être des déposants, sans imposer de nouveaux sacrifices au Trésor public qui, en réalité, représente les contribuables. Les tarifs sur lesquels repose la fixation des rentes viagères garantissent une juste pondération entre les deux intérêts qui sont en présence l'un de l'autre dans la solution de cette question. Parmi les améliorations réalisées, nous devons surtout citer l'élévation du maximum de la rente viagère de 600 à 750 fr. et l'extension des tarifs de 60 à 65 ans; la Caisse des retraites leur doit en grande partie la marche ascendante qu'elle prend aujourd'hui. L'administration de la Caisse des dépôts et consignations, chargée, dès l'origine, de l'organisation matérielle de cette institution, a puissamment contribué au succès dont nous nous félicitons aujourd'hui; elle a dans cette circonstance donné une nouvelle preuve de ses lumières, de son expérience et du dévouement qu'elle apporte constamment dans la gestion des nombreux intérêts qui lui sont confiés. Nous avons reconnu, par l'examen que nous avons fait de sa comptabilité, toute l'importance des travaux que lui imposent le grand nombre de comptes à ouvrir successivement et les dispositions multipliées auxquelles elle doit se soumettre pour assurer le contrôle rigoureux de toutes ses opérations. Conformément aux lois qui la régissent, la Caisse des retraites emploie toutes ses recettes, déduction faite des remboursements dus par elle, en achats successifs de rentes sur l'Etat. Elle recherche dans ces placements, pour lesquels la loi de 1853 lui laisse toute latitude, l'intérêt le plus élevé possible; elle n'achète donc que des rentes 4 1/2 et 4 0/0, à moins que le cours du 3 0/0 ne produise 4 1/2 0/0 d'intérêt.

C'est ce qui est arrivé en 1856, où la Caisse a pu employer 631,832 fr. en achats de rentes 3 010 au cours moyen de 66 fr. 66 c.

Après qu'elle a fait inscrire au grandlivre de la dette publique, sur la demande des ayants droit, les rentes viagères dont l'époque de jouissance est

arrivée, la Caisse des retraites en calcule la valeur en capital d'après les tarifs, et fait sortir de son portefeuille une valeur égale en rentes perpétuelles, évaluées au cours moyen des achats opérés dans le trimestre précédent. Ces rentes sont transférées à la Caisse d'amortissement pour être immédiatement annulées.

On fait porter de préférence ces annulations sur les rentes dont le capital nominal est relativement le plus élevé, c'est-à-dire sur le 3 010, à l'inverse de ce qui se pratique pour les achats de rentes. Cette manière de procéder se fonde sur ce que si l'intérêt de la Caisse est d'obtenir des capitaux déposés le plus fort revenu possible, celui de l'Etat est d'amortir le plus fort capital. C'est ainsi que le revenu du portefeuille tend à s'élever et se rapproche d'année en année de l'intérêt de 4 112 010 auquel est calculé le tarif actuel des rentes viagères de la vieillesse.

M. le directeur général de la Caisse nous a fait connaitre qu'il s'occupait en ce moment de la préparation d'un travail d'une utilité incontestable, et qu'il peut obtenir par le rapprochement de tous les éléments que met à sa disposition la Caisse de retraites pour la vieillesse. Il s'agirait de véri Ger, par les faits qui se produiront successivement dans cette caisse, l'exactitude des tables de mortalité dites de Déparcieux, adoptées jusqu'à ce jour comme se rapprochant le plus près de la vérité. La réalisation de cette pensée serait désirable, car elle a pour but d'établir sur des bases aussi équitables que possible les calculs qui doivent régler le taux des placements viagers; on aurait ainsi une table de mortalité parfaitement adaptée aux faits de notre époque et spécialement aux conditions d'existence des classes laborieuses de la France qui forment et formeront de plus en plus l'immense majorité des déposants à la Caisse des retraites : ce serait done une solution très-profitable à cette institution elle-même, puisque ses tarifs acquerraient ainsi un nouveau degré d'exactitude et d'équité aux yeux de ceux auxquels l'application en serait faite.

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