Femme, YOLAND de Châtillon, comteffe de Nevers, d'Auxerre & de Tonnerre, dame de Montjay, de Thorigny en Normandie, de Broigny, Donzy, & S. Aignan, four unique & héritiere de Gaucher de Châtillon feigneur des mêmes lieux, & fille de Guy I. du nom, comte de S. Paul, & d'Agnès de Donzy comteffe de Nevers. Elle fut accordée en 1227. fuivit son mary en Levant, & de retour fucceda à fon frere; fit son testament à Nifmes au mois d'avril 1250. & fon codicille au Puy en août suivant, & mourut peu après. 1. MAHAUD de Bourbon, comteffe de Nevers, d'Auxerre & de Tonnere, dame du A B EAUMONT-le-Roger, eft une ville de Normandie fituée fur la riviere de Rille entre Evreux & Lizieux. Elle a titre de comté, & fut érigée en pairie par lettres données à Paris au mois de Fevrier 1328. en faveur de ROBERT d'Artois III. du nom, comte de Beaumont-le-Roger, de fes fucceffeurs & heritiers. Ce comté fut confisqué sur lui par arrêt du mercredy avant Pasques Fleuries 1331. (Voyez cy-deßus les pieces concernant la pairie d'Artois p. 3.& fuiv.) & donné par Philippe de Valois à PHILIPPE de France l'un de fes fils, pour le tenir en pairie. Le roy Jean reprit ce comté de fon frere le 5. mars 1353. & après l'avoir érigé de nouveau en pairie avec Breteuil, les feigneuries de Conches & Ponteaudemer, il le donna à CHARLES d'Evreux II. du nom roy de Navarre, par lettres du mois de janvier 1354. Son fils Charles III. roy de Navarre renonça au droit qu'il avoit fur ce comté & fur d'autres terres, pour le duché de Nemours qui fut érigé en fa faveur en 1404. Voyez les pieces cy après && tome 1. de cette hift. p. 386. Le comté de Beaumont-le-Roger avoit été anciennement poffedé par les feigneurs de Meulent, dont la genealogie a été rapportée tome II. de cette hift. p. 403. & fuiv. En l'année 1255. au mois d'août Raoul de Meulent I. du nom, tranfporta le comté de Beaumont - le - Roger au roy S. Louis qui en acquit tous les droits. PIECES CONCERNANT BEAUMONT-LE-ROGER COMTE' - PAIRIE. PH Robert d'Artois. Janvier 1328. Il y a faute en HILIPPUS Dei gratià Francorum rex. Notum facimus univerfis tam præfentibus quam futuris, quod nos juxta legem nobilitatis & fponte tribuere & in beneficiis crefcere nobis convenientiflimum arbitrantes, illam non immerito pervicaciam abhorremus, quæ merentibus præmia fubtrahat, præfertim cum quibus exuberantia meCritorum propinquitate generis & propinquâ ftrenuitate penfatis noftræ liberalitatis, cujus immenfa eft menfura, & quorum lucem nec fub modio convenit occultari, fed fplendorem fummo candelabro luminis rutilantis longè lateque radiorum fulgore diffundi. cet endroit. Claram igitur charissimi & fidelis Roberti de Atrebasio comitis Bellimontis fratris noftri propagationem penfantes, & fuorum infuper ftrenuitatem actuumi, bonitatem confilii, laboris affiduitatem, quibus nobis & prædecefforibus noftris ac regno noftro liberaliter & libenter ad effe curavit, & cum promptitudine multiformi folerter infiftit, comitatum fuum Bellimontis prædictum in parreriam * Franciæ prædicto comitatui temporibus perpetuis connexam erigimus, & erectam decernimus per præfentes; præfatum comitem fratrem noftrum in parem Franciæ tatione fuorum comitatus & pareriæ prædictorum fimiliter erigentes; & pragmaticâ-fanctione perpetuo valitură de* cernimus, quòd ipfe fuique fucceffores & hæredes, ad quos dictum comitatum Belli *al. Parria, * Parria. Parriam. Parriam. Parreria, Janvier 1353. 1.ch. GLIV. p. 176. montis in pofterùm legitimè devenire continget, ipfum comitatum in pareriam * & A Extrait de la chronique de Froiffard concernant la pairie de Beaumont-le-Roger. ΙΟΥ LE roy le B de France envoya à Mante pardevers le roy de Navarre le cardinal de BouFroiffard, tom. lefquels traitterent avec le roy de Navarre. Car ja foit ce qu'il euft fait mettre à mort ledit connestable de France (fi comme deffus eft dit) il ne lui fuffifoit pas que le roy C de France, de qui il avoit épousé la fille lui pardonnaft ce fait. Ains faifoit requestes & demandes de plufieurs grandes chofes qu'il vouloit avoir du roy de France fon feigneur, & cuidoit-on au royaume de France, qu'entre ces deux rois deuft avoir grande guerre. Car le roy de Navarre avoit faict plufieurs alliances, & grands femonfes en diverfes regions, & le garniffoit très-fort, & enforçoit fes villes & chafteaux. Finablement après plufieurs traitez fut fait accord entre les deux rois par certaines manieres, dont aucuns des points s'enfuivent. C'eft affeavoir que le roy de France bailleroit au roy de Navarre trente-huit mille livres à tournois de terre, tant pour cause de certaine rente que le roy de Navarre prenoit fur le tréfor à Paris, & pour autre terre que roy de France lui devoit affeoir par certains traittez faits par long-temps avant, entre les prédeceffeurs de ces deux rois à raison de la comté de Champaigne, comme auffi pour caufe du mariage du roy de Navarre, qui avoit époufe la fille du roy de France; par lequel mariage luy avoit efté promife grande quantité de terre, c'eft affeavoir douze mille livres de terre, en forte que le roy de Navarre voulut avoir la comté de Beau- D mont-le-Roger, la terre de Breteul en Normandie, Conches, Orbec, la vicomté du Ponteau-de-Mer, & le bailliage de Conftantin. Lefquelles chofes lui furent accordées par le roy de France, ja foit ce que le comté de Beaumont & les terres de Conches, de Breteul & d'Orbec fuffent à Monfeigneur Philippe frere du roy de France, qui eftoit duc d'Orleans, auquel duc le roy de France fon frere donna autres terres en récompenfe de ce. Outre convint accorder au roy de Navarre pour paix avoir, que lefd. de Harcourt & tous les autres alliez entreroient en fa foy, s'ils vouloient, de toutes leurs terres quelque part que elles fuflent au royaume de France, & en auroit le roy de Navarre les hommages s'il leur plaifoit, & autrement non. Outre lui fut accordé qu'il tiendroit toutes lefdites terres avec celles qu'il tenoit paravant en pairrie, & pourroit tenir s'il vouloit efchiquier deux fois l'an, auffi noblement comme le duc de Normandie. Et encore lui fut accordé que le roy de France luy pardonneroit, & à tous qui avoient efté à l'occifion du conneftable, la mort d'icelui; & ainfi promit E par fon ferment que jamais pour occafion de ce ne leur feroit, ne feroit faire nulle villenie ou dommage, & avec ce eut le roy de Navarre une grande fomme d'efcus d'or roy de France. Et avant ce que le roy de Navarre voufift venir à Paris devers le roy de France, il convint qu'on luy envoyaft par maniere d'ostage, le comte d'Anjou, fecond fils du roy de France. Après s'en vint à Paris à grand foison de gens d'armes, &c. "Compil. chronol. de Blanchard, col. -119. du Lettres patentes portant don à Charles d'Evreux roy de Navarre du comté de Beaumont-le-Roger, & des feigneuries de Conches, de Breteuil & de Ponteau-de-Mer pour les tenir à hommage & en pairie. A Mantes au mois de fevrier 1354. hiftoire de la maifon de France liv. 22. ch. 3. CHAPITRE CHAPITRE X I. MAINE COMTÉ-PAIRIE બી. Semé de France & un lion d'argent mis an 1, canton, à la bordure de queules. A L E comté du Maine fut confifqué l'an 1202. fur JEAN roy d'Angleterre de la maison des anciens comtes d'Anjou, qui l'avoit eu des comtes du Maine qui qui feront rapportez cy-après. S. Louis le donna avec le comté d'Anjou à fon frere CHARLES depuis roy de Naples; par lettres données à Melun au mois d'août 1246. Marguerite de Sicile fa petite fille époufa en 1290. Charles de France comte de Valois, fils puîné du roy Philippe le Hardy, & lui porta en dot ces deux comtez par ceffion de fon pere Charles II. roy de Naples & de Sicile; ce qui fut confirmé par le roy Philippe le Bel l'an 1297. Philippe de Valois né de ce mariage étant monté fur le trône, les comtez d'Anjou & du Maine furent unis à la couronne. Il les donna avec le duché de Normandie pour les tenir en pairie à JEAN de France fon fils par lettres du 17. fevrier 1331. Ces pairies furent éteintes lorfque ce prince fucceda à fon pere en 1350. mais par fes lettres données à Boulogne en octobre 1360. Bil érigea de nouveau le comté du Maine en pairie, & le donna avec le comté d'Anjou qu'il érigeoit en duché-pairie à LOUIS de France fon fecond fils. Ce comté ne revint au domaine de la couronne que par la mort de Charles roy de Naples & comte du Maine, arriere-petit-fils de Louis I. duc d'Anjou. Il déceda le i 1. decembre 1481. Le roy François I. par fes lettres données à Compiegne le 14. fevrier 1514. regiftrées le 12. mars fuivant, donna le duché d'Anjou, & les comtez du Maine & de Beaufort à LOUISE de Savoye fa mere; & au mois de janvier 1531. il réunit au domaine de la couronne les duchez d'Angoulême, d'Anjou & de Touraine, & le comté du Maine que Louise de Savoye tenoit en ufufruit. Henry III. qui avoit eu ce comté comme partie de fon appanage, le donna à fon frere FRANÇOIS duc d'Alençon, après la mort C duquel en 1584. il revint à la couronne, & n'en a plus été féparé. Louis XIV. par fes lettres du mois de decembre 1676. regiftrées le 20. du même mois, ordonna que LOUIS-AUGUSTE de Bourbon fon fils legitimé, feroit nommé duc du Maine, fans neanmoins que ce comté ait été érigé en duché, ni que la proprieté lui en ait été accordée. Voyez les pieces cy-après. Les comtes du Maine de la maison royalle, ont été rapportez cy-devant tome I. pages 235. & fuivantes 393. D PIECES CONCERNANT LE COMTE'- PAIRIE DU MAINE. Lettres patentes, portant don des comtez d'Anjou & du Maine, à Charles de France comte de Provence frere du roy, pour en jouir par forme d'appanage conformément au teftament du roy Louis VIII. leur pere, du mois de juin 1225. à Melun au mois d'août 1246. Du Tillet des appan. hift. "de la maison de France liv. 30. ch. 1. Chopin de Dom. I. 2. tit. 6. n°. 1. Lettres patentes, portant ceffion de la moitié de la feigneurie d'Avignon à Charles d'Anjou roi de Sicile, pour le récompenfer des comtez d'Anjou, & du Maine, qu'il |