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§. IV.

SEIGNEURS DE BRAY ET DE MONTLHERY,

VICOMTES DE TROYES,

iffus felon du Chêne

DES SEIGNEURS DE MONTMORENCY.

T

I.

HIBAUD furnommé Fille-Etoupe, feigneur de Bray & de Montlhery, foreftier du roi Robert; vivoit dès le temps du roi Hugues Capet. Il femble avoir été frere de Bouchard I. feigneur de Montmorency; fut furnommé Fille-Etoupe, peut-être à cause de ses cheveux blonds. Le roi Robert le fit fon foreftier ou garde de fes forêts. Cet office avoit toujours été commis aux plus grands du roïaume. Il fortifia la tour ou château de Montlhery à 7. lieuës de Paris.

Femme, N...

1. GUY I. du nom, feigneur de Montlhery, qui fuit.

2. THIBAUD de Montlhery, mentionné dans une charte dattée de l'an xxi. du regne d'Henry I. qui revient à l'an 1053. à compter du temps de la mort du roi Robert fon pere.

G

II.

A

UY I. du nom, chevalier feigneur de Montlhery & de Bray; fut en grande eftime auprès du roi Henry I. fervit auffi le roi Philippe I. en diverses occafions, & tenoit un des premiers rangs entre les feigneurs de fa fuite ès années 1067. 1069. B & 1071. Il donna à la follicitation de fa femme à l'abbaye de S. Pierre de Bourgueil, les églifes de Chevreuse avec leurs appartenances, du confentement de Miles & de Guy leurs enfans, Raymond étant alors abbé de ce monaftere. Sur la fin de fa vie il fe rendit religieux à Longpont fous le prieur Etienne, & au jour qu'il prit l'habit, il leur donna le moulin de Grotel par une charte que Miles & Guy fes enfans & fa femme poferent fur l'autel : ces religieux avoient été établis à Longpont à fa follicitation auprès d'Hugues premier abbé de Cluny,

Femme, HODIERNE heritiere des feigneuries de la Ferté & de Gommets, fille de Guillaume de Gommets, fenéchal de France, mentionnée en deux chartres des années 1053. & 1060.

1. MILES dit le Grand, I. du nom, feigneur de Montlhery, qui fuit.

2. GUY de Montlhery, comte de Rochefort, dont la pofterité fera rapportée au §. fuivant.

3. GUILLAUME feigneur de Gommets, ainfi appellé à cause de fon ayeul maternel ; mourut fans enfans.

4. MILSENDE de Montlhery, femme de Hugues comte de Rethel.

5. MILSENDE de Montlhery la Jeune, furnommée Cherevoisine & Bonnevoisine, épousa N... feigneur de Pont-fur-Seine, & donna aux religieux de Longpont la terre qu'elle avoit à Ver, du confentement de Philippe lors évêque de Troyes fon fils. 6. ELIZABETH de Montlhery, femme de Joffelin de Courtenay, fils d'Athon châtelain de Château-Renard. Voyez le tome I. de cet hift. pag. 527.

7. ALIX OU ADELICE de Montlhery, époufa Hugues du Puyfet en Beauffe. 8. N... de Montlhery, mariée à Gauthier II. du nom, feigneur de S. Walery, fils

de Bernard I.

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B

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ILES I. du nom, feigneur de Montlhery & de Bray, vicomte de Troyes, fut appellé le Grand & le Vieux, à caufe de fa puiffance & de fon grand âge. II reftitua du confentement de fa femme & de fes enfans à l'églife & aux religieux de Longpont, la moitié de la terre de Ver, que la dame de Pons fa fœur leur avoit donnée; confirma la donation du moulin de Grotel, faite par fon pere; retablit l'églife de Saint Sauveur de Bray, fondée par Bouchard I. feigneur de Bray, laquelle étoit en ruine, & étant à Chevreuse il ratifia entre les mains de Baldric abbé de S. Pierre de Bourgueil, le don que fon pere avoit fait à ce monaftere des églises de Chevreule. Suger abbé de Saint Denys lui reproche d'avoir excité plufieurs troubles dans le roïaume. Par les chartes de Longpont on apprend qu'il se croisa l'an 1096. pour aller au voïage de Jerufalem, où

il mourut.

Femme, LITHUISE vicomteffe de Troyes, veuve en 1096.

1. GUY II. feigneur de Montlhery, qui fuit.

2. THIBAUD de Montlhery, dit la Bofe, nommé dans le continuateur d'Aimon &
dans une charte de l'abbaïe de Bourgueil.

3. MILES, feigneur de Bray II. du nom, appellé le Jeune, époufa la fœur de Thibaud
comte de Champagne: mais il en fut depuis féparé pour caufe de parenté. Il jouit
de la vicomté de Troyes, & fut pris à Châteaufort par Hugues de Crecy fon cou-
fin, qui l'y étrangla. Son corps fut enterré folemnellement au cloître de Longpont;
& le roy Louis le Gros affifta à fes obfeques.

4. RENAUD de Montlhery, fut premierement prévôt de l'église S. Pierre de Troyes,
puis fucceda à Miles de Bray fon frere en la vicomté de cette ville, dont il étoit
poffeffeur en 1120. felon une charte de l'abbaye de Monftier-Ramé, par laquelle il
donna à Gauthier abbé de ce lieu fa part de la juftice du village de S. Martin pour
le falut des ames de fon pere, de la mere, de Miles fon frere, & de la fienne; enfin
après le decès de Philippes de Pons évéque de Troyes, il obtint la provision de
l'évêché, & mourut peu après.

5. EMELINE de Montlhery, femme de Hugues, dit Bardoul II. du nom, feigneur de Broyes, préfente à un acte de fon mari en 1089. à la fondation du monaftere de Pejaz. Voyez tome II. de cette hiftoire, p. 339.

6. ISABEAU de Montlhery, époufa Thibaud de Dampierre, chevalier.

7. N... de Montlhery, femme de N... feigneur de Plancy en Champagne.

8. N... de Montlhery, époufa N... feigneur d'Ericy.

9. MARGUERITE de Montlhery, femme de Manaffes, vicomte de Sens, frere de Hil duin, feigneur de Marolles en Brie.

UY II. du nom,

I V.

furnommé Troußel, feigneur de Montlhery, prit en 1096. la

d'où il revint, s'étant fauvé pardeffus les murs d'Antioche qui étoit affiegée, il donna du confentement de fa femme & de fon pere les églises de la Ferté-Baudouin à l'abbaye de Morigny.

Femme, ADELAIS, ainfi nommée dans la chronique de l'abbaye de Morigny, eft appellée Mabille dans une charte du prieuré de Longpont, ce qui porte à croire qu'elle a cu ces deux noms, ou que Guy a eu deux femmes.

ELIZABETH, heritiere de Montihery, femme de Philippe, comte de Mantes, fils naturel de Philippe I. roy de France, & de Bertrade de Montfort. Voyez tome I. de cette hiftoire, page 74.

Tome III.

F 8

"

H

S. V.

COMTES DE ROCHEFORT

ISSUS DES SEIGNEURS DE MONTLHERY:

III.

UY furnommé le Rouge, comte de Rochefort en Yveline, feigneur de Gour- A de France, mentionné plus amplenay-fur-Marne & de Crecy en Brie, fenechal

Ga

ment cy-après, au chapitre des fenechaux de France.

I. Femme, ADELAIS qui conjointement avec son mari fonda le prieuré de N. D. de Gournay-fur-Marne.

II. Femme, ELIZABETH dame de Crecy, veuve de Bouchard II. comte de Corbeil.

1. GUY II. du nom, comte de Rochefort, qui fuit.

2. HUGUES feigneur de Crecy, de Gommets & de Châteaufort, fenechal de France, dont il fera parlé plus au long dans la fuite de cette histoire, au chapitre des fenechaux de France, n'eut point d'enfans de fa femme Luciane, fille d'Amaury de Montfort mentionnée dans une charte du prieuré de Longpont.

3. LUCIANE de Rochefort, mariée 1o. à Louis VI. dit le Gros, dont elle fut feparée B pour cause de parenté avant la consommation du mariage. 2o. à Guichard seigneur de Beaujeu. Voyez tom. I. de cette hift. p. 74.

4. BIOTE de Rochefort, mariée à N. . . vicomte de Gatinois.

5. N... de Rochefort, femme d'Anfeau de Garlande fenechal de France.

6. BEATRIX de Rochefort, dame de Crecy en Brie par la profeffion religieufe de fon frere Hugues, époufa 1°. Manaẞsès feigneur de Tournehem en Brie, 2o. Dreux L du nom, seigneur de Pierrefonds.

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I V.

UY II. du nom, comte de Rochefort, feigneur de Gournay, eft nommé fils de Guy le Rouge en diverfes chartes, tant du prieuré de Longpont que d'ailleurs; mou rut fans enfans en IIII, ou 1112.

A

1

NEVERS, DUCHEPAIRIE.

Ecartelé. Au 1. d'argent à une croix patée de gueules, cantonnée de quatre aigles de fable membrées & becquées de gueules, qui eft de Mantouë, la croix chargée d'un écuffon de gueules au lion d'or, écartelé d'or a trois fafces de fable, qui est de Lombardie-Gonzague. Au 2. & 3. coupé le chef parti de trois, le premier de Cleves, le deux de la Marck, le trois d'Artois, le quatre de Brabant, fou

H

tenus de Nevers-Bourgogne,parti "de Rethel, tiercé d'Albret -Orval. Au 4. & dernier parti de deux, & coupé d'un. Au premier de l'empire, au deux de Jerufalem, an trois d'Arragon, an quatrième de Saxe, an cinquième, de Bar, an fixieme de Conftantinople, fur le tout de Montferrat, & fur tous les quartiers d'Alençon.

ENRIETTE de Cleves, heritiere de la maifon de Nevers, femme de LOUIS de Gonzague, duc de Mantouë, obtint une déclaration donnée à Moulins le 2. mars 1566. portant que la Pairie de Nivernois n'avoit point été changée par fon mariage. C'eft d'elle que font defcendus les ducs de Nevers de la maifon de Gonzague, dont on va donner un abregé genealogique, après avoir rapporté les pieces qui concernent cette érection.

B

PIECES CONCERNANT LE DUCHE'-PAIRIE DE NEVERS.

Lettres de continuation de Pairie, ou déclaration portant que la Pairie de Niver nois n'a pas été changée par le mariage d'Henriette de Cleves avec Ludovic de Gonzague prince de Mantouë. A Moulins le 2. mars 1566. Chopin de dom. l. 3. tit. 7. n. 11. Blanchard, compil. chronol. col. 900.

C

Extrait des registres du parlement.

Du vendredy 22. juin 1566.

E jour la cour a reçu les lettres miffives du roy cy-après inferées, & après la 22. quin. 1568. lecture d'icelles, la matiere mise en déliberation, a efté arrefté que meffire Louis

de Gonzague, à préfent de Cleves, duc de Nivernois, Pair de France, fera reçu à faire Reg. du parlem. le ferment de Pair de France, fans préjudice de l'inftance d'oppofition du duc de Montmorency auffi Pair de France, & des droits de préfeance prétendus par lefdits ducs

l'un contre l'autre. Enfuit la teneur defd. lettres miffives.

D

E

par le roy, nos amez & feaux, Nous avons par cy-devant fait expedier à noftre très-cher & très-amé coufin le duc de Nivernois lettres patentes pour la Pairrie de fond. duché, & depuis étans advertis qu'il y avoit oppofition pour la preC féance, nous vous aurions écrit furfeoir l'affaire. Mais d'autant que noftred. coufin nous a remontré que pendant ladite oppofition qui pouroit tirer en longueur, ce lui feroit préjudice n'eftre receu en la jouillance des droits de fadite Pairie, nous vous mandons & ordonnons que nonobftant les lettres clofes que nous vous avons par cy-devant écrites, vous ayez à proceder à la reception du ferment de noftred. coufin pour raison de fadite Pairrie fans préjudice de l'inftance d'oppofition, & des droits de préfeance prétendus par les parties d'une part & d'autre, à quoy vous ne ferez aucune faute car tel eft noftre vouloir. Efcript à S. Maur le 21. juin 1366. Ainfi figné, CHARLES, & aúdeffous, DE LAUBESPINE. Et fur la fuperfcription, à nos amez & feaux les gens tenans noftre cour de Parlement à Paris. Receuë le 22. juin 1566.

CE

E jour meffire Louis de Gonzague, à préfent dict de Cleves, duc de Nivernois, Pair de France, eft venu en la cour, ayant laiflé fon épée à l'entrée de ladite cour, a fait & presté le ferment accouftumé de Pair de France. Après lequel lui a efté delivré par meffire Chriftophe de Thou premier Prefident, que la prestation de fondit ferment eft fans préjudicier à l'inftance d'oppofition du duc de Montmorency auffi Pair de France, & des droits de préféance prétendus par lui & led. duc de Montmorency.

Requefte du connêtable de Montmorency préfentée à la Cour, aux fins d'eftre reçu opposant à la publication des lettres patentes du roy, concernant la Pairie du duché de Nivernois.

A noffeigneurs de Parlement.

UPLIE humblement le duc de Montmorency Pair & connêtable de France, di fant que certaines lettres patentes du roy concernant le fait de la Pairye du duché de Nivernois, ont efté mifes pardevers la cour pour y eftre lues & publiées, esquelles lettres font inferées quelques déclarations plus amples que ce qui eft contenu & porté par les lettres de l'érection de ladite Pairie, où ledit fupliant a grand intereft, & lui leroit en cela fait préjudice, ainfi que particulierement il le remonftrera quand fur ce il fera ouy en ladite cour.

Ce confideré, il vous plaise le recevoir pour intervenir & empêcher la publication defdites lettres en ce qui le peut concerner, & pour le préjudice qu'il auroit, à raison des clauses & extenfions mifes en icelles, & à cette fin lui donner tems & delay pour proposer ses causes d'oppofition, & empeschement, & vous ferez bien.

Entre autres chofes qui feront remontrées pour caufe d'oppofition fera, que monfeigneur le connêtable ne veut empêcher que la Pairie n'ayt fon effet, & qu'à ce moyen les caufes du duché de Nivernois ne foient traitées au parlement de Paris, felon la prérogative de Pairie.

A

Mais que contre droit coumun la femme à laquelle appartient la terre en Pairie faffe que fon mari & époux foit en cela hauflé par elle, il n'y auroit propos, & ne doit C tel degré d'honneur & prérogative venir par la femme au mari..

Aufli les premieres lettres d'érection de laditte Pairie n'en portent rien, eft parlé feullement des fucceffeurs & proprietaires, ce qui n'eft pas en la perfonne du feigneur de Gonzague combien qu'il ayt pris le nom de Cleves.

Auffi connoiflant que le droit commun y réfistoit, & que lefdites premieres lettres portant ladite érection ne lui en baillent rien, il obtient nouvelles lettres, avec declaration & extensions qui feroient au préjudice de mondit feigneur le connêtable, qui pour ces causes, & autres qui plus amplement feront remontrées, empefchera ladite publication.

Plaidoyer de M. Mangot avocat en la cour, pour me fire Anne de Montmorency Pair & connêtable de France, contre monsieur le duc de Nivernois, fçavoir files Pairies de France font feulement mafculines, & fi les femmes y peuvent participer, & du rang & ordre des Pairs.

M

ANGOT pour meffire Anne duc de Montmorency, Pair & connêtable de France, oppofant & demandeur, contre monfieur le duc & madame la ducheffe de Nivernois deffendeurs, dit que cette caufe eft la premiere qui s'eft jamais offerte à la cour de ceans in hoc genere, auquel il eft queftion de juger fi les Pairies de France font masculines, indifferentes quatenus les femmes y doivent participer, & du rang, ordre & préféance des Pairs créez depuis les douze anciens. Il feroit quafi neceffaire de rechercher l'origine, création & premiere inftitution des Pairs; mais il est bien difficile de la trouver au vray, parce que les chroniqueurs & hiftoriens ne fe font pas fort travaillez d'en trouver la vraye fcience, & encore les uns eftiment fabuleux ce que l'hiftorien le plus fidele que nous ayons me Robert Gaguin en a ecrit, combien qu'il foir fuivi par plufieurs autres tant François qu'eftrangers. Les Italiens mêmes, comme un nommé Michael Ritrus Neapolitain, qui a écrit trois livres des trois rois de France, & ceux qui ont écrit fur nos loix les plus récens, Chaffaneus, au livre qu'il a intitulé, catalogus gloria mundi, à la fin de la cinquième partie, & Guillelmas Benedictus en ce grand commentaire du chapitre, Raynutius fuper verbo uxorem nomine Adelain, en la premiere partie, à l'endroit où il difpute le traitté fait après la prife du roy Jean, par lequel le duché de Guyenne Pairie de France, fut delaifle au roy d'Angleterre, tous ceux-là difent que Charlemagne, après plufieurs grandes victoires en Italie contre les Allemans,

voulant

B

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