Cette édition stéréotype se trouve à la librairie de FIRMIN DIDOT, rue Jacob, no 24. *Et chez TOURNACHON MOLIN et H. SÉGUIN, rue de Savoye, no 6. DISCOURS SUR LA VIE ET LES OUVRAGES DE PASCAL, PAR L'ABBÉ BOSSUT, MEMBRE DE L'INSTITUT. BLAISE PASCAL naquit à Clermont en Auvergne, le 19 juin 1623, d'Etienne Pascal, premier président à la cour des aides de cette ville, et d'Antoinette Begon, Il eut un frère aîné qui mourut au berceau, et deux sœurs dont il sera souvent parlé dans la suite: l'une nommée Gilberte, née en 1620, l'autre nommée Jacqueline, née en 1625. La famille des Pascal avait été anoblie par Louis XI, vers l'année 1478; et depuis cette époque, elle possédait dans l'Auvergne des places distinguées qu'elle honorait par ses vertus et par ses talents. A ces qualités héréditaires, Étienne Pascal joignait la science des lois, et une grande étendue de connaissances dans les matières de littérature, de mathématiques, de physique, etc. La simplicité des mœurs antiques et les plaisirs attachés aux plus doux sentiments de la nature, faisaient de sa maison le lieu de la paix et du bonheur. Tous les jours, après avoir rempli ses fonctions d'homme public à la cour des aides, il rentrait dans le sein de sa famille; et pour délassement il venait partager les soins domestiques avec une femme aimable et vertueuse. Il eut le malheur de perdre cette épouse chérie en 1626; et dès ce moment son ame, profondément affligée, se ferma à toute autre ambition qu'à celle de donner une excellente éducation aux trois enfants qui lui restaient. Il voulait les former lui-même à la vertu et aux connaissances utiles; mais il sentit bientôt que l'exécution de ce projet ne pouvait se concilier avec les devoirs d'une magistrature pénible: il ne balança point; il vendit sa charge en 1631, et vint demeurer à Paris avec sa famille, afin de pouvoir remplir librement envers elle des devoirs plus sacrés que ceux des relations sociāles dans une place de médiocre importance. Sa principale attention se porta sur son fils unique, qui avait annoncé presque dès le berceau ce qu'il devait être un jour. Les langues et les premiers éléments des sciences furent les objets présentés d'abord à l'avidité que cet enfant montrait de s'instruire. En même temps Etienne Pascal enseignait le latin et les belles-lettres à ses deux filles, pour les accoutumer de bonne heure à cet esprit de réflexion, si important au bonheur de la vie, et non moins nécessaire aux femmes qu'aux hommes. La fameuse guerre de trente ans désolait alors toute l'Europe. Cependant, au milieu de tant de désastres, l'éloquence et la poésie, deja florissantes en Italie depuis plus d'un siècle, commençaient à jeter de l'éclat en France et en Angleterre; les mathématiques et la physique sortaient des ténèbres; la saine philosophie, |