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Champagne, font de ces Projets, quine peuvent être conçus que par un Héros de Roman; Car en vérité on ne voyage pas avec une Armée, lorfque l'on a afe garentir d'une autre plus forte que celler que l'on mene, & c'eft précisement le: cas où ils fe trouvent, veuillent ils nousi obferver des bords du Necker, leurs fub. fiftances & leurs Magazins, ne font pas affez forts, pour pouvoir s'y tenir un long-tems, d'ailleurs je pense que l'Allemagne feroit bien-tôt laffe de pareils Hô tes, quelque partialité qu'elle ait pour eux, L'Allemagne à la vérité fouffre leurs Marches; Mais ce n'eft qu'autant que ce font des Paffages; j'en reviens donc à-penfer qu'il veuillent profiter du tems, ou il ne nous. croient pas raffemblés pour attaquer, ou le Corps de l'Armée Impériale, ou celui des François, de forte que la prompte réunion de nos forces eft ce qu'il y a de plus effentiel, la base & les fondements de tout ce que nous pouvons faire de mieux.

Vous connoiffez, Monfieur, les fentiments & le fincere Attachement avec le quel j'ai l'honneur d'être parfaitement, &c.

Mr.

Mr. de SALABERRY à Mr. d'ARGENSON à Nuremberg le 16. Mai 1744.

Il paroit, Monfieur, que la groffe Ar tillerie des Autrichiens, refte à Am berg, fans qu'on prévoie quand elle marchera.

Je viens d'être informé que l'on tranfporte dans le Haut - Palatinat, & fur les Frontieres de Boheme, les Magafins qui étoient reftés en Baviere, j'envoie fur les Lieux pour vérifier la force.

Je vous envoie ci-joint un Etat des Troupes restées en Baviere ou qui doi vent former plufieurs Camps, dont j'au rai, l'honneur de vous rendre Compte lorfqu'ils feront établis.

J'ai l'honneur d'être avec un refpestueux Attachement, &c.

Etat

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Etat des Troupes qui restent dans la Baviere

"Lieutenants Généraux, Mrs. Comte. de Palfy, Wallis, Kollowratz, Comte de St. Ignon, Lucany, Picolomini, & Holly.

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Généraux Majors, Mrs. de Fin, de Rogendorff, Andiau, Kunitz, Kufstein, Berchiny, Helfreich, Harrach. Régiments, Balleyra, Jean Palfy Wurmbrand, Platz, Haller, Bethlem, Wetès, Waldeck, Portúgal & Preyfing.

Mr. de COIGNY à Mr. d'ARGENSON, à Strasbourg le 15. Mai 1744.

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Je ne

ne doute pas, Monfieur, que le Courier de Francfort qui va vous trouver, ne vous porte les mêmes repréfentations que je reçois, reçois, fur l'extrêmité où fe trouve de toute maniere Sa Majefté Impériale.

Je crois malgré cela néceffaire de vous envoyer, copie des Lettres, qui me font écrites, par Mr. le Comte de Ba

viere & par Mr. de Chavigny, dans lesqu'elles vous verrez la peinture des befoins preffés, qui mettent l'Empereur dans le cas de défefpérer de tout

Je vois heureufement que le Courier que vous avez dépêché le 10. du préfent Mois, n'étoit point encore arrivé à cette Cour, je ne doute pas qu'elle n'ait été raffurée, & que le fecours qui lui a été envoyé, n'ait calmé un peu fes allarmes en la mettant en état de faire face aux néceffitez les plus urgentes.

Quant aux fecours que l'on voudroit tirer de cette Ville par des Emprunts; je ne fais fi j'en trouverois à faire, & vos ordres d'ailleurs m'empêchent de ne me point meler de toutes Dépenfes en Argent.

Vous verrez donc auffi Monfieur que l'Armée Impériale, étant dans l'état où l'on la repréfente, les Troupes du Roi ne pouvant être raffemblées qu'à la fin du Mois, & celles des Ennemis qui le feront plutôt, pouvant fe monter au dis re de Mr. de Seckendorff, à plus de Soixante Mille hommes, je ne puis fonger à paffer le Rhin; ce feroit compromettre la Gloire des Armes du Roi, & fi les Autrichiens paffent le Necker auparavant que je fois en état de les en

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empêcher, je me réduirai au Projet dont nous fommes convenus dans notre réfultat, Mr. de Seckendorff & moi, de def cendre le Rhin pour leur en difputer le Paflage.

Voila, Monfieur, tout ce que je puis faire dans les Circonftances préfentes, toutes les Troupes font en Marche pour la Baffe-Alface, je m'y porterai moi même lundi prochain; je ferai plus au fait des Mouvemens des Ennemis, & auffi beaucoup plus à portée de recevoir les Ordres de l'Empereur; je ne m'y conformerai qu'autant que je les verrai s'accorder aux intérêts du Roi & à fa Gloire; vos dernieres Lettres m'expliquent fes intentions, elles feront la regle de ma Conduite; ce n'eft que la néceffité des Evénemens qui peut m'en écarter, & dans tous les cas je tacherai de lui donner des preuves de mon zele.

Vous êtes bien perfuadé, Monfieur du très fincere Attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être, &c.

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