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Pour fatisfaire aux différentes vues, ,, & à ce qui exige en particulier la fûreté de fa Majesté Impériale dans France. fort, le Roi a preferit à Mr. le Ma ,, réchal de Coigny, de paffer le Rhin, ,, de fejoindre à l'Armée de l'Empereur,. & de choisir un Pofte en avant de Philisbourg, tel qu'il puiffe empêcher l'Armée Autrichienne de pouvoir en,,treprendre le paffage fur le bas Ne,,cker dépuis Heidelberg, jufqu'à Man

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heim inclufivement, de diriger au fur,, plus les mouvemens de fon Armée ,, fuivant ceux des Ennemis, en obfer,, vant de fe tenir toujours à portée de ,, pouvoir barer & faire échouer leurs ,, entreprises, & fur tout de choisir des ,, Poftes, où l'on ne puiffe fonger à

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l'attaquer, fans en recevoir un nota,, ble défavantage, de la part de l'Enne-mi qui voudroit le tenter, d'avoir égard fur tout de ne jamais trop s'éloi,, gner des bords du Rhin, par la faci-. lité des fubfiftances, & pour ne point tomber dans la trifte néceffité de fou,, rager l'Empire.

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Il eft à obferver que fi l'Armée Autrichienne, venoit à paffer la Riviere du Necker du côté d'Hailbron, il faut & elle ne peut fe difpenfer d'avancer

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jufqu'à la hauteur d'Heidelberg, au"paravant qu'elle puiffe repaffer cette Riviere, pour fe porter enfuite fur Francfort; les. Montages qui régnent tout le long du Necker, entre Hailbron & Heidelberg rendent les Chemins impraticables à une Armée.

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Par la Pofition que prendra l'Armée du Roi, il ne reftera d'autre Chemin à l'Armée Autrichienne, pour pouvoir fe porter vers Francfort, que de traverser les Montagnes de l'Odenvald, & de tomber le long de la Riviere du Mein, du côté d'Aschaffembourg; le Paffage même eft très difficile, tant par rapport à la nature des Chemins qui font très mauvais, que par rapport aux moyens d'y pouvoir faire fubfifter une nombreuse Armée, ce ,, qui n'eft pas peu de conféquence.

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En fuppofant même que l'Armée Autrichienne, pourroit venir à bout de furmonter tous ces obftacles, elle auroit au moins huit, où dix jours de Marche à faire, pour arriver jufques fur Francfort, & au contraire il n'en faudroit tout au plus que quatre à l'Armée du Roi, & encore par le plus beau Chemin du monde, en prenant le long du Bergftrats, enforte que la

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,, Pofition qu'on propose de lui faire pren dre, du côté de Philisbourg, met moralement les Autrichiens dans l'im,, poffibilité de ne pouvoir faire aucune ,, entreprise fur Francfort.

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Il y a beaucoup d'apparence que les mêmes raifons, qui doivent engager à ne fe point compromettre à des E. vénemens douteux, ne manqueront ,, pas peut-être à déterminer Mr. le Prince Charles, à tenter tous les ,, moyens pour en venir à une Action; On doit donc s'attacher à prendre tou,,tes les mesures qui peuvent être néceffaires, pour que ce Prince ne puiffe abfolument le faire, qu'avec un extrême défavantage, fans cependant ceffer jamais de mettre Obstacle à tout ce qu'il pourroit entreprendre.

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En même tems que le Roi penfe, ,, que ce Genre de Guerre eft le plus fa, ge, & le plus fûre rélativement aux circonstances, & celui auffi qui fe concilie le mieux avec les Opérations des Armées, qu'il a fur les autres Frontieres; Sa Majesté le regarde auffi comme le plus propre à remplir tous les Objets que l'on doit embraffer, la fûreté de Sa Majefté Impériale dans » Francfort, celle de fes Troupes, le

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fuccès des Négociations actuelles, Ta Réunion des forces confédérées, les Diverfions des Alliés, les fuites qui en ,, doivent réfulter; Enfin fe mettre en état de pourfuivre l'Armée Autrichienne, avec une Supériorité qui doit naturellement entraîner les Succès les plus fûres, les plus rapides & les plus décififs.

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Mr. de BAVIERE & Mr. d'ARGENSON, à Francfort le 14. Mai 1744.

Pour éviter, Monfieur, des longeurs inutiles, j'ai l'honneur de vous envoyer le double de la Letire que j'écris à Mr. Dutheil, les affaires font trop preffées, & d'une trop grande confé quence, pour ne m'étre pas cru obligé d'en faire un précis au Roi, vous verrez dans cette Lettre ce que je pense de Mr. le Maréchal de Seckendorff, remarqué que c'eft après l'entrevue qu'il a eut avec Mr. le Maréchal de Coigny, que Mr. de Seckendorff menace de quitter l'Ar

mée.

Je vous envoie le précis de la conver fation, & les points dont ces Généraux font

font convenus, vous verrez, Monfieur. que la fituation préfente eft trop critique, pour ne pas mériter toute votre attention, Dieu veuille que les réfolutions que Sa Majefté prendra arrivent à tems, ma conftance, & j'ofe dire mon courage, ne m'abandonneront pas dans ces moments, quoiqu'à dire la vérité il foit bien inutile, je les ai prévu de loin, & mes réflexions ont été données par écrit. auparavant mon Départ, il n'y a qu'une ferme réfolution d'aller au devant de L'Ennemi, qui puiffe l'arrêter; ne croyez point que j'avance ce propos, & qu'il foit dicté uniquement par une témérité aveugle, ou par mon Attachement pourl'Empereur, que je defirerois de tirer de fa fituation, je fais à quoi mon devoir. m'engage, dans la place que j'occupe; mais enfin fi les Ennemis n'ont pas dans la penfée, de fe charger de l'Expédition, odieufe d'enlever l'Empereur, & qu'ils paffent le Rhin, ce ne fera affurément que pour défoler le Royaume; On fera alors obligé d'y donner de fanglantes. Tragedies, qu'il faut efpérer qui réuffiront, fans quoi vous pouvez juger des fuites, que leur Succès pourroit avoir je foupçonne très fort l'Electeur de Mayence, de leur faciliter le Paffage, &

peut

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